(wp #01) / ana constantino.

Spoiler:

DIX NEUF OCTOBRE DEUX MILLE VINGT  

Frustration, angoisse, colère, tristesse découragement, mal être…

Tellement de sentiment en moi qui se mélange, qui se répercute au fond de moi tel des boomerangs qui reviennent. Des sentiments qui m’étouffent, qui me rends mal, qui m’oppressent. Tellement de sentiment qui m'empêche d’avancer, d’être celle que je suis réellement, doucement, je sombre au fond du gouffre, doucement ces sentiments m'enfoncent dans la noirceur, doucement, je ne vois que noirceurs.

Frustrée de ne pas être entendu réellement. Mais bordel, écoutez-moi, écoutez ce que ‘j'ai à dire réellement, ce que je ressens. Je suis humaine comme vous tous, écoute ce que j’ai à dire, écoute cette souffrance que je subis chaque jour.

Angoissée à l’idée de couler, de toucher à nouveau ce fond. Je ne veux pas goûter à nouveau au désespoir, sa perte m’a tellement secoué que je n’arrive pas plus à rien, à ressentir. Je ne veux pas souffrir à nouveau, que dois-je faire pour ne plus être dans cet état ?

Colère, colère contre toutes les personnes qui sont censée m’aider, mais qui ne font finalement rien, ils ne peuvent pas ou ne veulent pas ? Un tel écart de jugement n’est pas possible. Je veux juste de l’aide, aider à moi à remonter cette pente qui me brise chaque instant un peu plus. Sa perte m’a laissé un trou béant dans la poitrine.

Tristesse envers moi, jusqu'où je vais aller, qu’elles sont mes limites, jusqu’où je peux aller. Je pleure ta perte, tous les jours, chaque instant, j’en souffre atrocement. Pourquoi es-tu parti ? Pourquoi n’es-tu pas à mes côtés ?

Décourager, je baisse les bras ; j’en peux plus, ils ont gagné, je n’en peux plus d’être en perpétuel conflit avec moi-même ! Je n’en peux tout simplement plus, j'abandonne tous espoirs. Je sais que je ne te verrais plus, tu es parti, mais j’aimerai juste que cette souffrance parte, un an que tu n’es plus là, mais également un an que je n’arrive pas à faire ton deuil. Je n’en peux plus, tu me manques terriblement, j’en souffre continuellement chaque jour, j’en peux vraiment plus…

Mal être… Mais terriblement mal. J’ai l’impression d’étouffer, d’avoir la tête sous l’eau, qu’on appuie dessus perpétuellement. J’ai cette impression d’être dans le noir complet, d’avancer en tâtonnant, d’avoir perdu tous mes repères. Parce que c’est le cas, tu étais mon repère, mon pilier dans ma vie. Quand je doutais, c’était vers toi que je me tournais, maintenant vers qui je me tourne ? Maintenant que tu n’es plus là, comment je fais ? Qui va me conseiller dans mes moments de crainte ? Personne n’a cette place, tu étais le seul.

Plusieurs questions se répètent continuellement, inlassablement dans mon esprit Quand est-ce que tout cela s'arrête ? Quand est-ce que cette douleur s’en va ? Combien de temps je dois encore attendre pour ne plus souffrir, pour que ton absence ne soit plus horrible ?

On me dit forte, mais jusqu’à quel point ? J’en ai marre, mais tellement marre. J'en ai mal au cœur, mon ventre se broie, je ne mange plus rien, tout ce que j’avale, ressort immédiatement. Mes intestins me font souffrir, mon hypersensibilité joue peut-être dessus… Peut-être bien, mais je veux que tout s'arrête maintenant.

Un simple geste, ce simple petit geste, que j’hésite à faire depuis ta mort.

Un simple geste de ma part, et je te rejoins.

Un simple geste et tout sera fini.

Un simple geste.

Alors cap ou pas cap ?