une âme pour deux ± peter

y'a ton père qui crache sa menace, comme si t'en avais quelque chose à faire. comme si t'étais pas habitué à sa putain d'haleine nauséabonde et à la sensation d'ses poings sur ta couenne. Il peut s'foutre l'doigt dans l’œil. plus il gueule, plus t'en fais. t'es turbulent comme gamin, t'enchaînes les conneries et les crises. t'as c'te colère constante qui gronde en toi, qui grandit au même rythme que tu vieillis. ta daronne s'est barrée lorsque vous êtes arrivés à new-york, comme si vous n'valiez rien. même pas sinéad, elle qui n'avait rien d'mandé encore moins de rester pour subir la hargne d'ton géniteur. mais tu le laisses pas lui faire du mal, jamais. parce que ta sœur c'est la seule à prendre soin d'toi. à t'aimer et t'supporter n'serait-ce qu'un peu. t'es un gosse à la gueule cassée, sur l'point d'exploser. mais tu préfères t'faire battre le cuir à sa place plutôt que d'la voir pleurer. t'es pas bien vieux peter, mais t'comprends une chose rapidement. qu'dans la vie soit t'es puissant et t'écrases ou t'es faible et on te détruit. t'finiras pas dans la peau du mouton, ton âme elle est déjà trop noircie pour ça. t'as ce sang immonde qui coule dans tes veines, celui d'un alcoolique trop déglingué pour donner d'l'amour à ses enfants. celui d'un fils de chien inconscient et violent.

t'as une adolescence compliquée, à l'image d'ta vie entière quand t'y penses. ton daron, il s'est pas calmé. il d'vient juste plus con alors que l'bourbon lui défonce le foie. t'as ces envies parfois, d'le terminer pour n'plus en parler lorsque tu rentres tard le soir. t'as envie d'écouter les voix dans ta tête, celles qui t'soufflent de lui briser l'cou alors qu'il s'retrouve dans un énième coma éthylique. vous n'auriez plus à souffrir comme ça, pas vrai? tout s'rait terminé. t'sais pas vraiment c'qui te retiens dans l'fond mais t'as pas envie d'abandonner sin' si les choses tournent mal. t'as pas envie d'la mêler à tes problèmes toujours plus. parce qu'elle est toujours derrière ton cul, toujours là pour soigner ta ganache de merdeux lorsque t'reviens à l'appart' la gueule en sang. dans ces moments là, elle est pas vraiment plus bavarde que toi. elle s'contente seulement de t'rappeler à l'ordre avec l'espoir qu'tu viennes à t'calmer. mais t'aimes trop ça putain, entendre les os craquer sous tes poings. les jurons fuser lorsque la douleur est infligée avec haine par tes phalanges. elle t'as promis d'pas t'quitter ta noirceur. alors tu lui as ouvert un peu plus les bras, la laissant toujours plus t'grignoter de l'intérieur. nécrosant l'peu d'humanité en toi.

t'es clairement bourré lorsque t'rentres à l'appart. t'as titubé jusqu'à votre tour, t'as manqué d'te casser la gueule au moins cent fois dans la cage d'escaliers. t'as réussi à serrer une p'tite meuf pas dégueulasse, assez docile pour qu'tu puisses la faire danser inlassablement sur toi. jusqu'à c'que t'ai assouvis tes pulsions malsaines contre son épiderme à présent teinté d'couleurs sombres. t'pensais rentrer et r'trouver tes quatre murs dans l'calme complet. juste histoire qu'tu puisse dessaouler tranquille à l'heure matinale à laquelle t'rentres chez toi. t'pourrais r'garder l'heure à ta montre, si t'avais pas éclaté cette dernière un peu plus tôt en t'frottant à un énième connard voulant s'coller à ta proie d'la nuitée. t'partages pas tes possessions pete, encore moins tes gonzesses. alors tu l'as cogné, t'as encore écouté cette partie sombre résonnant en toi comme un écho. il lui a pas fallu longtemps avant d'tomber au sol et d's'écraser ivre mort. t'lui as craché à la gueule pour lui souhaiter la bonne soirée et t'es parti savourer l'trophée d'la victoire te revenant de droit en l'emmenant sur ton épaule.

