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 how to grow thrill (iskandar)

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Message Sujet: how to grow thrill (iskandar)    how to grow thrill (iskandar)  Empty Dim 9 Juin - 19:50

tu vas mieux, eden - mieux pour les autres. la mystique a retrouvé de sa superbe. visage polychrome teinté par un maquillage de qualité et doré par la pastille jaune, celle du-dessus, qui flamboie de là-haut, festoyant de son retour de saison. son sourire à elle aussi, fait la fête. lendemain de carême, cadenassant ces jours polaires - ces jours où le bleu de ses yeux n'avait plus quelconque pouvoir de givrer le regard des autres, où sa chair d'ordinaire criminelle et chaleureuse se glaçait au contact d'une autre peau que la sienne, où le temps fût figé tandis qu'elle reposait (vivante) sur le matelas, avec pour seule compagnie tolérée son brouillard et ses frimas. lendemain de carême, ses lèvres dégourdies ont retrouvé source vers celle des autres, désormais hydratées et rafraîchissantes. la bouche en cœur d'humeur taquine s'étire, dévoilant le blanc intact à la fois irréprochable et perturbant de ses dents, attirant l’œil sur ses canines, toujours plus scintillantes au dessin de leurs pointes. il y a ses yeux aussi, mêmement, qui célèbrent. l'effervescence de ses pupilles, qui chassent après les autres, en enlacent certaines, du temps que leurs croisades ne leur permettent. mais au-delà de tout ça, c'est son aura, à eden, qui bat son plein. il a explosé quand elle a enfin quitté la maison, et le voilà qu'il crépite maintenant, qu'il bourdonne et grésille de façon massive, amorçant une sélection naturelle, entre ceux qui l'espèrent et ceux qui la craignent.

quand elle pousse la porte de l'entrée du club, le fracas de l'objet de fer retombant contre sa pierre étouffe les regards insistants. ils se pensent silencieux, mais eden embrasse leurs sourires d'embarras, flirte d'un déhanché confirmé avec toutes ces rides frontales interpellées, celles qui demandent "où était-elle passée ?". on eût cru à la disparition de la sirène. à une excursion marine qui lui aurait été fatale. à un bain en eaux troubles, une vague impérieuse, une noyade. tout autant, on eut pu croire à la suffocation - bâillonnée par un corsaire au plus gros trésor ou asphyxiée au travers de ses propres chants des enfers. mais les hypothèses quant à son naufrage ont meurtri leurs chuchotements à l'instant où elle a traversé la salle et rejoint le vestiaire, comme un soir des plus ordinaires. étonnement, lorsqu'elle se hisse sur le podium et que sa lingerie s'ombre et s'illumine par un projecteur qui chancelle - la surprise est celle de découvrir son corps, sans une blessure qui ne lui abîme. pas une morsure, pas un bleu, pas même une griffure. rien. seulement ses cicatrices persistent et l'habillent, celles si profondément creusées sur sa peau qu'il semble réellement que ce soit avec qu'elle en ait quitté son berceau.

« eden, on te demande au privé. » elle n'a pas eu le temps de vivre sa danse qu'on vient de lui toucher le bras pour l'en informer. les danseuses ont le choix. continuer leur show pour les clients tous regroupés ou accepter de préciser leur audimat en se rendant au salon privé. sur l'instant, eden en somme un rire léger et ne tarde pas à quitter son podium, presque empressée. « bonsoir ! » s'adresse-t-elle, presque mélodieuse, juste avant la rencontre oculaire. elle fronce légèrement les sourcils lorsqu'elle découvre le visage du client en question - pendant que ses lèvres fendent un sourire amusé. « on se connaît, non ? » iskandar cohle. combien de fois est-il venu acheter son tabac au bar ? combien de fois l'a-t-elle servi ? grand nombre. à tel point qu'elle a malignement relevé et mémorisé son identité, lorsqu'elle l'encaissait en paiement sans contact, faisant glisser ses yeux sur les reliefs de sa carte. elle est physionomiste, eden. et elle se souvient encore de cette fois où, en repartant du commerce, son flingue dépassait de la ceinture de son jean, maladroitement caché par une veste au pli insoupçonné. alors, à qui ai-je à faire, monsieur cohle ?
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Message Sujet: Re: how to grow thrill (iskandar)    how to grow thrill (iskandar)  Empty Mar 11 Juin - 20:34

