give me some made love (gautier)

Un mois. Un putain de long mois depuis la dernière fois qu'elle a parlé et vu Gautier. Plus un seul texto, plus de nouvelles, ils ont fait la seule chose qu'ils redoutaient le plus : couper les ponts. Maintenant qu'il sait qu'elle s'est brûlée les ailes en tombant amoureuse de lui, elle n'a pas essayé de le recontacter surtout vu sa réaction quand il a enfin compris où elle voulait en venir. Elle a eu mal et elle pensait que la douleur s'estomperait avec le temps mais elle est forcée de constater que ce n'est pas le cas. Les premiers jours on était une véritable torture pour la blonde qui n'avait jamais passé plus d'une journée sans parler à son meilleur ami. Elle a plus d'une fois attrapée son téléphone et ouvert la conversation avec Gautier, les doigts hésitant à frapper sur le clavier tactile avant de se raviser et de le jeter au loin. Elle voulait se sortir de ce cercle infernal. Elle n'est plus retournée travailler au garage, elle lui a laissé un simple mot sur la porte du garage pour lui dire qu'elle démissionnait, impossible pour elle de venir lui dire ça en face et de le revoir après la confrontation qu'ils avaient eu. Elle a retrouvé un petit boulot de serveuse dans un café du coin qui lui permet de se remettre sur pied petit à petit.

Depuis ce soir là, elle est devenue une version d'elle qu'elle déteste, un reflet qu'elle n'arrive plus regarder dans le miroir. Elle a finalement emménagé provisoirement chez son mec et l'avantage c'est qu'il la laisse faire absolument tout ce qu'elle veut. Il lui achète une tonne de fringues plus beau les uns que les autres et ne rechigne pas parce qu'elle passe la plupart de son temps à sortir dans des bars ou des boites de nuit jusqu'au petit matin. Ils ont cette drôle de relation qui n'est finalement pas si exclusive que ça pour la jeune femme qui boit et drague beaucoup trop en soirée. Elle a totalement vrillé depuis qu'elle n'a plus Gautier à ses côtés, il était son ancre et elle ne sait pas quoi faire sans lui.

Ce soir, elle ne perd pas les habitudes qu'elle a pris depuis un mois. Son mec lui a donné une invitation qu'il a reçu pour une soirée dans un bar huppé du queens effervescent à laquelle il ne peut pas assister. Il sait qu'elle ne refusera pas une occasion de s'amuser, il n'est pas stupide et il voit bien qu'elle a besoin de se vider la tête. Il se fait patient avec elle, en espérant qu'un jour elle arrivera à guérir. Méconnaissable, Tessa enfile une tenue des plus sexy, maquille ses yeux et ébouriffe ses cheveux avant d'appeler un taxi, une bouteille de vin en main et de se rendre sur les lieux de la fête. Il est minuit passé quand elle entre à l'intérieur laissant la bouteille vide dans la voiture qui l'a dépose. C'est bondé de monde et Tessa a déjà le palpitant qui s’accélère. Premier réflexe, le bar où elle se fait gracieusement offrir un verre par un homme qui y est accoudé. Elle lui promet une danse en lui offrant un grand sourire. Un cul sec et la voilà entraîné sur la piste de danse, dansant collé serré au rythme effréné de la musique sans s'apercevoir qu'à quelques pas se tient celui qu'elle évite depuis un mois..

Plusieurs semaines que tu n’as plus de nouvelles de Tessa. Pas un appel, pas un texto. Et pour couronner le tout, quand tu t’es rendu à ton boulot après votre dispute, tu y a trouvé un mot de sa main qui t’annonçait qu’elle démissionnait. Et depuis, tu ne sais pas ce qu’elle devient. Tu ne sais même pas si elle a retrouvé du boulot ou pas. Le pire serait qu’elle soit retournée dans ce bar où elle travaillait… tu espères en tout cas que ce n’est pas le cas. Des semaines, où tu n’as pas eu de temps pour toi. Heureusement parce que tu n’aurais fait que ressasser toute cette histoire. Entre le garage et Poppy qui a eu besoin de toi, tu n’as pas trop eu le temps de penser à ce qui est arrivé entre ta meilleure amie et toi, même si tu dois bien avouer que tu as hésité à lui envoyer un message de temps en temps. Mais tu ne l’as pas fait. Fixant l’écran de ton téléphone sans rien faire de plus. Tessa t’a dit avoir besoin d’espace, et c’est ce que tu fais. Tu as continué ta vie, sans y penser. Tu es sorti, tu as dragué comme tu l’as toujours fait. Comme si le fait que ta meilleure amie a des sentiments pour toi, et que ça a tout bousillé, ne comptait pas. Comme si votre éloignement n’était que passager et pas important. Pourtant, tu sens que tu la perds. Ce soir, alors que tu te prépares pour aller à une soirée un peu huppée, tu réalises que tout ça a plus d’importance que tu ne veux bien le croire. Et que si tu ne fais rien, tu risques de la perdre pour de bon…

