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Message Sujet: eleven minutes [r]   eleven minutes [r] Empty Jeu 16 Mai - 22:48

The fault, dear Brutus, is not in our stars, but in ourselves.
@robyn walker
Il y a ce gars à deux blocs de Soho qui se balade en long coat noragi et nike vintage aux pieds ; il tire la tronche et s’enfile cigarette après cigarette :  et on serait tentées d’avouer que le total look black à quelque chose de japonisant.
Quelque chose de minimaliste : réduit, moderne, pratiquement ridicule ; on rirait bien de ce négligé ultra travaillé qui déclenche des maux d’estomac aux southern belles et inspire quelques critiques à l’espèce de phraseuse – ayant le charisme d’une plante d’intérieur- qui de temps à autre lui dédit tout un paragraphe d’une colonne qu’elle rédige au sein d’un magazine crée par une brochette de féministes pour des féministes profondément misandres (qui auraient pour slogan ‘vraiment, le patriarcat ça pue comme la dernière capuche anti-pluie d’chez Christopher Kane !’).
Il longe la sixth ave, dépasse prince street et se retrouve pas loin de la spring quand des vibrations en provenance directe de son apple signalent la réception d’un message ; cinq minutes plus tard, il rebrousse chemin, et lorsqu’il croise l’enseigne de Dean & Deluca, il se promet qu’il reviendra en fin d’journée pour s’acheter de quoi se préparer des pennes au parmesan – un plat basique – à partir d’ingrédients particulièrement chers.
Il existe des moments où le good ol’ Langston rencontre furtivement le new et la conversation animée qui prend forme entre les deux rappellerait presque la bitchitude d’un débat présidentiel. Quoiqu’il en soit, Jim Gianopulos numéro un de la Paramount Pictures Corporation fête ses soixante neuf ans et un lèche-botte de la société de production concurrente pour laquelle Corvine bosse a décidé de se la jouer ‘keep your friends close and your enemies closer’.  Évidemment, c’est forcément au dernier arrivé  - stagiaires jamais considérés comme des êtres humains, donc exclus de toute forme de discrimination positive – qu’incombe la tâche de plaire au lèche-botte (mieux placé dans cette hiérarchie obscure constituée à  99,9999 % d’inutiles, glorieux produits du népotisme). - T’es sûr, Ciccarello ?
Antonio ‘Cicci’ (prononcé ‘CIchi’) Ciccarello adore que l’on fasse appel à lui et préfère que les dialogues téléphoniques débutent par ‘Tony, j’suis dans la mouise’ ; le nigaud prétend que ça renforce son sentiment de légitimité, que quelque part – entre l’univers concret où tout le monde vit et son imaginaire pervers – cela lui file du pouvoir et comme il le dirait si bien ‘y’a rien qui fasse autant bander qu’sentir le pouls d’un tiers sous la pulpe des doigts’. - Certo, Corvine. Est-ce que j’t’ai déjà laissé tomber ? En comptant la fois où il s’est retrouvé dans le coffre d’une Mustang et celle où il a fini menotté à la tête de lit d’une ancienne star du porno gay, oui, par deux maudites occasions (ce qui aurait découragé plus d’un mais pas Langston Corvine, gravité japonisante très très septième art forçant quiconque évoluerait dans son sillage à le garder en tête). Comment il se retrouve quatre jours plus tard à monter quatre à quatre les marches d’un immeuble très côté dans l’upper pour récupérer sa commande dépasse largement son entendement, mais il y met du coeur, il a snobé le portier, refusé d’éteindre sa clope, insulté l’espèce de cul-serré qui lui a demandé de respecter l’environnement. Lorsqu’il s’immobilise devant la porte et jette un regard à ce qui l’entoure, il se dit qu’il aurait p’t’être dû aussi être artiste. - Salut. J’suis là pour récupérer le portrait  inspiration picasso-wharolienne du gras du bide dont on a dû vous fournir le portrait – lance-t-il, agitant l’écran de son cellulaire où ladite photo apparaît.- j'suis garé en double file précise-t-il, des fois qu'elle n'aurait pas la même notion du temps que lui.
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Message Sujet: Re: eleven minutes [r]   eleven minutes [r] Empty Sam 8 Juin - 2:47