how to grow thrill × ft. EDEN & ISKANDAR

Aux fers des perditions. Dans le plus grand sérail, où les corps s’exposent pour souffler quelques charmes. Éphémères dans la nuit. Aux fers. Aux fers. Des ces mains qui arrachent, les vêtements et les résolutions. D’un lendemain toujours sombre. Aux fers. Aux fers. De toutes les exactions. Un pas. Puis l’autre. La musique qui résonne, sous les côtes, dans le ventre. Dans la tête. Un pas. Puis l’autre. Le rappel incessant, de ce que je lui dois, de ce qu’il m’a accordé, au sommet de ses enfers, pour mieux me regarder me débattre dans les miens. Une dette. Qui brûle, qui m’écartèle. Que je choisis de boire, au comptoir d’un royaume, où le maître des lieux, doit bien régner dans le secret de quelque alcôve. Lobo. Indécent sacrilège, que celui qui m’abandonne, sur le seuil du doute. Lui devoir quelque chose est comme une blessure que l’on garderait ouverte. Qui suinte, qui suinte, sous les fers lancinants. De ses alliances maudites, que l’on attendait pas. Que l’on attendait plus. À Chicago, j’aurais pu choisir de crever ou de fuir. Buter l’indic n’aurait été qu’un préambule. Un point d’orgue au delà, pour poursuivre des chimères, qui m’auraient enseveli. Mais McGrath en a décidé autrement. L’enquête qui aurait pu se solder sur mon crime, s’est trouvé une victoire que personne ne prévoyait. Quelqu’un a cru bon de ficher une lame dans les reins d’un gang rival. Très opportunément. Et sans avoir trop à songer, il n’est pas surprenant de l’imaginer adjuvant temporaire, qui viendra cueillir cette dette dans les entrailles d’un flic qui doit encore se raccrocher à certains codes désuets. Comme un foutu honneur. Ou quelque chose comme ça. Qu’il aille donc se faire foutre. Le verre claque sur le comptoir, vide. Vide. Avide. Le poison est entier, je le laisse s’éprendre de toute ma carcasse. Un pur malt cette fois-ci, pour honorer des yeux émeraudes, oubliés quelque part. Mes prunelles sondent. Mes prunelles sombrent. Je sais fort bien que toute ma colère ne suffira pas pour le convoquer, ici, maintenant, à mon seul bon vouloir. Une prochaine fois. Sans doute. Peut-être. Un deal à improviser, sur le fil du rasoir. Alors je divague, sursoit à l’amertume pour laisser mes observations dévaler la taille des filles alentours. La pulsation de la musique m’envahit, mais l’envie n’est pas là, l’amertume est tenace, et elle évide le plus infini des désirs. Je ne vois que le déhanché comme mouvement éphémère, une ligne dans l’ombre, qui s’improvise courbe. Sans identité, et sans but. Il me faut des minutes pour suivre les postures, et trouver un visage pour couronner une grâce éphémère. Il y a un temps d’arrêt, pour une once de stupeur. Je ne m’y attendais pas. Les lieux improvisent un subtil décalage. Autres temps. Très irrévérencieux. Si lointains de nos airs polis, ou des remarques vides, d’un quotidien placide. Bonjour. Au revoir. Vous avez vu ce connard à la télé ? Ouais comme d’habitude. Un espresso et un paquet de Morley. A d’main. Jolie fille. Une pensée jamais prononcée, mais l’esquisse d’un sourire. Parce que dans des grands yeux comme ceux-là, sévissent d’autres enfers. Un pas. Puis deux. Un salon à la con, que se payent les mecs pour une danse en tête-à-tête. Le type me rappelle que j’ai pas le droit de toucher, mais au fond, il sous-entend que c’est à la discrétion de la dame. Je songe, aux lignes, aux accidents, son épiderme marqué, par ces tourmentes que l’on se plaît à augurer. Une peau diaphane, des marques en héritage funeste. Je m’appuie avec une nonchalance que je ne feins même pas. Je me dis qu’elle peut venir. Ou qu’elle ne viendra pas. Je laisse l’incertitude s’évanouir à chaque respiration. Rien à foutre au final. Ou peut-être que si. Qu’importe le décor, elle arrive avec la jovialité que je lui connais bien. Prémisses. Factices. On ne m’enlèvera jamais ça de l’esprit. Il y a dans les plus beaux sourires, quelque chose de brisé. Je ne lui souris pas, les lèvres se referment en silence sur le filtre de la clope. Je l’observe, de la tête aux pieds, comme pour confirmer qu’il s’agit bien de cette gamine-là. Serveuse le jour. Danseuse la nuit. Elle n’est pas la première à abuser des corps et de ses rêves…
_ Je ne dirais pas ça.
Parce qu’au fond, on ne se connait pas, ma grande. Et ce que je découvre ce soir pourrait être la première note d’une foutue mélopée. Ma froideur est plus abrupte que quand je viens lui payer ma dose quotidienne. Je désigne notre petit terrain de jeu :
_ J’parie que tu prends pas le sans contact ici, hein ?
Je lui balance, une liasse, sur la table basse, comme pour lui annoncer qu’elle a pas forcément à compter son temps. Que la conversation sera longue. Parce que ce sont des nuits comme ça. Aux fers, aux fers. De toutes les exactions. L’incandescence de la clope, et quelques mots de plus. Qui sont presque un murmure.
_ Je me suis demandé, en te voyant ici… Jusqu’où une fille comme toi serait prête à danser. Au terme du désespoir.
Parce qu’il faut bien être désespéré. Pour se chercher ici. Dans le noir. Dans le noir. Et accepter les fers.
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Message Sujet: Re: how to grow thrill (iskandar)    how to grow thrill (iskandar)  Empty Jeu 13 Juin - 5:23

