Dans l'Univers, y'a des milliards de vies sur Terre, sept milliards d'êtres humains Peut-être trois milliards de filles mais c'est toi qu'j'veux T'es obsédée par le vide et j'déteste ton mode de vie et puis t'as ta part de vices mais c'est toi qu'j'veux Y'en a plein mais y'en a qu'une, c'est toi Je sais des choses que tu n'sais pas Je sais qu'on serait même pas heureux ensemble Nous sommes de ceux que la rancune sépare Et même si notre amour à tes côtés devait renaître demain Elle m'a dit : "Jamais je ne remettrais mon cœur entre tes mains" Jamais, jamais n'oublie pas que quand tu l'avais, tu ne m'as laissé que du mal-être et des marques On était jeune, on pensait que s'aimer, c'était se traiter mal…
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Les yeux posés sur la porte devant elle, l’espace d’une seconde, elle est envahie d’une hésitation. Elle ne devrait pas se retrouver ici. Une partie d’elle n’a aucune envie de se retrouver ici. À venir réclamer sa présence, à venir le revoir, après le dernier échange si violent qu’ils ont eu. Elle lui en veut, à Owen. Elle lui en veut de l’avoir enfoncée plus bas que terre au lieu de se contenter d’être présent pour elle. Elle lui en veut de lui avoir fait la leçon au lieu d’essayer de la comprendre. Il lui a brisé le cœur, Owen. Il lui a fait tant de mal en lui balançant au visage combien elle n’a pas été capable de prendre soin de la seule chose qui compte véritablement pour elle… Sa fille. Elle lui en veut d’avoir insinué qu’elle est une mauvaise mère. Elle a le cœur en miettes, Cassey, mais elle se trouve quand même devant cette porte. C’est même la première fois qu’elle se retrouve ici, la première fois qu’elle est celle qui fait un pas vers l’autre. Et c’est uniquement parce que t’as besoin de lui. Ce n’est pas son argent qu’elle veut, elle n’a pas changé d’avis. Elle ne veut pas davantage l’entendre parler de ses problèmes d’argent, elle ne veut pas encore se disputer avec lui. La vérité, c’est que ça fait deux nuits qu’elle a tout juste réussi à fermer l’œil. Deux jours entiers qu’elle sursaute chaque fois qu’elle entend la sonnette d’entrée de sa boutique. Autant de temps qu’elle se sent complètement perdue, seule et démunie. Elle est incapable de voir quelqu’un, incapable de trouver refuge auprès de qui que ce soit d’autre. Parce qu’ils ne savent pas, les autres. Ils ne savent pas l’agression qu’elle a subie. Ils ne savent pas le cauchemar qu’elle a vécu, ni même celui qu’elle vit depuis des mois. La seule personne qui est au courant de tout est celle qui lui a fait tant de mal. Alors elle lui en veut encore, Cassey. Mais tout ce dont elle a besoin, en ce moment, elle le sait, c’est lui. Lui qui l’a sauvée de ce dingue, lui qui l’a protégée. Lui qui a toujours eu le don de la rassurer, par sa simple présence, ses bras protecteurs autour d’elle, sa chaleur et l’odeur de sa peau. Elle se sent comme une droguée en manque, Cassey. Elle sait qu’elle ne devrait pas mais elle est incapable de s’en passer. Incapable de se passer de lui. Pas maintenant, pas après toutes ces heures de terreur, pas avec toutes ces nuits de cauchemar. Elle a besoin de lui. Et elle n’est pas le genre à laisser sa fierté l’empêcher de retrouver ce dont elle a besoin. Elle n’est pas le genre à laisser sa fierté l’éloigner de ce qu’elle veut. Alors elle a le cœur qui bat un peu trop vite, comme souvent en ce moment, elle appréhende quelque peu sa réaction. Mais elle sait que, d’ici quelques instants, elle ne sentira plus cette sensation d’étouffer qui la tue à petits feux. Elle ne se sentira plus aussi seule, terriblement seule. Elle n’aura plus peur. C’est sur cette pensée qu’elle tape doucement à la porte d’entrée. Il est tard, elle ne veut pas réveiller la petite fille sans doute endormie. Elle veut juste le revoir, lui. Et quand il ouvre enfin la porte, elle déglutit difficilement pour laisser échapper quelques mots. – S’te-plaît, ne dis rien. Elle ne veut pas qu’il la détruise un peu plus. Elle a besoin qu’il la répare ce soir. Besoin qu’il la retienne avec lui. Pas qu’il la pousse davantage à se laisser couler. Et c’est d’ailleurs sans attendre une seconde que la belle s’approche vivement de lui pour aller se blottir dans ses bras. Laisser son corps frêle se perdre dans celui qui lui paraît comme un roc. Se laisser aller auprès du seul homme avec lequel elle ne voulait plus se laisser aller.
