i'm so sorry (raf)

Les mains jointes contre son front, la tête baissée, elle retourne ses phrases dans tous les sens pour ne pas lui faire trop de mal mais elle sait pertinemment que ce qu'elle s'apprête à faire ne va pas être une partie de plaisir. Elle ne peut pas continuer sa relation avec Rafael alors que son cœur appartient à un autre, même si elle l’apprécie énormément et qu'elle pensait sincèrement qu'ils pouvaient construire quelque chose ensemble. Depuis cette soirée avec Gautier, leurs sentiments dévoilés au grand jour, elle s'est rendue compte que ça ne pouvait pas fonctionner avec Raf. Elle refuse de jouer avec ses sentiments, de le faire espérer alors qu'elle est incapable de lui ouvrir pleinement son cœur. Ça fait deux jours depuis cette fameuse soirée qu'elle fait la morte, qu'elle ne répond plus aux textos qu'il lui envoi et qu'elle ne passe plus à son appartement. Cette situation a assez duré, ce soir elle va prendre son courage à deux mains et briser le cœur d'un homme. C'est bien la chose qui l'effraie le plus depuis longtemps.

Ses pas la mènent jusqu'à chez Rafael et elle reste de nombreuses minutes stoïque, à regarder l'entrée qui se trouve juste devant elle sans oser aller y frapper. Peut être qu'il n'est pas là ? C'est ce qui lui a traversé l'esprit pour l'encourager à se dégonfler mais elle voit la lumière à l'intérieur donc pas de doute possible, ni de retour en arrière. Allez ma grande. Elle prend une grande inspiration et réduit les quelques mètres qui la séparent de la porte d'entrée. Sa main se lève, hésite une fraction de seconde, avant de frapper deux petits coups pour signaler sa présence.  Quand la porte s'ouvre, son cœur rate un battement alors qu'elle déglutit en regardant Rafael qui se tient devant lui. "Salut.." Elle souffle, presque dans un murmure alors que son regard se fait à nouveau fuyant, elle se pince les lèvres, impossible de cacher le malaise qui s'empare d'elle. "Est ce qu'on peut parler ?"  

( Pando )

Il ne savait pas pourquoi il continuait d'attendre. Les nombreux messages textes envoyés qui ne recevaient aucune réponse, rien de bien méchant, il voulait seulement savoir si elle allait bien. Et pour cause, ces petits messages n'étaient pas sans demandes subliminales concernant leur situation. Deux mois qu'ils avaient officiellement mis au grand jour leur couple qui traînait depuis des mois, huit, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Rafaël se demandait toujours ce que cette fille avait de si différent des autres et lorsque cette question s'imposait, la réponse arrivait de suite, en le frappant mentalement avec des images de Tessa : Son sourire, son regard persan et à cela, se mesurait également ses souvenirs auditifs et tactiles : la première fois qu'ils avaient fait l'amour, la première fois qu'elle l'avait appelé par son prénom, la première...

Un verre à la main, le trentenaire scruta le liquide brunâtre cassé par deux petits cubes glacés. Le grand bourreau des cœurs ressentaient ce que, parmi elles, ses conquêtes avaient bien du se poser comme question : pourquoi n'appelle t-elle pas ? Pourquoi faisait-elle la morte ? Pourquoi le rendait-elle aussi fou d'elle pour s'effacer ? De son autre main, il attrapa son téléphone pour parcourir les messages qu'il lui avait envoyé ces trois ou quatre derniers jours. Au fond, s'il se battait autant pour elle, c'était uniquement parce qu'il ne voulait pas la perdre, qu'il l'aimait à en mourir, à s'en rendre ivre pour ne pas péter un plomb et débarquer sur son lieu de travail pour lui réclamer des explications. Rafaël vivait un échec et c'était bien l'un des choses qu'il n'appréciait pas et qu'il n'allait pas accepter de si tôt. Pas maintenant, pas... aussi tôt après avoir réussi à l'avoir pour lui.