eleven minutes
Elle tourne la poignée de sa porte et pénètre dans son appartement dans lequel règne un silence de mort. Jusqu'à son arrivée en tout cas.
Essoufflée et en sueur, seule sa respiration résonne dans l'immensité de l'appartement. Elle balance ses clés sur le meuble situé dans l'entrée et d'un geste presque naturel elle utilise son pied pour refermer la porte d'entrée derrière elle, retirant ensuite ses baskets très rapidement, prenant à peine le temps de les ranger. Plus tard peut-être, pour le moment elle se sent poisseuse ; la faute au jogging qui s'est éternisé. 

Elle a fait le tour du pâté de maison, croisant quelques mères de familles pétées de thunes qui couraient entre copines pour se raconter la dernière rumeur circulant sur la femme de Jack, le banquier ; faisant de l'exercice pour donner l'impression que leurs fessiers sont le résultat d'efforts acharnés alors qu'ils ne sont réellement que le fruit d'une opération de chirurgie esthétique bien exécutée.
Robyn, pressée de rentrer chez elle et de prendre la douche qui lui revenait de droit, a réussi à bousculer l'un des magnifiques postérieurs en voulant doubler le groupe de commères ce qui lui a valu quelques grincements de dents et mauvais regards qu'elle s'est fait un plaisir d'ignorer tout en accélérant sa course.

Et la voilà, se précipitant dans son salon, frustrée par le silence qu'elle ne supporte pas. Elle aime quand ça bouge, quand il y a un bruit de fond, elle aime fredonner, alors, elle met de la musique. Fort. Au point que les murs tremblent un peu. Puis, elle s'envole vers sa salle de bain, se déshabillant à la vitesse de l'éclair pour se laisser aller au rêve sous des trombes d'eau bouillante, si chaude qu'en glissant sa tête hors des parois vitrées, toute la pièce est embuée.

Elle passe une main sur le miroir, pour voir que son corps fume encore et elle se lance un clin d'oeil, comme ça, sans raison, juste avant de se diriger vers sa chambre et d'enfiler des vêtements amples, confortables, ceux qui lui donnent l'impression d'être la plus belles des larves. Et c'est ce qu'elle sera aujourd'hui. Elle l'a décidé. 
Elle saisit le livre posé sur son bureau -Les arts de l'Afrique, de Carl Einstein, simple lecture pour se reposer l'esprit- et l'emporte sous le bras s'apprêtant à aller baisser le volume de la musique pour se laisser tomber entre les pages de l'ouvrage si gentiment prêté par le jeune -et mignon- vendeur de la librairie d'à côté.

Une fois encore, elle se dirige vers le salon ; ses cheveux, encore mouillés, laissent tomber derrière elle une traînée humide qu'elle ignore tout en haussant les épaules, se disant que de larve, elle s'est métamorphosée en belle limace.

Elle passera la serpillière. Plus tard. Peut-être.

Les doigts parviennent au bouton du volume, le tournant légèrement pour que la pièce passe de salle de concert à écoute personnelle dans une chambre située juste à côté de celle des parents. Et le timing est incroyable quand on voit qu'une seconde plus tard, on sonne à la porte. Un peu plus tôt et Robyn n'aurait certainement rien entendu.
Le pas léger, elle va ouvrir la porte, tombant nez à nez avec un homme à l'air pressé qui se permet de faire quelques pas chez elle. 
Elle met du temps à comprendre ce qu'il veut en raison de sa tête qu'elle ne se remémore pas. Elle passe plus de temps à observer le personnage qu'à s'attarder sur les mots qu'il lui lance. Il est question de portrait, picasso-wharolien ou quelque chose dans le style, puis, il appuie sur un détail indiquant qu'il n'a pas tout son temps. Elle l'arrête tout de suite.

- La cigarette.

Elle désigne l'objet du menton avant d'enchaîner en haussant un sourcil.

- Il me faudra le nom sous lequel la commande a été faite... Ou en tout cas il me le faudra lorsque vous viendrez chercher la commande parce que je crains que vous ne vous soyez déplacé pour rien. Je n'ai aucun portrait à fournir avant au-moins deux semaines. Vous avez dû vous tromper de date.