c'est dur putain, d'monter ta couenne à travers les étages mais tu l'fais tout en heurtant à la rambarde de l'escalier et en t'marrant comme un putain d'demeuré. plus tu t'rapproches d'tes quatre murs menaçant d's'effondrer et plus t'grimpes les étages t'peux décerner c'qui ressemble à des éclats d'voix. tu t'dis qu'ça doit pas être grand chose, que l'connard du dessus à encore dû tromper sa gonzesse et qu'celle-ci passe sa colère dans les larmes et les assiettes brisées. t'pourrais l'féliciter d'pas avoir réussi à t'nir sa queue alors qu'avant même d'atteindre ton foutu pallier tu r'connais très nettement les sanglots d'sin'. ton sang pete, il fait qu'un tour et y'a ta s'melle qui s'en vient heurter la porte avec violence lorsque tu gagnes son pallier. t'cognes encore plus fortement qu'ton palpitant contre ta poitrine pour s'en extirper alors qu'les plaintes d'ta sœur viennent traverser les murs pour heurter tes tympans. tu grondes alors qu't'envoies plusieurs coups hargneux dans l'bois afin d'le faire céder. tu beugles quitte à réveiller tout l'immeuble s'il le faut, t'peux pas lui laisser lui faire du mal. tu menaces, cette fois-ci t'sauras pas t'retenir. t'lui feras du mal, t'lui feras payer c'qu'il peut bien lui faire à l'infini. t'perds patience pete, t'peux pas t'permettre de prendre ton temps alors qu'elle souffre de ton absence. "j'vais t'crever putain espèce de sale race!" car ce soir papa r'tournera aux enfers. parce qu't'as pas su t'nir ta promesse et jamais laisser à c'chien la capacité d'lever à nouveau sa main sale sur elle. alors c'est avec un peu de recul et l'élan qu'ton épaule vient faire lâcher la poignée défoncée par tes soins laissant l'animal qu'tu peux être regagner sa tanière pour la mettre à feu et à sang.

t'as pas l'choix pete. faut qu't'agisses. t'peux pas rester là, t'as b'soin de t'évader. t'as b'soin d'utiliser ta hargne pour une bonne raison, t'as b'soin d'te canaliser. parce que faire caner l'vieux à coup d'tes poings ça a pas aidé. parce que même si sinéad elle est là pour toi, t'y arrives pas. ta noirceur elle est trop importante. elle chante que trop bien à ton oreille pour venir laisser ta colère s'abattre toujours plus fort. tu t'es pas retenu ce soir là. t'as défoncé la porte de ton appart et ta soeur était allongée en train d'hurler ton prénom à pleins poumons. t'as pas été capable d'te contrôler, fallait qu'tu tiennes ta promesses. vous aviez trop soufferts tous les deux. elle t'as couvert ta soeur, alors que t'as éteint ton géniteur pour te venger salement sur sa gueule. Tu l'as défiguré jusqu'à l'rendre méconnaissable c'fils de pute. t'as rien laissé d'son visage et d'sa boîte crânienne faut dire. il avait osé r'commencer. la coupant du verre d'sa bouteille pour mieux la faire gueuler de désespoir. t'étais pas là, il en a profité. maintenant, il est plus en capacité d'faire du mal à quoi qu'ce soit et t'as besoin d'fuir. loin. alors t'as signé pour l'armée, tu t'es engagé et tu pars pour le front. t'feras tes preuves là-bas, ils sont pas difficiles l'armée dans l'fond quand il s'agit d'embaucher d'la chaire à canon. tu lâches l'annonce à la meuf que tu baises en échange d'un toit sur ta tête, t'es un cancer pete mais tu t'en vas servir une cause un peu plus grande que toi tout en profitant d'l'occasion pour éteindre quelques vies au passage.

