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 [FB] (ézéchiel&sybil) humanité.

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Message Sujet: Re: [FB] (ézéchiel&sybil) humanité.    [FB] (ézéchiel&sybil) humanité.  - Page 2 Empty Dim 16 Juin - 9:38

humanité
ézéchiel & sybil

« Sous les pluies d'étoiles, nous attendons l'éclipse. Au gré des morts-vivants, des clones sous emballages, que s'ouvre l'océan, d'où viendra le naufrage. J'entends le chant des morts, les cris de l'inhumain, dans les mégalopoles, tu recherches un jardin. Du fond des cathédrales, le chant des minarets, fils de Dieu, fils de pute, rien ne peut te sauver. Dans les foudres des cieux, dieu a le diable au corps sur des armées de pieux, les armées de la mort. »
Des mots crus, des mots nus. Ce qu’il ne faut pas dire. Ce qui ne se dit pas. Sous les relents de la colère qui sourde à l’intérieur de son crâne et rend la migraine lancinante, elle distingue le trouble d’un sourire. Une émotion diaphane, arrimée à la ligne de ses lèvres, qu’elle ne comprend pas. La sensibilité est lente à cheminer à l’intérieur de ses membres raides : elle prend son temps, pourlèches les plaies dissimulées derrières les bandages. Et lorsqu’elle parvient à son but, il ne demeure plus grand-chose, si ce n’est l’incertitude. Alors elle le toise, sans rien dire. Peut-être qu’elle le défie un peu aussi. Elle ne connaît ni son nom, ni son âge. Elle pourrait essayer de tenter de les deviner, mais elle n’en fait rien, demeure dans cette apathie qui l’élève au rang sacré et intouchable des anonymes de passage. Sa répartie cingle. Sa répartie blesse. Il a cette vivacité qu’ont ceux que la vie traverse encore, en pulsations électriques. Mordant. Incisif. Une voracité qu’elle connaissait autrefois mais qu’elle peine à réapprivoiser, qu’elle dénigre de la même manière que la compote dégueulasse qu’il fait tourner au bout de la cuillère. Ses iris ne le quittent plus. Elles suivent à rebours les mouvements de son corps. Ce corps qui vit, qui glisse et s’impose sur le rebord du matelas, à côté d’elle. Elle se raidit un peu, comme si la tentative d’approche constituait une menace. Elle ne se détend pas tout à fait, même sa présence tolérée. L’œil reste vif et hagard. Il imagine voir les rideaux du théâtre falsifié d’une réalité s’ouvrir et la laisser-là, exsangue, au fond du trou dont elle a su s’extirper.
« Qu’est-ce que tu crois être alors ? Un homme sans pitié ? »
No mercy. Il n’en avait aucune, véritablement aucune, lui. Mais c’était différent. Cela n’avait rien à voir. On peut avoir des attraits pour le sang et les chairs putrides sans pour autant devenir celui qui instrumentalise et façonne l’horreur pour transcender un dessein malade. Il ne serait pas ici, à ses côtés, s’il n’y avait pas encore quelque chose pour le raccrocher à une humanité balbutiante. Il ne serait qu’une caricature, froide et torturée. Comme elle sans doute … Oui comme elle. Elle baisse un peu les yeux sur l’inertie de ses jambes, dissimulées sous les draps, emprisonnées l’une par un plâtre, l’autre par un bandage. C’est ce qu’elle est à présent n’est-ce pas ? La caricature d’un monstre. C’est ce qu’il a voulu créer. C’est ce qu’il a voulu mettre en exergue. C’est ce qu’elle est.
« Un burger ? »
Sybil apparaît incrédule. Une sorte de candeur morcèle les traits fatigués de son visage. C’est le temps d’une seconde, la morsure de cet enfermement qui vous fait oublier tout, jusqu’à la saveur de ce que vous aviez l’habitude d’apprécier. Elle ne se souvient pas de ce qu’elle aimait manger autrefois. Elle a oublié le plaisir que l’on éprouve, se répandant sur les papilles, lorsqu’on croque dans un fruit acide et sucré à la fois. Ces choses si simples, qui faisaient partie des évidences d’un quotidien. Tout a un goût de cendres, de terre et de sang dans sa bouche sèche. Tout est insipide. Ses lèvres s’entrouvrent pour essayer de se souvenir. Mais d’y songer, quelque chose l’oppresse, l’étreint. Un mal-être logé dans chaque repli de son corps en souffrance.
« Non … Je n’ai pas faim. »
Et c’est vrai. Elle n’a pas d’envies de nourriture ou de satiété. Elle en tient qu’à un fil pourtant, amaigrie comme elle est. La fémininité desséchée sur l’ossature de cadavre. Mais elle n’a pas faim. Elle tourne son visage vers la fenêtre close, brouillée par ces vitres qui ne permettent pas de distinguer le dehors. Quatre murs blancs. Quatre murs. Prison de pierre. C’est presque la même chose. Elle se rappelle des rayons du soleil qui ont brûlé la rétine. De la chaleur diffuse des rayons lumineux sur son visage. Était-ce vrai tout cela ? L’a-t-elle rêvé ?
« Dehors … Je … J’aimerais voir dehors … »
Dehors … dehors. Cette nature, cette vie qui pulse à l’extérieur, et dont ils l’ont privée trop longtemps. Elle sait qu’elle n’a pas le droit de sortir. Qu’elle ne peut de toute façon pas se déplacer par ses propres moyens. Mais quelque chose espère à l’intérieur d’elle, se figure vers cet extérieur qui lui manque.
Ce ne serait pas longtemps tu sais. Juste celui qui compte, juste l’intervalle où il faut braver les règles. Quelques minutes, quelques heures. A aspirer cet air que tu crois pouvoir respirer impunément, quand il se mérite en réalité, qu’il se mérite tant. Mais tu ne sais pas toi tout ce que cela représente. Tu es libre. Libre dans cette chair qui te véhicule. Libre de braver les règles et d’imaginer qu’il n’y en a aucune. Alors laisse moi dériver un peu sur la courbe de cette liberté que tu ravages. Cette humanité qui me fait défaut, et dont tu es sclérosé même si tu crois pouvoir affirmer le contraire.
« Je … Je veux partir d’ici … Juste un peu. »
Pas longtemps tu sais. Juste assez … assez pour croire que tu ne m’as pas menti. Assez pour croire qu’il y a au dehors quelque chose qui existe encore, quelque chose qui n’est pas mort.

@Ézéchiel Lachance  [FB] (ézéchiel&sybil) humanité.  - Page 2 3227196488
(c) DΛNDELION
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