étrange loisir ? evie

Toujours la même période. Toujours la même rengaine. Tu laisses un sourire sur tes lèvres, tu éblouis la foule, mais en réalité, tu n’es jamais bien. Pas actuellement, tu te tais, tu avances et tu laisses les autres parler, dire ce qu’ils ressentent. C’est ce que tu veux et désire. T’aime pas te plaindre. Tu n’aimes pas ouvrir ton cœur, c’est ainsi. Puis t’es très bien à devoir garder tes songes pour toi. Chaque nuit tu en rêves, cauchemars ou rêve peu importe, les deux sont semblables. Tu revis un accident dont tu n’as aucun souvenir ou alors tu passes du temps avec eux, puis la réalité à ton réveil est la même. Ils ne sont pas là, alors tu pleures, parfois durant ton sommeil tu te réveilles à pleurer, bêtement. La fatigue est assidue envers ton corps pour le coup. Alors, ce matin, tu as bien du mal à émerger. La nuit fût rude, bien trop. Un jour off, pas de répétition, pas d’entraînement et du coup ça te fait du bien. Tout en manquant à ton âme. La danse laisse tes émotions se transformer dans chacun de tes pas laissant les spectateurs aux yeux émerveilles s’émouvoir. Tu aurais pu tester de rester au lit, mais tu avais décidé de donner un rendez-vous à une autre danseuse, evie. T’aimais passer du temps avec elle, prend le temps de secouer sa vie et qu’elle te donner un peu de ta douceur, une douceur qui te semblait familière quand tu songeais à elle tu pensais souvent à ta petite sœur. Pourtant Evie était plus vieille que toi, t’aimais ces moments avec elle, ce partage qui vous réunissez. Tu avais prévu quelques petites choses, parfois un peu folle, des choses souvent peu recommandés avec vos carrières, mais tu voulais passer une bonne journée avec elle, tout simplement. Il est toujours compliqué pour toi de ne plus songer à ce groupe que tu avais quitté, il t’aidait autant qu’il te détruisait, toi pensant encore et constamment à ces personnes perdues, la douleur de ta mère, de ton frère, faisait que tu essayais de ne plus y songe, à ta douleur. Cette dernière n’est pas si inconfortable, mais celle de ta mère et de ton frère est horrible. Alors, tu y songes, tu songes à essayer d’apaiser les cauchemars dans la nuit, à ne plus dormir et à ne plus le voir, mais comme toujours tu ne peux rien faire.
Marchant dans les rues, comme toujours les âmes de tes proches te secouent à chaque fois que tes opales se déposaient sur des endroits dans lesquels tu te retrouvais avec eux. Le cœur qui se brise à chaque instant, ces sorties sont vital pour toi, tu te rappels que tu ne voyais que par la danse depuis des années, puis l’accident arrivé, tu n’avais plus ça, te reconstruire fût douloureux, certes la danse, ton métier, ton doux rêve te tenait debout, mais la mort de ton père et de ta sœur écorché à chaque seconde ton organe central, le rendant quasi inutile, morte de l’intérieur, la danse t’avait aidé à retrouver le pouvoir de tes sentiments, donnant tout ce que tu avais dans ton être dans cet art, éprouvant et ravagé, tu étais qu’un morceau de toi-même. Retrouvez Evie était toujours agréable, rappelant ces années où ta vie était parfaite, où tu n’éprouvais pas tant d’émotion si contradictoire. Arrivant devant chez la belle, tu sonnes attendant qu’elle descende te rejoindre. Tu n’avais qu’une hâte laisser les cordes de la danse loin de vous, laissant vos corps se mouver d’une nouvelle façon. Se mouvoir par une autre danse tu le faisais déjà, mais tu avais trouvé un nouveau moyen de rappeler par la même occasion à ton amie qu’elle devait vivre sa vie en dehors de la danse. « Coucou beauté ! » Lâchais tu en découvrant la belle blonde, que tu prenais dans tes bras avec un sourire solaire fixé sur ton visage.