Lorsqu'on toqua à la porte, il regarda sa montre puis son portable. Toujours pas de nouvelle de Tessa ; Alors il avala le contenu de son verre comprenant également les glaçons qu'il croqua, tout en se levant. Le chemin n'était pas si long avant d'atteindre la porte et tout de suite, il pensa à Wayatte. Il l'avait envoyé promener quant ce dernier lui avait proposé une soirée chez lui. Ça le surprenait beaucoup que son pote aurait abrégé sa soirée pour venir toquer à la porte de son ami en difficulté et puis, surprise. « Salut. » En ouvrant la porte, Rafaël se tendit : « ''Salut'' ? » répéta t-il, en haussant des sourcils. Elle fuyait son regard alors plutôt que de la laisser sur le pas de la porte, il s'effaça pour la laisser entrer : « T'as perdu tes clés ou le chemin de la maison ? » demanda t-il en retour, sans pour autant la saluer comme il en avait tant rêvé jusque là. « Il faut qu'on parle. » D'un geste brusque, il poussa la porte pour qu'elle se ferme dans un grand bruit résonnant à la fois dans l'appartement mais aussi dans la cage d'escalier. « Ah ouais ? » Il s'était adossé à la porte d'entrée. Puis il ria en secouant la tête : « J'y crois pas. » Tout, absolument tout lui passer par la tête mais étant dans l'incapacité de savoir ce qui se passait dans la sienne, il se projeta de la porte pour aller vers le mini bar, traversant le salon : « Et bien, parlons. C'est vrai qu'au bout de trois jours de silence radio, on doit vraiment avoir beaucoup de chose à se dire, n'est-ce pas ? » cracha t-il : « Je te sers un verre ? »  

( Pando )

Tessa est parfaitement consciente que la discussion qu'elle s'apprête à avoir avec Rafael va être douloureuse et qu'elle ne va pas se faire recevoir avec toute la gentillesse et la bienveillance qu'il lui offre habituellement depuis qu'ils sont ensemble. Ses mains sont moites quand elle arrive devant la porte de l'appartement, elle sert les poings, trépigne sur place d'anxiété mais elle ne fait pas demi tour, elle prend son courage à deux mains et lève son bras pour enfin frapper à la porte. Le regard fuyant, elle ne trouve rien d'autre à lui dire qu'un banal salut quand il ouvre la porte, les lèvres pincés, elle cherche à poser son regard partout ailleurs que dans le sien. « T'as perdu tes clés ou le chemin de la maison ? » Ses yeux se ferment une fraction de seconde, la discussion s'annonce beaucoup plus tendue qu'elle ne l'avait imaginé mais après tout à quoi elle s'attendait? Elle l'a ignoré pendant presque trois jours, ne lui donnant plus aucune nouvelle parce qu'elle n'arrivait pas à trouver les mots juste ni se résoudre à se rendre chez lui pour lui briser le cœur. Elle sait qu'il tient à elle et elle se rend bien compte qu'il est très attaché, voir amoureux d'elle et Gautier l'avait pourtant prévenu, elle n'aurait pas du officialiser les choses sans être sûr d'elle. Elle a agi égoïstement, pour tenter d'oublier les sentiments indétrônable qu'elle ressent pour son meilleur ami sans penser aux conséquences que ça entraîneraient derrière. Le il faut qu'on parle est de trop, Raf s'emporte et la porte qui claque fait sursauter Tessa bien malgré elle. Elle le laisse parler sans l'interrompre, le regarde traverser la pièce de son grand appartement alors qu'elle se sent soudainement très petite. Elle fait quelques pas pour venir s'adosser contre le canapé, le regard fuyant jusqu'à ce qu'il lui propose à boire. "Non merci.." elle secoue négativement la tête pour accompagner ses paroles. Il est temps qu'elle se lance, elle lui doit des explications. "Je suis désolé Raf.." Elle passe une main sur son visage en poussant un long soupire. "J'aurai pas du me volatiliser comme ça pendant trois jours mais j'avais besoin de faire un break et de faire le vide avant de venir te voir" Elle déglutit, le regarde quelques secondes avant de faire quelques pas vers lui. "J'suis venue pour m'excuser, parce que tu mérites des explications mais aussi pour te dire que.. c'est mieux qu'on arrête là toi et moi.." La bombe est déclenchée alors qu'elle lève ses yeux brillants vers lui. "Je .. j'ai pas été honnête dés le départ, je t'aime beaucoup, vraiment mais j'y arrive pas , j'ai des sentiments pour quelqu'un d'autre.. "   

( Pando )