[HRP : Désolée du délai, j'ai vraiment mis une semaine de plus que ce que je t'avais annoncé, j'espère que la réponse te convient !]



@Langston Corvine
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Message Sujet: Re: eleven minutes [r]   eleven minutes [r] Empty Lun 10 Juin - 14:54

The fault, dear Brutus, is not in our stars, but in ourselves.
@robyn walker
Et la basanée qui lui ouvre  - s’égouttant éhontément – aurait presque tout d’une naïade , prêtresse accueillant Dionysos venu la bénir de sa simple présence. Langston n’a absolument rien d’un Dionysos et s’exécute bon gré mal gré  lorsque d’un mouvement du menton,  elle désigne le sésame qu’il tient (et dont les cendres se répandent en petits flocons blancs-incandescents sur le tapis d’entrée où le mot ‘bienvenue’ et un chat (qu’il nomme aussitôt Félix) ornent les innombrables rangées de poils piquants).
Pendant quelques instants, alors qu’il écrase le bout fumant sur le mur sans se soucier de détériorer une peinture vieillissante, et s’engouffre davantage dans l’appartement, il se demande à quel genre de créature il a affaire ; appartient-elle à ces femmes qui s’offusquent de toute initiative non conforme ou est-elle de celles qui ne s’épanouissent qu’au devant du danger ?
Il lève les sourcils – d’une œillade s’enquiert de l’air satisfait qui vrille les traits opposés pour aussitôt mimer la déception la plus profonde, elle l’informe que la commande n’est pas prête et qu’il ferait mieux de revenir dans deux semaines (pratiquement stricto sensu).  - Mais, j’en ai besoin aujourd’hui, précise-t-il, mettant une emphase de plusieurs centaines de kilos sur l’indicateur de temps tandis qu’il se fait violence pour ne pas se donner l’air d’un gamin capricieux qui aurait vingt huit ans ( trois shots de tequila, deux joints et un comprimé d’ecsta suffiraient à réduire considérablement l’anxiété qu’il ressent et qui fait fourmiller ses doigts ) ; la cigarette éteinte n’est désormais plus rien qu’un bâtonnet froissé dont le contenu menace de s’éparpiller sur le plancher manhattanien ,qui s’étend à perte de vue, dans cet appart’ hyper cher, d’un quartier hyper branchouille. - Et de toute façon, j’n’ai pas d’reçu ! Ajoute-t-il, blasé – s’il doit commencer par maudire qui que ce soit, il choisit volontiers Cicci et ses magouilles de mafieux à trois balles qui croit qu’il peut sauver la mise à tout le monde (et qui continue de nourrir le mythe selon lequel s’il lui avait été donnée l’opportunité de voyager à travers le temps, il irait  direct au théâtre Ford empêcher l’assassinat d’Abraham Lincoln – comment ? Est la seule question à laquelle Antonio n’a jamais réussi à répondre ). Revenir dans deux semaines n’est même pas envisageable, mademoiselle ? C’est quoi votre nom ? Pas sûr d’avoir demandé, d’ailleurs, pas sûr de s’être présenté ; il farfouille dans la poche intérieure de sa veste noire à la recherche d’un portefeuille , s’en saisit illico, en dérange le contenu, cinq billets à l’effigie du seul président qui importe, il les agite sous le regard mordoré de la jeune femme avant de les déposer sur le premier meuble qu’il voit. Et il y en a d’autres de là d’où ils viennent. ‘Pour Jim, Corvine, on ne lésine pas sur les moyens’ - que le responsable image a fait savoir, posant sa grosse paluche pleine de graisse (beurrer le homard, toujours beurrer le homard) sur sa chemise alexander mcqueen toute neuve. Peut-on s’arranger ? Quelque chose dans sa façon de se mouvoir, tout à coup, dans sa façon d’appréhender l’espace et son contenu change du tout au tout, dans sa façon de l’appréhender, elle, l’artiste qui ne crève clairement pas la dalle et qui demande des reçus. Quel genre d’artiste est-elle ? S’il a roulé sa bosse partout et surtout aux quatre coins d’un New York bobo, côtoyant les penseurs et les pseudos intellos, se baladant d’un vernissage à l’autre, d’une exposition à un after poudreux, il a acquis cette capacité déconcertante de reconnaître la misère d’un côté, l’auto-suffisance de l’autre et tout ce qu’il est incapable de nommer entre les deux. Et cette mulâtresse, au haut détrempé, qui l’observe avec intensité n’appartient ni à l’un, ni à l’autre, ni à ce qu’il est incapable de nommer entre les deux.  - J’double vos gains si vous êtes capable d’me fournir ce portrait dans les heures qui suivent ; doubler le gain, tripler le gain, vendre son âme au diable, lui proposer un dîner en tête à tête en compagnie du sosie de Ryan Gosling dans un restau’ de bushwick a.s.a.p – tant qu’il ne se ridiculise pas à cette fête d’anniversaire qui , il le sait, réunira toutes les espèces pré-historiques  du milieu cinématographique américain (et transatlantique). - J'vous prête ma merco G500 pendant une semaine...
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Message Sujet: Re: eleven minutes [r]   eleven minutes [r] Empty Jeu 27 Juin - 3:02