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Ça fait quelques mois qu'elle se heurte au vide et que tout, autour d'elle, semble manquer d'émotions. Elle ne sait pas si cela lui est personnel ou si c'est simplement cette ville qui suinte un peu trop d'éphémères. À New York, le temps s'évade à la même cadence que les étincelles existentielles. La grisaille des gratte-ciels quant à elle s'entiche vulgairement de son esprit. Coincée au creux de tout ce béton, Eve perçoit quelques craquelures vieillir les contours de son muscle moteur. Aujourd'hui, elle ne danse pas. Aujourd'hui, elle tourne en rond. Ses pensées, à mille à l'heure, poursuivent les silences qui sans cesse l'accompagnent. Parfois, elles sont si fortes qu'elle a l'impression de lutter contre elle-même. Il lui arrive souvent de manquer d'orages et de cris. De profondeur et de tout ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue. Au-delà de ces échos mélancoliques, il existait pourtant d'autres perspectives. Et au cœur de l'une d'elles existait Tazmin. Tazmin et l'amitié solaire qu'elle lui donnait depuis des années sans compter. Petit bout de femme qui avait l'art et la manière de lui rappeler que chacune de ses respirations était un don.

Pourtant, elle savait Evie, que rien n'avait été simple pour son amie. Sans que la brune n'ait besoin de le lui dire à voix haute, elle comprenait que parfois ses sourires avaient l'envie de mourir. Tazmin était forte et courageuse mais elle était aussi humaine. Suffisamment en tous cas pour lui rappeler qu'il fallait parfois savoir lâcher priser et cueillir la vie tant qu'elle effleurait le bout de nos doigts. S'élever autrement que sur scène, être autre chose que celle qui danse jusqu'à l'épuisement. Eve avait cette foutue tendance à ne respirer que lors de ses prestations ou de ses entraînements. Comme si la vie, en dehors du ballet, perdait bizarrement de sa splendeur. Elle était plutôt compliquée et n'arrivait pas à s'encombrer de superficialité. Capricieuse de vouloir tout dévorer. Excessive dès qu'il s'agissait d'intensité. Eve n'était guère facile à contenter. En avoir conscience, malheureusement, ne la rendait pas moins affamée. Ce n'était qu'une des nombreuses particularités qui la poussaient souvent à s'isoler.

Tazmin, tout ça, elle le savait. D'ailleurs, elle se faisait toujours un plaisir de tout chambouler ; de lui faire quitter ses appréhensions et de faire un peu taire sa raison. Puis c'était si facile de rire à ses côtés, de simplement aimer se sentir exister. C'est le genre d'amie que tout le monde aimerait avoir. Elle dépoussière les cœurs avec une multitude de petits bonheurs. Eve avait de la chance de la compter parmi ses proches. Elle avait de la chance, aussi, de pouvoir partager sa passion pour la danse ainsi. Alors elle avait répondu oui lorsque Taz lui a proposé une petite virée. C'était clairement mieux que de rester figée ici, dans ce grand appartement, où s'entrechoquaient un peu trop lourdement ses déceptions. Autant s'évader aux côtés de son amie et se rappeler que tout pouvait s'améliorer. Simplement voir la vie du bon côté. Comme toujours, c'est aux ombres de son passé qu'elle échappait.

La sonnette retentit alors qu'elle enfile déjà sa veste. Derrière elle la porte se ferme tandis qu'elle dévale les escaliers. Eve pouvait déjà sentir l'air s'alléger à mesure qu'elle se rapprochait de son amie. Face à cette dernière, Eve n'a pu que lui rendre son étreinte, amusée par le sourire lumineux qui ornait ses lèvres.

C'est fou l'effet que pouvait avoir l'amitié.

« Salut, toi. Comment tu vas aujourd'hui ? » Question banale et répétitive mais dont la réponse lui importait pourtant réellement. « Je suis contente de te voir, Taz. » Elle dit ça en souriant, Eve, impatiente de découvrir ce qui les attend. D'ailleurs, elles commencent déjà à marcher sur le bitume de cette grande ville qui n'attend qu'elles pour s'illuminer.