Mais tu ne peux pas plus t’apitoyer sur ton sort. L’horloge tourne et si tu continues comme ça, tu vas être en retard. Et loin de toi l’envie de voir Poppy s’énerver à ton sujet. Déjà que tu as de plus en plus de mal à jouer le rôle de Ludwig. Surtout que, tu aurais pu ne pas venir à cette soirée. Mais tu as été invité. En riche héritier, tu as été mis sur la liste des invités et tu n’as pu décliner. De toute façon, Poppy ne t’aurait pas laissée faire. Quand tu sors de la chambre d’hôtel avec un look casual, bien loin des costumes dont t’affuble l’héritière, bien que cette fois encore elle a choisi ta tenue, et que tu te rends à l’extérieur, le chauffeur de la demoiselle est déjà là. Et alors qu’il t’ouvre la portière pour que tu t’engouffres à l’intérieur, tu te rends compte que la blonde n’y est pas. Et, face à ton regard interrogateur à travers le rétroviseur intérieur, le chauffeur t’annonces que « mademoiselle Heyward ne viendra pas ». Tu fronces les sourcils, poussant un juron accompagné d’un « c’est quoi ce bordel » avant de dégainer ton téléphone pour l’appeler. Évidemment, elle ne décroche pas. Alors tu lui envoies un texto bien salé. Quelques minutes plus tard, tu as une réponse. Malade. Tu n’y crois pas une seule seconde. Mais tu ne réponds rien. Appuyant ta tête sur l’appuie-tête, tu fermes les yeux un moment en soupirant. Le chauffeur, voyant bien que tu n’es pas enchanté, te demande ce que tu décides de faire. S’il doit continuer ou s’il doit te ramener. Tu hésites, peu emballé à l’idée d’aller là-bas mais maintenant que tu es en route… Tu lui dis de poursuivre. Tu feras acte de présence, histoire de picoler et manger à l’œil, avant de rentrer chez toi. Et te montrer sans Poppy à ton bras ne peut-être que bénéfique non ? Histoire de montrer que Ludwig peut aussi vivre sans sa fiancée…

Sur place, les lieux sont déjà bondés. Des personnes que tu as déjà croisées à d’autres soirées. Des héritiers que tu ne supportes pas et pourtant, tu fais comme si de rien était. Endossant encore une fois à la perfection le rôle dont tu t’es affublé. Tu fais illusion, évoluant avec aisance parmi eux. Et que Poppy ne soit pas là ne passe pas inaperçu auprès des héritières présentes. Tu discutes, rigole, mange et picole. Tu es déjà là depuis une heure lorsqu’une silhouette familière capte ton attention près du bar. Tu fronces les sourcils, te dis que tu te trompes sûrement. Mais au fond, tu sais que ce n’est pas le cas, tu la reconnaîtrais entre milles… Et tes craintes sont fondés alors que la silhouette pivote son visage de côté, vers un inconnu assis près d’elle, pour se saisir d’un shooter qu’il semble lui offrir gracieusement. Il ne t’en faut pas plus pour la rejoindre en quelques enjambées, te faufilant parmi les invités. « Qu’est c’que tu fais ici ? » que tu demandes à Tessa une fois à sa hauteur, ne sachant pas que son mec est aussi blindé que peut l’être Poppy.

tenue:

L'alcool a déjà fait son petit bout de chemin dans les veines de la blonde. Ça lui permet d'éviter de penser à cette histoire avec Gautier, de se vider la tête en dansant toute la nuit avec de parfait inconnus et de se laisser guider par la musique sans se poser la moindre question. Elle n'est pas fière de celle qu'elle est devenue depuis un mois, elle déteste l'image qu'elle renvoie mais c'est le seul moyen qu'elle a trouvé pour ne pas sombrer sans lui à ses côtés. A peine arrivée sur les lieux, elle se fait accoster par un homme au bar qui lui offre gracieusement un shooter qu'elle accepte avec plaisir. Elle ne réfléchit pas et boit le liquide d'une seule traite, lui faisant un peu plus tourner la tête. Elle se lève et commence à danser près de lui, chose qui ne lui déplaît absolument pas au vue de ses mains qui commencent à se faire baladeuse dans le creux de son dos nu. Elle n'a pas le temps d'aller plus loin sur la piste de dance qu'une voix familière se mêle au son de la musique. Ses yeux s'écarquillent par la surprise et il en est de même pour son partenaire actuel qui ne comprend pas ce qu'il se passe. Gautier se tient en face d'elle, elle ne peut s'empêcher de le regarder de haut en bas, elle a l'impression qu'elle ne l'a pas vu depuis des siècles. Il est toujours aussi parfait et il lui a tellement manqué. Si elle n'était pas aussi bornée et qu'elle laissait la faiblesse qu'il est pour elle prendre le dessus, elle lui sauterait au cou lui demandant d'oublier tout ce qu'il s'est passé mais elle sait très bien que c'est impossible et qu'elle ne doit pas flancher. Désormais, il connait la vérité et elle a bien peur d'avoir perdu et gâché pour de bon leur amitié. Rien ne sera jamais plus pareil. Tessa se ressaisit bien vite en jetant un coup d’œil à l'inconnu à ses côtés, lui faisant signe de la main de lui donner deux minutes et il s'éloigne en hochant la tête. Un long soupire s'échappe de ses lèvres tandis qu'elle lève enfin la tête pour le regarder dans les yeux. « Ça se voit pas ? » qu'elle rétorque en haussant la voix pour se faire entendre par dessus la musique. Elle hausse les épaules comme si c'était une évidence qu'elle se retrouve dans ce genre d'endroit, en mini robe, les yeux vitreux avec une dose considérable d'alcool dans le sang. Comme si cette attitude était naturelle. « Je danse et je m'amuse, rien de plus banal ! » Un sourire en coin étire ses lèvres alors qu'une nouvelle musique débute. Elle a parfaitement compris où il voulait en venir avec sa question mais elle préfère d'abord jouer la carte de l'ignorance. Tessa bouge son corps sur le rythme de la musique, détourne le regard quelques instants de son meilleur ami avant de finalement s'en rapprocher, peut être un peu trop et sans s'arrêter de danser contre lui, elle attrape sa nuque pour qu'il s'abaisse à sa hauteur. « T'es pas le seul à te taper des gosses de riches » qu'elle lui souffle dans l'oreille pour répondre enfin à sa question et justifier sa présence dans ce club.