eleven minutes
Il prend ses aises. Un peu trop peut-être. C'est ce que Robyn se dit lorsqu'il écrase sa cigarette sur le mur. Elle hausse alors un sourcil, croise ses bras sur sa poitrine et se demande ce que Julieta, la femme de ménage, dirait. Elle tiendrait ses hanches et regarderait le jeune homme avec un air sévère sûrement. Elle lui taperait sur les doigts ou lui tirerait les oreilles, peut-être même les deux. Elle ferait de même avec Robyn pour avoir laissé ses cheveux déverser de l'eau sur le sol, puis elle passerait la serpillière en grommelant une argumentation sur les jeunes qui n'en ont rien à foutre des gens qui nettoient leurs conneries après eux.
Un sacré bout de femme Julieta.

Peut-être Robyn aurait-elle averti son interlocuteur que sa femme de ménage n'aimerait pas vraiment cette manière d'éteindre la clope, mais elle est stoppé par ce qu'elle qualifierait de protestation. Il est insatisfait de la réponse qu'elle lui a donnée quant à sa commande. Il la veut aujourd'hui. Pas dans deux semaines. Aujourd'hui. Ça a l'air d'être urgent.

Elle secoue la tête d'un air presque navrée.

- Oui, on a tous besoin de quelque chose, mais ça ne va pas être possible, désolée !


Elle ne donne pas l'impression le moins du monde de vouloir faire un effort, en même temps, regardez-le, monsieur s'invite, cigarette à la main, pressé comme pas deux, voulant son tableau immédiatement, sans lancer ne serait-ce qu'un "s'il te plaît", sans lui donner de nom, ni celui de la commande, ni le sien. Qui l'a envoyé ? Ce n'est certainement pas ainsi qu'il va pouvoir donner envie à Robyn d'exécuter le tableau. Et au moment où elle se dit qu'il est déjà bien lourd à ne pas lâcher l'affaire, il dévale les escaliers de l'acharnement culotté, sortant des billets de son portefeuille pour les déposer sur le meuble de l'entrée. Peut-être a-t-il voulu booster la motivation de la jeune artiste ? Dans tous les cas, la mission est un échec cuisant. Voilà que Robyn lâche un léger soupir, décroisant ses bras et laissant retomber la main qui tient le livre qu'elle n'a pu parcourir. 

Elle s'approche du meuble.

- Moi c'est Robyn Walker. Robyn tout court ça ira.

Elle échange son livre contre les billets qu'elle attrape, agacée, elle fronce les sourcils, puis les rend à leur propriétaire qui affirme qu'il est prêt à doubler la paie de départ, et tandis que les gouttes d'eau ne cessent de tomber des cheveux de Robyn, il en rajoute, allant jusqu'à lui proposer de lui laisser sa Mercedes pour une semaine.

Quelle générosité.

La mine renfrognée se transforme laisse échapper un rire et le visage se détend. Elle s'imagine, elle, au volant d'un quelconque véhicule. Le permis, oui, elle l'a, mais elle conduit aussi peu que possible, sa présence au volant faisant d'elle un véritable danger public.