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T’occuper, ce n’est pas toujours simple. La danse c’est une partie de toi pour ne pas dire ton âme sœur. T’as appris dans ta jeunesse qu’il fallait lâcher le monde de la danse pour te heurter à la réalité des autres. La tienne aussi. Tu ne le savais pas quand t’as perdu ces êtres chers, dont l’amour que tu leur porte fait écho à l’amour que tu portes à la danse. En avais-tu conscience ? Tu as l’ombre d’un doute sur cette réponse, mais il est trop tard. Tu ne peux que courir après les ombres des souvenirs se traînant au détour de cette ville, des souvenirs qui te violente l’âme, laissant ton cœur se débattre de la noyade d’émotion que tu estompes quand tu penses à eux. Tu le sais t’aimes trainer en ville, te rapprocher des étoiles, parcourir le monde comme aurait pu le faire ta petite sœur. Parfois tu appels Landon et tu déverses tout cela sur lui, cette haine , ce manque d’adieu que tu n’as pas eu droit de donner à ton père et à ta sœur.
Alors tu croques la vie, continuant de déposer ton âme et ton sourire solaire sur l’âme de cette ville, main dans la main avec ceux que tu aimes, chatoyant les étoiles de tes opales quand tu as ce moment dépit, de cette absence si douloureuse. Tu le sais tu peux compter sur les filles, celles qui ont vécut toutes une adolescence avec toi comme Sage et sa douceur ou Athénais et sa folie, puis t’as Evie être solaire, semblable à ta propre âme, l’amour de la danse, la force de se battre pour obtenir les chaussons à ses pieds. Des pieds écorchés à vif pas une rengaine dansée, laissant votre âme, vos songes sur la scène. Une vie, la vie consacrée à l’amour de la danse, à cet art éblouissant des émotions par millier dans les mouvements élégant et furtifs des danseurs. Heureuse de sortir de ton penthouse , heureuse de retrouver Evie, tu le sais que tu as mijoté quelques petites choses pour cette dernière, l’envie d’oublier l’art, d’oublier un bout de ton âme, d’en faire autant en profitant du sourire solaire de la belle russe. Le manteau étoilé n’allait plus tarder à se déposer sur la ville, alors que tes opales papillonnent le temps qu’elle arrive, tu es patiente, murissant déjà le discourt que tu donneras à la belle. Le jeu de la confiance, elle allait devoir se laisser guider, même si tu savais qu’elle lâcherait prise. Lâcher prise était enivrant, palpitant à la fois, ne rien prévoir, ne songer à rien, juste profiter. Oublier que les cordes de la danse nous manquent, que la vie vous a malmené elle comme toi. Différemment, vous avez avancé, affrontant les obstacles de la vie bien différemment.
Puis la douceur et la luminosité de la belle te frappa d’un coup quand elle passa la porte. Les opales qui frétillent au contact des siennes. Le cœur qui se revigore grâce à son sourire. Tu te sens bien, détendu. Sensation plaisante et exaltante. « Je me suis ennuyé, mais tu vas m’aider à combler cet ennui ! » Souris qui aguiche ton amie pour la préparer, alors que l’éclosion de ton cœur présage que tu te sens bien. « Et toi ma belle, tu vas bien ? » Que tu demandes, alors que ta main se glisse dans la sienne pour l’attirer sur le bord de route alors que tu avais marché, traumatisant un peu tes pieds écrasés sous tes talons, tu hélais un taxi qui allait vous guider dans votre moment entre fille. « Moi aussi très contente … » Lâchais tu en la faisant monter dans le taxi et lui emboitant le pas. « Alors tu as deux choix d’activité avant qu’on aille boire quelques coups. » Tu la prépare ton amie. « Deux activités d’art, l’une plus physique que l’autre … » Tu tais le nom de ces dernières pour bien des raisons . tu la laisse réagir, les deux se passent pas très loin l’une de l’autre de toute façon.