Tu ne t’attendais pas à la voir ici. Pas à ce genre de soirée du moins. Alors, que tu l’as reconnue, ton cœur a manqué un raté. Encore pire quand tu as vu ce type lui offrir un verre. Il ne t’en a pas fallu plus pour la rejoindre rapidement, alors qu’elle commençait à te déhancher devant le type qui ne manque pas de la reluquer. Et pire que ça, poser ses sales pattes sur son corps. Jaloux ? Non, juste concerné parce ce qui pourrait arriver à celle que tu considères et considèreras toujours comme ta meilleure amie et la personne la plus importante pour toi. La surprise se lit sur son visage lorsqu’elle se rend compte que c’est toi qui es là. Un geste vers le type et vous vous retrouvez tous les deux seuls, ou presque, si on omet les gens autour de vous et qui ne vous prêtes pas la moindre attention. Pour l’instant. Et lorsque Tessa te répond, tu te retiens de lui faire une remarque sur le fait qu’elle pourrait te parler autrement. Après tout, tu n’es pas venu là pour l’agresser, au contraire. A la place, tu roules des yeux en soupirant. Tu sens déjà que la discussion, si discussion il y a, va être houleuse. Tu la reluques un court instant. Fronce les sourcils lorsque tu te rends compte que sa tenue ne laisse que peu de place à l’imagination. Loin de la Tessa que tu connais depuis que tu es gosse. Mais pas le temps de faire la moindre remarque – et est-ce que c’est nécessaire ? – que déjà la blonde s’approche de toi et te tourne autour en rythme sur la musique. Toi ? Tu ne bouges pas, reste stoïque alors qu’elle passe une main dans ta nuque pour t’obliger à te pencher. Là, elle te dit une phrase qui ne te plaît pas du tout. « C’est pas un jeu Tessa » que tu lui rétorques d’une voix grave, suffisamment forte pour qu’elle puisse t’entendre clairement. Et alors qu’elle poursuit son manège, évitant soigneusement ton regard tu le vois bien, tu attrapes son menton entre deux doigts pour l’obliger à s’arrêter et plonger tes yeux dans les siens. « T’as bu combien de verres ? » que tu demandes d’une voix posée, alors que tu remarques dans l’instant son regard vitreux qui te laisse penser qu’elle n’a peut-être d’ailleurs pas seulement bu de l’alcool. Mais pas le temps de demander ou d’ajouter quoique ce soit que quelqu’un remarque ta présence. Une jeune femme s’approche de vous et t’interpelle. En un claquement de doigts, ton visage se métamorphose et tu lui offres un sourire digne de Ludwig Braun. Quelques mots échangés et elle repart rapidement… pour se faire remplacer par un autre type que tu as rencontré en soirée récemment et dont tu as totalement oublié le nom. Même manège, un peu plus long, et Tessa qui en profite pour s’éclipser vers le bar sans que tu ne puisses rien y faire. Parce que tu dois jouer l’héritier modèle et bien éduqué. Une fois fait, tu t’empresses de rejoindre ta meilleure amie qui a commander une nouvelle boisson alcoolisée. « Tu crois pas que t’as assez bu déjà ? » que tu lui demandes avec une voix pleine de remontrances. Mais Tessa ne t’écoute pas. Pire que ça, elle fait comme si tu n’existais pas et va retourner se frotter au type avec qui elle était quand tu es arrivé. Et tu mettrais ta main à couper que ce n’est pas son gars, parce que sinon, elle se serait empressée de te le présenter, pas vrai ? « J’suis pas sûr que ça plaise à ton mec que tu fricotes avec d’autres. » que tu lances, un regard noir pour l’inconnu et son regard lubrique. « D’ailleurs, si tu es comme ça je suppose qu’il n’est pas là ce soir ? » que tu demandes en sachant parfaitement la réponse, mais jetant quand même quelques coups d’œil vers la salle, voire si des gens vous regardent. Heureusement non. Attention à nouveau focalisée sur Tessa qui ne s’arrête pourtant pas, et l’homme qui veut ses mains baladeuses. Et ce petit jeu finit par t’excéder. Tu t’approches, attrape la main du type pour l’obliger à la retirer du corps de ta meilleure amie. « Et si t’allais voir ailleurs si j’y suis mh ? » que tu lui lances d’une voix calme et pourtant pas moins menaçante. « Sérieux Tessa, à quoi tu joues ? » que tu lances à ta meilleure amie dans un soupire qui en dit long, une fois l’homme parti chercher une nouvelle cible.