Sujet: Re: Dans l'univers. (Owen) Mar 23 Juil - 15:44
✩ Y'en a plein mais y'en a qu'une c'est toi.
Dans l'Univers, y'a des milliards de vies sur Terre, sept milliards d'êtres humains Peut-être trois milliards de filles mais c'est toi qu'j'veux T'es obsédée par le vide et j'déteste ton mode de vie et puis t'as ta part de vices mais c'est toi qu'j'veux Y'en a plein mais y'en a qu'une, c'est toi Je sais des choses que tu n'sais pas Je sais qu'on serait même pas heureux ensemble Nous sommes de ceux que la rancune sépare Et même si notre amour à tes côtés devait renaître demain Elle m'a dit : "Jamais je ne remettrais mon cœur entre tes mains" Jamais, jamais n'oublie pas que quand tu l'avais, tu ne m'as laissé que du mal-être et des marques On était jeune, on pensait que s'aimer, c'était se traiter mal…
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Les deux océans qui retrouvent les siens, le soulagement qui vient instantanément. Elle sent une vague de bien-être l’envahir dès l’instant où son corps se blottit contre le sien. Elle se rend seulement compte combien elle a attendu ce moment, toutes ces heures durant, sans oser faire le premier pas. Elle ferme les yeux alors qu’il la serre tout contre lui, alors qu’il dépose un baiser sur sa tête, sans l’ombre d’une hésitation. Il paraît soulagé de la voir, il lui affirme rapidement être content qu’elle soit là. Elle ne répond pas, Cassey. Elle avait simplement besoin de lui. Elle a toujours besoin de lui. C’est fou, parce que malgré tout ce qui a pu se passer entre eux, venir ici était comme un réflexe. C’est instinctif. Elle se réfugie près du seul homme qu’elle n’a jamais eu peur de laisser approcher son cœur. Elle respire son parfum sans un mot. Ce n’est qu’au bout de plusieurs longues secondes qu’elle se décide à se reculer pour le suivre jusqu’au salon. Elle reste très proche de lui, comme si elle avait peur qu’il s’en aille, comme si elle avait peur d’être loin de lui. Son regard se pose un instant sur l’écran de télévision où se diffuse un match de hockey. Elle hésite un instant à sa question, puis acquiesce d’un bref signe de la tête. – Quelque chose de fort, s’il-te-plaît. Elle se laisse tomber sur le canapé, prenant distraitement connaissance des lieux. C’est la première fois qu’elle met les pieds chez lui. Cela ressemble exactement à ce qu’elle aurait imaginé. Silencieuse, elle se perd dans ses pensées. Elle n’en ressort que lorsqu’il revient auprès d’elle. – Je sais pas ce que je fais ici. avoue-t-elle, la voix faible, démunie. Elle se sent perdue. Elle ne sent plus sûre de rien. Mais elle se rend bien compte que ce n’est pas auprès de lui qu’elle devrait être. Elle s’en rend compte, mais elle est là, juste à côté de lui. – Je ne dors pas très bien en ce moment. Elle a peur en permanence. Le moindre bruit la fait sursauter. Elle ne pensait pas que c’était possible, elle que rien n’a jamais effrayée. – Ça va, ta nièce ? Elle n’a pas posé trop de questions… La dernière fois ? Et elle parle, elle parle. Elle balance tout ce qui lui vient en tête pour combler ce silence. Ce vide dans son cœur depuis son agression. Elle ne le supporte plus, ce vide.
