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 i'll be good (zephoe)

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Message Sujet: i'll be good (zephoe)   i'll be good (zephoe) Empty Dim 17 Juin - 15:23




i'll be good
Meet me at the bottom of the ocean
where the time is frozen

Dépossédé. Propriétaire d’une vie qu’on m’a en partie arrachée, qui a l’air de ne plus m’appartenir. Habitué à capter le monde à travers un grillage, ça me déstabilise de le percevoir en clair, sans obstacle. Et j’essaye. Me réhabituer, reprendre mes marques, mes repères. Putain ce que je l’aime, ma liberté. Mais elle est si soudaine, qu’il me semble que je pourrais basculer dans le vide, happé par sa bouffée d’immensité. Je pourrais m’y perdre, tant elle est magnétique. Je la prends à bras le corps, comme un camé trop heureux de sentir sa dose ramper dans ses veines, grimper jusqu’à lui enserrer le coeur. M’amouracher de son souffle à m’en faire sursauter le myocarde. Me fondre en elle, l’agripper, me vouer qu’au son percutant des chaînes qui s’éclatent au sol. Au chant rassurant qu’elle me susurre à l’oreille. Me laisser porter, parce que c’est la seule qui en vaut la peine. M’ancrer à elle, comme un voilier fou s’ancre à son port.

Il est fascinant, le liquide ambré qui se traîne au fond de mon verre. Envoûtant, comme une charmeuse de serpents. C’est pas le premier que j’avale. Mais c’est sûrement le dernier pour ce soir, parce que les lumières s’éteignent, le rideau se ferme. L’endroit, curieux théâtre d’un ballet euphorique, se vide comme on descend un shot de tequila. Et je suis le mouvement. J’inspire l’air de l’obscur extérieur avec une certaine avidité, comme si le bar m’avait tenu en apnée. Y’a ce groupe de mecs postés contre le mur de briques rouges. Ils sont complètement bourrés, je pourrais sentir leur haleine âpre d’où je suis. On m’interpelle, on veut que je me mêle. On me propose une bière, et je dis pas non. Et puis tu passes, un peu décalée dans le paysage. T’as l’air larguée, paumée. D’appartenir à une autre dimension. Et les types se marrent, te lancent que t’es mal sapée, que t’as une sale dégaine. Et je ricane avec eux. Je sais pas pourquoi, sûrement l’effet de groupe, l’effet des liqueurs amères.

Je te lance un sourire bancal, un peu moqueur, qui séduit l’air de rien. L’ouragan qui décime les âmes, capture les coeurs. T’as ce truc dans le regard, qui m’agace, à la fois me fascine. Mais si tu t’attardes trop, je fracasserai tes rétines. En silence, je te lance des mots muets, des mots loin d’être désuets. T’es la cible de leurs ricanements, la proie de leur amusement. Ils se renvoient la balle, te ballottent dans leurs sarcasmes. Je t’attaque pas vraiment, mais je prends pas ta défense non plus. Témoin des bourreaux, je laisse mes démons m’embarquer dans le confort mielleux de leur douce obscurité. Le whisky qui me colle de vacillantes paillettes devant les yeux, qui bride un peu ma conscience, l’entoure d’un coussin moelleux qui absorbe les impacts. Mes flamboyantes hématites croisent tes prunelles et ça fait bang. Je te quitte pas des yeux. Je te posséderais si je pouvais. Je te fusille et te dévore tout à la fois, ta moue boudeuse qui me tape sur les nerfs, tes saphirs délavés que je rêve de sauvagement consumer.

