déviance. (jaimee)

chassez le naturel, il revient au galop. jabez n'est pas un animal fait pour être enfermé en cage ou tenu en laisse pour lui éviter de croiser des inconnues. il est un fauve libre, incapable d'être apprivoisé. s'il veut faire une action même imbécile, il l'a fait sans se poser de questions. les conséquences peuvent bien attendre que sa soif de liberté soit apaisée. il ne pense même pas à ce retour de flammes qui portera le nom de son italienne, ce soir il veut tout oublier. cette relation naissante, son nom, ses emmerdes, l'amnésie qui vient tout juste de disparaitre de son crâne. il veut oublier, fermer les yeux pour replonger dans le passé, juste quelques mois en arrière où son coeur ne battait pas aussi fort. juste pour voir ce que ça fait, se remémorer ce plaisir de ne pas être enchainé. ce soir le zombie est sociable, c'est dans un bar blindé de monde qu'il arrive sans accorder de regard à qui que ce soit. direction le bar pour se ravitailler en alcool, sans ce précieux liquide il sera bien incapable d'être assez sociable pour atteindre son but. première pinte de bière vidée, puis une seconde, bientôt enchainée par une troisième. il enchaine sans s'arrêter, pourvu que ça le mène à l'oubli de ce monde qui tourne trop vite pour lui. sa vue commence à se troubler par moment, signe que l'éthanol accompli bien son chemin dans ses veines empoisonnées. c'est dans un grognement et avec une nouvelle pinte de bière à la main qu'il se redresse difficilement pour prendre l'air à l'extérieur du pub irlandais. l'israélien vient tracer son chemin sans se soucier des coups d'épaules qu'il met aux inconnus venus changer de vie le temps d'une soirée, comme lui. c'est juste un soir, anna ne pourra pas lui en vouloir pas vrai ? il a un mauvais pressentiment concernant les actes de la ritale alors peut-être que ce n'est qu'une vengeance préméditée. tant de pensées qui sont vite éloignées par une brune qui lui fonce à son tour dessus sans faire attention, étalant le précieux liquide ambré de jabez sur le sol du bar. « fais attention ! » le voilà qui sort les dents avant même d'avoir levé le regard vers la maladroite. cette agression aussi c'est son naturel qui rêve de reprendre le dessus, mais ce soir il s'est fait une promesse. il va devenir sociable, au moins avec une personne. « tu m'en payes une nouvelle pour te faire pardonner ? » la bête est naturellement adoucie, il en vient même à laisser un fin sourire étirer ses lippes quand il daigne enfin poser ses pupilles sombres dans celles de l'inconnue. comme un fauve qui contemple sa future proie.

tu ne savais pas vraiment ce que tu faisais ici. c’était pas dans tes habitudes, tout ça. mais bon, tu en avais besoin. besoin d’oublier, besoin de laisser ta tristesse de côté. tu avançais dans les rues du queens, avant de t’arrêter devant ce pub irlandais. plein de monde, et le whisky qui t’appelait. en plus de la cornemuse qui te donnait simplement envie de danser et de t’amuser. tu te frayais un chemin, difficilement, alors qu’on te bousculait un peu et tu fronçais les sourcils quand la bride de ton sac à main se coinçait dans une chaise. tu tirais un coup sec dessus, et avec le recul, tu bousculais un homme. tu relevais le regard vers lui. « oh je suis désolée ça va ! » tu sifflais, un peu vexée. c’était pas ta faute, il avait qu’à regarder où il mettait les pieds lui aussi. tu le dévisageais quelques instants, alors que tes yeux se posait sur ses traits, et le temps de quelques secondes, tu te demandais si tu n’halluçinais pas. il était tatoué. entièrement. le visage comme une tête de mort. tu te mordais les lèvres et tu soupirais, alors qu’il proposait que tu lui repayes une bière pour te faire pardonner. tu penchais la tête sur le côté et tu esquissais un petit sourire, finalement. « c’est si gentiment demandé. » tu riais un peu et tu désignais le bar. tu t’avançais une nouvelle fois difficilement et tu terminais par venir t’asseoir sur un des tabourets. tu commandais une nouvelle pinte de bière au jeune homme, et tu commandais un scotch. il te fallait vraiment un truc fort. tu sortais quelques billets pour payer la commande et tu tournais alors la tête vers le zombie boy. « t’as pas un physique commun. j’aime bien. » le barman servait vos verres et tu le levais pour le faire tinter contre celui de ton nouvel ami. tu buvais alors le liquide ambré, d’une traite. t’en avais bien trop besoin, bordel. tu l’observais à nouveau de longues secondes et tu te mordillais les lèvres. « je m’appelle aimee. et j’ai pas envie que tu me demandes ce que je veux oublier en venant ici. » tu soufflais en haussant les épaules et en recommandant un verre. t’avais pas envie de blablater. juste t’amuser, boire, oublier. profiter de cette soirée et essayer d’apprendre à connaitre un peu plus ton interlocuteur, qui te semblait bien intéressant.