Evidemment, il fallait qu'il soit là, le seul soir où elle sort dans un club huppé, à une grosse soirée. La mine de Tess se décompose quand elle entend sa voix mais très vite la jeune femme reprend ses esprits et ne se laisse pas abattre. Hors de question qu'elle laisse le chagrin reprendre le dessus alors que la soirée s'annonce plus qu'amusante. La présence de son meilleur ami la perturbe, c'est indéniable mais elle compte bien faire ce pourquoi elle est venue ce soir : boire, danser et s'amuser sans avoir une seule arrière pensée. « C’est pas un jeu Tessa » Elle lève les yeux au ciel en cherchant du regard l'inconnu qui vient de les quitter pour repérer l'endroit où il est allait se réfugier. Elle sent la leçon de morale arriver et elle n'est franchement pas d'humeur. Elle se contente de danser autour de lui jusqu'à ce qu'il l'attrape pour la forcer à le regarder. « T’as bu combien de verres ? » Ça ne loupe pas, exaspérée, Tessa pousse un long soupire en se dégageant de son étreinte, faisant un pas en arrière. « Qu'est ce que ça peut te faire ? J'suis venue ici pour m'amuser alors commence pas avec tes leçons de morale ! » Une moue consternée sur le visage, la blonde croise les bras sous sa poitrine et alors qu'elle s'apprête à rouvrir la bouche, une bimbo s'approche de Gautier pour l'accaparer sans se soucier une seule seconde de la présence de Tessa. Ses sourcils se froncent devant le jeu d'acteur de son meilleur ami qui change du tout au tout alors qu'elle reste plantée là, à le regarder faire. Et si cette bimbo repart rapidement, il se fait très vite accoster par un autre type. Tessa le regarde quelques secondes dans son rôle de ce grand héritier avant de se résigner, de secouer la tête et de tourner les talons. L'homme qui lui avait payé un verre est gentillement retourné s'asseoir au bar et elle se retrouve à ses côtés sans trop de mal. Un grand sourire charmeur accroché aux lèvres, elle ne tarde pas à s'octroyer une nouvelle boisson qu'elle sirote sans mal. Quand la voix de Gautier retentit derrière elle pour lui reprocher de boire à outrance, elle se contente de poser sa main derrière son oreille, faisant semblant de ne pas l'avoir entendu et elle se remet à danser près de son partenaire de soirée sans prêter attention au brun à leurs côtés. Elle sent la colère monter en elle alors qu'il continue de lui parler pour lui faire sa leçon de morale du mois. Elle devrait penser à lui décerner une médaille à chaque fois qu'il lui en fait une, tiens. Elle l'ignore royalement alors que l'homme descend ses mains dans son dos et que son corps se colle plus à lui mais c'était sans compter l'intervention de Gautier qui le fait déguerpir en moins de deux. C'est la goutte d'eau, la blonde fait volte face pour lancer un regard noir à son meilleur ami. « Mais c'est quoi ton problème putain ! » Le ton monte et cette fois ci ce n'est pas pour couvrir la musique mais bien parce qu'elle s'énerve à nouveau contre lui. « C'est quoi le plan ? Toi t'as le droit de sortir, picoler, fumer et baiser qui tu veux mais quand moi j'veux m'amuser j'ai le droit à une leçon de morale à la con ? J'suis une grande fille et je fais encore ce que je veux de mes soirées » Elle fait un pas vers lui alors que sa scène commence à attirer l'attention de certaines personnes. Le regard flouté par l'alcool, la démarche peu assurée, elle se plante devant lui pointant son doigt qu'elle pose sur son torse. « J'te rappelle que t'es pas mon père et t'es encore moins mon mec alors fou moi la paix Gautier ! » qu'elle balance d'une voix rauque marqué par son trop plein d'alcool. Elle marque une pause en regardant autour d'elle avant d'éclater de rire. « Oh pardon, c'est vrai qu'ici c'est Monsieuuur Ludwig Braun ! »

