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 those nights --/ meg.

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Message Sujet: those nights --/ meg.   those nights --/ meg. Empty Mer 12 Juin - 5:19

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Y avait des nuits, comme ça. Des nuits où se reposer était compliqué. Des nuits où ça ne voulait pas passer. Des nuits où il finissait une commission pour les Hell's, et qu'il décidait de ne pas rentrer tout de suite. Trop loin de chez lui. Loin d'un calme et d'une paix qu'il n'avait jamais trouvés. Dans ce temps-là, les comptoirs de bar devenaient plus amicaux qu'ils ne l'avaient jamais été. Un besoin fulgurant de ne pas se retrouver seul, même si c'était pour l'être sur un tabouret et n'avoir que les rires du reste du monde pour l'entourer. Au moins, il n'en était pas isolé. Et à ce moment précis, c'était tout ce qui comptait.

Les aiguilles tournaient à mesure que la nuit avançait. Les gens étaient arrivés, avaient bu, étaient repartis — lui n'avait pas bougé. Sirotant ses verres plus lentement qu'à l'accoutumée, pour faire durer cette soirée qu'il ne comptait pas voire de sitôt se terminer. Les yeux levés vers la télé qui diffusait silencieusement un match de lutte pour le moins inintéressant. Il avale la dernière gorgée de sa bière, pousse son verre sur le comptoir avec un sourire et un regard pour la barmaid fatiguée. « Encore une ? » « L'exacte même. » « Tu bois trop, Leroi. » « T'es un amour. » Elle soupire en attrapant le verre, s'éloigne pour le remplir. Ne protestera pas davantage, et il le sait : il n'est pas assez ivre pour qu'elle ait un argument à lui présenter.

Ni une, ni deux : Cindy lui a ramené une nouvelle bière, troquée contre un billet sur lequel il lui dit de garder la monnaie. Puis les yeux de Leroi se pose sur sa voisine de comptoir. Un tabouret d'écart — distance de sécurité qu'il ne compte pas rompre. Elle a fini son verre, elle aussi, et Cindy lui jette un regard encore plus noir qu'au motard lorsqu'elle lui en redemande un. Ça le fait rire doucement, le brun. Première gorgée de bière, mousse essuyée distraitement le long de sa moustache — et les mots, tranquilles, qu'il lance à la gamine un peu plus loin. « T'en fais pas, va. Elle est toujours d'aussi mauvaise humeur, rendu à cette heure. » Il lui sourit. Regard doux, complice. La seule facilité à s'exprimer, et à entrer dans la vie d'autrui sans produire la moindre vague autour de lui. J't'ai vue, tu sais. J't'ai vue, avec les ombres dans tes yeux. Les ombres sur tes épaules. Les ombres qui font ployer ton dos. « Paraît qu'elle s'inquiète pour nos foies. » Le comble pour une barmaid, tu crois pas ? Un rire léger. Il n'y a plus grand-monde, dans le bar. C'est pas celui où s'attarder, en cette heure de la soirée. Y en a des plus accueillants. Des plus peuplés. Des endroits où on se sent encore moins seul — des endroits pour se sentir exister. « Qu'est-ce que tu cherches à noyer comme ça ? » C'est trop simple, trop direct, mais il ne peut pas l'empêcher. C'est dit sur un ton qui n'attend pas spécialement de réponse, et qui ne s'offusquera pas de son absence. Mais il n'a pu retenir la curiosité. Pas alors qu'il voyait les démons à ses rétines, et le besoin d'oublier dans chacun des gestes qu'elle posait. Regarde-moi. Regarde.
J'ai les mêmes.
Tu les vois ?

J'comprends c'que tu ressens.
Crois-moi,

J'comprends.


PAR BELOVED / @MEG ARGANZA
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Message Sujet: Re: those nights --/ meg.   those nights --/ meg. Empty Dim 23 Juin - 20:19


@leroi dechart / and it's fucked up but i'm falling /

Le cerveau qui ne tourne plus correctement, à cause des verres avalés. L’âme qui s’égare dans des souvenirs noyés. Le cœur mortifié. Elle est là, sans être là, Meg. Si bien qu’elle ne fait attention à personne. Si bien qu’elle n’entendrait presque plus les paroles fortes derrière son dos, la musique de fond, les verres qui trinquent. Si bien qu’elle n’entendrait presque plus rien. Rien sauf cette voix. Cette voix dans sa tête. Celle qui lui hurle de mettre un terme à cette souffrance, cette dépendance. Celle qui lui hurle que sans ses cachets, elle n’y arrivera pas. Boîte vide, beaucoup trop vite. Boîte qui ne laisse rien d’autre qu’un sentiment grandissant. La peur. Peur de ne pas être capable de se contrôler. Peur de ne pas être capable de taire les crises, les crises d’angoisses, de panique. Peur qu’elle cherche à effacer, ici, ce soir. Parce que tu te dis que si t’es trop saoule, t’aurais plus la force de rien, Meg. Plus la force de penser. Plus la force de trembler. Chasser les idées noires, celles qui dévorent, celles qui grondent. Chasser cette fille qu’elle devient, la faible, la folle. Celle dont tout le monde devrait avoir peur. Parce que s’approcher d’elle, c’est s’approcher de la mort elle-même. Et tu la sens, en permanence, cette odeur sur toi. Tu la sens, en permanence, cette présence derrière ton épaule, tu la sens, la mort. Avec toi. Toujours. Elle a toujours été là, avec toi. T’as simplement les idées bien plus claires, maintenant tu t’es retrouvée face à elle. La mort qui brise, peu à peu ses frêles épaules autrefois si fortes. Doux souvenir de ce qu’elle n’est plus, alors qu’une voix se fait entendre, la première depuis de longues minutes déjà. Voix masculine, pourtant douce, bienveillante. Voix qui l’entraîne loin de l’obscurité. - Je sais ce que c’est. Je suis barmaid. Qu’elle dévoile, un faible sourire sur les lèvres. Passant une main dans ses cheveux, elle pense, la brune. Elle pense, qu’elle connaît les risques. Qu’elle sait ce que cela fait, l’alcool, la drogue, elle pense qu’elle aurait pu éviter. Eviter l’accident. Eviter de les perdre. De le perdre. Et puis elle tente de se calmer, un peu encore, sans antidépresseurs c’est beaucoup trop difficile, alors elle se concentre sur lui, à nouveau. Sur son rire, son sourire. Elle se concentre sur lui, sur cette question qui se dévoile finalement. Qu’est-ce que tu cherches à noyer comme ça, Meg ? Toi. Toi. Tout simplement. Tu voudrais disparaître. Disparaître à la place de ceux que tu as tué. - Tout. Est-ce que ça peut être une réponse ? Réponse bien triste, beaucoup trop triste.
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