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 rigor mortis (lobo)

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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) - Page 2 Empty Lun 17 Juin - 18:58

Perles amères qui s'assèchent sur le visage d'une madone à la pureté depuis longtemps destituée. Elle étouffe les sanglots, les ramènent vers la terre aride de sa gorge matraquée par les mots étrangleurs. La strangulation douloureuse de tout ce qu'elle a tant à dire et qui pourtant reste mort. Le silence. Je t'offre le silence. Je t'offre une pause dans la tempête. Je m'en offre une, peut-être, un peu. Parce que la fatigue est pesante, la lassitude meurtrière, laissant derrière elle un vertige qui pourrait la pousser à mettre genoux à terre, la laissant pourrir là pour qu'elle puisse enfin appeler au repos éternel. La voix craquèle, un mur qui s'effrite, épuisé par le temps passé, par les poings qui s'y sont abattus, par les ongles qui l'ont tant raclés. La voix s'estompe dans des soupirs précipités trop vite, des poumons à l'abysse des lèvres où le blasphème d'un baiser interdit pulse encore son empreinte. L'impression d'avoir embrassé l'Enfer, d'y avoir abandonné un morceau de son âme avariée. Course effrénée des battements sous la poitrine, rugissement d'un rocher où se cassent les vagues d'un désir mal placé. Le fiel, affreux tentateur, glissant comme une rivière qu'on aime remonter, dévale les nervures sous la peau, embrumant les prunelles, incendiant le creux des reins, assez pour la faire trembler. De peur. Phobie immense du désir malsain qui coule encore sous la peau, qui murmure à l'oreille qu'elle devrait céder, oublier, gommer les maux à l'aide des soupirs qu'elle peut lui arracher, avoir mal sous la poigne trop féroce des mains qui courent encore sur son visage. Les mêmes phalanges qui ont percutées trop vivement son corps autrefois, laissant sur leur passage le bleu et le violet d'une belle violence, la toile parfaite encore intact pour y peindre sa nervosité. T'as dû oublier Lobo, combien tu m'as fait mal. Combien de larmes acides tu m'as arrachées. Combien de baisers t'as déposés sur mes lèvres pour étouffer mes sanglots hystériques. Combien de fois j'ai été à deux doigts de te dire adieu, que tu l'as senti et que t'as toujours tout fait pour me rappeler pourquoi je restais.
Le mot haine résonne mais sonne creux. Pas assez fort. Pas assez profond pour tout le bordel qu'il ne cesse de faire naître en elle. D'un simple regard, il tue Lobo. Il l'assassine, la met à genoux, décapite la tête des anges qui la somment de ne pas rechuter. Mais les anges finissent toujours par être déchu, les promesses par être brisées, les drogués par replonger. Six ans d'une mélopée assourdie où elle n'a fait que jouer à celle qui vit sans respirer. L'apnée constante, la conscience endormi. Je n'avais pas réalisé que j'ai toujours vécu qu'à moitié quand t'es pas là. L'aveu interdit, la réalité insensible la guettant pour mieux fracasser ses plus solides croyances. L'espérance d'une colère assez solide pour ne plus jamais croquer le fruit qui l'a mené à lentement faiblir, frôlant les abysses d'une mort trop gourmande. À croire qu'elle n'a toujours su qu'aimer en faisant mal. Douleur des baisers de ses poings, morsure d'une jalousie explosive, malade de l'absence, mourante du départ. Tout ne s'allie qu'à la laideur, qu'à la malédiction qu'on ne peut briser, condamnés à l'errance pour toujours finir par se trouver au plus profond du malheur. Les mèches s'écorchent contre l'écorce des doigts abîmés, la peau se fêle au passage de caresses déjà tellement données que les gestes sont instinctifs. Supplications qui bordent ses lèvres, se murmurent pour ne pas qu'elle s'entende elle-même demander, quémandant l'oubli contre le corps du meurtrier. Ce sont les mains salies de son sang qu'elle aspire à encore sentir sur elle, dévalant des paysages d'un corps décimé par les accidents du temps, les carambolages d'âmes trop noires qui ont finit par gangréner la peau. Vertige. Elle manque de vaciller, la reine prête à déchoir du trône, s'accroche à lui d'une main qui s'affole sous les tremblements du corps, des soupirs nerveux, des recoins secrets de son être où bat un cœur avilissant. L'extase est proche, vite envolée, sa bouche qui nargue et finit par s'éloigner pour jeter à la mer du sol le t-shirt qui n'est que de trop. Sous ses pupilles, elle dessine au fusain de ses doigts les pourtours de la peau dévoilée, posant ses empreintes sur l'encre qui raconte une histoire qu'il n'a jamais pu lui dévoiler qu'à moitié. Curiosité innocente de savoir chaque signification de ce qu'il a pu faire graver sous l'épiderme. Et là, j'aimerais savoir pourquoi. Et ici, j'aimerais comprendre les mots. L'hypnose parfaite, elle oublie qu'elle crachait encore son fiel à peine quelques minutes auparavant, lèvres entrouvertes sous l'uppercut d'une émotion trop profonde. Lobo qu'elle découvre puis redécouvre, un quatrain infini qu'on récite, qu'on apprend, qu'on oublie jamais. Lobo qu'elle pourrait chanter, hurler, murmurer, clamer, dériver en une dizaine de vers. Elle, qui n'est poète de rien, si ce n'est de la débâcle de l'Enfer. Les corps s'achèvent quand il reprend ses lèvres qu'elle a interdit à tant d'autres. La tête détournée par peur d'y perdre quelque chose. Il n'y en a eu qu'un seul après toi, je promets. Un qui n'importe qu'en tant que présence solide, qu'amitié dérivant dans un soutien qui ne s'est confirmé que dans la luxure éphémère. Vite oublié.