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Il fallait qu'elle apprenne un peu à souffler, Evie. Et qu'elle oublie que la vie n'est pas faite que de pluie. Les filles comme Tazmin, elle les admirait souvent. Puis la sonorité de leurs rires avait cette faculté hors norme de vaincre le pire. Evie, elle, elle n'était pas comme ça. Peut-être qu'à travers la danse, elle brillait un peu plus mais en dehors, elle avait un peu trop l'habitude de flirter avec le noir. Du moins, c'est ce qu'elle s'imaginait. C'est aussi ce que ses allégories voraces lui dictaient. Mais quand elle était Taz, il n'était pas question de ruminer. Ce joli brin de fille lui inspirait naturellement un frénétique désir d'être autre chose. À des années-lumières de ce tas d'ecchymoses qu'elle s'efforçait de dissimuler. Evie, elle n'avait pas envie qu'on la plaigne. Elle s'imaginait grande et invincible ; même lorsque d'étranges drames elle devenait la cible. Ça frôlait parfois la folie de se prendre la tête comme elle le faisait mais depuis que tout fout le camp, depuis que son firmament s'est dérobé du temps, elle ne peut s'empêcher de s'enfoncer. Ouais, dans la houle de ses pensées écorchées, c'est toute entière qu'elle se fait gober.

Elle essayait de ne pas trop attendre l'avenir, Evie. Mais dans le fond, elle était comme tout le monde, elle espérait qu'il lui donne de plus jolis souvenirs. Et depuis qu'il a mis Tazmin sur son chemin, c'est aisé pour elle de croire en de plus grands lendemains. La preuve puisque dès que leurs yeux se croisent, la russe se défait instinctivement de tout ce qui l'use. Comblées de se retrouver, la sévère droiture du ballet fout le camp afin de les laisser en paix. La joie de vivre de Taz a toujours été contagieuse. Cette dernière effaçait toujours sa solitude creuse. Depuis le temps qu'elles se connaissaient, de sa compagnie Evie aurait pu se lasser mais en vérité, c'est bien tout le contraire qu'il se passait. L'affection qu'elle lui porte, avec le temps, ne fait que s'accentuer.

La brune lui fait part de son ennui alors qu'une de ses mains vient gentiment s'emparer d'une des siennes. Entre deux mots, elle hèle un taxi qui, heureusement, ne tarde pas à s'arrêter aux abords du trottoir qu'elles occupent. Après qu'elles se soient toutes les deux glisser à l'intérieur, Eve se permet enfin de lui répondre. « J'dors pas très bien ces derniers temps puis la nostalgie fait des siennes... Mais j'me sens beaucoup mieux depuis que t'es là. T'as bien fait d'insister pour me sortir de chez moi. » reconnaît-elle, un peu moqueuse de son propre hermétisme. Taz ne tarde pas à annoncer la couleur, lui révélant déjà que la soirée allait probablement se finir dans une boîte ou un bar. Ensuite, elle lui propose le menu. Deux activités artistiques dont l'une étant un peu plus physique. Amusée, la russe arque un sourcil curieux. Elle se demande bien ce que son amie a pu lui réserver.

« Hm... Allez ! Disons l'activité un peu plus physique dans ce cas. Ça m'allégera peut-être un peu la conscience lorsque l'on se retrouvera face à un comptoir. »

Eve, même si elle ne peut pas s'empêcher de rouler un peu des yeux, elle laisse un beau rire lui échapper. De ceux qui remplissent les plus belles amitiés et qui marquent de beauté la sentimentalisme des amis de longue date. « Je n'ai vraiment droit à aucun indice ? » se risque-t-elle à demander. Après tout, il paraît que qui ne tente rien n'a rien. Peut-être qu'avant d'arriver à leur destination, Eve, elle arrivera suffisamment à l'attendrir la belle Tazmin. Cela dit, elle sait que ce n'est pas gagné. Tout comme la russe, Taz est sacrément déterminée. En tous cas, c'est ce qu'elle a appris en découvrant sa personnalité. Les deux danseuses partagent pas mal de points communs et c'est probablement pour cette raison qu'elles ont toujours eu du mal à se quitter. Même lorsqu'elles s'engageaient dans la compétition, leur lien n'avait jamais été touché par une quelconque rivalité. Au contraire, elles se poussaient mutuellement à s'améliorer, à se dépasser. Pour Eve, il n'y avait rien de plus précieux qu'une amitié sincère et complètement désintéressée. D'ailleurs, elle comptait bien ne jamais la laisser filer.