elle lui arrive, les cheveux hagards et le sourire échancré. elle lui arrive, sur des pas presque dansants, légère à en oublier le poids des talons, l'air de s'épanouir sous les changements d'humeur des néons. elle lui arrive, avec l'aura qui pulse à l'éclosion. elle respire le mélange de toutes ces cigarettes, toutes brassées par des pulpeuses différentes, des bouches en mal d'amour, des lèvres séduites par l'ennui. elle s'enivre de ces mots qui lui ont été glissé à l'oreille plus tôt, aux sifflements pesants de leurs consonnes, à leurs articulations confuses d'moitié bouffées entre les dents, rossées par l'alcool sur leur descente du cerveau à la langue, et à l'odeur d'addiction qui s'en émanait au dernier souffle. elle se laisse exciter par ces groupements de rires rauques, ces courbes qui se tordent sur le haut des podiums, ces mouvements vivaces qui jaillissent tous les chaque mètres du bar. elle se passionne pour les billets qui glissent d'une main à l'autre, pour les tonalités sonores qui font palpiter ses tempes, pour les claquement de doigts levés de clients cons et impatients et pour les menaces de jurées pour un verre renversé sur la chemise d'un voisin de piste. elle lui arrive, eden, radieuse dans ce décor toxique. « je ne dirais pas ça. » elle en rétorque un rire soufflé, dans l'optique qu'il en devienne bruyant. c'est pas grave, je vais t'apprendre à le faire, moi, iskandar. crois-moi, tu finiras par le dire. piquée dans son orgueil déséquilibré, il s'éveille en elle le besoin de l'interpeller. lui, iskandar. le mec au flingue et au morley. celui d'inscrit à la banque des grands et de toujours présent entre les coups de neuf heures et neuf heures six. iskandar, qui vient de déconsidérer la fréquence de leurs entrevues et la sobriété de leurs échanges. iskandar, à qui elle jure, secrète, de lui enseigner son prénom. « j’parie que tu prends pas le sans contact ici, hein ? » elle frétille, eden. le feu qui l'imprègne se mouve et tournaille, hérissé par la froideur du client, le magnétisme qu'il s'en écoule jusqu'à son âme. « bien vu. d'ailleurs, c'est six bill- » elle penche finement la tête sur le côté en le voyant se décharger d'une liasse qu'il assoit sur la table. « billets. » ses fossettes se creusent dans un sourire fermé, curieux et interpellé. elle reste un instant à le regarder, l'index endormi sur son menton, les lèvres poinçonnées par ses incisives. est-ce-que c'est toi, qui vient me faire tatouer ton prénom sur ma mémoire ? et pour la première fois depuis longtemps, elle pressent qu'il en est capable.