Tu gardes ton calme, parle d’une voix posée. Même si intérieurement tu commences à bouillir. Comme à chaque fois que ta meilleure amie a picolé. Evidemment, elle n’en fait qu’à sa tête, joue la carte de la provocation et n’écoute pas ce que tu lui dis. Ce n’est pas des leçons de morale que tu fais, contrairement à ce qu’elle peut penser. Juste que tu es inquiet. Parce qu’une femme bourrée et une cible vulnérable… surtout dans ce genre de soirée. Les films du genre ne sont que de la fiction oui, et pourtant, il y a toujours une part de vérité derrière. Et tu ne supporterais pas que cela arrive à Tessa, par ta faute qui plus est. Vous êtes interrompus par des gens qui te reconnaissent. Ou plutôt reconnaissent Ludwig, le rôle dont tu t’affubles depuis de nombreux mois. Tu passes de ta personnalité à la sienne en un claquement doigt et avec une telle aisance que c’en est déroutant. Presque comme s’il avait toujours fait partie de toi. Une sorte d’alter ego que tu laisses sortir peut-être bien… Mais tu n’as pas le temps de te faire cette réflexion presque inquiétante que Tessa a disparu de ton champ de vision. Quand tu la cherches quelques secondes, elle est de retour près du bar. Evidemment que tu ne peux t’empêcher de faire une remarque, pas plus que tu ne peux t’empêcher de faire déguerpir le mec qui la colle d’un peu trop près et que tu ne sens pas. Et il n’en faut pas plus pour faire vriller ta meilleure amie qui pointe un doigt accusateur sur ta personne en haussant le ton. La scène qu’elle offre commence à attirer le regard des curieux autour de vous et tu serres les mâchoires pour ne pas répliquer, faisant des signes de la mains aux personnes qui vous observent pour leur dire de ne pas s’inquiéter, et qu’évidemment, la blonde a un peu forcé sur l’alcool. Sauf que Tessa finit par franchir la limite qu’il ne fallait pas dépasser ce soir. Quand elle prononce ton vrai prénom, grillant ta couverture, tu écarquilles les yeux et vois rouge. Heureusement pour toi, le fais qu’elle soit complètement éméchée joue en ta faveur ! Quoiqu’il en soit, tu l’attrapes par le bras sans un mot et de manière un peu trop brusque, avant de la traîner sans son consentement jusqu’aux toilettes côté hommes qui sont un peu plus loin dans le couloir. Tu aurais pu choisir celles des femmes mais tu sais que vous ne serez pas tranquilles. Alors que chez les hommes, croiser d’autres personnes est beaucoup plus rare. « Mais putain mais c’est quoi ton problème merde ! » que tu lui hurles dessus en faisant de grands gestes une fois que vous vous retrouvez seuls et que tu as fermé la porte derrière vous. « Mais tu réfléchis des fois quand tu l’ouvres bordel ? » que tu enchaines, le visage furieux. « Tu veux m’attirer des ennuis c’est ça ? Putain Tessa mais tu réfléchis des fois ou tu le fais exprès ?! » que tu lui craches au visage sans réaliser ce que tu viens de dire. Car tu poursuis dans ton emportement, sans lui laisser le temps de réagir à l’insulte insidieuse que tu viens de lui faire. « Tu veux que j’te foute la paix ? Commence déjà par arrêter de faire la gamine immature et picoler comme tu le fais ! Putain mais tu t’es vu sérieux ? » Tu demandes, et, encore une fois, tu l’attrapes par le bras et la traine jusqu’au grand miroir qui se trouve au-dessus des lavabos. Là, tu prends son visage dans ta main et l’oblige à se regarder dedans. Tu es presque violent dans tes gestes tellement elle a réussi à te mettre hors de toi. « Regarde-toi putain ! Regarde dans quel état tu es ! » que tu lui lances à travers le miroir, avant de la lâcher. « Tu veux que j’ te foute la paix ? Commence déjà par arrêter de faire que j’m’inquiète pour toi ! Putain, ce type tu sais même qui il est ! T’es tellement bourrée que tu n’vois même pas qu’il pense qu’à une chose, te prendre dans un coin ! C’est ça qu’tu veux bordel ? Te faire tringler par un inconnu à une soirée où la chose ne manquerait pas de se répandre comme une trainée de poudre et arriver aux oreilles de ton mec ? Ou même pire, faire la une des magasines à scandale?! » Tu fulmines, fais les cent pas pendant que tu parles, comme un lion en cage. Et, sans crier garde et alors que ton regard se pose sur la frêle silhouette de ta meilleure amie, tu t’arrêtes brusquement. Tes épaules s’affaissent, alors que tu te passes une main dans les cheveux en soupirant. « J’aime pas quand t’es comme ça » que tu reprends, d’une voix plus calme et plus douce. Et puis tu te mets à rigoler. Un léger rire alors que tu te fais la réflexion que ce n’est pas la première fois que vous avez ce genre de discussion et les reproches qui vont avec à ton encontre. « Tu crois p’tete que j’fais que sortir, picoler et me taper toutes les meufs que je croise mais c’est pas l’cas. » que tu finis par avouer en haussant les épaules, l’impression d’être le plus responsable des deux alors que ça a toujours été l’inverse depuis que vous êtes gamins.