Raf avait tellement tourné en rond dans son appartement qu'il réussissait à se provoquer un tournis rien qu'en y repensant. Il fallait savoir qu'il n'avait pas l'habitude de se mettre dans un état pareil, il ne vouait jamais tout son temps à une nana mais elle, Tessa, n'est pas n'importe quelle nana. Cette rencontre, ce regard, cette authentique attraction qu'il avait ressenti à peine lui avait-il lancé les banalités d'usages, le goulot d'une bouteille proche de ses lèvres. Ce soir, c'était une torture car cela faisait trois jours qu'il n'avait plus de ces nouvelles. Alors, lorsqu'il ouvrit la porte, il fut presque surpris en voyant cette tête d'ange. Au début, avant même de réfléchir, il avait envie de la prendre dans ses bras, ravie de la savoir en bonne santé. Et puis, il se demandait pourquoi elle avait toqué ? Elle vivait dans leur appartement depuis trois mois, depuis leur officialisation, ils étaient censés devenir aussi inséparable. Finalement, c'était tout le contraire.
Les nerfs à fleur de peau, il accueillit ses justifications de manière froide. Il ne pouvait pas s'empêcher de s'imaginer tout et n'importe quoi : où avait-elle créché durant trois jours ? Et avec qui ?
Putain, elle a intérêt d... Il fallait qu'elle lui parle. Parfait !
Elle prenait son temps et de son côté, il pensait n'avoir jamais eu l'impression d'être autant enragé même s'il craignait ce genre de discussion. Il pensait : Non, pas tout de suite, ce n'est pas possible. Tenant son verre en miroitant vers Tessa, il la retrouva appuyer sur le dossier du canapé et il avala quelques gorgées. Ce n'était pas par plaisir, c'était surtout pour tenter de se calmer. « Je suis désolée Raf. » Tandis qu'elle se passa une main sur son visage, au point qu'il avait l'impression qu'elle portait tous les malheurs du monde sur ses épaules, il leva son verre à son attention, comme pour trinquer. Évidemment ça se passa dans le vide mais il en profita pour boire une nouvelle gorgée. « C'est un début. » lâcha t-il avant que le cristal entre contact avec ses lèvres. Il alla s'installer sur l'un des bras de son fauteuil. « J'aurais pas dû me volatiliser... » Un peu comme dans les films, au moment où la nouvelle tombait, Raf se sentit happer dans quelque chose, un tourbillon dont il n'arrivait pas à sentir le choc arrivé. : « ...qu'on arrête là toi et moi. » Elle s'était rapprochée de lui.
Il déglutit puis renifla, désabusé.
« Je … J'ai pas été honnête dès le départ, je t'aime beaucoup, vraiment mais j'y arrive pas, j'ai des sentiments pour quelqu'un d'autre. »
Toujours à cheval, il ne pouvait pas s'émouvoir sur l'émotion qu'elle voulait lui transmettre. Elle était désolée mais il l'était autant qu'elle. Il quitta son regard en hochant la tête. C'était un automatique, un peu comme s'il voulait gagner du temps pour que les informations rebondissent dans sa tête, comme un écho dans une cathédrale. « J'y crois pas.. » lâcha t-il en se frottant nerveusement les yeux, pour se pincer l'arrêt de son nez. Honnête comme un con et il se voyait rouler dans la farine par Tessa : « T'es entrain de me dire que tu es désolée parce qu... parce que tu en aimes un autre. Et ça t'es tombé dessus comme ça, comme par magie ? » Il détacha sa main de son nez et la laissa claquer sur sa cuisse. Le liquide marron clair gigota dans son verre mais rien ne se perdit : « Depuis combien de temps tu m'prends pour un con exactement ? » Sans aucune réserve, même pour ses yeux larmoyants, il la foudroyait. « C'est qui ? Je le connais ? »

( Pando )

C'est la première fois que Tessa officialisait une relation et s'engageait dans quelque chose de sérieux parce qu'elle avait fini par se faire une raison pour Gautier. Tout était à peu près clair dans sa tête même si elle n'était pas certaine de réussir à effacer un jour ces sentiments qu'elle ressentait mais elle était à milles lieux de s'imaginer qu'il puisse ressentir la même chose pour elle. Cette révélation a été un véritable soulagement pour la blonde mais il faut désormais qu'elle assume les conséquences de ce que ça engendre. Elle va briser le cœur de Raf et ça l'affecte sincèrement. Il ne mérite pas ce qu'elle lui inflige, elle espère qu'il pourra un jour lui pardonner même si elle en doute fortement.

