«On tue un homme, on est un assassin. On tue des millions d'hommes, on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu.» Jean Rostand
Tu fends l'air, le cul vissé sur le siège du deux roues sur lequel tu circules depuis ton arrivée sur le continent. Le QG c'est bien, mais tu manques cruellement de fringues. Puis tu t'emmerdes pas à payer un appartement hors de prix dans le quartier du queens huppé pour ne pas en profiter. Tu arrives rapidement en ville, prenant tes aises sur les longues autoroutes de la périphérie. Ta moto vrombit tandis que tu continuer d'avancer vers ta destination où tu pourras trouver enfin un peu de repos. Du moins tu l'espères. T'espères qu'Elzay sera bien lunée, et qu'elle te laissera enfin un peu te reposer. Tu ne lui diras pas avoir trouvé d'abord refuge chez les hells, le rare secret tu garde loin de la petite au teint hâlé. Parce qu'elle est trop intrépide, qu'elle n'a peur de rien. Parfois, tu revois un peu la jeune promise des enfers et un peu de tri dans ta jeune colocataire. Cinq ans vous séparent, cinq années que tu t'amuses à invoquer comme gage de ton expérience, comme supériorité.
Pourtant, tu gardes toujours ton couteau à cran précieusement logé sous ton oreiller. Tu ne dors que d'une oreille, guettant ses moindres mouvements lorsque la nuitée tombe. La petite est redoutable, autant qu'une faux aurait pu le devenir. C'est peut être pour ça, que tu t'y es attachée. Peut être pour cette raison, que t'as accepter de partager un pied à terre avec une autre tueuse à gages. Quelle idée saugrenue. Tu l'as textée, avant de mettre en route. Que t'étais revenue sur le continent et que ton arrivée était imminente. Peu à peu, les rues de New York te deviennent familières tant tu pénètres en son cœur rejoignant ton appartement hors de prix dans lequel tu ne vis jamais. Ton casque bien vissé, tu te permets de relever ta visière afin d'observer un peu plus le paysage autour de toi. Les usa te fascinent, et comme tu l'as si bien démontré tu les préfère à ta douce Russie. Moins hostile, plus chaleureux. Qui sait ce qui pourrait bien t'arriver si tu retournais au pays ou que l'on t'y forçait. Pendaison? Torture puis électrocution? Une balle dans le crâne puis balancée dans la toundra?
Bien plaquée contre ta Victory combustion, tu pénètres dans le parking sous terrain où ce trouves ton second point de chute. Parce que malgré tout, tu ne l'as jamais considéré comme le premier. Il gronde, ton moteur pendant que tu entâmes ta descente après avoir scanné le badge tiré de ton cuir présent sur tes épaules. T'avances jusqu'à l'une de vos places réservées où tu laisses ton bolide. Ôtant ton lourd casque de ton crâne, ton large sac à dos toujours fidèle sur les épaules, tu stoppes la bête infernale avec qui tu as parcouru de nombreux kilomètres. Te mettant en quête des étages supérieurs, la clef permettant d'appeler l’ascenseur soigneusement attachée autour du cou. Tu la dégaines afin de réclamer ton droit sur ce foutu appareil de malheur. T'attends patiemment qu'il te rejoigne, scrutant les numéros lumineux indiquant les étages au dessus de celui-ci.
T'as monté les étages avec une rapidité inconsidérée. Débouchant sur un long couloir une fois les portes de l'ascenseur se referment derrière toi, tu tires de l'une de tes poches la carte te permettant de rentrer dans ce que tu appelles 'chez toi'. Parce que le blanchiment d'argent est utile, d'autant plus lors qu'il sert à couvrir les dépenses de l'une de tes planques. Tu te souviens du jour où t'as été amenée à collaborer avec la petite, où vos patrons d'un instant ont eu le malheur de réunir. Deux tueuses à gages au même endroit sans ne serait-ce que les prévenir. Vous avez bien failli vous bouffer avant qu'on ne vous demande de signer une armistice. Sentant le danger émanant de l'autre. Tu pousses la lourde porte de ton appartement désert. Si Elzay était là, elle t'aurait répondu. Tu décides de te faire couler un bain, après tout ces kilomètres tu le mérites bien.
T'y passes une heure, puis d'eux. Tout comme la coke coulant à flot sous ton nez en ce moment. En vérité, t'as aucunes idées de l'heure qu'il peut bien être. L'appartement est toujours vide de toute présence sauf la tienne, alors t'en as un peu profité. Propre comme un sou neuf, tes cheveux roux humides te tombent sur les épaules. Tu te tires du reste de mousse crépitant d'agonie en se décomposant dans votre large baignoire . Tu te relèves dans ta tenue d'eve la plus totale pour venir te draper dans une large serviette solidement nouée autour de toi. Trempant votre salle de bains sous tes pas tu gagnes votre cuisine en quête d'un en-cas, affamée. Tu doutes sur le fait qu'elle ai fait fait les courses, mais une lueur d'espoir brille dans tes yeux tandis que tu te penches vers votre frigo dernier cri. Vide, autant que ton estomac criant famine. Tu grognes, tel un ours se réveillant après sa longue hibernation. Ton oreille affûtée perçoit le bruit familier de l'ascenseur provenant du couloir. Sans chercher, tu te rues sur le porte couteau saillant sur un des bords de l'îlot central. La main fermement cramponnée contre la plus large des lames tu ne cherches même pas un instant avant de tirer le couteau de son fourreau pour l'abattre contre le bois de l'encadrement de votre porte lorsque celle-ci s'ouvre. Puis tes yeux froid tombent dans les siens.
