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 (ezechiel&sybil) âmes d'automne.

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Message Sujet: (ezechiel&sybil) âmes d'automne.    (ezechiel&sybil) âmes d'automne.  Empty Mar 27 Aoû - 10:12

âmes d'automne
ezechiel & sybil

« Comme un lointain étang baigné de clair de lune,
Le passé m'apparaît dans l'ombre de l'oubli.
Mon âme, entre les joncs, cadavre enseveli,
S'y corrompt lentement dans l'eau saumâtre et brune.

Les croyances d'antan s'effritent une à une,
Tandis qu'à l'horizon suavement pâli,
Un vague appel de cor, un murmure affaibli
Fait vibrer le silence endormi sur la dune.
»
Jean Lorrain
A l’ombre des regards, peur éphémère, crainte délétère. Elle s’est arrêtée sur la ponctuation d’un souffle, sa retraite accueillie par l’obscurité qui l’a enveloppée. Robe de poussière, silhouette de misère. Le souvenir serre les poings et frappe. Il ne flanche pas, il ne flanche jamais. La sueur perle sur son front, ruissèle sur les contours de son corps. L’inconnu de passage, l’étranger sans rivage. Elle n’a jamais oublié les lignes de ses traits, les ridules qui marquent la contrariété sur le front, la concentration dans le regard qui percute. Elle n’a pas su enterrer ce qu’il a fait pour elle un jour, archange de fortune, d’infortune, descendu par erreur pour lui rappeler le sillage d’une lumière aveuglante. Elle ne lui a jamais demandé son nom, ni son âge, encore moins sa profession. Une identité demeurée dans cet entre-deux délicat de sa conscience, enfermée entre le déni et l’oubli, chérie pourtant, dans les recoins solitaires que la nuit a su créer parfois, souvent. Il était là, à chaque fois. La fermeté des doigts sur les contours brisés de son corps pour la maintenir, la prémunir. Lui interdire de partir, quand c’est tout ce dont elle a rêvé pendant des heures, des jours, des mois. Pensée déconstruite pour être refaçonnée dans le trouble. Tapie dans le noir, elle a l’impression d’être de ces observateurs qui glissent leur curiosité dans l’embrasure pour usurper quelques brides d’intimité. Ils ne devraient pas regarder, plutôt détourner le regard. Ils ne peuvent s’en empêcher toutefois, happés par ce qui leur est donné de voir. Et elle regarde Sybil. Elle maintient l’acuité de ses iris froides sur les muscles qui se tendent, sur les membres qui geignent lorsqu’il frappe sur le sac suspendu. Elle imagine le craquement des articulations, la hargne qui grimpe à l’unisson de l’adrénaline, au fond des tempes, sur la courbure des phalanges. Elle se demande s’il s’est déjà acharné sur un corps de cette façon-là, jusqu’à briser les côtes, jusqu’à faire perler le sang. Elle n’a pas réellement besoin d’imaginer la réponse pour la deviner déjà. Elle frémit, son souffle s’altère, se perd dans les dénivelés de sa mémoire. La conscience hésite, presque pleutre. Elle aimerait savoir partir, se retourner et disparaître derrière cette barrière anonyme qu’ils n’ont jamais véritablement eu l’occasion de franchir. Mais elle ne peut pas. Les pieds fichés, ancrés dans le sol. Un souffle frivole de la nuit s’est égaré par erreur, et elle frissonne, la peau rendue à des sensations oubliées, proscrites. Sensibilité achevée dans les cris, morte ce jour-là lorsqu’il l’a maintenue dans ses bras, à l’orée d’un jour qui n’existait pas. Dernier témoin d’une humanité anéantie. Elle tremble un peu dans la pénombre. Une onde venue du sol, qui la traverse de part en part, de la pointe des pieds jusqu’au sommet du crâne. Elle hésite, longtemps. Assez pour que la temporalité se resserre, qu’il y ait cette possible occasion manquée qui se présente. Il n’y a plus personne. Personne, à part eux. Étrangers que le hasard décide de faire se rencontrer quand plus rien ne devrait les lier encore. Alors sans trop savoir, sans trop y croire, Sybil sort de sa retraite silencieuse. Elle s’avance dans des pas mesurés, féline. Approche indistincte, sous la lueur vacillante des réverbères de la salle nocturne dans laquelle ils ont élu domicile. Il frappe, frappe encore. Ne l’a pas vue sans doute. Pieds nus sur le tapis, elle décrit un arc-de-cercle autour de lui jusqu’à ce qu’il s’aperçoive de sa présence et interrompe la brutalité de son ouvrage. Elle se maintient à bonne distance, fiche son regard dans le sien pour lui laisser le temps d’appréhender sa présence.
« Tu as un bon coup droit. »
Sa tête se hoche légèrement sur le côté, les pieds demeurent parallèles, dans une posture solennelle, que les combattants au corps en corps adoptent dans l’attente de l’offensive. Elle ne bouge pas, hermétique image, dont les prunelles s’inclinent toutefois, face à une émotion indistincte, venue du fond des âges.
« Plutôt que de t’acharner sur ce sac sans défense, bats-toi contre moi. Que je vois ce que tu vaux. »
Une lueur de défi se veut caressante, alors qu’un léger rictus se dessine à la commissure de ses lèvres. Soupçon de tendresse, ébranlant la carcasse froide. Parce qu’elle n’a pas oublié, ce qu’il fit un jour. Et qu’elle n’oubliera sans doute jamais.



