build god then we'll talk ± maddie

le début de la fin

Je tienne à peine debout dans la salle de repos de l’hôpital. Ma garde de nuit est la bienvenue, j’apprécie aussi bizarre que ça puisse être l’atmosphère particulière des nuits. Elles ne sont pas les meilleures mais au moins je suis à des kilomètres de la coloc, et c’est bien venu au vu des circonstances. Je n’en reviens pas de ce que j’ai fait, de ce que je suis, de ce que je suis en train de devenir. Ce que je voulais éviter, c’est produit à quatre du matin, alors que j’embrassais avec une certaine indécence le fiancé de ma soeur. Quelle soeur fait une chose pareille ? quelle soeur se laisse berner par un mec ? J’ai beau détester la personne que je suis, j’ai beau vomir sur ce que je suis, je n’arrive pas à croire que je puisse continuer à le désirer de la sorte. Ce mec est un connard, avouons les choses. Il trompe sa petite amie, sa fiancée. Je suis la salope de l’histoire mais je n’arrive pas à le comprendre. Ma soeur est la fille la plus parfaite que je connaisse, elle est drôle, elle est brillante, elle est belle. Tout ce que je ne suis pas vraiment, je n’ai pas d’ambition, je ne brille pas dans mon domaine, et je suis loin d’être aussi jolie que ma grande soeur, alors pourquoi ? Pourquoi continue-t-il à me draguer de la sorte. Car oui, je ne suis pas sotte, je ne suis pas idiote, il le fait bien. Certes, je cède trop facilement, et je mériterai des claques pour cela, mais au fond… au fond je reste persuadée qu’un truc ne cloche pas. Je n’ai pas osé parler à ma soeur depuis cet accident et je crois que je dois à tout prix chercher quelque chose, un autre logement. Quelque chose je ne peux pas continuer comme cela.

Je sors de mes pensées, lorsque je reçois un message de Nash. Je grimace en le lisant, me demandant ce qui peut bien la pousser à envoyer un message si tard dans la soirée. Je lui réponds un okay, avec plaisir, puis je me promets d’être là pour elle. Je ne sais pas pourquoi mais Nash me touche par ce qu’elle vit et j’ai tout le temps envie de l’aider ou de la sortir de ce qu’elle vit. Je ne peux que comprendre, la difficulté de ce qu’elle éprouve et encore c’est rien comparé à ce qu’elle vit vraiment. Je continue ma soirée et lorsque je rentre chez moi, je décide de m’octroyer quelques heures de sommeil avant de rejoindre Nash pour boire un café. Par magie, ou que sais-je heureusement d’ailleurs, personne n’est présent à la colocation quand je me réveille, je me permets une douche rapide mais salvatrice et je décide de partir la rejoindre. Je suis un peu en retard, j’ai pris le temps de manger un truc, dans l’espoir de calmer les crampes de mon estomac. Je cherche l’adresse qu’elle m’a envoyé et voilà, je traverse la ville pour la rejoindre. Je me trouve devant l’endroit et je tente de la chercher. Je la vois. Je décide prendre quelque chose avant. Un cappuccino s’il vous plait. Je laisse le serveur me servir, puis je prends ma boisson entre mes mains et je vais la rejoindre. Elle écrit, isolée du monde et j’hésite à la déranger, parce qu’elle semble tellement absorbée par ce qu’elle est en train de faire. Mais je finis par me décider quand même. Salut Nash ! Désolée du retard, j’ai eu un mal de chien à me réveiller. Le bonheur d’être en décalé, de vivre la nuit et dormir le jour. Mais ce n’était pas un soucis, pas réellement. Je lui souriais avant de m’installer près d’elle observant ses traits tirés, et la marque qui dépassait lés§rament de son cou malgré le sweat qu’elle portait. Je ne montrais rien de mon inquiétude, mais elle était palpable tout de même, malgré tout. ça fait plaisir de te voir ! Vraiment.

le début de la fin

Il est toujours inquiétant quand une personne demande à vous voir, comme cela d'un seul coup. Je n'ai jamais été à la hauteur de quoique ce soit, sauf pour une chose, aider les autres. Un sixième sens, un truc du genre, j'en sais rien mais c'était un truc que j'avais en moi et qui parfois, je ne dis pas tout le temps, fonctionnait assez pour que je puisse aider les gens à ma manière quoi. J'espérais en tout le cas que ce soit le cas. Alors quand je me retrouvais en face de la jeune femme, je ne sais pas, une petite voix me disait que ce n'était pas un hasard si j'étais là, qu'elle avait peut être besoin d'aide. sans jugement aucun, j'allais essayer d'être à la hauteur de ses espérances et l'aider comme je pouvais à mon faible niveau bien sur. Ma boisson entre les mains, je l'observais silencieusement, alors que j'écoutais attentivement ses paroles. Elle semblait comme ailleurs, comme si elle flottait à côté de son corps. C'était assez étrange dit comme cela, mais je tentais comme je pouvais de dire, ou de faire les choses. Je cherchais à tout prix un moyen de ne pas brusquer de questions, c'était surement malvenu, mais je n'allais quand même pas tenir ma langue dans ma poche, ce n'était clairement pas mon style. Jamais. Tu sais que tu ne me déranges jamais... Et je voulais qu'elle le comprenne encore plus, car il était super important pour moi, qu'elle soit consciente de cela, jamais au grand jamais... elle n'allait me gêner, déranger ou quoique ce soit. Jamais.

Je me mordille légèrement la lèvre en entendant ses mots. Bon bon bon, ce que je doutais est véritable, elle ne se sent pas particulièrement bien et je ne peux que la comprendre, quoique pas tout à fait quoi. J'inspire fortement cherchant les mots justes ceux qu'elle a envie d'entendre, ce qu'elle doit entendre en même temps. Tu te pinces l'arrête du nez un moment, cherchant les mots. La douleur prouve que tu es vivante, tu sais... D'expérience, c'était quelque chose qui revenait souvent dans mes discussions, de mon expérience personnelle. Je buvais légèrement ma boisson, avant de poser mon regard sur elle. Elle était sortie de l'hôpital, et je pouvais le comprendre, j'avais beau travailler là bas, je pouvais comprendre que ce n'était pas le meilleur endroit pour se sentir bien. C'était mon second chez moi, parce que j'y travaillais et que j'aimais ce que je faisais. Mais je comprenais bien que ce n'était pas forcément le cas, pour tout le monde. Tu as essayé de voir quelqu'un ? Tu sais un psy ou quoi ? Je suis pas forcément la mieux placé, mais... Je me pinçais les lèvres en disant cela avant de reprendre. As-tu peux ? Ou désires-tu ne plus rien sentir, pour cela que tu veux être anesthésiée ? Finissais-je par demander, afin de comprendre d'où venait ce mal qui la rongeait, même si je savais de quoi ça pouvait venir. Je voulais qu'elle dise les mots, ces mots qui sont à la fois déroutant et bien réel en même temps. Je tentais de ne pas grimacer, même si je sentais que tout n'allait pas pour le mieux pour le coup. Je posais légèrement ma main sur la sienne. Les épaves peuvent être remises sur pieds. Ajoutais-je pour lui donner un peu d'espoir et parce qu'à mon tour j'y croyais aussi.