FB - FRANCE, PARIS / luminous (amanthe)

Post supprimé après une fausse manip. Sorry.
Lieu : Opéra National de Paris, en 2013.

burn

WHEN THE LIGHT'S TURNING DOWN, THEY DON'T KNOW WHAT THEY HEARD, STRIKE THE MATCH, PLAY IT LOUD, GIVING LOVE TO THE WORLD. WE'LL BE RAISING OUR HANDS, SHINING UP TO THE SKY 'CAUSE WE GOT THE FIRE, FIRE, FIRE.

Ce soir, papa m'a accompagné à l'Opera National de Paris. Nous ne sommes pas très loin, à quelques minutes à pieds. Je suis habillée d'une robe blanche, et aux pieds, des petites ballerines blanches elles aussi à petits talons. Je ne porte pas de maquillage, ma mère me dit que je suis encore trop jeune. J'attendrai alors, ce n'est pas grave. J'ai une fausse fleur blanche dans les cheveux. Beaucoup de blanc chez moi ce soir mais j'aime beaucoup cette couleur. La pureté. J'ai plus de vêtements clairs que de vêtements sombres chez moi. Mon père est avec moi. Il est habillé d'un costard noir. Il est bien habillé. Nous nous installons sur un des sièges. Le spectacle commence...

Je ne sais pas combien de temps à durer la représentation mais j'étais émerveillée tout de long. Je reprend mon roman Madame Bovary. Je n'aime pas spécialement ma lecture mais je suis obligé de lire le roman pour les cours. Normalement j'apprécie les classiques mais je n'aime pas ce roman imposé par ma prof de français. Nous rejoignîmes mon père et moi la sortie de l'Opera. Il y avait beaucoup de monde. Je regardai autour de moi sans faire attention. C'est alors que je butai contre une personne, lâchant mon livre. J'allai me pencher pour le ramasser lorsqu'une main s’interposa en me le tendant. Je levai les yeux. C'était une des danseuses de ce soir. Celle que je n'avais pas lâché des yeux de la soirée. Elle me parlait en me tutoyant alors que c'était la première fois que je la rencontrai. Je rougis, en baissant la tête, prenant le livre qu'elle me tendait.

- Merci beaucoup madame ! Vous étiez magnifique ce soir ! Vous faites depuis longtemps de la danse ?

J'avais déjà testé de la danse classique, plus jeune, mais j'avais arrêté d'y assister. C'était beaucoup trop compliqué pour moi.  

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@Evpraksiya Tsareva bon bah j'ai répondu ce soir xD

L'ingénue ne tarde pas à lever les yeux vers elle. Son regard naïf transpire d'un espoir qui, sur le coup, lui semble presque corrosif. Evie, au-delà de toutes les paillettes dont elle se pare, n'est pas vraiment de ceux qui ont l'esprit le plus doucereux. Toutefois elle arrive aisément à apprécier l'allure candide de cette jeune fille au sourire sincère. Tout de suite, l'assaut des quelques mots qu'elle lui offre lui dessine sur les lèvres un léger sourire. Décidément, cette gamine est vraiment mignonne. Peut-être même un peu plus qu'elle ne le devrait. La russe apprécie la compagnie de ses spectateurs. Après tout, c'est aussi pour eux qu'elle danse et virevolte... Positions qui lui avaient imposé un nombre colossal d'heures d'entraînement.

La représentation finale n'était que l'aboutissement d'une multitude d'heures de travail alors il était toujours plaisant de recevoir ce genre de compliments. Evpraksiya n'allait pas le nier. Cela n'aurait été que de la mauvaise foi et elle n'était pas de ces ballerines qui rougissaient de leurs exploits. Son mentor slave lui appris à connaître ses fautes autant que sa valeur. Ce que Eve méprisait, c'était surtout la flagornerie. La gamine n'avait pourtant rien d'aussi sournois. Dans le fond de ses pupilles attentives, Eve ne percevait rien d'autre qu'un sincère émerveillement. De quoi effleurer son cœur d'artiste, de quoi la motiver à se dépasser.

« Oh, je t'en prie. Appelle-moi simplement Eve... Madame, ça me paraît bien trop solennel. » commença-t-elle, toujours avec l'ombre d'un demi-sourire suspendu aux lèvres. « Je suis heureuse que le spectacle t'ait plu. C'est la première fois que tu viens à l'Opéra ? » Naturellement, elle décide de gentiment lui faire la conversation. « Et pour te répondre, oui, j'en fais depuis que je suis enfant. En fait, ça fait depuis que j'ai trois ans. Et toi, dis-moi, est-ce que tu en fais ? » C'était peut-être l'une des raisons qui l'avaient poussé à assister à la performance de ce soir. Après tout, peu de jeunes de son âge avaient l'habitude de traîner à l'Opéra.

(@Amanthe Baudreau)