— by ECLIPSE —


@Joe Malone
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Message Sujet: Re: i'll be good (zephoe)   i'll be good (zephoe) Empty Sam 23 Juin - 1:25

Une autre de ces soirées à traîner au bar jusqu’à pas d’heure, parce qu’au bar, ce serait toujours mieux qu’être dehors. Tu avais un toit pourtant, quelque part dans le Queens, un lit dans lequel on te ferait de la place pour te plaire, pour pas t’énerver surtout. Mais les places étaient chères et toi, tu n’avais pas cœur à profiter de ce luxe quand tu savais que dans la rues, des gamins se faisaient poignarder pour des clopes et des fillettes violer parce que leur sein pointait un peu trop sous l’t-shirt. C’était trop triste et ça t’obsédait, cette idée qu’en jouant à l’égoïste, tu ôtais l’pain de la bouche de quelqu’un qui en avait davantage besoin que toi. Dormir dans la rue, ça ne te faisait pas peur en plus. T’étais grande, tu savais te défendre ! La vérité était pourtant toute autre, tu étais chaque nuit terrifiée à l’idée de devoir fermer les yeux et t’exposer au regard de la nuit car tu le savais, la lune n’avait rien de bienveillante pour ceux qui n’avaient personne pour veiller sur eux.
Alors oui, tu avais traîné dans le bar jusqu’à la fermeture, jusqu’à ce qu’on vous annonce qu’il était temps de passer à la caisse et bien vouloir foutre le camp. Dommage pour toi, tu n’étais pas assez belle pour qu’on t’offre des verres. Ça t’aurait pourtant bien arrangé mais ça n’arrivait pas. C’est donc avec une moue boudeuse que tu vins filer un billet de vingt au barman avant de pousser la porte du bar et te faire aussitôt enlacer par le froid de la nuit.
Tu marquais un arrêt de deux secondes avant t’élancer dans l’obscurité, traversant un groupe de jeunes hommes en train de se griller leur dernière clope. Tu envisageais un instant de leur en réclamer une mais finalement, flemme de leur adresser la parole. Trop fatiguée pour entamer la discussion, trop saoule pour réfléchir.
Tu avais bien fait de ne rien leur demander finalement, à ces tocards parce qu’eux, ils avaient des trucs à te dire. Les mêmes conneries que d’habitude. T’en avais rien à fiche de tes fringues putain, si ça ne leur plaisait pas, pourquoi ils regardaient ? Tu ne te pris pourtant pas l’temps de leur dire d’aller s’faire foutre, croisant tout juste le regard de l’un d’eux, par hasard. Y’avait un truc dans son regard, comme une lueur que tu ne parvenais à définir. Si tu devais la craindre ou pas. Des tarés, il y en avait partout, tu devrais peut-être dormir avec ton canif en guise de doudou ? Tu ne leur parlais pas de toute manière, t’avais d’autres chats à fouetter là, avec la pluie qui menaçait de s’abattre sur le coin d’ton nez. Un doigt brandis leur suffirait donc que tu ne disparaisses dans les ruelles sombres, les bras enroulés autour de ta taille en guise de forteresse.
Et maintenant ? Tu n’étais pas très inspirée et à peine quelques pas plus loin, les premières gouttes vinrent s’écraser sur ta nuque, première notes d’un déluge glacial. Tu pressais le pas pour aller te réfugier dans les couloirs du métro. Ce n’était pas génial mais au moins, tu ne serais pas trempée. Il te suffirait de rester quelques minutes, le temps que la pluie cesse…Mais en attendant, tu collais ton dos au mur avant de te laisser glisser le long de ce dernier. Les yeux fermés et le visage levé vers le plafond de béton, c’est le bruit de pas qui te firent recroqueviller sur toi-même. « Quoi ? J’te manquais déjà ? » grognais-tu, ouvrant l’œil gauche sur le type du bar. Aucun doute, tu avais un peu trop d’alcool dans le sang.


@ZEPHYROS FALCONE
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Message Sujet: Re: i'll be good (zephoe)   i'll be good (zephoe) Empty Dim 24 Juin - 21:08




i'll be good
Meet me at the bottom of the ocean
where the time is frozen

Mes iris nocturnes qui t’aspirent, te happent, t’entraînent dans mon univers, t’enchaînent à mes travers. C’est prenant, c’est mordant. Presque inquiétant. Les types ricanent, ça bombarde. Et tu te prends les balles en rafale. Derrière l’atypique rideau argenté de tes cheveux, ton regard se branche au mien, se laisse embarquer bien malgré lui. Et je te constelle de mon insolence, t’injecte le venin de mes démons au coeur de tes rétines. En silence, mais ça fait un putain de boucan. Ca claque, résonne dans l’air, se perd entre les rues de la cité des âmes perdues.