c'est qu'tu t'es fais tout beau pour rejoindre le poste principal du queens loup dans la bergerie, bon dieu qu'ça t'f'rais presque frissonner. t'es sensé rencontré l'grand manitou, c'lui qui décidera si ta couenne a ou pas sa place dans ses rangs. t'es presque chicos, les bouclettes coiffées vers l'arrière et ton masque des plus parfaits. t'attires les r'gards, sûrement à cause de ta plaque militaire encore à ton cou. faut qu'tu t'remettes en mouvement peter, t'as pas l'choix qu'ils te disent les psy d'l'armée. c'est c'qu'elle te répète aussi sin', qu'tu dois garder ton esprit concentré comme avant. qu'tu dois pas changer. t'dois pas oublier ton serment lors de cette nuit là, t'peux pas vous foutre en danger ou attirer les yeux sur toi. elle t'as prévenu qu't'allais devoir faire gaffe à ton cul. elle d'vrait bien savoir qu'la guerre a fait d'toi un putain d'caméléon. ton yeux noirs s'posent sur tes futurs collègues. t'viens demander au premier venu ta direction et d'un geste de tête il t'adresses le fond de la pièce et son couloir. sans merci ni r'gards supplémentaires tu t'bouges en continuant d'graver les visages dans ta mémoire au fur et à m'sures que t'avances jusqu'à ta destination. t'étais prêt à frapper finalement contre le bois d'la porte lorsqu'une voix féminine vient t'en empêcher de son ton chaud et presque désinvolte. forcément qu'tu t'retournes pour tomber sur la prétendue fille du boss. tes canines d'prédateur s'découvrent alors que tes babines s'retroussent en un sourire intéressé. sacré bout d'nana la blondinette.

t'bombes le torse et fais quelques pas d'politesse en sa direction. comme si toi t'savais être courtois. une de tes mains tendue vers la sienne qu'elle vient saisir de ses douces phalanges abîmées de part et d'autres de petites coupures. manuelle donc, la d'moiselle. "s'cond lieutenant mcpherson, us army. enchanté de faire votre connaissance miss powell." t'manques pas d'la détailler sans gênes aucune, bordel c'qu'elle est belle t'en as presque l'souffle coupé. t'récupères ta paluche assassine pour désigner la pochette qu'tu tiens dans l'autre d'un coup d'menton avant d'lui expliquer qu't'es là pour un entretien. elle semblerait presque amusée, blondie. t'allais sortir une de tes phrases bateau lorsqu'une voix vient gronder dans ton dos pour mieux t'faire pivoter. "monsieur." il t'faut t'congédier à contre cœur auprès d'sa progéniture bien trop désirable pour que ça puisse être saint tout ça. elle et ses courbes affriolantes n'manquant pas d'te déstabiliser, tu t'fais pardonner auprès d'la belle avant de récupérer une dernière fois sa main chaudement. t'lui adresses un clin d’œil complice. "court mais intense... à bientôt j'espère." qu'tu souffles avant d'tourner les talons. t'vas devoir supporter son daron toi aussi.

t'es accoudé contre le comptoir d'sa cuisine, relevant les yeux d'ton caf' fumant qu'tu portes à tes lèvres encore abîmés. t'façon c'pas comme si tu laissais vraiment à ton corps le temps d'se remettre totalement. quand c'pas sur le ring que tu prends des coups, c'toi qui les distribues à ces p'tits fils de putains qui s'pensent tout permis dans les rues d'ta ville. bien trop souvent, tu t'mets dans cette colère noire qu'tu connais si bien. celle qui t'dévastes entièrement, vient faire éclater ce masque qu'tu portes à la perfection. y'a la voix d'nicola qui t'tires de tes pensées. elle devrait pas être levée la p'tite martel, s'contenter des bras d'morphée alors qu'tu savoures tranquillement ta première tasse de café. brunette foutrement désirable sous ses airs innocents, fragilité brûlante lorsqu'elle se met à vibrer à ton contact. elle a raison, ça fait combien d'temps qu'tu t'contentes d'hanter les murs de son appart délaissant la garçonnière qu'tu partages avec sinéad? t'réponds pas, t'contentes d'avaler ta gorgée d'ton foutu kawa alors qu'la gamine s'rapproche de toi. c'est ses mains qui viennent enrouler ton bassin t'forçant à ouvrir les bras pour l'accueillir. t'es pas habitué aux gestes de tendresses et t'es foutrement mal à l'aise lorsqu'on te touches. tu grognes, bougon. t'sais pas pourquoi c'est elles plutôt qu'ses copines que t'as repéré. t'sais pas pourquoi tu r'viens comme un con à la charge vers elle en laissant traîner toujours plus tes fringues entre ses murs. t'as tes démons qui t'soufflent des trucs sales, viennent t'pervertir alors que t'fais preuve de retenue avec l'étudiante qu't'as rencontré dans c'bar miteux alors qu't'étais là en pleine perdition d'ton être à t'demander quelle gros bâtard t'allais bien pouvoir fracasser.