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Rayon de soleil le jour, devenant les ténèbres la nuit. tu parles, tu laisses cette image lisse devenir mirage. Tu oublies leur absence en laissant les ténèbres te dévorer, laissant ton âme solaire devenir sombre, glissant dans les draps qui ne sont pas tien. Une fille solaire devenant l’ombre d’elle-même, combattant avec hargne cette peur de la perte. Tu ne veux qu’une chose princesse, de délecter du temps, oublier les trahisons et les peines. Mais ce n’est pas si facile, fragile petite plume que tu es, tu ne peux pas être docile en oubliant leur absence. Les réunions pour la perte des êtres avaient fait son temps, surtout après le départ rapide de celui qui avait été une lumière dans cette sombre vie que tu vies. Atlas était parti, ton erreur fut de t’attacher, de laisser ton âme glisser contre la sienne, laissant ton âme le consoler et vice versa. Tu aurais du tout arrêter en sachant que tu n’étais que le reflet presque parfait de sa femme décédé. Tu aurais dû fuir, comme tu l’avais fait, mais tu n’avais pas su le laisser en peine. Te laissant balader par ces discussions, oubliant le reste. Il fut un remède, tu pensais aller mieux, mais ce n’était que le pansement. Il ne fallait pas oublier, il fallait affronter. Le temps passe et tu ne peux le faire, trop frilleuse de prendre peine. De t’effondrer dans la peine et la rage d’un adieu manqué.
Besoin de souffler, besoin de conquérir le monde et de laisser un sourire divin naître sur le minois de ta compagne de torture, Evie. Elle est la beauté qu’offre la vie à tes yeux, une douceur exquise brisée comme bien du monde qui se cache sous des sourires qui ne rime parfois pas à grand-chose. Lire les autres est une paire de manche complexe, que tu ne maitrises pas, sans doute ,car toi-même il faut le savoir que tu vas mal, que tu uses de mille et une potion pour cacher tout cela. Tu pétilles mais jamais tu ne ressens de la douceur dans ton monde, une pensée pour elle ici , une pour lui là, tu ne t’en sors pas, mais tu fais de ton mieux pour ne pas sombrer, car tu n’es pas sûr de te relever. La danse, laisser les émotions s’envoler dans les airs pour éclabousser le monde de cette douleur qui se nourrit de son âme. Petit à petit tu sombres, mais tu te débats pour ne jamais te noyer. Tu ne veux pas être sauver, tu préfères sauver, alors que tu souffres autant que le monde. Tu te fiches de toi, tant que tu parviens à amener de la douceur dans la vie des autres. Tendre la main à ton amie, l’aider à s’amuser un peu est une chose qui te tien à cœur. Elle va t’aider elle aussi, sans le savoir, elle va pâlir ta solitude du moment. La main dans la sienne, tu l’embarques pour des aventures inattendues alors que tu pénètres après elle dans le taxi. « Compte sur moi pour toujours venir te chercher, j’aime bien passer du temps avec toi. » Le sourire est vrai, les opales qui se plongent dans les siennes, elle t’émeut la belle Evie. T’étais comme elle avant, bien avant la mort de ta famille, quand tu ne prenais aucun plaisir à part danser. Tu as bien compris qu’il fallait vivre en dehors de cet art qui brisé le silence de tes émotions en révélant ces derniers au monde quand leurs opales glissaient sur toi. t’as envie de la traîner jusqu’au petit matin, même si vos corps crieront de fatigue quand l’entraînement reprendra, tuant petit à petit l’illusion de bien fait de ce moment ensemble. « Très bien, mais façon les deux activités sont prés l’une de l’autre, donc au pire je pourrais toujours te trainer à l’autre après … » Les prunelles pleines de malice tu es bien oubliant cette vie que tu vies sous l’affluence de leur absence. Tu auras toujours ces regrets d’adieu pas fait, toi plongé dans un coma qui te détenait pendant que ton monde se mourrait à petit feu. « puis continue et je te fais monter sur le comptoir en fin de soirée. » La langue tirée, tu la cherche du regard, tu veux qu’elle lâche la branche qui la sécurise, qu’elle se jette comme toi dans la folie de ce monde qui vous entoure . qu’elle vive et morde la vie à pleine dent. Son rire qui éclate de bonheur contre ton organe central qui en prend toute la bonté, c’est plaisant de la voir rire ainsi, ça te laisse heureuse et avec une seule idée penser à vous. « Oh tu as choisi la danse … une vraie amoureuse de mouver son corp … » Tu ris, car tu imagines déjà sa tête à regarder le style de cours que tu veux lui donner. « Je t’avais dit de bien choisir. » Tu tends ta main à Evie, lui tendant ton petit doigt « Jurée tu ne m’abandonnes pas dans ce cours, hein ? » Tu ne veux pas la perdre en cours de route.
Arrivée, la machine était lancée, aucune chance de faire machine arrière. Tu l’entraines dans le vestiaire lui tendant un sac de vêtement « tien enfile ce body .. » Une fois prête, main dans la main vous pénétrez dans la salle où le cours à lieu, tu as peur qu’elle ne veuille s’échapper, de trop la pousser, mais tu la retiendras, même si ça rimait avec changer le plan. Tout ça n’était que pour elle, pour nous , échapper à nos vies douloureuses et donner du répit à ces âmes abimés. « Alors, ton premier cours de pole dance, tu le sens comment ? » Que tu demandes le sourire épousant à merveille ton visage qui ne laisse pas apparaître ta peur de la réaction que te donnera eve.