"T'aurais pu me prévenir, que tu rentrais." Tes membres crispés se laissent aller uns à uns. Tu te détends au fur et à mesure que vos regards ne se jaugent. Un large sourire te déforme le visage. La prodige est rentrée, que sonne les retrouvailles.
Sujet: Re: all about us ± Elzay Dim 10 Nov - 17:23
L’effluve d’hémoglobine qui se conjugue à ton propre arôme, un doux mélange à ton sens. T’as toujours été habitué à sentir le sang, comme un vampire qui ne cherche que sa prochaine proie à sucer, toi tu t’en amuse comme l’araignée démoniaque que tu es. A minuit la mort sonne, l’assassin que tu es ne manque jamais sa cible, dompté depuis l’âge de cinq ans, tu n’as jamais refusé un travail, jamais eu la moindre panique à retirer le liquide vital d’un être. Regarder le dernier souffle s’estomper dans les airs. T’en rêves parfois, quand tu manques de macchabée. Monstre qui erre la nuit, cherchant un zombie à abattre, parfois tu te laisses aller à jeter des malédictions à ces bons hommes pensant t’avoir, réussir à te mettre à terre. Tu aimes les laisser croire que tu es une proie, mais tu n’as jamais été la petite fille frêle que tous ont pensé voir en toi. Le danger à toujours été toi, jamais personne d’autre n’a été capable de faire peur. T’aurais jamais pensé avoir des angoisses, et pourtant elles ont cogné à ta porte, te laissant dans une peur inconnue, désireuse de chasser cette frayeur qui t’avait mis à mal, pénétrant dans la crypte qu’on t’avait conçu des le plus jeune âge. Des brides de souvenir, des gémissements de terreur de ta mère, laissant l’atrocité s’affaler sur toi, le teint blafard, loin de ce teint halé qui est tien. Des peurs qui avaient terrassé ton myocarde dans la seconde, jamais tu n’aurais pensé oublier, pourtant, tu t’étais noyé dans cette piscine d’hémoglobine étalé dans ta vie, par tes soins. Les contrats, l’argent se faisant abondant, tu aimais cette vie qui était tienne, la luxure se fusionnant à ce charmant parfum de fer qui émerveillait tes jours. Nymphe dangereuse. Créature de minuit, incapable de penser à autrui, et pourtant, fallait juste casser ce cercueil dans lequel l’homme l’avait placé à la mort de sa mère. La douceur qu’elle avait connue était juste enfouie en toi depuis bien trop de temps. Le sentiment qui cachait l’âme pure que tu pouvais avoir. Des mensonges, car tu n’étais capable de cela, que pour cette créature immaculée de toute noirceur. Destin qui aurait du vous êtres funestes à vous deux, mais l’âme d’un assassin qui cachait les battements du cœur, un mécanisme rodé, mais jamais dépourvu de sentiment apparemment. Tu avais refait le même schéma, tendra la main à cette merveille endormie, ruinant ta mission, personne ne savait, tous pensaient que le contrat était accompli. Des corps ayant vécut l’atrocité dans leur sommeil, un secret enfoui dans le tombeau, jusqu’à la tombe tu emmènerais ce secret, espérant que personne ne le découvre. Il était ta bougie, il devenait cet être au cœur brisé, un cœur que tu essayais de réparer. Tu ne savais pas comment tu allais agir à présent. Tu avais disparu plus que prévu, tu avais succombé à l’être si pure , sans te douter que tout sera complexe. Jamais tu n’aurais pensé que ton rituel pour tuer, donner cette mort soit douce , ou violente au gré de tes envies auraient pu échouer. Tu n’avais pas pu te résoudre à être celle qui prenait la vie à un si petit être. L’écho du prénom de Pedro qui glissait contre ton organe, le cœur, le roi de tout, il avait fait des miracles juste en laissant des gémissements dans son sommeil te séduire, t’achever d’un regard. Faiblesse inconnue, que jamais tu aurais pu penser rencontrer. Diable au cœur qui fonctionne à présent, mélodie que tu ne maitrises pas, tu essayes d’avance pas après pas, essayant de te dire que rien ne pourra ruiner tout cela. L’immeuble que tu rejoignais sans même savoir si tu croiseras l’autre incube, celle que tu pourrais redouter, par cette franchise qui vous unis. Le souffle qui reste stable, comme ci jamais rien de ton absence n’avait été surnaturel, tu ne voulais qu’une chose Princesse des ténèbres, retrouver ton chez toi, mais surtout faire passer l’arrivée de Pedro dans ta vie, vos vies. Le départ sera peut-être une bonne solution, la voix ne tremblera pas, car tu n’es pas du style à laisser paraître pas avec les autres, juste lui. Enfant qui avait fait écho à ton propre passé. Voilà tout. jamais l’obscurité ne te laissera te rapprocher de la lumière, faudra jongler, jolie poupée. Créature qui te fait face, les opales qui jaugent , personne ne laissera tomber ce jeu de regard le premier, ça ne sera jamais le cas. Les lèvres qui s’étirent dans un sourire presque mécanique, avant de laisser un peu de légèreté te souffler. « Faudrait que je te donne mon emploi du temps ? » Le regard presque taquin, la voix pourtant prête à signer l’acte de guerre, t’es sur la défensive, sans doute que tu as bien trop de chose à cacher, comparé à tes autres missions. « Et toi tu fais quoi ici après tout ? » T’aurais presque prié le diable qu’elle soit absente, que tu puisses te retrouver seule, retrouver tes esprits, par pitié. Mais ce n’était pas possible, fallait faire avec.