Ton majeur se dresse, réplique furtivement, avant de disparaître alors que tu tournes le dos à tes détracteurs. T’aurais peut-être pas dû faire ça. Tu tentes le diable, joue avec l’équilibre instable. Mais t’as de la chance ce soir. Petite poupée désaccordée n’intéresse plus Lucifer et ses alliés. Les liqueurs amères les assomment, anesthésient leurs instincts de chasseurs qui laissent s’enfuir leur petite proie ingénue. Et mon chemin se sépare du leur peu après. J’erre sans but, j’erre là où ma foutue âme damnée m’emmène. De toutes petites gouttelettes glacées se mettent à chuter du paradis, douilles perdues d’un combat dont on ne connaîtra jamais l’issue. Grossissent, prennent de l’ampleur, viennent fracasser notre monde, l’éclabousser d’un sang étranger, d’un crime qui n’a pas sa place dans nos consciences. Et je dégouline d’un meurtre dont je ne suis ni acteur, ni témoin.

Les couloirs sombres du métro m’accueillent avec une certaine avidité teintée de méfiance. J’avance, imperturbable, comme si j’étais sur mon territoire. C’est désert, la nuit ne prendra la route pour l’horizon que dans plusieurs heures. Mes Vans effleurent silencieusement la grisaille du sol brillant, à peine perceptible, comme un loup rôdant dangereusement dans les bois. Et c’est là que je te vois. Masse prostrée, tas de chiffons paumé. Tes saphirs percutent maladroitement mes hématites. Je les connais à peine, mais je les reconnaîtrais entre mille.

- Quoi ? J’te manquais déjà ?
- T’es plus en train de rêver là.

T’as clairement la voix pâteuse, l’alcool qui possède encore tes veines, comme un arrière-goût à demi amer. Et je te défie de mes prunelles charbonneuses, te malmène à coups de volcan, te provoque à coups d’ouragan. Le ton acerbe, moqueur, presque séducteur crépitant dans l’arrogance.

- Qu’est-ce tu fous là ?

Malgré l’ombre en moi, la curiosité qui me pique, titille mes instincts. Tu pourras me servir n’importe lequel de tes discours, c’est une question rhétorique. T’es là parce que t’as nulle part où aller. Tu t’abrites, de la pluie, des monstres qui traînent dehors. Tu te pelotonnes, luttes contre la douche glacée que le ciel t’a imposée. T’es de ceux qui voguent sans port d’attache, qui se terrent dans la bouche d’un métro à défaut de tomber dans la gueule du loup. Au-dessus de toi, mes cheveux qui te gouttent dessus, dégoulinent, te contaminent froidement de mes délits inavoués. N’importe qui sait qu’il faut pas traîner ici tout seul une fois que même le soleil a décampé. Y’a que les fous comme moi, ceux qui se sont salement amourachés du danger, les inconscients, ou les trop-conscients, ceux qui apprécient les culbutes avec l’adrénaline. Y’a que ceux qui n’ont plus rien à perdre.

Et je te toise. Je te méprise, t’attise à la fois. Savant mélange dopé aux embruns de whisky, aux accents enjôleurs. Et ta moue naïve, barricadée derrière ces faux-airs agressifs pour se protéger, car on sait tous que la rue pardonne pas ça. Ta foutue moue qui m’agace particulièrement. Mais bordel, je pourrais la dévorer des heures durant. C’est paradoxal. C’est l’ombre et la lumière qui mènent un combat un peu bancal. Lutter, entre l’idée de te laisser suffoquer entre les mains moites des ténèbres, et celle de t’extirper brutalement de la bouche des Enfers. Et tes saphirs que j’aspire fatalement dans le puits sans fond de mes onyx destructeurs.