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Il était temps qu'elle vienne la chercher, Taz. Parce que Eve devenait un peu amère à l'idée d'encore espérer d'autres chimères. L'espoir n'était qu'un mensonge que son muscle moteur absorbait comme une éponge. Andreï continuait pourtant à danser à l'intérieur. Mais toutes ces variations n'étaient qu'un mirage qui engendraient en elle de terribles carnages. Il n'existait plus rien de l'or dont ils avaient le secret. Il l’avait planté comme si leurs souffles ne s'étaient jamais entremêlées. Eve se sentait stupide d'encore vouloir le toucher, l'embrasser, et lui rappeler qu'ils s'appartenaient. C'était la principale raison de cette isolation qui lui collait à la peau. Elle n'en parlait pas, n'en évoquait même pas les aspects les plus discrets. Toutes les larmes qu'elle pouvait verser n'étaient qu'un océan avorté. Personne ne le savait ; même pas ces êtres qui prétendaient la connaître. Cette guerre, ce n'est qu'à elle-même qu'elle la livrait. Il lui arrivait parfois de se condamner d'avoir tout fait foirer. De l'avoir poussé à la détester. Alors qu'en d'autres instants, elle s'emballait d'un désir de liberté décadent. En ces eaux-là, elle devenait la femme qui se perdait dans d'autres draps et elle parvenait ainsi à oublier celle dont le cœur ne cicatrisait pas.

Mais toutes ces choses ne se disaient pas. Au mieux, on prétendait qu'elles n'existaient pas. Puisque les émotions excessives, dans cette société, avaient tendance à mettre dans l'embarras. Prétendre qu'aucune ombre ne nous poursuivait était plus recommandable que s'affaler dans des discours misérables. Il arrivait parfois que certains anges déchus reprennent leur foi afin d'embellir les âmes chéries de plus bels émois. Taz faisait partie de ces gens-là. Ce n'est rien que pour cela que la russe espérait éloigner un peu ses tracas. Elle savait que pour elle était là mais son amitié était un trésor que Eve ne négligeait. Taz était une fleur qu'il fallait combler, de soleil et d'eau fraîche. Tout comme Eve, elle en avait besoin de se raviver et trouver la force de continuer quand tout autour d'elle semblait se fracasser. Mais les forces dont elles suintaient toutes les deux n'étaient en finalité qu'un reflet de leurs plus profondes fragilités. En ce sens, les deux ballerines se complétaient car au fil de toutes ces années partagées, elles s'étaient vues évoluer. C'est ensemble qu'elles avaient embrassé les changements et qu'elles avaient écumé leurs tourments. Entre elles, le ballet était un pont sur lequel leur amitié s'était scellée.