@ézéchiel lachance  (ezechiel&sybil) âmes d'automne.  2470315465
(c) DΛNDELION
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Message Sujet: Re: (ezechiel&sybil) âmes d'automne.    (ezechiel&sybil) âmes d'automne.  Empty Jeu 29 Aoû - 21:15

- Tu as un bon coup droit.
son esprit focalisé sur le sac de frappe, il ne l'a pas entendu arrivé ézéchiel. sa concentration toute entière portée sur le sac de frappe depuis plus de deux heures. aujourd'hui, il s'est éternisé à la salle, laissant ses tourments prendre forme sous des coups répétitif. ce doit être la première fois qu'il lève les yeux. tout ses muscles encore tendus, la vue légèrement brouillée par les poussées d'adrénaline. une demie-seconde. c'est le temps qu'il faut à son cerveau pour la replacer. pourtant, il l'aurait reconnu entre mille. les années ont passé, mais leurs échanges n'en restent pas moins gravés à jamais.
ses sourcils se froncent, sous l'incompréhension. elle n'était qu'un fantôme, hantant ses souvenirs les plus éclatants. faisant partie de ceux ayant entrevu le peu d'humanité coulant dans ses veines. il se mentirait à lui même, s'il disait qu'il n'avait jamais pensé à sybil. espérant secrètement la mort du bourreau, pour que la rescapée jouisse d'une renouveau.
plus ses yeux retracent ses formes, plus son coeur bat la chamade. en proie à des sentiments qu'il n'a jamais su gérer. mélange électrique qui le font sourire par mégarde.
- Plutôt que de t’acharner sur ce sac sans défense, bats-toi contre moi. Que je vois ce que tu vaux.
elle parle de nouveau. elle parle plus qu'elle ne l'a jamais fait les jours où il passait des heures à son chevet.
- t'as retrouvé ta langue. qu'il balance avec ce demi-sourire qui le quitte plus. il abandonne le sac de frappe, fait quelques pas sur le côté pour se retrouver juste en face d'elle. il n'a pas fait attention, autour d'eux le temps semble comme suspendu. les athlètes du dimanche s'en sont allés, les lumières grésilleraient presque dans les plafonniers, ils sont quasiment seuls. seuls les plus fervents sportifs roulent des mécaniques faces aux miroirs gigantesque. mais ézéchiel n'y prête pas un seul oeil. paumes des mains ouvertes, il fait signe à la jeune femme d'approcher, taquin.
- vas-y, approche. qu'il enchaîne, déjà prêt à barrer le moindre coups, essait de ne pas être trop rude envers moi, il la cherche, enclenchant au même temps ses mouvements de jambes. ce sont les combats de rues qui l'ont formé. ceux qui se jouent de façon déloyale. si t'arrives à me mettre au sol, je t'échanges ta victoire contre mon prénom.
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