Elle veut promettre. Elle veut parler Sarai, ivre d'avoir bu ses lèvres, retient son souffle quand il la pousse à reculer, la jambe récalcitrante manquant encore de la faire trébucher. Le dos qui rencontre le plâtre, la danse violente, l'orchestre macabre de leurs deux souffles épuisés, le frottement discret de ses doigts qu'elle ne cesse pas de faire courir, criant le manque, criant le chagrin de ce qu'elle pense avoir encore perdu. Mais au fond, est-ce qu'on s'est vraiment quittés ? La grisaille sous les paupières fermées, les expirations sourdes avalées par la bouche du démon, elle prend feu. Perfides caresses de la tentation glissant sur le cou, épousant ses seins pour en dévorer la pointe, spectre d'une onde de choc crispant ses cuisses. La même envie, nostalgique le désir, sinistre la fin qui s'approche, immuable, inévitable. Et pourtant, t’es là. Encore. Et pourtant, je joue encore à la conne. À celle qui n'a encore que 20 ans et qui espère tout de toi, qui voyait dans chacun de tes gestes une perfection mystifiée par les sentiments obscurs. À l'idiote de 21 ans qui cachait mal ses bleus et ses doigts gourds de t'avoir trop frappé à son tour, la gorge cassée d'avoir trop hurlé la veille, les muscles endoloris du pardon savoureux que tu lui offrais après. À la connasse de 22 ans qui s'est habitué à tes maux, à tes regards vrillant ailleurs, à toi qui ne rentrait pas toujours à l'heure, à ton ivresse mauvaise, à tes plombs qui lui pétaient à la gueule sans prévenir. À la femme de 23 ans qui avait le cœur douloureux à force de le serrer dans les doigts de la jalousie, les matinées où l'aube se levait avec la souffrance et l'envie de déguerpir, les soirées crépusculaires où le soleil se couchait avec l'envie de vivre sans toi. J'sais plus celle que j'suis censée être aujourd'hui.
Le flou. Le rien. Le tout qu'elle a devant les yeux, pour qui elle hoche la tête, la secoue, sans savoir quoi répondre. Rien à dire Sarai, t'as rien à répondre parce que la vérité est trop laide et trop amère pour ta langue.
L'impatience force le barrage, transpire par tous les gestes qui s'additionnent pour former une solution aux allures merveilleuses cachant une rechute affreuse. Enlève tout. Elle se surprend à avoir peur, à trembler plus fort, à jouer l'effarouchée. Juste un instant, le temps que dure un souffle, le battement de paupières et celui d'une inspiration prise. Le temps de trop. Le coton qui s'envole déjà, la fleur à un pétale arraché que le cruel tentateur lui vole. Aussi vite qu'on chaparde un baiser. Lèvres à la merci des siennes, langue amoureuse, balai sensuel entraînant l'autre dans la servitude totale. Descente aux Enfers, vers les recoins d'un cou trop sensible, arrachant les prémisses d'un gémissement ravalé. Vagabondages des mains sur la peau devenue toile des peintres aux aiguilles acérées, c'est le fin désespoir de le voir s'échapper qui pousse la reine à resserrer son étreinte. Prière pour qu'il ne soit pas un cauchemar de plus, un rêve, un fantasme idéalisé par son esprit esquinté. Que jamais elle ne s'éveille d'un songe où elle peut oublier le vide qu'il a laissé. Aime moi sans limites. Aime moi sans m'oublier. Aime moi sans avoir mal. Sarai qui quémande l'impossible dans son silence bouleversé, qui pousse à reculer pour mieux se noyer dans les vagues assombries de ses yeux, d'une bretelle à une autre faire tomber le rempart d'un coton bien trop sobre. Loin de la séduction, de la dentelle fait pour faire baver les loups, elle ravale la honte. Elle la sent pourtant bloquer dans la gorge. Elle perd de sa superbe l'impératrice à la cruauté marquante, aux doigts trempés dans le rouge du sang de ses victimes. Les mains hésitent là, à défaire le dernier rempart qui signera l'aller sans retour. Elle le regarde, hagarde, le souffle éperdu. Mais la timidité est vite brisée, cassée en mille morceaux qui s'étalent à ses pieds. Elle oublie rapidement, délivre ses jambes, pousse au vice en s'emparant de sa main comme on mènerait un condamné à l'échafaud. Tiraillement divin entre ses cuisses, deux corps laminés qu'elle force à s'échouer sur ce canapé qui promettait déjà l'oubli. C'est elle, serpent venimeux, qui le domine de sa présence, qui s'impose en reine, mettant à l'état de poussière les craintes passagères. La confiance est reprise, même arrachée comme on rafle un fief déjà conquis. Elle le connait, même aveugle dans la nuit la plus noire, elle sentirait que c'est lui. Sous la pulpe les stigmates sont les mêmes qu'avant, Scarifications laissées par les épreuves d'un royaume où le roi s'esquinte forcément. La main dévale, curieuse, glisse sur le sable chaud, étreinte interdite, il est pris au piège quand elle l'enserre entre ses doigts coupables. Je te prends. Tu me dévores. Les lèvres qui flirt avec les siennes, écartant la convoitise d'une vraie mêlée, brise enfiévrée de deux souffles chaotiques. Contre lui, elle chauffe, se consume, phœnix prêt à mourir.
Je veux que tu te souviennes de cette nuit dans les prochaines qui seront glaciales.
Que tes doigts caressent les endroits où je serais passé.
Que dans l'ivresse il n'y est que moi.
Que tes lèvres soient toujours prêtes à me crier, à me maudire.
Que les miennes ne t'oublient jamais, témoins de ton passage.
Je veux que tu me maudisses, je veux que tu m'abandonnes.
Je veux que tu restes, je veux que tu m'aimes, encore, un peu.
Je ne veux plus d'espoir, je ne veux rien d'autre que toi.