Sujet: Re: Dans l'univers. (Owen) Mar 23 Juil - 20:46
✩ Y'en a plein mais y'en a qu'une c'est toi.
Dans l'Univers, y'a des milliards de vies sur Terre, sept milliards d'êtres humains Peut-être trois milliards de filles mais c'est toi qu'j'veux T'es obsédée par le vide et j'déteste ton mode de vie et puis t'as ta part de vices mais c'est toi qu'j'veux Y'en a plein mais y'en a qu'une, c'est toi Je sais des choses que tu n'sais pas Je sais qu'on serait même pas heureux ensemble Nous sommes de ceux que la rancune sépare Et même si notre amour à tes côtés devait renaître demain Elle m'a dit : "Jamais je ne remettrais mon cœur entre tes mains" Jamais, jamais n'oublie pas que quand tu l'avais, tu ne m'as laissé que du mal-être et des marques On était jeune, on pensait que s'aimer, c'était se traiter mal…
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C’est comme si rien ne pouvait les détruire. Comme si rien ne pouvait anéantir le lien si puissant qui les unit. Toutes ces années n’y ont rien fait. Toute cette distance n’y a rien fait. Même sa rancœur, cette colère en elle contre lui, elle ne les a pas empêchés de se rapprocher à nouveau. Et ce soir encore, elle prouve qu’il pourrait bien lui briser le cœur des centaines de fois, elle serait incapable de s’en détacher. Trop accrochée, sans doute, car il est malgré tout le seul homme qu’elle n’a jamais aimé. Elle se sent tout de suite mieux à ses côtés. Comme à la maison dans ces lieux qu’elle découvre pourtant, c’est en vérité auprès de lui qu’elle se sent simplement à sa place. Elle s’installe sagement dans un coin de son canapé, désignant la bouteille de vodka entre les deux choix proposés. Ce n’est peut-être pas une bonne idée. Depuis deux jours, elle n’a pratiquement rien avalé. Ni vraiment beaucoup dormi. Mais elle n’y réfléchit pas, elle se sent déjà plus apaisée en sa compagnie. Elle se laisse aller à parler comme elle l’a toujours fait, sans filtre, sans réflexion, juste avec ce qui lui vient en tête dans la plus grande transparence. Non, elle ne sait pas réellement ce qu’elle fiche chez lui. Elle ne sait pas ce qu’elle est venue chercher, sauf peut-être, sa présence. Il la rassure instantanément en affirmant que sa porte lui sera toujours ouverte. Et, en réalité, tu le savais. Tu savais qu’il serait incapable de te rejeter. – Elle est retournée chez son oncle.En sécurité. Elle ne le dit pas, mais son regard parle pour elle. Pas bien sûre d’avoir digéré ses mots pourtant vrais. Elle attrape le verre servi de ce liquide transparent pour en boire une longue gorgée. L’alcool lui brûle la gorge. Cela lui fait mal. Mais cela lui fait du bien. Un peu comme toi Owen. Elle recule à nouveau le verre pour entendre le jeune homme la taquiner. Mais ce qu’elle entend surtout, c’est qu’il lui propose de rester chez lui. – Je ne voudrais pas vous attirer des ennuis. Ses problèmes, elle les emporte partout avec elle. Comme un poison qui la suit, un poison qui contamine les autres sur son passage. Elle ne peut pas faire une chose pareille, pas avec une petite fille dans les parages. Elle a le cœur amer, la voix mélancolique. Pas tout à fait elle-même ce soir, Cassey. Elle a l’impression de ne plus vraiment savoir comment être elle-même. Se focalisant sur la blondinette qui a presque assisté à son agression, elle est déjà soulagée de savoir qu’elle va bien. – C’est une bonne chose. Et une nouvelle gorgée de vodka. Le verre qui se vide déjà. Elle déglutit alors qu’il ramène le sujet sur ce qui lui a fait tant de mal. Son regard se perd dans le liquide alcoolisé plutôt que dans les yeux de son premier amour. – Pourtant, t’avais raison. J’ai mis ma fille en danger. Elle essaie d’avoir l’air détachée. Mais sa voix commence déjà à trembloter. Et comme pour détourner ses propres pensées, elle décide de changer de sujet. – T’as vécu quoi ?
