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 sunset dream (nana)

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Message Sujet: sunset dream (nana)   sunset dream (nana) Empty Ven 28 Juin - 13:57


sunset dream.
nana & sarai

Les murs blancs. Les blouses blanches. Le sol d'un vert à vomir, sûrement fait exprès pour donner la nausée, poussée à gerber sans fin. Résonne simplement ses pas et ceux d'une infirmière la guidant vers l'échafaud. Elle est pas revenue ici depuis des mois Sarai. Pas la force. Pas l'envie. Pas le courage. Et plus elle avale les kilomètres et plus la femme se transforme en l'enfant qu'elle a pu être autrefois. Elle était belle Maman. La plus belle des tsiganes aux hanches bien dessinées, au visage toujours ensoleillé d'un sourire, aux prunelles bienveillantes, douces comme un couché de soleil. Pas méchante Maman. Juste amoureuse. Juste accro au crack. Juste perdue dans un monde où elle avait rien à foutre. Elle est un peu … fatiguée aujourd'hui mais elle est stable. Les paroles de l'infirmière la réveille de sa transe, hochement vague de la tête alors que les lampes qui longent le couloir éclair légèrement son visage blême sous le hâle de la peau. Bien coiffée Sarai, elle a même ôtée le cuir pour le troquer contre une robe sombre qui la met dans le plus grand des malaises. Mais Maman n'aime que ça, les robes, les jupons qui donnent des envies de jolies danses. Enfin, elles s'arrêtent, la poignée abaissée pour la guider dans cette pièce dont elle n'a plus franchit le perron depuis longtemps.

Fidji Barger. Fidji dont le corps est assis sur son lit d'hôpital, un livre entre les doigts, Fidji et ses doigts qui tournent les pages sans vraiment les lire, Fidji et sa moue boudeuse, Fidji et son visage trop semblable au sien. Sarai, figée, qui n'ose entrer, étranglée par la peur, les yeux posés sur elle, buvant son image sereine tant qu'elle le peut. T'es belle Maman. Tu l'as toujours été. Même dans la folie. Elle est bien coiffée Fidji, douce avec ses cernes, avec ses cicatrices pleins les bras. Elle pourrait rester là Sarai, à juste l'observer, à ne rien dire. Parce qu'après, c'est l'ouverture à la débâcle de la violence. Parce qu'après, ce n'est plus pareil. Vous avez de la visite. Sarai qui retient l'envie de fusiller l'infirmière de son regard paumé mais elle est emprisonnée par les opales de Fidji, pleines de rêves, pleines d'attente qui se posent sur elle. Les sourcils se haussent alors que Sarai entre enfin, les mains serrées entre elle, la porte refermée, enfermée avec une mère à la maladie encore endormie. Mon bébé. Surnom maternelle qui fige le cœur, un battement raté, le myocarde trébuche autant qu'elle pourrait le faire alors que Sarai reste bêtement muette, lèvres entrouvertes, le souffle coupé. Maman. Soupir hésitant, la couronne laissée derrière elle, la verve de la rage abandonnée derrière la porte. Elle est dénudée de tout sous les yeux de sa mère, s'avance un peu face à la main qu'elle tend, face au sourire offert. Tu es toute belle. Qu'est-ce que tu fais là ? La main calleuse se glisse dans celle plus douce d'une mère dont l'eau de l'esprit ne s'agite pas encore. Toujours sur le qui-vive Sarai, toujours prête à contrer la moindre attaque. J'passais prendre des nouvelles. ça fait longtemps. Trop. Pas assez. Elle ne sait pas. Fidji hoche lentement la tête, son pouce caressant le dos de sa main, tendresse qu'elle accepte rarement alors qu'elle s'assoit à son chevet. Qu'est-ce que tu as à me raconter ? Pas habile des mots, cherchant déjà à maîtriser l'oxygène passant et repassant dans les poumons, à ne pas le bloquer pour mieux frôler le malaise. Bah je … La routine. Stupidement brève et maladroite face à sa génitrice dont le pouce continue sa danse doucereuse sur la peau. Je me sens bien ici, tu sais. On mange bien et les gens sont sympas. Mais j'attends toujours ton père. Il va bien ? Question redoutée, le froid qui cristallise les veines, voile d'un chagrin immense voilant le visage qu'elle relève vers les yeux pleins d'espoirs de sa mère. J'aimerais que tu ne cesses jamais de me regarder comme ça, que tu puisses sortir de cet endroit, que tu vives la plus normale des vies. J'te promets Maman, je t'achèterais une belle maison, avec un jardin, avec des fleurs à arroser, avec un frigo toujours rempli, des belles robes à mettre, toutes les musiques que tu voudras. J'te promets Maman, un jour tu seras heureuse. Il est mort Maman, depuis longtemps, tu l'sais. Le pouce sur sa main se fige, le sourire retombe lentement, chute ralentie avant que les pupilles ne sombres dans la torpeur. Quoi ? La sentence est toujours la même. La tête se secoue lentement, le regard hanté par la peur, par l'angoisse. River n'est pas mort. Non, non, non. Maman, s'il te plait ... Tu mens ! Le hurlement ravageur, pupilles explosées, la douceur fragile tombe pour laisser place au monstre, la main quittant la sienne pour mieux la gifler. Coupé le souffle, flingué l'espoir alors que sa tête se détourne sous l'impact, que silencieuse, elle laisse ses doigts glacés passer sur la brûlure laissé. Vous n'êtes pas ma fille ! Sortez, vous et vos conneries ! Elle connait la chanson, elle connait les paroles qui suivent, les hurlements stridents, le corps qui convulse de rage, la porte qui se rouvre, les mains qui la poussent à ressortir, chaque pas étouffés par l'éclat de ses cris maudissant les démons, crachant le feu de son chagrin, le deuil de son unique amour jamais cicatrisé. La porte se referme sur son visage aux lèvres tremblantes, sa queue de cheval laissant échapper quelques mèches, coiffure parfaite qui s'est vite cassée la gueule. Les sanglots pas loin, prêt à éclater mais elle serre les dents. Inspire. Expire. Pour toujours mieux faire semblant de ne rien sentir.