@lobo mcgrath  rigor mortis (lobo) - Page 2 917228000  rigor mortis (lobo) - Page 2 917228000  rigor mortis (lobo) - Page 2 3227196488  
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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) - Page 2 Empty Mar 18 Juin - 22:33



j'entends encore l'onde sensuelle 
de ta bouche sur la mienne, 
c'était si fort, c'était si beau, 
la philosophie de tes mots.

Étalage sanglant. Colère émargée contre son buste. 
Empreinte sinistre pour racoler tous les regrets. La vipère qu’on nomme passion et qui s’insinue. La vipère qu’on nomme passion et qui oppresse. La chienne qui rôde et qui claque dans l’air impur. La chienne qui frôle et détale au creux des reins. 
Le poison sous la chaire qu’il est prêt à ratisser de ses lèvres. Douce euphorie avant la libération. Mort délivrée d’une étreinte de trop. Mort délivrée d’une supplication ultime. Psaumes crachés là où les chimères devenaient refuges du vice. Continue, t’arrête pas, plus fort, plus vite. T’es en train de me faire vriller. Continue, je t’en prie. L’irlandais qui a réclamé, l’irlandais qui a obtenu. Dispersion cardiaque de sa cage thoracique qu’on broie du bout des doigts.
Lobo, il contrôle pas le démon au creux son ventre. 
Origines du mal sous le fardeau du patronyme. C’était écrit. C’était une volonté du tout puissant. Barger. Communion des lettres pour le plus beau gouffre. Communion des lettres pour une coulée pourpre. La fosse des âmes en perdition. Le purgatoire à peine atteint avec les langues qui fusent et assassinent. Un bagne émotionnel pour l’empêcher de viser le paradis. 
La violence de ses poings comme refuge. La violence de ses poings comme exécutoire. Les phalanges pour craquer et défoncer des gueules. Comme il a défoncé son abdomen. Douleur lancinante sur chaque pigment d’ivoire. Douleur aberrante sous chaque pore. La rage dans un souffle haletant. Le rauque de l’inspiration pour tapisser les souvenirs. Cette rue sombre. Sa main dans celle de Sarai. Un regard amoureux sur cette beauté céleste. Un regard amoureux sur cette beauté faite de rêves et d’irréel. Le sourire tapis dans l’ombre avant la gloire du mal. Tu as un joli petit cul, salope. Tu voudrais pas que je m’en occupe ? Allez, mec, prête-moi ta gonzesse. Les mots sertis d’ivresse. Les lippes imbibées d’alcool pour une ultime provocation. Il lui a demandé de répéter, Lobo. Et le con s’est exécuté. Frottement intemporel au diable robuste. Force mesurée sous l’exécution de chaque poing dans sa gueule. À droite, à gauche, au centre. Il a frappé chaque coin en ravageant l’échine. Il a frappé si fort que les dents ont craqué. La mâchoire prête à se dévisser sous l’imposant maléfice. Atteinte à la reine. Atteinte à la divinité qui a capturé son palpitant. Il a pas réfléchi. Il a frappé. Le réveil du malin. Le réveil du monstre. Le crâne du type fracassé sur le trottoir. Le dernier souffle prêt à s’extirper. Lobo, arrête ! Tu vas le tuer. Tu vas nous tuer. Voix cristalline de la reine pour calmer l’ombre du roi. Il a salivé de sa colère, de sa hargne. Il s’est redressé en le laissant croupir au sol. Chef d’orchestre des rivages bouffés de violence. McGrath. Les lettres pour faire voltiger l’impulsivité. Du bleu pour avertir le monde. Du violet pour qu'elle n'oublie jamais. T'as commencé à la marquer.  
Réveil brutal. La gueule coincée face à la sienne. Mâchoire séquestrée par l’assaut des doutes. Langue qui persifle sous le palais dans une respiration approximative. Sanctification défoncée de ses phalanges sanguinaires. Raison qui a capitulé sur sa chaire captive de sa bouche. Prisonnier d’un paradis d’or. Prisonnier d’un paradis cosmique. 
Provocation qui gagne. Provocation qui saigne le chemin rougi. Les doigts engourdis par le coup. Le corps endolori d'elle. Contradiction tourmentée qui n’a plus la force de combattre. Idéaux balancés dans sa propre gueule. Revers assassin du diable. Réplique pour le faire plier. Séraphin qui devient monstre crasseux de noirceur. Lobo, il l’écoute. Lobo, il encaisse.  Des mots acides à l’accent charnel. Esprit convoité par le désir de l’entendre gémir son prénom avec les origines ancrées sous chaque lettre. Le ricanement bordant les cordes vocales. Châtiment accepté avec les bras qui s’écartent. L’accueil de la sentence comme toutes celles qui sont ancrées. Toile vivante qui s’actionne là où le tissu remonte.
J'peux pas t'oublier. T'es partout.
J'te retrouve dans la silhouette des autres.
J'te sens sous ma peau, jusque dans mes os.
Putain de poison, saloperie de cancer.
Aime-moi jusqu'à ce que j'en crève.