« je me suis demandé, en te voyant ici… jusqu’où une fille comme toi serait prête à danser. au terme du désespoir. » au terme du désespoir. au terme du désespoir, elle a immolé son cœur, eden. s'est décimée toute seule. délavée par la mort, elle a salit la vie. ce qu'il en restait. au terme du désespoir, elle y a été, eden, et il n'y avait rien à y voir. elle pensait y trouver une larme ou deux avec le plaisir de leurs saveurs salées. un cri de détresse, un appel à l'aide. une désillusion, un déchirement, une mélancolie, une humiliation, un délire, un sen-ti-ment. mais rien. au terme du désespoir, il n'y avait plus rien. à l'exception d'un espoir expiré et d'une échéance d'agonie éteinte. là-bas, la douleur de ses afflictions s'est volatilisée - réduite à néant pour la re-baptiser dans un monde qu'elle connaissait, où elle y revivrait cette fois (presque) sans humanité. presque, parce qu'il lui reste parfois de ses instincts d'amoureuse dans de précieux instants. « je peux ? » simple semblant de formalité, puisqu'elle s'empare d'une de ses cigarettes qu'elle brûle dans la foulée. comprenant qu'ils risquent de s'accompagner un long moment de la présence de l'autre, la danseuse s'assiège sur le divan de cuir, croisant ses jambes nues avec élégance, appuyant son coude contre son genoux, tête reposant dans la paume, les yeux levés vers l'inconnu. « c'est quoi, une fille comme moi ? » elle questionne d'abord, assumant adroitement son nombrilisme conséquent. elle recrache un premier découpage de nicotine, instaurant un nuage nébuleux entre son visage et celui d'iskandar - qu'elle ne quitte pas des yeux, pas un instant. « et si j'aimais simplement ça ? danser ? j'ai toujours trouvé ça moins dégradant qu'être fonctionnaire ou à la caisse d'un supermarché. » elle arbore un sourire léger, à peine dessiné, évanoui dans le pincement de ses lèvres. elle le sent - qu'il la juge. qu'il a vu, les fêlures. qu'il a ressenti, sa fatalité. alors elle s'enfonce un peu plus dans le fauteuil, délassant son bras contre la tête du canapé et faisant appuyer ses doigts contre sa tempe. « t'es venu en civil ce soir ? » j'l'ai vu, ton flingue, iskandar. j'les ai vu, tes regards aux aguets et tes réflexions sages. j'l'ai vu, ta façon de replacer ta veste sur tes épaules, de tourner les talons. alors t'es qui, putain, iskandar ? pensant le déstabiliser, elle le pique dans un sourire sucré.
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Message Sujet: Re: how to grow thrill (iskandar)    how to grow thrill (iskandar)  Empty Sam 15 Juin - 19:12