Le mal est fait quand elle se rend compte qu'elle a dépassé les bornes en grillant sa couverture même si personne ne semble avoir relevé l'information. Elle n'en démord pas pour autant, elle se contente d'esquiver son regard qui la fusille à son tour et elle n'a pas le temps de dire ou faire quoi que se soit qu'elle se fait entraîner de force par le brun. Pour la première fois de la soirée, elle ne bronche pas et même si elle essayait de se dégager elle sait qu'elle ne fait pas le poids face à lui. A peine la porte des toilettes franchit que la voix de Gautier lui hurle dessus. Ses yeux se ferment alors qu'elle n'ose pas le regarder, préférant lui tourner le dos, refermant ses bras autour de sa taille. Gautier ne l'entend pas de cette oreille puisqu'il se retrouve bien vite à lui faire face, le visage déformé par la colère et ça a le don de la faire taire. Ses paroles sont dures, elle ignore si il se rend compte de la portée qu'elles ont sur elle. Elle reste sans voix devant lui, elle le fixe de ses yeux brillants qui restent grand ouvert devant toute cette colère qu'il lui balance en pleine figure. C'est seulement lorsqu'il l'attrape à nouveau pour la forcer à se regarder dans le miroir qu'elle réagit et retrouve l'usage de la parole. « Lâche moi Gautier, tu me fais mal » qu'elle souffle sans hausser le ton, honteuse de voir son reflet, prétextant une douleur pour se dégager de son emprise alors qu'une larme roule le long de sa joue pour venir s'écraser sur le haut de sa robe. Elle s'éloigne de lui en titubant pour heurter doucement une des portes. « Je sais très bien à quoi il pensait Gautier. J'suis pas née d'hier » Sa voix se veut plus calme, le ton las, elle est sonnée par ce qu'il vient de se passer depuis qu'elle a mis les pieds dans ce club. A choisir, si elle avait su elle aurait refusé l'invitation et pour une fois, elle serait restée chez elle. « Et tu crois que j'aime être comme ça ?! » Elle lâche un rire rempli d'ironie alors qu'elle relève la tête et s'avance vers le lavabo pour se rincer le visage. « J'ai tout gâché en faisant la seule chose qu'il ne fallait pas faire » Tessa se regarde dans le miroir en laissant échapper un nouveau rire, nerveux ce coup ci alors qu'elle hausse les épaules. Les effets de l'alcool toujours présent dans son organisme, le ton de sa voix s'hausse à nouveau et elle s'avance vers lui, à quelques centimètres. Le ton de sa voix remonte alors qu'elle le pousse doucement de ses mains sous l'effet de la colère et de la tristesse qui s'empare d'elle. « J'ai besoin de boire et de me vider la tête, c'est la pire des solutions, inutile de me le répéter cinquante fois mais c'est la seule qui fonctionne ! J'ai besoin de te sortir de ma tête, d'oublier nos moments, tes baisers, ton odeur, ta façon de me regarder le matin, tout ce qui n'aurait pas du y avoir entre nous, ok ? Putain.. je t'aime à m'en couper le souffle et ça fait tellement mal, j'ai aucun contrôle là dessus, j'suis désolée parce que ça fout tout en l'air, toute notre amitié, toute notre complicité mais j'peux plus, j'ai tenu aussi longtemps que j'ai pu Gautier.. » L'alcool lui fait débiter des phrases qu'elle aurait préféré garder pour elle parce qu'elle ne veut pas s'infliger ça ni à elle, ni à lui mais ça sort tout seul. Un long soupire s'échappe de ses lèvres alors qu'elle fait un pas en arrière pour s'éloigner de lui et de la proximité qu'elle avait remis entre eux. « Tu sais pas ce que ça fait toi et crois moi je préférerai ne rien ressentir, être vide, insensible n'importe quoi plutôt que d'être la pauvre fille que j'suis ce soir » Un petit rire accompagne ses paroles alors qu'elle se passe une main sur le visage « J'aurai pas du te dire tout ça, ni m'emporter tout à l'heure et j'suis désolée d'avoir failli bousiller ta superbe couverture.. Tu peux retourner avec tes amis, j'ai pas besoin que tu t'occupes de moi et surtout j'veux pas de ta pitié s'il te plait » qu'elle murmure, résignée parce qu'elle ne veut pas d'un énième débat mais elle le connait assez pour savoir qu'il ne déguerpira pas d'ici.