Carcasse vissée sur place. Carcasse rongée par la douleur. Sarai, elle broie chaque muscle. Elle défonce chaque sursaut respiratoire. Elle bousille les pulsations embrumées d'elle. Ça fait rage là au creux du thorax. Pire qu’une détonation. Pire qu’une lame. Pire que la mort. Parce qu’elle est là. Vivante et dans ses bras. Vivante et bien réelle. Les lumières rallumées sous chaque néon prêt à éclater. Les lumières rallumées sous chaque claquement des lèvres. Les lumières rallumées sous les phalanges effrontées. Puis le noir. La nuit terrifiante. La vie faite de son empreinte, des révélations scabreuses. Une promesse entachée de son identité.
« T'es toujours aussi belle ... » Le précipice. La libération. Salut patriotique pour tous ces divins qui ont choisi de trébucher sur les péchés. L’insinuation lourde de sens. L’insinuation létale quand elle roule sous la langue. Zombie qui s’érige de sa stature. De ses lèvres qui sont humidifiées sous l’instance du serpent. Pomme croquée sous les commandes fustigées de son cerveau. On, off. Le claquement des idées pour l’empêcher de réfléchir. Le goût métallique du sang comme crucifix au creux de la bouche. Contre-nature qui assiègent et apostrophe la raison. Il l’observe, Lobo. Il ne perd pas une miette du spectacle. Les yeux qui courent sur chaque parcelle de cette silhouette. Le regard pour loucher sur les zones qu’il rêve de caresser de ses lèvres. Le regard pour dégommer les derniers éclats de pudeur. Le bout crasseux de ses doigts qui étreint sa nuque. Contraction des muscles. Craquement des os. Lobo, il a la vue cachée par le soleil. Céleste bourreau qui crame la rétine et assèche le regard. L’otage de sa beauté. L’otage de son odeur. Un pas pour racler le sol. Et des dizaines d’autres pour combler la distance avec la bikeuse.
Moi, Lobo, je te promets à toi Sarai, d'être toujours là. Le premier écho d’un vœu. Le regard embrasé sur l’Eden pour se détourner de la raison. Je promets dans le bonheur et les épreuves, dans la santé et la maladie que jamais tu ne m'oublieras. Son souffle en érosion de la prononciation solennelle de chaque mot.  Des promesses yeux dans les yeux. Lèvres contre les lèvres. Étreinte sous les astres. Union loin des regards amers. Le ventre déchiré d’une ode à la vie. Un gosse qui a rien demandé pour sceller les destins. Puis la prison et l'absence. Puis ces néons pour cramer les iris. Dégradé entre l’espoir et l’océan. Dégradé d’une respiration haletante pour blasphémer les contours argents de cet amour déviant. Il n’est qu’un pêcheur en exile près de la terre sainte. Une main contre un mur. L’autre sur le poignet de Sarai. Contact effronté. Contact forcé. Le désespoir pour unique guide. Les muscles du buste pour écraser le sien. Distance rompue. Distance annihilée. La tête relevée pour danser près de ses lèvres. Respiration divine pour capturer la surface charnue. Il étire ce sourire de connard. Il étire sa dépendance à même chaque respiration. Ascenseur émotionnel. Vertige incessant. Tu me fais tourner la tête. Tout est flou. J’crois que je vais m’écrouler. Comme sa main qui vacille avec hargne pour le forcer à la suivre. La bouche maléfique qui rode là où les sons sont accueillis en empereur. Dernier tremplin à une insolence qu'il ravalera le lendemain.
Je n'accepte pas cette rupture.
Au fond, tu ne m'as rien dit.
Tu ne m'as offert que le silence pendant six ans.