- Me laisser votre voiture ? Je ne vous le conseillerai pas, sauf si vous souhaitez la revoir en pièces détachéeselle désigne son appartement du regard, et... ai-je vraiment l'air d'avoir besoin de tout ça ? Je ne cours pas particulièrement après l'argent désolée.

Mais comme pour récompenser ses efforts, et voyant à quel point cette histoire a l'air de lui tenir à coeur, elle décide qu'elle peut peut-être avancer le rendu ? Aujourd'hui, non, mais peut-être dans deux jours ? Elle ne pourra pas faire mieux, ou en tout cas, elle en a la flemme. C'est déjà bien gentil de sa part de lui faire cette fleur. 

Elle ouvre le tiroir du meuble sur lequel elle a fini par s'appuyer. Elle en sort un petit carnet gris recouvert d'empreintes de couleurs laissées par ses doigts de peintre. Lorsqu'elle l'ouvre, elle en tourne les pages lentement tout en s'adressant à son monsieur pressé.

- Je peux l'avoir fait pour dans deux jours, c'est tout ce que je peux faire.

 Les gouttes d'eau continuent de tomber à chaque page tournée, le bruit du papier les accompagne jusqu'à ce qu'il cesse. Le visage blêmit légèrement. Stoppée à la date du jour un nom, un seul et unique nom : Tony. Ami d'un ami d'un ami avec qui elle n'a échangé que quelques minutes. Elle lui a été présentée en tant que bonne peintre, le sujet des tableaux en tant que présents mis sur le tapis, on lui a demandé d'en réaliser un pour elle ne sait plus qui à l'occasion d'elle ne sait plus quoi. Et là oui, elle se souvient. Picasso, Warhol, elle avait assuré qu'elle pourrait le faire et avait mis la date plus tôt que toutes ses autres commandes. Puis elle a oublié. Elle avait déjà fait l'esquisse de la chose mais mis à part ça, elle n'a pas avancé d'un poil.

Un ridicule sourire se dépose sur ses lèvres alors qu'elle referme d'un coup sec l'agenda salit de couleurs.

- Vous venez pour récupérer la commande faite par Antonio ?

Aucun professionnalisme, mais elle s'en fiche, elle ne vit pas de ça, elle peut se le permettre, même si ça la situation la rend bien mal à l'aise.

- Il se pourrait que je me sois légèrement embrouillée dans les dates...

En attendant qu'elle se fasse engueuler comme une petite fille, elle entortille une mèche de ses cheveux humides autour de son doigt, lorgnant sur le livre qu'elle ne va sûrement pas avoir le temps de lire aujourd'hui. Pas le choix, va falloir se mettre au boulot.


@Langston Corvine
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Message Sujet: Re: eleven minutes [r]   eleven minutes [r] Empty Lun 1 Juil - 20:49