Sujet: Re: Dans l'univers. (Owen) Mer 24 Juil - 21:14
✩ Y'en a plein mais y'en a qu'une c'est toi.
Dans l'Univers, y'a des milliards de vies sur Terre, sept milliards d'êtres humains Peut-être trois milliards de filles mais c'est toi qu'j'veux T'es obsédée par le vide et j'déteste ton mode de vie et puis t'as ta part de vices mais c'est toi qu'j'veux Y'en a plein mais y'en a qu'une, c'est toi Je sais des choses que tu n'sais pas Je sais qu'on serait même pas heureux ensemble Nous sommes de ceux que la rancune sépare Et même si notre amour à tes côtés devait renaître demain Elle m'a dit : "Jamais je ne remettrais mon cœur entre tes mains" Jamais, jamais n'oublie pas que quand tu l'avais, tu ne m'as laissé que du mal-être et des marques On était jeune, on pensait que s'aimer, c'était se traiter mal…
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Il paraît que l’on n’oublie jamais son premier amour. Que, peu importe toutes celles que l’on peut rencontrer au fil des années, il y aura toujours quelque chose d’unique dans cette première personne que l’on a aimée. Quelque part, elle le ressent, Cassey. Elle n’a plus jamais été la même avec un autre, que celle qu’elle a été avec lui. Elle n’a jamais pu se livrer autant, jamais pu y croire autant. Comme si, après le départ d’Owen, elle avait fait construire un mur autour de son cœur pour que les autres ne puissent plus s’en emparer. Mais, lui, il était déjà de l’autre côté de ce mur. Il était déjà dans son cœur avant qu’elle ne créé toutes ces barrières. Peut-être qu’il ne s’en est jamais allé, peut-être juste que sa place lui est toujours réservée. Car, ce soir, c’est naturellement vers lui qu’elle s’est tournée. Elle a ressenti ce besoin de l’avoir auprès d’elle. Persuadée que c’est uniquement parce qu’il est le seul au courant, le seul qu’elle n’inquiéterait pas davantage en lui dévoilant l’état dans lequel elle se trouve. Et il y a un peu de cela, c’est certain. Mais il y a aussi ce besoin bien plus intense, cette voix dans sa tête qui lui assure qu’elle ne sera apaisée que dans ses bras. Qu’elle ne se sentira mieux qu’avec lui. Cette voix qu’elle se sent beaucoup trop faible, ce soir, pour ne pas l’écouter. Pas surprise qu’il l’accueille à bras ouverts, elle ne s’attendait pourtant pas à la proposition qu’il lui fait. Elle n’est pas sûre qu’habiter chez lui arrange bien la situation. Elle mettrait potentiellement sa vie, celle de Gabriella en danger. Puis, comment pourrait-elle l’expliquer ? Arya, Nikolaï… Toby… Ils ne comprendraient pas. Même Angel deviendrait dingue. Tu penses à ce que tous les autres diront parce que tu le sais, Cassey. Tu sais que tu ne devrais pas. Tu sais que, même ce soir, tu ne devrais pas être là. Mais la tentation d’accepter est bien là, plus forte encore quand il affirme qu’il pourrait laisser sa nièce à ses grands-parents. Ils ne se retrouveraient que tous les deux. Son regard se perd quelques secondes de trop dans celui d’Owen, une intensité particulière au fond de ses prunelles. – C’est gentil. murmure-t-elle simplement, sans donner de réponse plus claire. Elle est encore trop perdue elle-même pour être capable d’y réfléchir. Cela fait trop longtemps qu’elle n’a pas dormi. Son verre à la main, elle en boit à nouveau une