Couperet silencieux qui s’échappe telle une prière universelle. Rappel à ce qu’ils sont. Rappel à ce qu’ils ont été. Rappel à ce qu’ils seront toujours. Il provoque, Lobo, d'une poigne possessive sur ses fesses galbées. Une dernière couture sous le derme pour entacher l’irréel. L’aiguille qui cisaille la chaire et abîme les myocardes. Le sien est mort ce soir là. Il a érigé la culpabilité en impératrice ; il a érigé le désir en roi. L’irlandais cède. Il se soumet à la pulsion qui fait rage plus bas. Bassin contre bassin pour faire détaler les réactions. Ça crame, ça s’échauffe, ça devient aussi équivoque qu’une réalité putride. Les respirations qui ne se contrôlent plus. Les respirations qui ne sont que fléau et disgrâce. Ses phalanges encore libres pour rôder près de ses seins. Descente et remontée sur cette mâchoire à la courbure accentuée. Pansement apposé pour camoufler la violence.
Les regards en symbiose, parce les mots ont toujours été futiles ici. Et des baisers plus tendres, comme pour lui dire 'tu m'as manqué'. Il la connaît par cœur Sarai. Ce soir encore. Il s’applique, pour sentir son souffle, sentir son cœur sous sa main. Il l’aime quand elle est comme ça sauvage, passionnée et tremblante. Un doigt expert sur le bouton du plaisir tandis que ses lèvres embrassent son cou, le mordille, il la dévore bientôt, de baisers chauds contre sa peau tendre, de baisers humides contre sa peau brûlante, les endroits sensibles, ceux qui la font déjà vibrer sous ses gestes experts.
Sa langue comme catin d’une humidité retrouvée. Sa langue comme catin de ses gestes racoleurs. Ses propres lippes prises d'assaut par tout ce qu'il imagine en silence. Il la regarde. Il la peint une dernière fois. La plus belle œuvre pour des chimères immortelles. La pression de son corps contre le sien devient un étau. Une corde qu’il pourrait serrer pour se pendre au bout. Mort stigmatisée par la blessure plus intime, plus vorace. 
Il esquisse un sourire, feint un baiser qui crève la seconde suivante. Un mouvement de recul. La silhouette qui chancelle. La main autour de sa silhouette. Son parfum pour peindre les lippes. Les volutes pour glorifier l’addiction. Le regard sombre pour dernier rempart. 
Sarai, l’audace. Sarai, le mal. Sarai, la libération. Sarai, l’impensable vérité.
Sarai, le prénom à la résonance glorieuse. Le rythme des soupirs qu’on lui dédie.
La pudeur qu’on lui offre. L’exil qu’on lui demande.
Elle, ce blues qui colle au cœur, à l’âme.
L'écho de la voix de Sarai se cogne doucement dans son esprit, contre ses tempes, sous son torse, comme une litanie émerveillée. Impatience brûlante. Il la porte, pour la poser sur la canapé. Dominante, dominée. Il se loge entre ses cuisses, reprend possession de ses lèvres.
En enfer, dans notre paradis noir.
En enfer, dans notre paradis lubrique.
En enfer, dans les flammes qu’on fera naître d’une communion sacrée.
Celle de nos lèvres.
Celles de nos corps. L’empire satirique que je te créerai.


@Sarai Barger   rigor mortis (lobo) - Page 2 697000959  rigor mortis (lobo) - Page 2 3794924939  rigor mortis (lobo) - Page 2 3794924939
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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) - Page 2 Empty Dim 23 Juin - 20:50