The fault, dear Brutus, is not in our stars, but in ourselves.
@robyn walker
- Robyn Walker – chaque lettre, chaque syllabe voit ses incurvations badigeonnées de miel, meurtries par les sons chantants qu’un sourire rapace griffe de toute part ; l’instant prend vie, propice à la reconnaissance, critique dans son essence même, Langston Corvine peut désormais mettre un nom sur un visage, piller ce savoir, dérober toute continuité temporelle, déconstruire d’une intonation que l’on croirait – peut-être à tort – enduite de bienveillance l’identité même de celle qui lui fait face et qui insolemment refuse le tribu offert.
L’instance ignore et se rebiffe, ça n’est pas à cette divinité du paganisme qu’il devrait vouer un culte ; un pas en arrière, le brun redéfinit les contours de limites tracées à la va vite sur un terrain imaginaire. Elle est délicieuse songe-t-il, étudiant avec minutie le profil qui lui est présenté alors qu’elle consulte un calepin tâché de peinture, elle incarne la vie bohème, le laisser-aller qu’il exècre et méprise , elle semble s’escrimer à garder une part de liberté  et il semblerait qu’elle prenne forme dans chaque parcelle d’ses cellules, jusqu’au décor dans lequel elle se plante, comme désossée, badaude.
Son attention se reporte sur l’appartement, rangé mais bordélique, sophistiqué mais déparé ; tout l’est : et l’eau qui forme  une tâche sombre sur la fabrique du haut qu’elle porte, cette eau, toute cette eau; sort-elle de la douche ? Les pensées se dévoient, sulciformes, s’éloignent et se dissipent à travers les portes sur lesquelles se posent ses azurées ; derrière laquelle se trouve la salle de bain ?
- Dans deux jours, je n’en aurais plus besoin – lâche-t-il, d’un ton sec rappelle la chaleur déployée à lui, l’enferme chichement dans les mots qui suivent aussitôt. Est-ce que vous auriez des notions de l’urgence ? Remettre en doute ses capacités à déterminer qu’une situation implique des retombées immédiates risquerait de compromettre toute son entreprise, Cicci, le gribouilli picasso-warholien trendy as fuck demandé, Langston Corvine agréable. T-o-u-t. -  J’ai une meilleure idée. Je déplace ma voiture, je reviens avec du champagne et les ingrédients nécessaires à la préparation de pennes au parmesan, pendant que vous vous mettez au boulot.  
Langston fixe les termes de son existence depuis mille neuf cents quatre vingt dix huit, Hardford, Vermont, jour d’averse et de remontrances parentales : pour ainsi dire, quasiment depuis l’instant où il a été évacué depuis le confort d’un utérus aux bras de la sage-femme. - Faites le pour le défi, si ce n'est pour le fric. N’est pas né celui ou celle qui lui imposera quoi que ce soit et encore moins la perspective de finir en risée d’une foule composée de vieux cons pétés de thunes.
Pas même une Robyn Walker visiblement née à la mauvaise époque et qu’il aurait très bien vu héroïne d’un Chaplin : muette, aussi pétillante qu’un paresseux.  -  Vous reporterez votre lecture du Carl Einstein à plus tard. Son œuvre n’est qu’une tentative très occidentale de réduire une culture artistique à de simples catégories, c’est du pure archivage. De quoi avez-vous besoin pour peindre le portrait ? Combien de temps cela risque de prendre ? S’il la noie sous des questions dont il se fiche foncièrement de connaître les réponses (puisque toute réponse qui n’irait pas dans son sens se verra balayé par ses filtres conscients), sa stratégie repose essentiellement sur la frustration ; lui refuser le choix et espérer qu’elle accepte de se prêter au jeu.
Sans même lui laisser le temps de réagir, il sort, s’allume une autre cigarette illico, rebrousse chemin.
Jusqu’au  fameux Dean & Deluca croisé quatre jours auparavant, jusqu’aux rangées de denrées importées d’Europe, vendues avec le snobisme (autrement, couronnées d’une dizaine de dollars supplémentaires) des  americanos actuels : orientés marketing puissance mille – avec des saveurs quelconques décuplées par l’odeur merveilleuse d’une dépense justifiée. Un cépage, des pennes, du parmesan, du basilic frais ayant survécu à un vol depuis la Sicile qui aurait vraisemblablement duré plus de douze heures. Lorsqu’il revient, il le fait avec la troisième sèche entre les lèvres, les mains pleines  - contorsionniste car fumer-porter-des-sacs-et-sonner-à-une-porte-pour-signaler-sa-présence fait partie de ses aptitudes.
Il est sûr de lui.  
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Message Sujet: Re: eleven minutes [r]   eleven minutes [r] Empty Ven 12 Juil - 2:59

eleven minutes
L'attitude d'enfant qu'elle dévoile, celle qu'elle arbore en prévention de la tempête de réprimandes qu'elle s'attend à recevoir, ne sert visiblement à rien. La mèche enroulée autour de son doigt et ses yeux baissés la montre désolée mais de tout ça, le bonhomme en fait fi. Il ne rigolait pas quand il a dit qu'il était pressé, il n'a même pas le temps de jouer les clients en colère, il ne sait que la pousser à accomplir le travail qu'il attend d'elle depuis le début. Le ton est calme et même plutôt arrangeant. Il se propose même de se bouger pour aller chercher le nécessaire afin de préparer des pennes le temps qu'elle finisse le boulot. Intéressante méthode que de l'amadouer avec de la nourriture. C'est à ce moment qu'elle se dit que la commande est effectivement très importante pour lui. Sa détermination force le respect et il ne s'arrête pas. Faire ce qu'il demande pour le défi plutôt que le fric suggère-t-il. 
Léger sourire de la jeune femme. 
C'est sûr qu'exposé ainsi, en plus de la promesse des pennes, elle est beaucoup plus motivée, mais est-ce vraiment un défi pour elle ? C'est encore à décider.
Elle range l'agenda sous le flot de paroles de l'impatient personnage ; celui qui se permet de sous-entendre que le bouquin qu'elle comptait lire peut bien attendre encore un peu pour ce qu'il est ; celui qui lui demande ce dont elle a besoin pour bien travailler, et de combien de temps. Et Robyn, dans tout ça, l'écoute d'une oreille peu attentive, immobile pour l'instant, elle se contente de lui lancer : 