Danser, c'était bien tout ce qui semblait lui importer. Eve, autrement, elle ne savait pas bien respirer et ça, Tazmin le savait. Peut-être parce qu'elle aussi s'était enchaînée au parquet sur lequel leurs pieds s'usaient. Peut-être parce qu'elle aussi n'avait pas d'autre repère auquel son cœur pouvait se lier. De tout ça, la russe ne savait pas toujours quoi en penser. Pourtant elle savait que la danse la monopolisait, au point parfois d'en écraser la réalité qui l'entourait. C'est souvent la brune qui la ramenait sur terre, de la plus douce des manières. Eve arrivait à s'amuser à ses côtés. Elle se réconciliait avec la femme enjouée et oubliait un peu celle qui avait tendance à s'enfermer. Donc bien sûr, cette amie qu'elle chérissait, elle la croyait lorsqu'elle lui disait qu'elle pouvait compter sur elle et que sa présence la contentait. Comment envisager qu'elle la trompe à ce sujet alors qu'elles avaient pratiquement grandi ensemble ? Du plus loin que la russe s'en souvienne, elles avaient toujours été là l'une pour l'autre. Et la solidité du lien qui les unissait renforçait cette sécurité que la brune lui inspirait. Eve savait à quel point ces choses-là se faisaient rares et elle refusait de laisser mourir à petit feu cette amitié à cause du noir dans lequel elle avait un peu trop tendance à s'évader.

« Et voilà que tu alimentes ma curiosité maintenant... Dans tous les cas, si on s'étend sur les deux activités, ça nous fera une bonne soirée mouvementée. Puis t'as toujours été douée pour me motiver ! »

Eve, elle est bien habituée, à ce regard plein de malice. Il a souvent su lui décrocher de nombreux rires, quitte à parfois effleurer quelques vices. N'était-ce pas ce que les amies faisaient après tout ? S'amuser et frôler quelques fois la chaleur électrisante du danger. D'ailleurs, la brune n'a pas tardé à le lui rappeler en évoquant la possibilité qu'elle la fasse monter sur le comptoir d'un bar échauffée en fin de soirée. À nouveau, la russe en rit ; davantage lorsque la ballerine lui tire la langue. Cela ne fait que quelques minutes qu'elles sont ensemble et déjà ses pensées torturées semblent se désintégrer. Finalement, elle lui annonce que c'est la danse qu'elle a choisi mais lui signifie tout de même qu'elle aurait dû bien choisir. Elle fronce un peu les sourcils, Eve, mais n'arrive pas à se détacher du rictus qui illumine son faciès amusé. Taz lui tend son petit doigt, l'invite à promettre de ne pas l'abandonner à ce fameux cours qu'elle lui réservait. Sans réfléchir, son auriculaire s'enroule du sien et avec un clin d'œil entendu, Eve promet.

« Juré ! Tu sais bien que ce n'est pas mon genre de me défiler. J'ai simplement hâte de découvrir ce que t'as mijoté. »

L'ambiance enjouée vient nourrir ses idées soudainement animées. Le reste du trajet s'est agréablement déroulé, au point qu'elles n'ont pas vu le temps passer. Lorsqu'elles sont arrivées, Taz lui a tendu un sac avant de lui demander d'enfiler ce qui se trouvait à l'intérieur. Eve n'a pas traîné. Dans les vestiaires, les deux danseuses se sont rapidement apprêtées ; indéniablement habituées aux stricts réflexes que leur demandait quotidiennement le ballet. Elles sont arrivées dans la salle, main dans la main, alors que son regard n'a pas tardé à remarquer les barres de pole dance qui étaient à leur disposition. Alors c'était ça, la fameuse activité un peu spéciale qu'elle lui avait préparé... Et à l'idée d'explorer cet art, un enthousiasme certain s'est emparée de la blonde. Elle avait hâte d'apprendre à bouger de cette manière ; un peu plus sensuellement qu'avec les mouvements classiques dont elle était dotée depuis des années. Taz lui permettait ainsi de repousser un peu plus ses frontières.

« Mais c'est génial ! » s'exclama-t-elle tandis que le rictus sur ses lèvres ne faisait que s'illuminer un peu plus. « J'ai toujours eu envie d'en faire mais je n'avais encore jamais sauté le pas. Tu t'y connais un peu ou pas du tout ? Si c'est le cas, t'as pas le choix, tu dois ouvrir le bal afin de m'inspirer. »

Elle avait hâte de s'amuser, de se dépenser, mais aussi d'étendre ses compétences aux côtés d'une fille qui lui rappelait à quel c'était beau, la vie.