not so bad boy (aries)

@aries gallacher

Putain de dépité depuis que l’mariage a été prononcé. T’es putain de dépité. Ya ton égo qu’a pris un sacré coup dans sa gueule et t’es à fleur de peau depuis. C’est la première fois que l’un de tes plans se ramasse la gueule aussi exceptionnellement. C’est la première fois que tu fais tout parfaitement et que rien ne se fini comme prévu. T’as beau l’avoir baisé, sa fiancé n’en a jamais rien sû. T’as beau pouvoir le lui dire, elle t’aurait jamais cru. Parce que t’as pas la moindre preuve, parce qu’elle se doute absolument de rien.

Ton plan s’est ramassé la gueule et tu peux rien faire.

Faudra que tu contactes River pour en discuter avec lui, pour voir comment vous allez vous arranger. Parce que lui aussi s’est loupé avec vos plans pourtant si liés. Mais en attendant, t’as besoin de te changer les idées. T’as besoin de penser à autre chose qu’à l’échec cuisant que tu viens de subir.

Putain d’Ilyès de merde.

---

Tu prends la décision de te rendre à la bibliothèque assez rapidement. C’est là que le terrain de chasse est le plus propice, le plus facile. C’est là bas que tu trouveras l’un de ces petits gars perdus dans ses histoires de prince charmant et de romantisme gerbant ; l’un de ces petits gars qui tombera facilement. Ils ont toujours les yeux brillants, ceux là. Ils pensent toujours que tu vas leur décrocher la lune parce que tu leur as souris, parce que tu te comportes comme un mec sympathique même avec ta tronche de bad boy. Ils croient être tombé sur l’exception, sur le seul mec au monde qui ressemble au méchant des bouquins mais se comporte comme un gentil.

Et bordel c’que t’es bon à ça.

Tu pousses la porte et te dirige vers le coin des fictions pour jeunes adultes sans attendre, coin de prédilection. Tu finis par te laisser porter dans le coin des romances LGBTQ+ et là, tu sais que t’es au bon endroit. Tu tombes sur ton apâts à p’tits mignons, une série de roman gays aux aventures parfois très graphiques, attrape le troisième tome et file t’asseoir sur l’un des petits fauteuils - ou plutôt t’y laisser salement tomber. Et tu te mets à lire en attendant, bien sagement. T’aimes bien ces histoires là, toi. Elles se lisent sans effort, rapidement et ont le don de parfois te filer des idées. Peut-être que tu vas t’acheter le lot, un jour.

@angel milligan

Fatigué. Courbaturé. Eprouvé. Affamé. Tu te sens si mal et ce dans tous les sens du terme que tu ne sais même plus quoi faire pour te sentir mieux. Faut-il dormir? Manger? Aller te noyer dans ce putain de lac devant lequel tu passes inévitablement après tes trop longues journées dans cette supérette de merde? Tout ça pour une paye minable ...

C'est vers la bibliothèque que tu te diriges et encore une fois c'est dans les pages de centaines de livres sans images que tu trouveras ton réconfort. Aujourd'hui ça tombe sur un classique. Romeo et Juliette. Soit. Tu te rappelles comme au lycée ils se fichaient tous de toi, les jaloux qui te traitaient d'intello parce que tu comprenais sans détour les lignes telles que William les avait écrites alors qu'eux avaient besoin que la prof ne leur colle sous le nez une version moderne. Toi tu saisis l'essence des mots et tu te perds dans la vie de deux amants trop jeunes. Trop naïfs. Captifs de codes d'honneur que personne ne comprend plus, volés à la vie par des parents qui n'ont rien su.

---

Tu soupires en fermant le livre, effleurant la couverture en réfléchissant encore un peu, perdu dans ces réflexions que ce couple si envié fait naître en toi. Et si ils existaient à notre époque est-ce que l'issue serait aussi tragique ? Avant tout est-ce que c'était encore possible un tel amour à notre époque ?

Tu lèves ton corps fin sans avoir besoin d'y réfléchir, déjà perdu sur cette dernière question : les gens arrivaient-ils encore à croire au grand amour ? Ce dernier existait-il ou n'était-il réel que dans des pages noircies d'encre ? L'amour ...
Perdu dans tes réflexions tu te heurtes aux jambes d'un garçon qui ne demandait qu'à lire et titube, ne trouvant ton équilibre que quand ton regard d'océan s'accroche au sien.

Et boum.