Tout ramène à un souvenir tranchant, une lame courant sur la peau, la froideur d'un acier qui finit par rougir au creux de l'épiderme, chauffé à blanc.
Tout rappelle le parfum d'un jour pluvieux, les étreintes qui crèvent le plafond, les éclats du cristal qu'on balance contre un mur, la mélodie hivernale d'un ennui qui trempe dans l'absence de l'autre, dans la solitude érotique où on s'enflamme dans l'obscurité, les mains trop baladeuses, les yeux fermés pour mieux cacher la honte de puiser l'envie dans les réminiscences d'un passé où elle crevait d'amour. La sécheresse des doigts glissant sur l'être dévoilé, joue des cordes qui tiennent le cœur pour le faire chanter plus vite, plus fort, à l'en faire devenir sourde des bruits alentours. Elle n'entend que lui et le bordel de leurs respirations saccagées, consciente, simplement, du regard qui perle sur ce corps qu'elle délasse de son coton. Sarai qui ne dérobe pas aux prunelles vengeresses, à celles qui rêvent parfois de la fusiller et qui la fantasment, qui cherche à rallumer l'incendie qui ravage, à déclarer une guerre dont l'arrêt n'a jamais été signé. Juste une pause de six années à ne rien faire d'autre que faire semblant de ne pas y penser. Six années à vivre en apnée pour mieux croire que sans lui, c'était plus simple, plus limpide. Y'a des jours où j'arrivais à peine me mentir, des jours où les mensonges résonnaient creux, où ils ne servaient que de bourreaux s'amusant à torturer mon âme. J'ai compté les secondes, les jours, aspiré à ta mort pour mieux la craindre. J'ai jamais fait rien d'autre que vivre dans l'ombre de ton absence.
Déséquilibre du cœur. Déséquilibre des sens. Déséquilibre de la raison. Elle perd pied ou elle perd la tête, incapable de penser, prisonnière des feux divins qui grignotent et brûlent les recoins sinueux encore solitaires d'une quelconque étreinte. T'es toujours aussi belle ... qui sonne comme un mensonge aux accents de vérité, arrache un sourire aux lèvres profanées par les siennes. Elle y croit Sarai quand ça résonne sous son timbre, nymphe à la beauté pourtant esquintée, reine attaquée par le temps passer à user de son corps comme une putain se donne à la violence et à la lutte. Guerre perpétuelle qui marque le bleu, le violet et le jaune d'une cicatrisation précaire, des coups de couteaux dans le dos, presque mortels et cette cuisse qu'elle espère garde dans l'ombre. Les séquelles sont lourdes mais partagées, sous les lumières blafardes, elle voit tout. Des cicatrices qu'elle n'a pas pu explorer, là où sa langue n'est jamais passé, où ses doigts n'ont pas pu faire office de fusain. Les pas lourds, comme les pulsations des myocardes qui s'essoufflent, comme les secrets pas encore exposés, comme le deuil et les sentiments jamais achevés. C'est la collision de deux êtres qu'on a jetés sur Terre pour souffrir et mieux appeler la mort. Elle l'avale, son poison à même sa bouche, savoure les soupirs, les grognements comme un met offert de la main d'Hadès, les mains qu'on écarquille pour heurter l'enveloppe doucereuse, griffer pour marquer et rappeler son passage. La chute brutale, l'apesanteur qu'elle espère éternelle. Parce que le retour au réel sera brutal, écœurant et cinglant. Il ne laissera derrière lui que le regret d'avoir cédé à l'appel d'un manque à combler, à prendre une dose dont elle a été privée sans y être préparée. Les piqûres encore, d'une héroïne qui donne la sensation d'un orgasme continu, qui pousse à l'impossible, qui flingue l'esprit et écrase le rationnel pour ne laisser que la folie amoureuse. Parce que j'suis qu'une tarée. Parce que dès les premiers regards qui écrivaient déjà le début d'une tragédie, tu m'as fait vriller. Parce que y'a plus d'équilibre ou de noyau de la Terre quand tu respires le même air que moi, parce qu'on est condamnés à la déchéance.
Les effleurements interdits et les regards coupables qui s'étreignent sous un fond musical de souffles empêtrés l'un dans l'autre, l'union de leurs deux cœurs écorchés perlant encore du sang des plaies qu'ils se sont faites. Le meurtre d'un couple ravagé par une errance infinie, l'assassinat d'un enfant auquel elle n'a pas osé donner de nom à sangloter. Pour qu'il n'ait jamais existé. Pour vivre dans le coton du déni. Pour souffrir, encore. Pour mourir, un peu. Sous la course de ses mains, elle gomme les pensées mortuaires, l'extase de sentir sous ses doigts sa chaleur capiteuse. Voile de ses mèches ambrées pour mieux frôler son visage de démon remonté de l'Enfer pour la punir, main libre qu'elle venir sur ses traits tatoués sous les paupières, caresse de ses doigts qui veulent absorber les moindres détails, passionnée du seul roi qu'elle veut tant fuir. Main coupable qui s'épuise, retombe, sourire presque innocent arraché sous la douceur d'un baiser qui parle quand la langue n'ose rien dire. Capitulation du regard, les paupières se ferment quand les reins se laissent envoûter par une étreinte gracieuse entre ses cuisses offertes, plaintes à peine retenues du fond d'une gorge asséchée. Le cou qu'on parsème de contact fugace pour mieux attaquer les hanches d'un coup de venin. Sarai prête à la dégringolade, à la douleur qui viendra quand le sol sera atteint. Le baiser qu'elle manque d'attraper de ses lèvres amusées, pas assez rapide, pas assez concentrée. Pas quand il l'émerveille sous les bonnes pressions, qu'il accentue la pression de ses doigts sur son épaule, qu'il se fait chef d'orchestre des sons qui franchissent ses lèvres, enroulant sa voix dans des tons plus rauques et chantant. Prunelles curieuses sous la brume d'un mauvais désir, jamais lassé d'observer. Je te regarde et je retombe. Je te regarde et je me souviens, qu'il n'a pas suffit de plus pour que je devienne aussi conne que les autres. Je te regarde et j'oscille toujours entre fuir et rester.
Le canapé pour unique témoin d'une union criant la carence qu'a créé le manque de l'autre. Sous les lueurs du soir et celles plus faiblardes grillant au plafond, elle aperçoit la peau tannée et gratifiée des encres, accueille la dominance sans grogner, sans montrer les dents si ce n'est pour marquer l'inférieur d'une lèvre. Serrer, serrer pour espérer faire perler le sang, pour mêler la douleur au plaisir malsain de reprendre le même chemin, celui de la perdition. L'écho des soupirs qui éclosent, qu'on arrache sous la rencontre lascive. L'étreinte de ses bras aux muscles affinés qui traversent son dos, gravitent jusqu'aux épaules qu'elle refuse de lâcher.
Pour que tu restes.
Pour que plus jamais tu ne sois qu'un mirage.
Pour que tu persistes à être un rêve trop réel.
Pour que tu continues de me laminer de l'intérieur.