— by ECLIPSE —


@Joe Malone
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Message Sujet: Re: i'll be good (zephoe)   i'll be good (zephoe) Empty Lun 2 Juil - 23:35

Tu ne t’attardais pas au milieu des jeunes hommes parce que tu connaissais que trop bien la chanson. Ils étaient nombreux, éméchés et toi, tu étais seule et sans doute bien beurrée aussi…Mais pas assez pour faire la connerie de rester et entrer dans leur jeu. C’était trop facile, tu n’avais aucune chance même si tu n’étais ni faible, ni pétocharde. Il suffisait d’un rien pour qu’une bonne soirée devienne cauchemar et qu’un souvenir qui devait s’effacer lors de la gueule de bois te rester gravé à tout jamais dans la mémoire, marqué sur ta rétine et comme un fantôme mesquin dans tes rêves. Hors de question de prendre ce risque-là alors tu laissais tomber, traçant ta route jusqu’à la bouche du métro. Tu n’aimais pas ça, tu détestais ces dédales dégueulasse qui puaient la pisse et qui regorgeaient de sales types qui erraient comme toi à la recherche d’un abri de fortune. Mais le métro avait au moins pour avantage de t’abriter de la pluie et du vent. Vu l’heure qu’il était, tu n’avais pas la foi de chercher plus loin, encore moins de marcher sous la pluie jusqu’au squat.
Tu regrettais aussitôt ta flemme quand tu te remarquais sa présence. Difficile à le louper, debout devant toi. Relevant le nez sur lui, tu serrais des dents en espérant que rien de grave ne t’arriverait. Qu’il ne lui prendrait pas l’envie de t’attraper par les cheveux et te traîner on ne sait où, qu’il ne se fâche pas contre toi et te balance son pied dans l’visage. C’était con mais ces pensées ne te quittaient jamais réellement. C’était sans doute la raison pour laquelle tu avais survécu tout ce temps dans la rue.
Enfin, il fallait croire que ton instinct de survie n’était pas au rendez-vous au vue de la réponse débile que tu t’entendais lui dire. Ce n’était pas personnel, il n’y pouvait rien, t’étais comme ça. Mais il fallait croire qu’il avait la réponse facile lui aussi alors tu levais les yeux sur lui. « Waw, tu t’prends pas pour de la merde, c’est quoi tes super arguments ? » lançais-tu dans la foulée, toujours aussi peu aimable alors que tu aurais mieux faire de ravaler. En même temps, c’était tentant, il n’était clairement pas dans son état normal. Fais gaffe à ce que tu dis Malone ! Par précaution, tu te levais pour lui faire face même si le type était clairement bien plus grand que toi. Même debout, s’il voulait faire de toi une marionnette, il pouvait. « Laisse tomber, j’aime pas voir les bandes annonces avant l’film » fis-tu d’un haussement d’épaule, t’éloignant d’un pas en plongeant ta main dans la poche de ton sweet, attrapant ta bombe au poivre, juste au cas où. Non pas que tu comptais l’utiliser mais…Ben il était grand et il avait quelque chose dans le regard qui te rendait méfiante. « J’attend que la pluie se calme » finis-tu par répondre, te sentant plus à l’aise avec la distance, peut-être un poil moins agressive à présent que tu te sentais à nouveau dans le contrôle. « Et toi ? Tu n’es pas avec tes copains ? » questionnais-tu à ton tour même si tu t’attendais à une réponse bidon. La langue de bois, vous connaissiez ça dans le coin !
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Message Sujet: Re: i'll be good (zephoe)   i'll be good (zephoe) Empty Ven 13 Juil - 18:41




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J’ai la réplique facile, ouais. Je dégaine les mots plus vite que mon ombre, tour à tour acerbes, mesquins, sarcastiques. Acérés comme des flèches, destinés à transpercer leur cible. Saltimbanque qui jongle avec la langue, maîtrise l’art du sens. L’insolence dans les veines, l’arrogance comme bouclier. Parce que les mots sont des armes bien trop négligées, trop souvent mises de côté. Mais leur puissance n’est plus à prouver. Capables d’anéantir des vies, de torturer à distance, raviver des plaies, éclater des coeurs. Les mots porteurs, d’amour destructeur, de haine salvatrice. Jetés en l’air, comme on jette un cruel maléfice.