Le temps se fige. Ton souffle s'arrête. Ton corps aussi, immobile, petite proie qui n'ose plus bouger comme pour tromper un prédateur qui ne t'a que très bien remarqué. Chaque seconde que tes iris passent à se perdre dans les siennes fait battre ton coeur plus fort et te rapproche de ce sentiment dont tu doutais l'existence dix secondes plus tôt.

Il a bougé le premier. Esquisse d'un mouvement qui t'a fauché à tes sensations, remplacées par une bien plus forte qui diffusait une vague de chaleur dans ta poitrine puis dans ton corps tout entier - c'est alors une sensation électrique qui se propage dans chacune de tes veines.

Bordel. Tu ne savais pas si tu venais de tomber. Mais amoureux ... Oui. Ca c'était indéniable. Blake écrit pas mal mais c'est pas la meilleure version que tu trouveras de cette histoire. Franchement, RB Arkhan saisit mieu - Tu te mords le bout de la langue. Tel un môme pris en faute, tu fais machine arrière avant de perdre l'approbation de cette personne à laquelle ton coeur s'accroche. Désolé. Ca me regarde pas. Oublie ce que j'ai dit ...

@aries gallacher

Tu lèves parfois les yeux de ton bouquin pour scruter les alentours, pour voir si une proie potentielle entrerait dans ton champs de vision. T’es pas prêt d’oublier la véritable raison pour laquelle tu t’es ramené ici, même si tu dois avouer aimer les aventures que tu es en train de lire. Tu préférerais les vivre toi, ces aventures là, même si tu changerais la vie. Les happy ending, c’est pas ton truc. Tu fais dans les fins tristes, toi. Tu fais dans les corps et les coeurs dévastés que tu laisses sur ton chemin.

Ton regard finit par se poser sur quelques petits mecs qui retiennent ton attention quelques secondes à peine avant que tu ne finisses par en déduire qu’ils sont soi :

a) Hétéros
b) Sans le moindre intérêt

Après Ilyès, t’as besoin d’un truc qui te change les idées, qui t’en fait oublier ton échec cuisant. T’as pas envie de choisir un pauvre gars qui tombera bien trop facilement ou qui n’a aucun standard quand à ce qu’il veut chez un mec. T’as envie de briser une vie pure, ou presque.

Véritable fils de pute.

Faut croire qu’après le mariage de Saab et de sa gonzesse, le karma cherche à se rattraper envers toi. Faut croire que le monde décide de t’offrir ses excuses sur un putain de plateau d’argent - enfin ça, c’est si tu croyais à ces choses là. Parce que quand tu lèves une énième fois les yeux, c’est parce que quelqu’un s’est pris les pieds dans les tiens et qu’il manque de s’écraser la gueule par terre. Tu arques un sourcil, prêt à lui siffler de regarder où il marche, de pas venir te casser les pieds.
Qu’est-ce que t’es drôle.

Sauf que quand ton regard croise le sien, t’en oublies d’ouvrir ta gueule. Ya ton corps, ton esprit qui se foutent en mode lion devant l’agneau, qui passent d’énervés à prédateurs. Parce que tu finis par lui tendre la main pour la poser sur son bras. Parce que tu viens poser tes yeux faussement inquiets dans les siens. « ça va ? »

« blake écrit pas mal mais c'est pas la meilleure version que tu trouveras de cette histoire. franchement, rb arkhan saisit mieu » il te couperait presque, à s’empresser de trouver un conversation pour te garder près de lui, à tout faire pour capter ton attention. Tu ne peux pas nier que ça ne fait que nourrir ton égo un peu plus, que ça te donne un plaisir royal. Tu rentres dans le rôle de ce bad boy sensible que tu aimes par dessus tout, celui qui serait capable de faire tomber tous les mecs comme lui - ceux qui se plongent dans des bouquins, ceux qui préfèrent les humains quand ils sont décrits dans des livres. « désolé. ca me regarde pas. oublie ce que j'ai dit ... » il se coupe tout seul et tu fais une petite moue automatique. Ta moue de déception, pour une fois, elle n’est pas forcée. Ça t’emmerde réellement qu’il ait arrêté de causer. Tu l’aimes bien ce bouquin. T’as bien envie d’en savoir plus - surtout si le mec s’y connaît. « ah non mais tu as commencé. Maintenant j’veux savoir ce que t’allais dire. » Tu ris doucement, laisses un sourire se dessiner au coin de tes lèvres. « J’m’y connais pas trop en bouquin. J’prends ceux qui m’donnent envie, quand j’en ai envie. » Tu marques une légère pause prenant le bouquin dans ta main pour en désigner la couverture plutôt… dénudée. « Et j’suis pas certain que mes goûts soient considérés comme de la grande littérature. » t'esquisse une fausse grimace.