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Silhouette qui incline des rêves fabriqués pour mieux les distiller dans l’éther trop lourd. Alourdi par les pensées de cette clientèle qui brasse l’amertume sous le désir couard. Il y a sous ses pas quelques illusions qui meurent. Éreintées par la nuit, elles s’évanouissent pour ne laisser de leur cadavre que quelques notes sourdes, qui frappent le sternum, à chaque respiration. La musique s’insinue jusqu’ici, comme pour la couvrir de louanges exténuées. Un rythme aussi lourd que les désirs et que les pensées. Ça n’est pas désagréable, de ressentir ses pas, les rêves abandonnés, et l’innocence navrée, dans l’hérésie de la nuit. Ça n’est pas désagréable, c’est juste dérisoire. Car dans le noir, ce sont d’autres tractations que l’on noue, au fil du rasoir. Les corps enchaînés qui demeurent débiteurs. Qui paye ce soir, ma belle ? Qui payera cette nuit, au fil de la rencontre ? Ses parfums sont chargés, elle traîne son univers dans son sillage, l’héritage de plaisirs refusés sur ses joues un peu roses. Est-ce que des doigts habiles se sont baladés sur sa taille pour avoir l’illusion de la retenir un peu ? Un univers dont elle a la maîtrise, je le lis dans l’assurance qu’elle démontre, sous ses airs changeants, tentateurs ou bien chastes, sourire aux dents qui saillent pour mieux savoir mordre la main que l'on tendra. Je le vois dans ces atours de reine qu’elle n’a pas à porter pour s’en parer la peau. C’est une sorte de carapace sur elle. Qui claquemure le corps. Qui enferme sa tête. Et ses pensées trop sombres. J’aimerais bien y plonger. J’expire avec langueur, à trôner sur le sofa recouvert de cuir. Le luxe tapageur d’une alcôve où son rire s’élève, puis retombe, comme s’il s’était ébréché sur une note. Une note trop longue, une sorte de fêlure sur la corde vocale. Est-ce qu’ils ont l’habitude de te lancer des oeillades énamourées, comme si la fausse divinité dont tu te pares écartait grand ses cuisses pour qu’ils y plongent leur foutu désespoir ? J’ai un désespoir bien plus éclatant. Il ne peut s’étancher juste parce que tu daignes apparaître, recrachée par la gorge éraillée de la nuit. Le regard qu’elle appuie, qu’elle appose, qui cherche à me marquer. Je relève le menton, j’ai une moue sibylline. Qui paye ce soir ? Dis-moi… Dis-moi… Dis-moi si le désespoir trouvera un appui, ou s’il finira, par nous étouffer l’un et l’autre ? Elle approche, le tarif trébuche pour se voir largement dépassé. La curiosité furète dans l’air qui encombre nos postures. Poses étudiées pour silences que l’on crève de percer. Je la suis du regard, et ses pas continuent, abandonnent encore ces quelques chimères dont elle a le secret. Ton royaume te poursuit, mais tu ne le maîtrises pas, car chacun peut frapper à la porte des enfers. Jolie fille… La fureur de la nuit se glisse dans les quelques échos qui parviennent jusqu’ici. Les basses qui cognent contre la cage thoracique. Le sang qui pulse dans les tempes. La chaleur, le relent d’une quelconque agonie. Je la regarde et lui parle, l’imagine danser sur les mots mortifères. J’incline le paquet de clopes pour qu’elle prenne tous ses aises, la proximité alourdit l’atmosphère. Je tourne légèrement la tête, pour la regarder de biais, et éviter de lui recracher la fumée dans la gueule. Mes prunelles suivent la ligne des jambes, retourne à ses grands yeux sombres qui battent leur exigence. Narcissique créature. Mon sadisme naturel déjoue sa convoitise. Le silence emprunte la voie d’un doux déni. Une seconde. Des dizaines peut-être. Je hausse un sourcil comme pour lui dire : “À ton avis, beauté ?” Une fille comme toi, c’est l’ingénuité qui s’étouffe sous un masque de cendres. Les premiers désirs oubliés entre les bras d’un homme, ce sont des milliers d’autres qui convoitent l’image, jusqu’à l’abandonner. Froissée. Froissée. Abîmée, jusqu’à la beauté sépulcrale. Le temps d’une respiration supplémentaire, de terminer avec lenteur la cigarette, pour la faire languir. Ma voix se glisse jusqu’à elle, l’accent d’une gravité qui déjoue les armes qu’elle utilise à mon égard. Qui paye… Qui paye...
_ Une fille comme toi, c’est une fille qui ment en plein jour.
Et qui déploie la nuit une musique éternelle, tissée depuis le fond des âges. Sirène infernale qui abuse d’un pouvoir pour atteindre quelque chose. Le sursaut de l’éternité, ou peut-être l’oubli. Sous la lourdeur des basses. Sa réplique est attendue. Les filles disent toujours ça, et elles aiment danser, elle aiment tant danser, jusqu’à ce que la danse s’achève. S’achève. Je la sonde, plissant légèrement des paupières, lui laisse ses oripeaux, ses airs d’impératrice dans un empire en friche.
_ Alors, pourquoi tu danses pas ? Tu avais l’air de faire ça parfaitement tout à l’heure, dans ton petit numéro étudié.
Mais tu parles, hein ? Tu parles. Les mots pour mieux feuler une toute autre souffrance. Une moquerie assez sourde. Elle reste, invitée de passage, dans mon embarcation qui ne fait qu’aspirer au naufrage. Qui paye, ma belle ? Qui payera l’addition ? Ma curiosité est moins lointaine lorsqu’elle exhume mon identité pour qu’elle ceigne mon front. Une couronne trop lourde. Le flingue sans doute. Son la veste du costume, le holster se distingue pour peu qu’on sache où regarder. Il y a des verres sur la table basse, et la bouteille de bourbon que j’ai entamée tout à l’heure. Je me penche légèrement pour en servir deux avant de souffler, poussant le verre dans sa direction :
_ Tu vois tout, toi. Peut-être même, ce que tu devrais pas.
J’ajoute avec une lenteur composée :
_ Y a qu’un rôle tu sais. Comme toi comme pour moi. On y échappe jamais. Croire qu’on est quelqu’un d’autre, c’est se mentir à soi. Mais je suis sûr que si tu mens à ceux qui veulent se noyer dans tes yeux, tu te mens pas à toi-même...
Un flic, et une fille qui ment. Un très curieux ensemble, non ? Tu ne crois pas, beauté ? Je porte le verre à mes lèvres, laisse descendre l’alcool, brûler toutes les précautions. Elle gagne mon respect pour avoir su voir ce qu’elle n’aurait pas dû. Je délaisse ces faux-semblants dont je ne m’encombre pas. Je la regarde encore, ne la dédaigne plus. Et la rythmique reprend, dans l’alcôve alourdie, par tous ces préambules que nous tissons en nombre. Parure étudiée pour que le plaisir de la déchirure soit plus absolu encore. Et dans la déchirure, les aveux les plus froids pour que les masques tombent, que le mensonge se fêle. Le paiement infamant pour ceux qui ne jouent pas. Pour ceux qui ne jouent plus.
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@Eden Aleïev how to grow thrill (iskandar)  1505825564
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Message Sujet: Re: how to grow thrill (iskandar)    how to grow thrill (iskandar)  Empty Lun 19 Aoû - 6:11