Elle se renvoie à l'extérieur, signant de la paperasse sans vraiment entendre quoi que ce soit, épais brouillard comblant ses oreilles pour ne laisser filtrer que des bribes de mots. Nana qu'elle supplie, Nana qu'elle veut mener vers un joli Paradis, là où Fidji n'est qu'un souvenir, Lobo à peine un soupir, les Hell's des responsabilités moins lourdes. Elle oublie l'amère déception qu'aurait pu cracher River à l'idée que sa propre fille s'éloigne du camp rien qu'un seul instant. Il aurait méprisé ce qu'il hurlerait comme une faiblesse, un coup derrière le crâne comme réprimande pour la forcer à avancer. Sauf que River n'est plus là, plane simplement comme une ombre sur l'être au cœur sanglotant ses larmes vermeilles, prête à l'étouffement fatal. Elle slalome entre les passants, sourde à tout, heureuse comme une enfant de pouvoir s'échapper une nuit ou deux, le portable jamais très loin, régnant toujours car la couronne qui la désigne reine de la ruche ne s'arrache pas si facilement. Les clopes s'enchaînent entre les phalanges tremblantes, menées entre les lèvres par un effort surhumain. Fidji et ses cris pour hanter l'esprit, brûlure de sa gifle piquant encore la joue. Elle dégringole Sarai, jusqu'à cet appart où elle a balancé tout et n'importe quoi dans un vieux sac, ses bottes rebroussant le chemin d'escaliers à la ferraille usée, rongée par le temps, rejoignant de nouveau ce dehors au soleil prêt à s'endormir. Sourire enfin sincère quand elle aperçoit la silhouette d'une voiture non loin de là. Affaires jetées à l'arrière, c'est près de Nana qu'elle échoue, sourire céleste aux commissures pourtant timides. J'étouffe. J'étouffe et je ne sais pas comment on desserre le nœud Nana. Bref silence alors qu'elle pousse finalement un soupir, laissant s'envoler un poids. T'es prête pour la fugue ? Elles iraient au bout du monde ensemble, des années de rires d'ivresses et de conneries immatures derrière elles, des ciels aux nuits avec ou sans étoiles pour illuminer leurs soirées à ne rien foutre d'autre qu'à boire et jouer les acrobates sur les toits. Des couleurs pastels à la défonce des joints roulés. Nana qui rappelle l'amertume un peu sucrée d'un passé qu'elles aimeraient parfois rejoindre. Là où tout était puissant mais pas vraiment grave. Jusqu'à ce que tout chavire et que le bateau prenne l'eau. Tu sais où tu nous emmènes ? Sinon, on peut faire que rouler jusqu'à ce qu'on se perde. On aura une bonne excuse pour pas revenir. Peut-être qu'elle plaisante à moitié, l'envie pressante de se déraciner complètement, d'envoyer valser les menaces et les boulets.
Partir pour oublier.
Partir pour guérir.
Partir pour espérer.

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