Une fois dans les toilettes, à l’abri des regards indiscrets et avec la porte fermé, tu exploses pleinement. Tessa t’a poussé à bout et tu lui craches tout ce qui fait mal à entendre et que tu n’as pas peur de lui dire parce que justement, vous vous dites absolument tout, même si cela peut vous blesser. La blonde baisse la tête, sûrement honteuse de son comportement. Pourtant, tu n’en as pas fini avec elle. Tu t’approches, d’un pas décidé et presque menaçant, attrape son visage de manière peut-être un peu violente et l’oblige à se regarder dans un miroir pour voir dans quel état lamentable elle s’est mis. Parce que tu en as plus que marre de la voir dans cet état à chaque fois. Et encore, tu es surpris de constater qu’elle parvient encore à penser et parler de manière cohérente vu ses pupilles dilatées qui laissent présager qu’elle a exagéré sur l’alcool, et peut-être bien autre chose, ce soir. Et tu ris jaune lorsqu’elle affirme avoir bien remarqué que l’autre type avec qui elle dansait avait bien des idées derrières la tête. « Sérieux Tessa » que tu pestes entre tes mâchoires serrées, sur le ton de la réprimande, en te pinçant l’arrête du nez et en fermant les yeux. Qu’est-c’que t’as dans le crane que tu te retiens de lui dire lorsque tu comprends qu’elle se met délibérément en danger. Et finalement, tu te calmes. Parce que tu te rends bien compte que c’est de ta faute qu’elle agit ainsi. Depuis votre « discussion » d’il y a trois semaines. Et tu démens ce qu’elle semble penser de toi et affirmer haut et fort à chaque fois que tu viens l’engueuler. Non, tu ne picoles pas à outrance. Non, tu ne baises pas tout ce qui bouge. Fut un temps où tu le faisais surement oui, mais plus maintenant. Plus depuis un moment… Au tour de la blonde de lâcher ce qu’elle a sur le cœur. Ce qu’elle, semble-t-il, gardait pour elle depuis tant d’années. Tu ne dis rien, reste silencieux, presque stoïque, tandis qu’elle continue de parler sans discontinuer. Pourtant, tu tiques sur certains mots et ton corps se fige lorsqu’elle prononce les trois fatidique. Cette fameuse déclaration que tu n’as jamais dit. Pour personne. Tu entrouvres la bouche pour dire quelque chose, et finalement te ravise, la secouant légèrement. Ce que tu redoutais le plus depuis tout ce temps arrive. Tu t’en doutais. Tu le sentais arriver, mais tu pensais pouvoir faire comme si de rien était. Mais désormais, à partir de maintenant, tout entre vous va changer. Votre histoire, votre relation… rien ne sera plus jamais comme avant maintenant que tu sais tout ça… Tu sais pas ce que ça fait toi. Tu la fixes, toujours sans rien dire, les mots et d’autres qui tournent en boucle dans ta tête alors que Tessa continue de parler. Mais tu ne l’écoutes plus. Du moins, plus vraiment. Tu la regardes alors que tu sens tes palpitations cardiaques s’accélérer. Et tandis qu’elle parle, tu hésites un moment, effectivement, à retourner dans la grande salle avec les autres invités. Mais c’est une autre décision que tu prends. Avant que tu ne réalises vraiment ce que tu fais et surtout, avant de te dégonfler, c’est à grandes enjambées que tu réduis la distance entre toi et Tessa. Et, ne la laissant pas terminer de parler, tu attrapes son visage en coupe entre tes mains et viens plaquer tes lèvres sur les siennes. Tu n’es pas doux, peut-être même un peu brusque alors que ta bouche épouse la sienne. « Tu parles beaucoup trop quand t’es bourrée » que tu murmures contre ses lèvres avec un léger sourire en coin avant de détacher ton visage du sien.

Tessa s'entend parler et dérouler tout ce qu'elle a sur le cœur à une vitesse incroyable mais elle est incapable de s'arrêter. Les effets de l'alcool l'aide à ouvrir son cœur à son meilleur ami qui se tient stoïque en face d'elle mais dans le fond, elle se sent mieux, ça lui ôte un poids devenu bien trop lourd avec le temps. Gautier est étrangement silencieux, il n'a pas bronché depuis qu'elle a commencé son monologue, il n'a pas tenté de l'arrêter dans son élan ou de répliquer à ce qu'elle lui a dit. Ce moment, elle l'a repoussé pendant des années parce qu'elle était et reste persuadé que ça marque la fin de leur amitié. Après tout, ils leur seraient impossible d'agir comme avant après de telles révélations. Gautier est, en dehors de ses frères, l'homme le plus important dans sa vie, il est son ancre, son pilier et elle ne se voit pas vivre sans lui sauf que cette amitié a très vite évolué du côté de la blonde. Les sentiments qu'elle a pour lui lui ont longtemps fait peur. Elle a du prendre sur elle à cause de cette peur parce qu'elle savait qu'elle le perdrait en un sens mais aujourd'hui, après leur discussion un mois plus tôt, elle sait qu'il est temps de mettre les choses au clair peu importe les conséquences. L'état dans lequel elle se trouve ce soir par de lui même, elle est une véritable épave sur pattes et si elle le perd pour de bon après ça, elle ignore comment elle arrivera à se relever.