- Waw, tu t’prends pas pour de la merde, c’est quoi tes super arguments ?
- La grosse tête que t’as à croire que tu pourrais m’manquer quand ma propre mère me manque pas le moins du monde.

C’est sorti tout seul. C’est pas ce que je voulais dire et je regrette déjà que ça ait franchi mes lèvres. Aveu amer dopé à l’alcool, parce que la vérité sort bien évidemment de la bouteille. Les liqueurs amères délient les langues, font parler les coeurs estropiés. Les âmes condamnées au silence, de peur de s’exposer. Noyer mes fêlures, pour atténuer leurs maux. Enchaîner les verres, comme j’enchaîne les paires de cuisses. Tentative tristement désespérée de combler un bout de néant. Mais on comble pas le vide avec du vide.

- Laisse tomber, j’aime pas voir les bandes annonces avant l’film.
- Un peu pourrie, ta répartie.

Et toi, t’es super chiante. Je repère ta main qui se glisse dans ta poche, et qui sait ce qui s’y cache. Je me contracte légèrement mais ça t’est pas perceptible. Je suis pas craintif, je peux te descendre quand je veux. La différence de carrure joue en ma faveur. Mais les vieux réflexes ont la vie dure. L’instinct de survie aussi. En taule, c’est la rapidité qui régit les couloirs. La loi du plus malin, pas du plus fort. Etre attentif au moindre détail ou tu te fais déchirer les entrailles. Faut pas se faire d’ennemis, mais pas d’amis non plus. Faire confiance à personne, pas même aux gardiens, prendre ou tendre aucune main parce que toute façon on te crachera dessus. Dans le meilleur des cas, sinon on te tue.

- J’attend que la pluie se calme.
- C’est pas forcément le meilleur endroit pour ça.

Evidence qui vient confirmer mes certitudes. T’as pas de point d’ancrage, tu erres sans but là où tes pas veulent bien te guider. Gamine des rues, t’affrontes chaque nuit des monstres bien plus terribles que ceux qui se cachent sous les lits. La survie, tu connais aussi. Pourtant trop téméraire dans ce que t’as l’audace de me balancer sous le nez. Tu sais qu’un mot de travers, ça peut coûter la vie par ici. T’es farouche. Insupportable. Tu me tapes sur les nerfs chaque fois que t’ouvres la bouche, mais j’arrive pas à me défaire de ta moue faussement rebelle.

- Et toi ? Tu n’es pas avec tes copains ?
- C’est pas mes potes.

J’élude volontairement ta première question. Ce que je fous ici ? J’en sais putain de rien. Et c’est pas pour éviter la pluie, je suis déjà trempé. Je me suis perdu, comme souvent lors de ces nuits où j’entre en pilote automatique, ces nuits où je donnerais n’importe quoi pour me défaire d’une partie de mon existence, de tout un pan de mon ADN. Arracher ces atomes sensiblement identiques aux siens, ces combinaisons censées être aléatoires et qui m’ont salement tâché, cruellement condamné au fin fond de mon essence même.

- T’es moins mouillée que moi on dirait.

La voix un brin aguicheuse d'une tournure qui se veut volontairement tendancieuse. Je passe machinalement ma main dans mes cheveux, tente de discipliner les mèches humides qui tombent sur mon front. T’es plus à l’aise, maintenant que t’as éloigné ton espace vital du mien. Et parce que j’aime mener la danse, t’as reculé d’un pas, j’avance de deux. Provocateur. On est peut-être seuls tous les deux ce soir, mais je suis tout ce que t'as. Je suis persuadé que d'une certaine manière, ma présence potentiellement dangereuse te rassure plus qu'elle ne te pèse. Je percute ton regard océan de mes iris monochromes. Je pourrais te vider de tes couleurs si je le voulais. Et si tu voyais le monde comme je le vois moi, tu t’enfuirais en courant, prendrais un aller simple pour une autre galaxie.