la sirène chante. la queue battante et les écailles miroitantes du reflet de sa monstruosité. elle enjôle, la nymphe à la peau nue, mais à l'âme enduite aux acides, armurée de soufre pour couvrir le génocide. elle charme, l'enchanteresse de ses eaux. visitant la fortune des marins pour les importuner de sa malédiction. méduse mortelle aux tentacules d'abord fastueuses. puis fâcheuses. funestes. à la folie des grandeurs, l'impératrice fabulatrice. qui fane puis fabrique la floraison. fêlée aux milles et unes feintes, qui feutre les failles pour fourvoyer les fantasmes. déesse funèbre. elle se délecte, de tous les envoyer à la dérive. d'inonder les navires, de les faire chavirer, couler sous le poids des tourments de sa létalité. le meilleur moment est à la survie des pécheurs - une fois lavés de leurs péchés. ils ne sont jamais nombreux, à atteindre la rive qu'elle leur a concédé. un, deux, parfois trois, parviennent à s'écumer sur ses sables mouvants - le myocarde serré, qui se remet tout juste de la suffoque de l'eau salée. ils halètent bruyamment. leurs corps souffrent de la rivalité entre l'épouvante d'avoir failli crever et l'exultation d'être encore vivants. ils frissonnent. épris d'adrénaline, aliénés. ne remarquent jamais ce dont ils se sont affranchis lors de la noyade. ce morceau d'eux, qui pantelle encore en mer. et quand eden arrive, il est trop tard pour y porter secours. ce qu'il leur restait de leur vie d'avant disparaît dans les fonds-marins, et elle, la sirène, accueillie comme une reine, remerciée à tous vas pour sa bienfaisance, métamorphose chacun de ses naufragés en épaves. ses épaves. avant ce soir, cela faisait un moment qu'elle n'avait plus croisé un pirate. corsaire solide. sourd devant ses chants. impassible devant ses hymnes. intrépide face au chaos. placide face à l'abîme. ses appendices s'écourtent, rattrapées par la tangibilité du voyageur. l'anémone s'assiège au creux de l'estuaire - rangeant ses pointes urticantes, assagie et patiente. prenons le temps, capitaine, avant de sombrer.

« une fille comme toi, c’est une fille qui ment en plein jour. » ses lippes grandissent son sourire - les crocs toujours mordus de nicotine. elle crache sa fumée, les paupières tombées, les yeux souriant au sol esquinté. une fille qui ment en plein jour, repense-t-elle. une fille qui ment tout court. combien de temps, que l'on avait plus soulevé son ancre ? combien de temps que l'on avait plus pillé sa réserve, dépoussiéré son trésor ? son palpitant, stimulé par la houle que le marin lui décharge, n'a de cesse de s'emballer. c'est lui, qui la charme. qui l'engourdit de sa maîtrise et magnétise de son affront. mais méduse relève la tête. jetant ses billes désopilantes sur celles de l'insolent. je suis infidèle et déloyale. un pied dans la vanité, l'autre dans l'artifice. je n'ai jamais voulu m'en acquitter depuis que j'ai vécu les vices. simple mesure pathologique. maman traîtresse, papa tricherie. je suis née faîte pour la mythomanie. elle aime danser. comme elle aime défier. et maltraiter. ses petits plaisirs à elle résident là où la mort ne viendra pas la soumettre. « alors, pourquoi tu danses pas ? tu avais l’air de faire ça parfaitement tout à l’heure, dans ton petit numéro étudié. » elle arque un sourcil, les joues bombées. veux-tu que je danse, iskandar ? on commencerait par le bal, puis viendrait la bravade, et enfin l'affliction. « je l'ai bien travaillé, hm ? » elle hoche la tête, une fois. tire encore sur sa cigarette, tue la clope dans le cendrier. « j'sais pas, j'ai l'impression que tu préférerais que j'y aille à l'impro. mais avant, j'ai besoin de m'inspirer. » s'amuse-t-elle. donne-moi un peu de toi. démêle ces putain de nœuds qui t'auréolent.

il sert les verres.
deux bourbons.
ça en dit peut-être déjà long.