L'air qu'on avale et qu'on recrache en s'esquintant contre l'autre, les hanches qui frissonnent et oscillent dans une mascarade connue par cœur. L'oreille retient la caresse de son souffle, la cassure des gémissements, les mots qui ne viennent plus, qui s'éteignent pour laisser la place au silence trop bavard. Le cœur se perd, se fêle, lâche un sanglot désarmé dans un battement raté. Délaissées les épaules pour que les mains rejoignent son visage, l'enserre entre ses doigts calleux, esquintés, loin des doigts des princesses que les princes espèrent. Lèvres dévorées, dévorantes, laissant résonner au creux de sa poitrine leur expiration qui soufflent la vénération mutuelle. L'asphyxie trop proche, le serpent du désir remontant la rivière du bas ventre pour explorer leurs ventres, plantant ses canines dans les ventricules qui se croient invincibles mais faiblissent à la moindre incartade.
L'oubli du chagrin.
L'oubli des regrets.
L'oubli de la haine.

C'est du bout des lèvres qu'elle déclare l'amour jamais vraiment mort, de sa langue sournoise attaquant la sienne, de ses paupières qu'elle ne veut pas fermer pour que plus jamais ne coulent les larmes.
Pour qu'on s'offre à l'autre comme des fanatiques du mal.
Pour qu'on s'abandonne nos âmes et qu'on en fasse de la poussière.
Pour des nuits paradisiaques sous fond d'un Eden de ronces acérées.
Pour ce nous que j'ai pas su détruire correctement.
Pour ce sang qu'on aura toujours sur les mains.
Celui de nos deux cœurs qu'on a plantés.
Celui des morts qu'on a abandonnés.
Celui du bonheur qu'on aura jamais.


@lobo mcgrath rigor mortis (lobo) - Page 2 3176379322 rigor mortis (lobo) - Page 2 3176379322 rigor mortis (lobo) - Page 2 3227196488  
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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) - Page 2 Empty Ven 28 Juin - 22:32



Le cœur à l’envers. L’absolution des chimères.
Les poings contractés. Les doigts qui se serrent. Les soupirs qui se mêlent. La carcasse sur un dédale de lave. Contre-courant autour du myocarde. Les couches épaisses et crasseuses où l’oxygène crève. Comme les battements qui ne sont plus qu’approximatifs. Comme la respiration qui se déguise derrière les soupirs. Les faux-semblants qui racolent la surface de l’échine. La mâchoire contractée. La mâchoire abattue de plein fouet. Les revers pour s’y ancrer. Les points pour déchirer les muscles. Courbure où le fantôme des pulpes rôde.
Électrique envolée pour raviver chaque émotion.
Électrique envolée pour accueillir le jugement dernier.
Les poings comme éclats macabres. La carcasse errant sur le ring. La silhouette voligeante contre les cordes qui s’effritent. La gueule déformée par les coups. La gueule arrachée par les poings. L’esquive abandonnée. La riposte impossible. Le condamné à mort le long du couloir. Le sourire sur la gueule pour se croire insolent. Le sourire sur la gueule pour cramer dans le brasier. L’attente de la sanction finale. La punition divine pour avoir commis l’irréparable. L’honneur bafoué par des coups de langue, des coups de trique, des coups de tout.
Six ans. Une éternité. Une apostrophe du temps. L’impression de faire du surplace. L’impression de crever. L’impression de fonctionner à l’envers. Y a rien pour faire passer la pilule. Y a rien pour te sortir de cette anesthésie forcée. Le corps à terre. La gueule écrasée par l’impact finale. L’impression de vie qui se dérobe. L’impression de vie qui s’exile. Terrain conquis par un regard, un sourire. Terrain abandonné par les cendres étalées avec dédain. Une meuf, un one shot, un k.o.
La même gueule pour siéger dans l’esprit. La même gueule pour hanter. Prélude des pensées qui tournent à l’envers. Mécanique rodée sous le joug du mal.
Le vide. Le néant. Le cœur à l’abandon. Le corps à vif de l’absence.
Le regard de la maudite pour venir le faucher. Sourire pour étirer la courbure rosée. Sa main pour venir se sceller à la sienne. Union des phalanges. Comme l’union sacrée. Les bouches avides de la chaire. Les regards assoiffés de l’ivresse. T’y repenses tout le temps, Lobo. C’est comme une maladie accrochée à ta carcasse. Ça te laisse pas de répit. Ça tourne en boucle dans ton esprit. Y a ces images qui reviennent. Y a ces images qui se cassent. Y a sa gueule qui rythme chaque pas. Y a l'absence qui pourrait te faire gerber quand tu tournes la tête et qu’elle est plus là. Il lutte, McGrath. Contre ses démons. Contre le démon. La respiration vive, saccadée. Incapable de rester en place. Salive raclée de la vipère. Salive cherchée pour dégommer la sécheresse de ses lippes. La main qui s’écarte. Les doigts qui se baladent sur la peau satinée. Les yeux qui brillent. Dégradé pour se scotcher vers le Malin. L’ourlet entrouvert. Les mots qui fusent dans des silences putrides. On a jamais su se dire les choses. On saura jamais le faire. Pourquoi est ce qu’on se regarde comme ça ? Lobo, il fulmine. L’impression d’être en deux vagues. Le corps prêt à frapper les rochers. Le corps prêt à se flinguer d’une énième détonation. Les lèvres pincées alors que les regards s’accrochent.
Là où la noirceur des iris s’imbrique avec celle de la nuit. Chaleur qui revient galber le thorax. Chaleur qui éclate sous le versant écarlate de sa gueule. Le dégradé pour s’éprendre de la nuit.
Les sentiments pour courber le sourire.
Les sensations pour anesthésier les souvenirs.
Le silence pour l’abandon.
Le tien qui m’a assassiné.