— by ECLIPSE —


@Joe Malone
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Message Sujet: Re: i'll be good (zephoe)   i'll be good (zephoe) Empty Dim 15 Juil - 23:49

Tu ne comprends pas ce qu’il te veut, à te chercher alors que tu n’avais rien demandé à lui et ses potes. Merde, t’étais juste passée, rentrer quelque part qui n’était même pas chez toi et voilà qu’il s’imaginait qu’il y avait quelque chose entre vous, un truc qui lui donnait le droit de te suivre et te causer comme si t’étais une sous-merde dans laquelle il aurait marché par inadvertance. Sauf que non, il avait fait exprès de marcher dedans en fait, il y était assez à pieds joints et après, te reprochait d’lui avoir salit la chaussure. Il t’irritait littéralement à essayer de jouer au plus malin alors que tout le monde savait bien que c’était toi, la plus maline des deux, avais-tu décrété à l’aube de ta vie. Pinçant la base de ton nez, tu soufflais bruyamment, pas motivée à te lancer dans une joute verbale ce soir, pas quand l’alcool te tournait encore la tête. Vous étiez pourtant deux ce soir à supporter les effluves d’alcool qui diluait votre sang, tu n’en avais probablement pas conscience mais lui aussi commettait des erreurs ce soir, à commencer par celle de trop en dire sur sa vie, ses ressentis. « mais oh la la second degré ça t’parles pas ? »
Tu n’étais pas gentille, pas aimable ni avenante pour un sou mais qu’importe, tu ne faisais jamais de gros efforts pour te lier aux gens. Qu’ils te prennent comme tu étais où passent leur chemin, ça ferait gagner du temps à tout le monde. Une chance pour lui que tu ne sois pas d’humeur à décortiquer l’impact de ses mots !
Redressée sur tes pieds mais toujours moins haute que le monde entier, tu plongeais les mains dans tes poches, retrouvant la fraîcheur métallique de la bonbonne, prête à dégainer et te défendre s’il le fallait. Tu mis également de la distance entre vous après quelques pas seulement, par mesure de prévention. Tu n’savais pas qui il était après tout et de base, tu te méfiais de tous les hommes, surtout passé minuit. « Mais ta gueule putain ! » laissais-tu éclater, les yeux plissés d’énervement alors qu’il se croyait dans une battle. « C’est quoi ton putain de problème ? » que tu t’énervais, moins patiente qu’à l’accoutumée.
Tu devrais pourtant rester sur tes gardes, plus fine peut-être dans ta manière d’avancer tes pions également. Mais toi, toi tu n’savais pas faire ça, tu balançais tout ce que t’avais dans l’ventre d’un coup, sans crier gare. Sans prévenir. En même temps, qu’est-ce qu’il avait à te provoquer gratuitement comme ça ? Il s’emmerdait ? Sérieusement, qu’il retourne chez ses copains. Qui n’en étaient pas d’ailleurs. « Super, j’m’en bas les couilles » que tu n’avais pas. Tu devenais méchante, grossière. Pas ta faute, il t’irritait à te tourner autour, s’avancer quand tu reculais. Si tu avais davantage confiance en tes chances de réussite, tu lui taperais dedans pour le principe avant de détaler loin d’ici. Pour te sortir de ce merdier. Peut-être qu’il jouait simplement avec toi, peut-être que ça l’occupait de te provoquer pour rien mais t’en savais rien et quelque part au fond de toi, la peur demeurait. Vilain monstre qui te faisait pousser des ailes, un monstre contre un autre, tu lui devais probablement ta survie.
Et tout cruel qu’il était, il s’avança un peu davantage, main dans les cheveux, la voix soudain différente, plus chaude, comme allumée d’un feu qui t’assécha la bouche, tu commençais vraiment à flipper cette fois. Il lui suffirait d’un bond pour t’attraper entre ses mains, d’un seul mouvement pour taire tes cris. Tu n’avais aucune chance, sauf peut-être celle de prendre la fuite. Tu courais vite mais serait-ce assez ? Tu calculais mentalement la distance vers la sortie, essayant de visualiser un plan pour te tirer de là. « Si t’avances encore je te jure je te crève les yeux ! » prévins-tu pour gagner du temps, masquant difficilement la peur qui montait.
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