"t'as pas envie d'ça. crois moi." qu'tu t'es contenté souffler alors qu'son visage s'décollait d'ton torse pour laisser ses yeux brillants s'noyer dans la noirceur des tiens. elle t'demande pourquoi, mais t'pourras jamais être honnête avec la jolie brune. elle sait pas grand chose, d'toi ni d'ton passé et ça t'vas que trop bien comme ça. pour elle t'es ce vétéran au caractère aléatoire. combien d'fois t'as balancé des trucs entre ses murs déjà? t'supportes pas certains d'ses gestes, c'pas contre elle t'es juste comme ça. t'aimes pas ça, c'est l'genre de truc qui réveille des démons à qui t'aurais préféré tordre le cou y'a d'ça bien des années. comme lorsque toi et sin vous avez balancés les restes de ton daron à l'eau.

tu fonces tête baissée. t'es prêt à abattre ce fils de pute d'une balle entre les deux yeux sans hésiter lorsqu'il s'pointera à porté de canon. ça fait trop longtemps qu'vous le filer. t'as eu l'instinct qu'ce merdeux s'rait là ce soir, un connard ôtant la vie à quelques putes du coin. t'peux pas laisser un tel chien démuselé dans la rue comme ça, sans compter qu'elles ont rien demander les filles d'joies. t'as assez profité d'leurs services pour avoir un minimum d'respect à leurs égards. enfin respect. t'as du respect pour personne pete'. tu t'colles contre un mur le souffle court. t'attends la fenêtre de temps qui t'permettras d'te faufiler à l'intérieur du bâtiment pour l'canarder. t'es trop sûr de ton coup, jamais tu t'fais avoir. pas question d'te signaler comme la coutume le voudrait, tu vas faire ça proprement. t'viendras plaider la légitime défense comme tu l'fais à chaque fois quitte à t'coller quelques coups toi même pour rendre l'histoire toujours plus vraie. t'es un putain d'gros malade l'écossais. un fan d'horreur incontesté et tu terrorises new-york sans même hésiter alors que l'jour tu portes le masque du flic parfait, du mec aimant. la nuit, tu t'éprends d'une autre femme t'donnant un semblant d'vie. autant lorsque tu éteins ces bâtards s'pensant plus fort que toi. t'es vicieux et tu t'crois à ton avantage alors qu'tu t'glisses dans la pénombre d'un pas léger. t'as pas l'temps d'faire huit mètres qu'on t'assommes dans ton dos, forcément qu'il va pas s'laisser faire. il vient t'gueuler dessus, s'étonne qu'tu sois pas sans ton partenaire. la nuit, tu laisses artus hors de tout ça et tu t'occupes toi même des raclures dans son genre qu'tu crois bon d'ajouter. vous échangez des coups, il t'fait lâcher ton arme que t'as l'réflexe d'envoyer voler loin d'ton pied pour pas lui laisser la capacité d's'en emparer. tes poings t'suffiront. l'coup sur ton crâne te sonne un peu trop fort, qu't'en perds la notion d'l'espace. t'es bien vite en sale position ton visage subissant les coups faisant craquer ton nez. une balle fuse. unique et propre alors qu'la voix traînante de ton coéquipier s'fait entendre. tu ris tout en t'étranglant dans ton sang alors qu'tu laisses la carcasses subitement inanimée rouler au sol te libérant d'son poids. bordel va falloir qu'tu t'méfies s'il s'met à t'suivre de la sorte maintenant.

