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| Sujet: losing your memory. (stella) Mer 11 Sep - 18:00 |
| Vide. Son esprit est vide. Sa mémoire s’est envolée. Ses souvenirs sont perdus. A jamais ? C’est la question. La question essentielle. Celle qui trône en elle depuis ce soir-là. Depuis l’agression. Depuis qu’elle s’est réveillée. Seule. Dans cette chambre d’hôpital. Depuis qu’elle s’est réveillée, découvrant que jamais rien ne serait plus comme avant. Les deux derniers mois de sa vie ont été effacés. Peut-être un peu plus, au fond, elle n’en sait rien. Elle ne sait plus rien. T’as que la voix des médecins dans ta tête, Faye. La voix qui répète qu’il faut stimuler ta mémoire. Qu’un jour, peut-être, tout reviendra. Un jour. Peut-être. Rien n’est sûr. Rien, à part ce putain de trou de deux mois. Ce trou impossible à combler. Et ce sentiment d’insécurité désormais bien trop présent. Ce sentiment de ne plus être en sécurité nulle part. Parce que t’es escort girl, Faye. Parce que tu seras amenée à rentrer, tard le soir, bien d’autres fois encore. Parce que ta mère a toujours ses dettes, celles qui ont provoqué l’agression. Et c’est bien la seule chose qu’elle préfèrerait oublier. Qu’elle s’est retrouvée laissée pour morte, en pleine rue, à cause des dettes de sa mère. De celle qui n’a jamais été à la hauteur. De celle qui n’a jamais su la protéger. Il n’y a plus d’espoir. Plus aucun espoir d’avoir une réelle famille un jour. Détournée de ses parents, elle espérait effacer l’enfance misérable vécue autrefois. Mais les marques de ton enfance, elles restent. Elles restent, bien en toi. Elles t’abîment. Elles sont responsables de tes névroses, Faye. Celles qui sont bien présentes, lorsqu’elle se rend à l’hôpital. Une visite de contrôlé, fortement nécessaire dans son cas. Entre sa jambe abîmée et son esprit torturé, elle sait qu’elle n’a pas d’autre choix. C’est seule, qu’elle a choisit de s’y rendre, aujourd’hui. Gagnant rapidement la salle d’attente spécialisée en trouble de la mémoire. T’attends ton tour, entourée de ces personnes qui souffrent de la même chose que toi. T’es surprise. Surprise de voir que tu n’es pas la seule jeune femme ici. Surprise de voir à quel point ta souffrance peut être partagée. - Je peux m’asseoir ici ? Qu’elle demande, en souriant, à la jeune femme sur la place d’à côté. Sa jambe fait des siennes, chaque fois qu’elle reste debout trop longtemps.
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