Elle pèse ses mots lorsqu'elle commence à lui annoncer qu'ils vont rompre, elle ne veut pas le brusquer mais peut importe le choix des mots, ça fera mal d'une façon ou d'une autre. D'abord des excuses parce qu'elle a été lâche après la soirée en boîte avec Gautier, elle ne lui a plus donné de nouvelles, le laissant dans un flou total, probablement inquiet, alors qu'elle était sur son petit nuage jusqu'à aujourd'hui. Elle se devait de redescendre sur terre et de mettre les choses au clair. C'est chose faite et elle remarque bien vite dans son regard qu'il est fou de rage quand elle finit par lui avouer qu'elle en aime un autre.  "Je sais que c'est soudain et non ça ne m'est pas tombée dessus.. J'me voilais juste la face toutes ces années.." Elle ne souhaite pas entrer dans les détails, ni enfoncer encore plus le couteau dans la plaie mais elle ne peut s'empêcher de répliquer, de tenter de s'expliquer parce qu'elle est comme ça Tess, elle ne veut blesser personne. C'est raté. Quand Raf fait claquer sa main sur sa propre cuisse, un léger sursaut de surprise s'empare de Tessa qui relève les yeux vers lui. "Je ne t'ai jamais prise pour un con.. J'ai jamais voulu te faire de mal, j'étais, je suis réellement attachée à toi et je voulais vraiment que ça fonctionne nous deux.." Elle hésite à poser sa main sur son bras pour l'apaiser mais se retient en voyant la fureur dans ses billes noires. "Je sais que c'est difficile à croire pour toi mais tu comptes beaucoup pour moi, j'ai jamais voulu que ça finisse comme ça." Elle se pince les lèvres, n'ose plus le regarder en face. "Ça n'a pas d'importance.." qu'elle soupire d'abord en haussant les épaules. "Mon meilleur ami.." qu'elle finit par confesser. ".. mais je suis la seule fautive dans l'histoire, j'aurai du être transparente avec toi dès le départ et te confier ce que je ressentais pour lui. C'était stupide de ma part de t'embarquer là dedans et j'espère qu'un jour tu pourras me pardonner.." Ses mains se tordent dans tous les sens sous le malaise qui s'empare d'elle, elle veut s'en aller parce que c'est la pire chose qu'elle ait jamais faite. C'est elle qui avait le cœur brisé depuis des années, elle sait ce que ça fait et elle se déteste de l'infliger à Raf. "J'devrais y aller.."  

( Pando )

Elle était là ce soir, il avait sûrement rêvé d'une dispute comme tout jeunes couples enfin posés mais à la fin des courses, c'est un coup de massue qui lui tombait dessus. Rafaël ne savait pas quoi faire ni quoi dire. Il commençait même à se demander si elle ne testait pas l'ampleur de l'engagement qu'elle venait de lui faire « signer » en venant s'installer chez lui. Quoi dire ? Quoi faire ? Il fulminait et bien malgré lui, il n'arrivait pas à contrôler ses émotions les plus sombres. Cela faisait partie de lui, autant il pouvait se montrer doux comme un agneaux, attentionné, il n'en restait pas moins un homme en quête de la perfection, du faire-paraître et il écraserait n'importe quoi ou qui sans le moindre remords. Au fil des années, il avait bien vu que son père s'était montré – à plusieurs reprises, sans pitié autant envers sa famille qu'envers les autres. Autant dire que la vie ne lui avait pas permis de se montrer différent car à chaque fois qu'il voulait rentrer dans les rangs, il se retrouvait le bec dans l'eau, à la limite de la noyade, comme ce soir. Raf avait des envies de meurtre.