ses tempes bourdonnent. la tension s'élève. tension inapparente - qui gueule à la dualité des ténèbres du client et de celles de la danseuse. du corsaire et de la sirène. ça pianote sous la peau. enfonçant les touches sensibles d'une homologie teintée d'antagonisme. une parité qui déchaîne chez eden une émulation égoïste, un conflit intime et interne. qu'elle tait. tant qu'il ne lèvera pas le voile sur l'énigme qu'il est et qui l’obsède. « tu vois tout, toi. peut-être même, ce que tu devrais pas. » elle humecte ses lèvres, froissant les sourcils. légèrement. pas assez pour la penser contrariée. mais suffisamment pour relever son cynisme. « quand bien-même j'aurais l'air d'être ta gamine, n'essaie même pas de me considérer comme tel. » l'orgueil dominant. mes yeux reflètent-ils la grâce d'une vie facile ? n'a tu pas ressenti, les lueurs de dégoûts d'enfance, d'amour malchance, de mort jumelée ? j'ai vu tant de choses, que je n'aurais pas du. t'arrives bien trop tard, iskandar. elle se redresse, décroise les bras, s'empare d'un verre d'alcool et en bois deux gorgées. « y'a qu’un rôle tu sais. comme toi comme pour moi. on y échappe jamais. croire qu’on est quelqu’un d’autre, c’est se mentir à soi. mais je suis sûr que si tu mens à ceux qui veulent se noyer dans tes yeux, tu te mens pas à toi-même... » ça l'agace. ça l'agace autant que ça l'aimante. cette façon qu'il a de creuser tunnel jusqu'à son âme. elle préfère sourire. décemment. « t'étais en fac de psycho avant d'penser qu'incarcérer les criminels serait mieux que de leur servir de confessionnal ? » provocatrice. « je n'ai pas le temps d'mentir. tu vois bien. j'sers des cafés le jour. j'danse pour des connards le soir. j'prends d'la coke la nuit et j'n'ai aucun mal à me contempler dans le miroir au matin. » elle se lève, avale une nouvelle gorgée de son verre et s'avance vers le flic. le pirate. l'imposteur. elle l'invite à s'installer confortablement, plaçant ses jambes plus convenablement. « tu voulais que je danse ? tu m'as inspirée. » et la voilà. la sirène. assumant son déhanché, animé par cette irritation qui la ronge depuis qu'elle l'a rencontré. sur quelle rive donc vais-je te dévorer ?

@iskandar cohle  how to grow thrill (iskandar)  2730069674
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Message Sujet: Re: how to grow thrill (iskandar)    how to grow thrill (iskandar)  Empty Mar 3 Sep - 15:03

how to grow thrill × ft. EDEN & ISKANDAR

Qu’elle est loin la fille du petit bar-tabac. Dans ses grands yeux parfois, il y avait de ces élans frivoles dont l’on abuse pour parvenir à supporter le décor de journées fantasques ou d’heures plus placides. L’onde de ses yeux semble devenue trouble, agacée par des remous tentateurs. Sous la surface, de ces émois que l’on tait, que l’on jalouse, que l’on disperse pour mieux les maquiller en émotivité désuète. Sur la mer agitée de nos propos, il y a ses regards invincibles et ses sourires brûlants. La politesse d’un quotidien qui devient chatoiements dans la nuit glacée d’une rencontre interdite. Brûlure. Luxure. La nuit dévore le jour et le décharne de ses lueurs. Elles ne sont plus qu’éblouissements, qu’il faut subir, qu’il faut trahir. Une fille comme elle, je pourrais la regarder des heures pour chercher à en soulever l’écorce et imaginer tous ces gestes proscrits que l’on pourrait dessiner au-dessous. Au-dessous. Regards qui suivent les déambulations torves de nos silences. Puis les lignes acérées des mots que nous nous plaisons à échanger. Des mots qui cherchent, des mots qui plongent. Sous l’onde placide, ils rencontrent des tourbillons d’acide. C’est l’appétence de la brûlure qui se fait féconde. Dessine-moi tous ces tourments pour mieux que je m’en délecte. Pour mieux que je m’en défie. L’oeil assombri quand il s’agit de la tenter, la belle se fait prier, la belle n’improvisera ses pas que pour mener la danse. Alors je parle, alors j’esquisse. Juste un peu, le temps de soulever l’écorce et de la laisser retomber. Se replacer sur les plaies béantes qui cherchent à nous enfermer. Ondine aux allures de geôlier. Mais la prison claquemure ses travées, s’il y a une sépulture où les hurlements se planquent, elle ne se laissera pas profaner. Les traits se figent et les canines mordent. Les syllabes aussi, soufflées contre les lèvres qui dessinent l’arrogance :
_ Il ne tient qu’à toi pour que je te considère autrement, beauté.
Sourire froid. Où l’émotion se fait parjure, je ne laisse aucun souvenir remonter. Tu seras gamine quand tu te refuseras. Femme quand tu sauras éveiller l’intérêt brutal de mes songes. Diablesse quand il s’agira de te mater. Mais dans les oeillades qu’elle dispense, les lignes altières d’une animalité implacable, de celle que l’on ne mate jamais. De celles que les esprits enferrés ne peuvent qu’admirer dans ce qu’elles dépeignent. La fièvre dans le sang et le goût métallique sur la langue. Celui de la liberté. Eden, c’est ce qu’elle est, libre. Libre. Aussi libre que moi dans sa monstruosité. Je la sonde longuement après l’avoir aiguillonnée, avoir déversé sur les lignes autant de dureté que de cynisme, pour mieux les fondre. Ou les modeler. Expression énigmatique quand elle choisit de me rembarrer. Dans les cordes, le rôle que l’on m’a souvent vu jouer, celui de ce confesseur dans l’intimité de l’interrogatoire. Je laisse une gorgée de bourbon s’épanouir sur ma langue :
_ Tu sais, les aveux ont toujours la même saveur. Toujours. Qu’on soit prêtre ou flic, on s’immisce dans un esprit et on y laisse à jamais son empreinte.
Même si elle ne croit pas si bien dire quand elle évoque mes aspirations de psy, j’ai toujours été attiré par les arcanes d’un esprit criminel. Et les esprits le sont tous. Je laisse un silence pourrir dans l’air trop lourd. D’ailleurs, le petit laïus qu’elle chantonne, comme lorsqu’on balance un os à un clébard pour mieux l’empêcher de mordre ne me fait qu’esquisser un geste méprisant, de cette main appuyée sur le dossier de cuir.
_ Qu’est-ce que tu veux que ça me foute, tes fausses certitudes. T’essaies de me convaincre, ou alors de te flouer un peu plus ? Personne ne peut se regarder. Même quand on a ta jolie gueule.
Je secoue la tête mais ma nuque se raidit quelque peu alors qu’elle avance, et qu’elle envahit un instant cette sphère que j’ai su préserver jusqu’alors dans notre petite rencontre. Je la toise, malgré l’asymétrie de nos postures, puis la laisse danser. Danser. Danser jusqu’à la fêlure.