Elle ignore combien de temps s'écoule alors qu'elle continue de parler sans se rendre compte qu'elle l'a totalement perdu, qu'il n'écoute plus et elle finit par lui dire qu'il peut retourner auprès de ses amis. Ceux avec qui il se fait passer pour celui qu'il n'est pas en jouant le rôle d'un homme pour servir les intérêts d'une gosse de riche et tout ça pour avoir été au mauvais moment, au mauvais endroit. Parfois, elle lui en veut d'avoir été fourré son nez dans cette baraque et de s'être fait chopé, il n'en serait pas là aujourd'hui, il n'aurait pas cette menace qui pèse au dessus de sa tête si il ne tient pas correctement son rôle. Ses prunelles se relèvent quand elle voit que Gautier ne bouge pas d'un millimètre. Elle n'a même pas le temps de prononcer une syllabe, sa bouche à peine ouverte pour parler à nouveau, les lèvres de Gautier se retrouvent accrochées aux siennes sans qu'elle ne comprenne comment ni pourquoi. Moment suspendu dans le temps, les mains de Tessa s'accrochent à sa chemise alors qu'elle se fige de surprise alors que les lèvres du brun se décollent déjà des siennes en gardant une proximité déroutante. « Tu parles beaucoup trop quand t’es bourrée » Incapable de dire quoique se soit, elle hoche la tête en se pinçant les lèvres. Le souffle coupé, leurs visages qui s'éloignent, elle cligne des yeux pour reprendre ses esprits en se passant une main dans les cheveux. « Si c'était ta façon de me faire taire, c'est réussi même si j'ai du mal à te suivre.. » Pour la première fois depuis qu'elle le connait, elle se sent gênée en face de lui parce qu'elle lui a enfin dévoilé ses véritables sentiments et qu'elle n'a aucune idée sur quel pied danser avec ce qu'il vient de se passer. « .. et j'avais imaginé te dire tout ça un jour mais pas complètement bourrée dans les toilettes des hommes » qu'elle lâche pour détendre l'atmosphère en haussant les épaules alors qu'elle fait un pas vers lui pour réduire à nouveau l'espace entre eux. « Ok, j'me tais » Ses yeux se plongent dans ceux de Gautier avant de dévier sur ses lèvres qu'elle n'ose pas approcher, perdue et dans l'incompréhension totale après ce bref baiser qu'ils viennent d'échanger alors elle se contente de le regarde comme pour attendre son feu vert, sa main qui se pose doucement sur le torse du brun.

Tu n’es pas certain de ce que tu fais mais tu en as envie. Les mots de Tessa t’ont chamboulé et peut-être bien retiré les œillères que tu portais depuis tout ce temps. Mais ce soir change la donne. Tes lèvres sur les siennes, votre baiser est différent sans que tu ne puisses te l’expliquer pleinement. En tout cas, ton palpitant fait des bons et tu es presque à bout de souffle lorsque tu te recules. Ta voix se fait douce alors que tu énonces à Tessa d’une voix taquine qu’elle parle beaucoup trop quand elle a bu. Et on pourrait croire que c’est pour ça que tu l’as embrassé. Que c’est le seul moyen que tu as trouvé pour la faire taire. D’ailleurs, c’est ce que pense Tessa, en témoigne les mots qu’elle te lance. Mais il n’en est rien. Peut-être bien qu’enfin tu te rends compte que si tu couchais avec toutes ces filles sans jamais t’attacher, c’était pour essayer de l’oublier elle et t’empêcher de la voir autrement que comme ta meilleure amie et faire comme si tu ne remarquais pas les infimes changements de son côté. Parce que tu ne voulais pas mettre votre amitié en péril… La phrase qu’elle ajoute sur le choix du lieu te fait rire doucement, alors que tu places ses mèches blondes derrière son oreille d’un geste tendre. « Mh mh oui, tais-toi » que tu lui rétorques en hochant la tête plusieurs fois avec un petit sourire, avant d’attraper à nouveau son visage et l’embrasser pour la seconde fois. Mais contrairement à tout à l’heure, le baiser se veut plus doux, moins pressant. Tu prends ton temps, l’embrasses comme jamais tu ne l’as fait auparavant. L’obligeant à reculer jusqu’aux lavabos derrière vous, avant de la soulever pour la mettre assise, toujours sans cesser de l’embrasser. Baiser qui se veut plus profond alors que tu forces la barrière de ses lèvres, ta langue jouant l’intrusion pour aller danser avec la sienne. Votre échange dure de longues secondes intenses, avant que tu ne te détaches une nouvelle fois. « Tessa… » que tu commences dans un souffle, ton front posé contre le sien en fermant les yeux. « Faut que tu saches que j’ai rien bu moi… » que tu affirmes avec une voix calme mais avec un sérieux qui est inhabituel chez toi, soulignant presque l’importance de ce que tu dis, la presque gravité des mots que tu lui offres. Pour qu’elle comprenne que tu n’agis pas sous l’emprise de l’alcool et que tu as parfaitement conscience de ce que tu es en train de faire. « J’espère au moins que tu te souviendras encore de tout ça demain, sinon j’vais être vexé  ! » que tu ajoutes d’une voix plus taquine, alors que tu rouvres les yeux pour lui sourire, ton pouce qui vient essuyer le mascara qui a coulé sous les siens.