Il avait été vrai, aussi vrai qu'il le pouvait envers Tessa. Il ne lui avait encore jamais menti ( en dehors des mensonges qui ne pouvaient pas faire de mal). Il ne les mentionnait jamais alors pourquoi commencer aujourd'hui ? Elle se voilait la face. Il serrait les mâchoires, il se sentait traîter comme une merde, rejeter et c'était peut-être la pire sensation qu'il détestait. Il la connaissait et pensait vraiment que Tessa serait autrement que les autres. Merde, les seules qui m'font chier à coller au cul sont celles que je traite en chienne... pensa t-il en repensant à sa stalkeuse. Oui c'était comme ça qu'il la nommait maintenant. Elle n'avait rien de Tessa, juste une erreur de parcours d'une sociopathe en quête d'un avenir utopique avec lui. Il ouvrit la bouche, la blonde ne pouvait pas seulement lui annoncer une nouvelle pareille sans devoir des explications. Des mois et des mois qu'il bataillait, merde, il méritait de savoir.
- Je ne t'ai jamais prise pour un con... » Il ne la regardait pas dans les yeux, il avait peur qu'elle voit son regard, ce regard qu'il camouflait aux mecs qui essayaient de s'approcher d'elle, en douce. Celui qui ferait courbé l'échine de n'importe qui. « J'ai jamais voulu te faire de mal, j'étais, je suis réellement attachée à toi et je voulais vraiment que ça fonctionne nous deux.» Son regard sombre, ténébreux se plantèrent en elle, violemment. Elle hésita en esquissant un geste qu'elle avorta. « Te fous pas de mal gueule » Pour le peu d'étude qu'il avait eu l'occasion de faire en candidat libre, il pouvait dire que Tessa savait parfaitement que ça ne fonctionnerait pas entre elle et lui. Et ce, depuis leur rencontre.
- Je sais que c'est difficile à croire pour toi mais tu comptes beaucoup pour moi, j'ai jamais voulu que ça finisse comme ça. »
- Arrête putain, arrête ! » Il la foudroyait mais elle n'osa plus affronter son regard. C'était trop tard, elle l'avait vu, ce regard. Le monstre en lui, freiné par l'extrême attachement et tendresse envers Andersen avait repris le dessus à partir du moment où il avait comprit qu'elle le quittait. « Tu n'es pas sérieuse Tessa.. Putain, ça m'dégoûte. » Oui, il était dégoûté, il était dégoûté d'être tombé dans ce piètre piège. Elle ne l'avait jamais aimé, et ça le rendait fou. La seule fille le rejetait injustement pour un pauvre mec qui ne l'avait sûrement jamais regardé avant qu'elle ne se posait vraiment. Quelle conne !!  pensa t-il. Au lieu de lui dire ce qu'il pensait, il lui demanda s'il le connaissait mais tout d'un coup : « Mon meilleur ami... »
Elle s'empressa d'ajouter, comme pour retirer toute la faute de ce pauvre type :
- … Mais je suis la seule fautive dans l'histoire, j'aurai dû être transparente avec toi dès le départ et te confier ce que je ressentais pour lui. C'était stupide de ma part de t'embarquer là dedans et j'espère qu'un jour tu pourras me pardonner... »
Il ne la regardait plus, il n'en revenait pas de se faire larguer de cette manière.
Rafaël avait les boules : « Putain... » Il repensait à Wayatte et à son ex. Il parlait pas le brun, il avait juste envie de hurler autant d'injure que de larme de sang qu'il retenait de lâcher devant elle. Impossible de lui montrer à quel point il était blessé mais c'était peut-être déjà peine perdu. Elle sait, elle sait qu'il aurait tout donné pour elle : « J'devrais y aller... »

Cette phrase le sortit de son mutisme. Une sorte d'électrochoc déverrouilla son corps et d'un seul coup, il se rapprocha d'elle. Tant qu'elle était là à lui fanfaronner qu'elle en aimait un autre, elle était encore là. En quittant cette appartement, elle signait définitivement leur histoire, et il ne le voulait pas : « Non.. » avait-il dit, une voix en piteux état, le regard vide : « N'part pas ! » Il cherchait mais aucune solution à cette débacle ne lui parvenait : « Tessa ! Tu n'peux pas m'faire ça. Putain... » Blessé, humilié, brisé dans son égo.. Il n'arrivait pas à arrêter d'imaginer la femme qu'il aimait dans les bras d'un autre : « On a vécu de bons moments ensemble.. Ok t'as des.. » De toutes bonnes volontés qu'il pouvait donner dans sa tentative, il n'arrivait pas à le dire, il s'efforça, après lui avoir prit une main, juste posée dans la sienne : « C'est vraiment idiot d'arrêter cette histoire seulement parce qu'il... » Il inspira : « Seulement parce qu'il t'a enfin remarqué. Enfin, tu trouves pas bizarre qu'après t'être enfin posée avec moi, il se réveille enfin ? » demanda t-il. « C'est vraiment injuste pour nous et ce que l'on vit. » Encore impossible pour Rafaël de parler d'eux au passé. Il s'approcha encore un peu plus, complètement accroc à elle. A son parfum, à tout ce qui faisait d'elle.

( Pando )