Les souvenirs qui rouillent sous le derme. Accroche de fortune comme sa gueule placardée aux quatre coins de la caboche. Paupières scellées pour abandonner la déroute. Paupières rouvertes d’une claque en pleine tronche. Le corps torturé qui balance de droite à gauche. Gueule de bois sans alcool pour éponger les veines. Les pulpes vrillant sur son corps de déesse. Les lettres s’accumulant sous l’hospice du mal. Les lettres formant les fautes corrosives. L.O.B.O. L’esprit embrumé par l’impulsion. L’esprit embrumé par le désir bon qu’à déchirer l’abdomen. La raison dilatée par les dommages collatéraux. Le corps brûlant pour se calquer sur chaque trace du passage divin.
Des reins capables de se creuser sous l’ode de ses baisers.
Le creux de ses jambes prêt à réclamer l’absolution une dernière fois.
Les cris refoulés le long de la trachée. Le palais portant encore son empreinte, son goût. La langue qui n’a qu’à ricocher contre pour sentir les sursauts des veines. Le contour bleuté et rougie avalé de tout le désir éprouvé. La chaleur qui se dégage.
Celle qui condamne l’échine.
Celle qui condamne les sens.
L’empire construit de cette vipère qui rôde. La carcasse affalée contre la transparence. Le souffle court, rauque. L’écho de sa respiration saccadée pour plonger en enfer. Chemin des abysses parcouru de sa trique. Chemin des abysses raclé des coups de bassin. Ondulations pour pervertir les saints. Ondulations pour achever le tout puissant. Ils ne font plus qu’un. Le mal gravé sous l’éclat des corps. Ils claquent. Ils se réclament. Ils se glorifient. Chaque détail revenant frapper sa gueule. Pire que les revers du droit. Pire qu’un uppercut. Pire que les crochets du gauche. Pire que le sang qui se crache dans l’asphalte. Pire que la mâchoire qui se démonte à la recherche d’une impression de vie. Pire que les côtes qui se brisent sous le poids des coups de pieds. Pire que la gueule qui se cabosse à terre. Et les derniers sursauts. Les derniers appels à l’aide. Un prénom soupiré. Le silence comme réponse. Sarai, Sarai, Sarai.
Une main pour se perdre dans ses cheveux, l’autre cajolant un sein. La gorge contractée de l’amertume. Des supplications anonyme d’un monde qui ne tourne plus rond. Des éclats de voix à l’arrachée. Les poings qui cognent la faïence. J’savais que ça ferait mal. J’savais que j’y survivrai pas. J’savais que tu allais te barrer. J’en avais la certitude alors que tes lèvres rongeaient les miennes. Mais ça m’empêche pas de crever. Ça m’empêche pas de m’écrouler. Mon myocarde est écorché par tes silences.
Retour de manivelle en pleine gueule. Quand la sienne foudroie le paysage. Les silences de la nuit bercés par la respiration saccadée. Poitrine tranchée d’une lame rien qu’en rencontrant les cendres. Les bras tendus comme dernier adieu. L’énième rejet. Mouvement brutal. Autant que les conséquences. La brûlure sur l’échine au contact à peine prononcé. La plongée aux enfers. Les souvenirs calqués sur les traits brisés. De ce baiser à ces corps qui frappent le verre. Des genoux qui claquent le sol aux bassins qui s’enchaînent. Des gémissements aux respirations hachées. Des rires aux sourires. Du rêve à la brutale réalité. Les lippes tremblantes.

@Sarai Barger  rigor mortis (lobo) - Page 2 2470315465  rigor mortis (lobo) - Page 2 2470315465
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