Dans les méandres de tes reins, les forfaits flamboyants que tu graves jusqu’au sang de ta destinée. Versé, versé, en hommage de tes désillusions. La courbe de tes hanches, et la ligne de fuite de ton regard. Où est-ce que tu cours comme ça ? Je ne te touche pas. Je ne te touche pas. Mais dans mes prunelles assombries, ces mots que tu refuses et que tu danses pourtant, avec le désespoir de ceux qui n’ont plus de jours à compter, ni de nuits à attendre. Tu danses les confessions morbides et les aveux idolâtres. Tu danses la dérision de ta liberté qui t’abandonne dans le sillage éreintant de ces âmes que tu ne peux plus suivre. Je ne te touche pas. Mais dans ce sillage que ta haine a creusé, j’y suis. J’y suis, avec toi.

Je la regarde danser, et je dévore ses pas. Sur mes traits, la fureur suit ses mouvements graciles. Virulence d’une envie sourde, quand je joue mes airs blasés, le filtre entre les lèvres serrées. Je souffle la brûlure dispensée, puis sombre. Sombre. Dans les prunelles exquises. Tout contre le corps qui chante sa mélopée. Je m’insinue jusqu’à elle, la respiration empesée par la fascination qu’elle opère une trop longue seconde. Mes joues se creusent, je me défends avec la brutalité de ces bêtes qui refusent de se voir piégées. Tu ne sauras pas gagner ce duel-là gamine, car si je te désire une seconde, c’est pour apprendre à te posséder davantage, dans l’éternité que notre duel saura forger. Je la laisse une fois encore fourbir ses armes, mon sourire en coin souligne l’amorce d’une parenthèse aux accents de blessure.
_ Une môme danse pas comme ça, c’est vrai…
Un commentaire placide où le timbre plus ombrageux trahit le combat qui s’annonce. J’ai envie de briser la ligne de ses pas. De ployer les courbes de son corps. Contre-temps de son assurance. J’inspire longuement avant de lui murmurer :
_ Si tu viens plus près, je te dirai ce que j’attends de toi.
A moins que tu ne sois pas prête à ce que je laisse mon empreinte. Dans ta tête. Invitation aux accents de naufrage, l’onde se déchire d’un tumulte qu’elle ne peut saisir que dans mes iris qui suivent ses mouvements. Changeants. Comme les mots, les accents et les gestes, le bestiaire de l’infernal cortège qui nous entraîne. Dans ce sillage. Dans ce sillage, j’y suis déjà. J’y suis, avec toi.
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