gorgée, plus importante que la précédente. Elle sent à nouveau ce mal-être qui la submerge, celui qu’elle ressent à chaque fois qu’on la confronte à ses erreurs. C’est pire encore quand elles concernent Arya. Elle ne prononce pas un mot, elle garde le silence. Lui aussi. Elle sait qu’il ne s’excusera pas de la violence avec laquelle il a réagi, il ne sait pas le faire. C’est elle qui brise le silence en lui demandant ce qu’il peut bien entendre en affirmant l’avoir déjà vécu. D’un petit hochement de tête, elle acquiesce à ses premières paroles. Elle ne pourrait jamais oublier le jour où tout a commencé entre eux. Elle le laisse poursuivre, sans rien dire, patiemment. Mais elle ne s’attend pas à en découvrir autant. Elle comprend un peu mieux pourquoi il a réagi aussi brutalement. Trop brutalement pour une femme qui venait de se faire agresser, trop brutalement pour une femme qui vivait déjà rongée par la culpabilité. – On peut dire que tu sais rassurer. lâche-t-elle simplement avant de glisser sa main dans ses cheveux d’un geste fébrile. – Je suis désolée pour ton père. Peut-être qu’elle pourra bientôt lui dire elle-même. Peut-être qu’elle va bientôt le rejoindre dans l’enfer des parents incapables de prendre soin de leur enfant. Elle finit son deuxième verre d’une traite. Cette fois, c’est elle qui les sert tous les deux. – Je me rends compte que je ne savais pas grand-chose de toi en fin de compte… Elle croyait le connaître par cœur. Elle croyait tout savoir de lui. Mais elle réalise que tout ce qui a pu lui arriver, toutes les choses importantes qui ont pu lui arriver, elle y était étrangère.
Sujet: Re: Dans l'univers. (Owen) Jeu 25 Juil - 19:46
✩ Y'en a plein mais y'en a qu'une c'est toi.
Dans l'Univers, y'a des milliards de vies sur Terre, sept milliards d'êtres humains Peut-être trois milliards de filles mais c'est toi qu'j'veux T'es obsédée par le vide et j'déteste ton mode de vie et puis t'as ta part de vices mais c'est toi qu'j'veux Y'en a plein mais y'en a qu'une, c'est toi Je sais des choses que tu n'sais pas Je sais qu'on serait même pas heureux ensemble Nous sommes de ceux que la rancune sépare Et même si notre amour à tes côtés devait renaître demain Elle m'a dit : "Jamais je ne remettrais mon cœur entre tes mains" Jamais, jamais n'oublie pas que quand tu l'avais, tu ne m'as laissé que du mal-être et des marques On était jeune, on pensait que s'aimer, c'était se traiter mal…
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Elle n’est pas venue le retrouver pour lui demander de veiller sur elle. En réalité, si elle n’a rien dit à personne, c’est justement pour éviter que quiconque soit tenté de veiller sur elle. La seule qui compte à ses yeux, c’est Arya. Elle a fait le nécessaire pour la protéger en l’envoyant chez son oncle, qui plus est policier. Elle le sait, sa fille est en sécurité avec lui. Mais elle… Elle, elle est la seule responsable de tout ce qui arrive. C’est à elle toute seule de se débrouiller. Pourtant elle est là, ce soir, auprès du seul homme qu’elle a aimé. Elle est là en sachant pertinemment qu’il ne la laisserait pas si facilement filer, pas alors qu’elle est en danger. Peut-être qu’il y a une partie d’elle, timidement, qui espère que quelqu’un vienne la secourir depuis tous