comme on dit on choisit ses amis mais pas sa famille. nikki elle aurait mérité bien mieux. pomme poussée au plus loin d'l'arbre par le vent, c'est clairement la moins tarée d'toute sa famille. comme si elle avait hérité d'toute l'humanité d'une lignée. t'supportes pas son connard de frère, le fragile anesthésié. t'es camé pour garder l'animal en forme, il se came pour s'endormir. t'as horreur d'ces gars là et pourtant il t'revend la meilleure blanche de tout new-york. t'l'as pincé pour un petit délit au début alors qu'une enquête t'avais relié à lui. t'l'as laissé filé en t'arrangeant qu'il te rende service et d'puis plusieurs mois t'lui achète ta came. t'es avec abbi ce soir et t'as envie d'en profiter un maximum. d'planer également alors t'envoies un text à bass pour lui dire d'te retrouver à votre point d'rendez vous habituel. t'prends toujours la même dose alors il suffit d'deux mots pour prendre un créneau sur son temps. ta blonde dans la berline, t'fais quelques pas sur les docks pour rejoindre le dealeur à la mine toujours plus sombre. t'lui d'mandes s'il a c'qu'il te faut mais il peut pas s'empêcher d'regarder en direction d'abbi. t'rages t'lui dis qu'c'est pas pour lui et qu'il ferait mieux d'te regarder s'il tient à garder ses yeux dans leurs orbites. il mentionne nicola c't'enculé et ça fait bouillonner ton sang. t'lui lances de fermer sa gueule sinon tu viendras lui éclater alors qu'il tente d'te menacer vaguement. t'as clairement pas la patience pete, alors t'éclates. t'envoies voler ton poing contre sa gueule et vous vous battez férocement. la tatouée sort d'la bagnole, sa voix t'rappelant à la réalité alors qu'tu t'apprêtes à l'buter très clairement. tu t'délectes de sa gueule en sang alors que tu viens chuchoter tout contre son oreille. "si t'oses parler à nikki, j'te bute. si t'oses parler aux keufs, j'te bute. si t'oses ne serait-ce que de tenter la moindre chose contre moi, j'éteins ta vie dans un quart de seconde. hoches la tête si tu comprends c'que j'te dis et qu'tu promets d'être un bon petit connard obéissant..." il acquiesce, alors t'lui passes des menottes en récupérant l'entièreté d'sa came. t'adresses un bref merci à honey pour le fait qu'elle ait réussi à t'remettre dans l'droit chemin. jusqu'ici, seule sin' avait réussi cet exploit. t'coffres ton connard de beau frère, tu l'mets à l'ombre pour deux ans. juste histoire d'lui prouver qu't'es pas l'genre de type avec qui il faut déconner.

t'perds pieds peter, tu sais plus à quelle réalité t'raccrocher. t'es dans l'brouillard, du sang sur les mains. mais t'es incapable d'te rappeler quoi qu'ce soit. tu sais pas. tu sais plus. généralement, ta colère reste bien présente, ancrée dans ta mémoire. mais lorsque tu t'réveilles à la garçonnière que vous partagiez, tu t'souviens plus de rien. le noir total et complet. t'ignores comment t'es arrivé là, t'regardes l'heure contre l'horloge murale qu'indiques six heures du matin. pourquoi elle est pas à l'appart putain, elle est passée où? t'la harcèles, t'inondes son répondeur de messages. Pendant c'temps là t'envoies voler tes fringues dans un sac plastique pour t'en débarrasser plus tard. réflexe de flic sachant dissimuler des preuves accablantes. t'as pas mal de blessures un peu partout, ton corps entier t'fais mal. t'es sur l'point de t'évanouir alors qu'tu titubes non sans mal jusqu'à la salle de bain ton portable à la main. t'envoies un texto à abbigail, inquiet pour savoir si tu ne lui as pas fait du mal à elle. la réponse ne se fait pas tarder et tu manques pas d'l'inquiéter. t'as pas l'habitude d'être pris d'une panique si forte alors forcément qu'tu te veux insistant quant à une réponse. t'appelles nikki, qui bosse sûrement sauf si c'est elle que t'as blessé. trois sonneries plus tard, elle répond. t'es soulagé, t'auras au moins pas fait de mal aux femmes partageant ta vie. elle trouve le ton d'ta voix étrange, tu mets ça sur l'dos d'un coup de stress à cause d'une enquête. t'lui mens en lui disant qu'tu l'aimes et tu raccroches. tes doigts parcourent rageusement l'écran alors que t'échoues dans la baignoire, chutant maladroitement. elle répond enfin sin' et tu beugles au téléphone. elle attend patiemment qu't'ai finis de t'insurger pour t'répondre quelque mots. "t'en fais pas petit-frère, j'me suis occupée d'tout."