- La question n'est pas de savoir combien de temps il me faudra mais dans combien de temps il vous le faudra.

 Elle se bascule d'un pied à l'autre. Ça l'amuse un peu comme situation, il faut l'avouer. Peu importe le temps qu'il lui annoncera, elle pense bien pouvoir être à la hauteur. Confiante. Un peu trop. Paniquée ? Pas le moins du monde.

Elle se dirige vers l'une des portes du couloir, celle de sa chambre, frôlant au passage l'épaule du beau brun qui, lui, va en direction de la porte d'entrée qu'il claque en sortant. Robyn ignore ce désertement et se cantonne à ce qu'elle doit accomplir. 

Dans sa chambre, elle se change en vitesse, troquant sa panoplie de flemmarde pour un des vieux t-shirts tâchés de partout qu'elle porte lorsqu'elle peint ou sculpte, ainsi qu'un bas de jogging qui a bien fait son temps.
Le costume de l'artiste enfilé, direction le salon, la pièce scindée en deux, à la fois salle de séjour et second atelier, elle préfère travailler là que dans une pièce dédiée. Un peu partout, des fournitures de dessin, et derrière le chevalet, une dizaine de toiles, certaines achevées ou presque, d'autres à l'état de simples esquisses, et parmi ces dernières, la fameuse commande pour laquelle le jeune homme a l'air d'être prêt à donner sa vie. Robyn saisit la toile et la met en place. Elle l'observe quelques secondes avant de se diriger vers sa chaîne hi-fi et d'augmenter le volume de la musique. Elle fredonne tout en en revenant à la toile qui ne porte, pour le moment aucune couleur.

 Elle porte une main à son menton, puis de son poignet, elle retire un  élastique qu'elle utilise pour s'attacher les cheveux en queue de cheval. Toutes les mèches sont tirés en arrière, sauf une qui se décide à jouer les rebelles et à venir se coller sur ses lèvres, forçant Robyn à souffler fort dans le vide afin de la faire déguerpir de son visage.

Plus de temps à perdre, elle se met au travail, s'emparant de sa palette, de ses pinceaux et de ses tubes de peintures.

Les premiers mélanges de couleurs, puis les premiers coups de pinceaux se font. C'est les yeux qui brillent, comme à chaque fois qu'elle peint, qu'elle regarde les poils du pinceau étaler la peinture. Elle avance comme elle le veut jusqu'à être coupée dans sa lancée par la sonnerie de chez elle.
Toujours pinceau et palette en mains, elle marche rapidement vers la porte et tourne la poignée avec peine, ses mains étant encombrées.

Elle se retrouve nez à nez avec le beau brun pressé qui a des courses plein les bras. 
Alors il déconnait pas quand il parlait de cuisine tout à l'heure. Etonnant.
Elle le laisse entrer et amusée elle le conduit jusqu'à la cuisine ouverte donnant sur la salon.

- Je n'aurais jamais pensé qu'on allait réellement me cuisiner des pennes à domicile. J'espère pour vous que ce sera délicieux, sinon je me réserve le droit de ne pas vous donner la commande.

Elle le regarde et désigne sévèrement la cigarette qu'il a entre ses lèvres avant de se retourner devant sa toile, et d'également se permettre de lancer, à moitié sérieuse :

- Et vous faites la vaisselle aussi ? J'avoue que ça m'arrangerait. 





@Langston Corvine
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