ces mois. Peut-être qu’elle se plaît à jouer les femmes fortes, indépendantes, invulnérables. Mais, la vérité, c’est qu’elle est vulnérable. Elle est perdue depuis si longtemps, sans oser se l’avouer, jusqu’à finir à deux doigts de craquer. Plus chamboulée encore après ce qui s’est passé dans sa boutique. Et, si fragile, c’est vers lui qu’elle a choisi de se tourner. Parce que t’as beau vouloir le rejeter, t’es incapable d’y arriver. Et quand tout va mal, c’est dans ses bras que t’as envie de te réfugier. Les yeux posés intensément sur lui, elle l’écoute sans un mot alors qu’il lui affirme tenir à elle. Quand elle sent sa main se poser contre sa cuisse, elle baisse le regard dessus. Son contact lui fait du bien, la chaleur de sa main lui fait du bien, sa présence auprès d’elle lui fait du bien. Et tu te surprends à avoir envie de plus, à avoir besoin de plus. Tu voudrais qu’il te prenne dans ses bras, qu’il t’attire contre lui, pour oublier le contact glacé des dernières mains qui t’ont touchée. Elle se sent presque défaillir, elle se mordille la lèvre inférieure avant de glisser sa main jusqu’à celle d’Owen, entrelaçant ses doigts contre les siens sans un mot. Juste une seconde. Elle finit par récupérer son verre à nouveau rempli, sans pour autant le porter à ses lèvres, trop suspendue à celles de son premier amour. Ses mots la touchent, plus que de raison, ils l’enveloppent d’un nuage de douceur qu’elle n’a pas ressenti depuis son agression. Qu’elle n’a pas ressenti depuis des jours. – Je n’aurais jamais cessé de te regarder comme l’homme que j’aimais. laisse-t-elle échapper faiblement. C’est peut-être sa faute, c’est peut-être elle qui lui a paru trop immature, trop superficielle, trop légère pour comprendre les tourments qu’il a pu rencontrer. Mais elle aurait été là. Elle aurait été là pour lui. Elle n’est pas surprise, cela dit. Elle le connaît trop bien pour être surprise. Buvant une nouvelle gorgée de vodka, elle sent tout juste l’alcool venir brûler sa gorge à présent, comme si elle s’habituait. C’est peut-être l’alcool qui lui donne le courage de parler, ou bien le fait d’avoir vu combien lui s’était empêché de se confier. Mais elle trouve enfin la force de se dévoiler. – Ça a été… Tellement dur, Owen. J’avais seize ans, j’étais encore une gamine, et j’avais la responsabilité cette enfant en plus de la mienne. J’ai dû l’élever en même temps que mes études, que mon travail… J’ai accumulé les prêts, auprès de mon père, des banques… J’avais un crédit gigantesque à rembourser. Elle baisse les yeux alors qu’elle sent sa gorge se nouer. –Je voulais tellement qu’elle ait le meilleur. Je voulais qu’elle ait tout ce que moi, j’avais eu, même plus encore. Je voulais… Je voulais juste qu’elle ne manque de rien… J’avais tellement peur de ne pas être à la hauteur… Elle n’avait que moi, tu comprends, si j’échouais, personne n’aurait pu être là pour rattraper le coup… Et le pire, c’est qu’elle croit que je l’ai abandonnée… Que je ne voulais plus d’elle, alors que… Alors que je voulais uniquement la protéger… La protéger de moi-même, t’imagines à quel point c’est affreux pour une mère de se dire une chose pareille… ? Elle laisse échapper une larme qui roule le long de son joli visage épuisé. Elle a fini par craquer.