Et si ... (Warston - Rp Alternatif)

♛ Where do I belong forever ?

Il paraît si peu sûr de lui à cet instant. Si différent du sportif adulé tellement confiant dont il donne l’impression chaque jour. Elle ne peut pas dévier son regard de lui, Isa, elle le trouve… Attendrissant. Elle baisse les yeux, gênée par ses propres pensées, alors qu’il lui affirme qu’il ne croit pas en ses capacités. Ce sont ses propos qui l’aident à relever la tête vers lui. Elle n’aime pas voir les autres se dévaloriser, vraiment pas. – Eh bien, moi, j’y crois. lui assure-t-elle avec cette étincelle particulière dans le regard. Cette détermination qu’elle a lorsqu’elle veut quelque chose, celle que ses proches connaissent bien mais… Pas les personnes de ce lycée. Il ne sait rien d’elle, Nikolaï. Pourtant, il est bien plus observateur qu’il ne le laisse paraître parce qu’il remarque les expressions de son visage, bien plus qu’elle ne le voudrait. Elle redoute surtout qu’il prenne conscience de l’effet si troublant qu’il a sur elle. Mais, à cet instant, il a surtout remarqué son air coupable face à ses paroles. Elle secoue tout de suite la tête négativement. – Non, je t’assure que non. J’ai juste eu peur de te blesser. Non pas qu’elle ait ce pouvoir. Probablement pas. Mais elle ne veut pas faire du mal autour d’elle, Isa. Il paraît surtout amusé. Et, quelques instants plus tard, c’est lui qui la fait rire en se trompant sur la matière qu’ils doivent travailler. S’il se trompe même au sujet de la matière, elle comprend un peu moins pourquoi tout est si peu clair pour lui. Loin de se vexer face au rire de la jolie brune, le sportif se met à rire avec elle. – Tu vois, tu vas peut-être apprendre plein de choses finalement. lui répond-elle avec amusement, le sourire toujours aux lèvres alors qu’elle se perd à nouveau dans ces deux grands océans qu’il a à la place des yeux. Le calme revient peu à peu, plongés dans cette intensité particulière, avant qu’ils n’évoquent un sujet un peu plus sérieux. Là où il pense qu’elle ne voulait pas travailler avec lui, la demoiselle est de son côté convaincue du contraire. Il lui assure pourtant que c’est faux. – Tu n’avais pas l’air très heureux quand le prof nous l’a dit pourtant. Elle le sait, elle l’a vu. Elle vient d’ailleurs de laisser entrevoir pour la première fois le fait qu’elle l’a peut-être plus observé qu’elle ne l’avouerait. Ses prunelles toujours ancrées dans les siennes, la Latina lui offre un petit sourire en coin en l’entendant affirmer qu’il a de la chance de l’approcher de si près. Elle ne mord pourtant personne, Isa. Elle parle à ceux qui le veulent bien, mais ils sont rares. Lui, clairement, n’en fait pas partie. – Ah oui ? Et comment est-ce que tu m’imaginais ? lui demande-t-elle finalement, curieuse d’avoir son opinion à ce sujet. À son propre sujet. Mais elle ne s’attend pas à ce qu’il se montre lui-même aussi curieux. Alors qu’elle lui montre la feuille avec cette frise pour lui, c’est tout autre chose qui capte l’intérêt du garçon. Elle. Isabella le contemple, un instant, l’air surprise qu’il lui pose une question aussi… Personnelle. –Tu es bien curieux toi. Son ton reste neutre, mais elle ne se risque pas à en dire plus. Elle n’accorde pas sa confiance en quelques minutes. – Bon, on devrait peut-être s’y remettre, non ? Et elle essaie de contourner la question, mystérieuse Isa. La vérité, c’est qu’elle ne comprend pas autant d’intérêt de la part d’un garçon qu’elle connaît à peine, un garçon qui n’a jamais daigné lui adresser un mot. Cela la trouble. Il la trouble.

♛ Where do I belong forever ?

Elle n’a aucune idée de ce qu’il peut ressentir. Aucune idée de ce qu’il peut bien vivre. Aucune idée qu’il peut se sentir seul, lui aussi, seul alors qu’il est entouré de tant de personnes. Il a l’air si heureux, Nikolaï, si épanoui dans ce monde. Tellement qu’il paraît lui appartenir, ce monde, il paraît l’avoir entre les mains alors qu’elle, elle en est si loin. Mais elle commence tout doucement à déceler autre chose chez lui. Quelque chose que personne ne doit soupçonner. Un soupçon de fragilité comme si… Comme s’il n’était pas aussi sûr de lui. Aussi sûr de celui qu’il est. Elle se trompe peut-être, elle n’en sait rien, mais il lui donne le sentiment d’en avoir bien plus à dévoiler qu’il ne le laisse entendre derrière ces sourires séducteurs et ses plaisanteries malicieuses. Bien plus qu’il n’en faut pour éveiller l’intérêt de la pourtant si solitaire Isabella. Elle ne le connaît pas autant que les autres, elle, c’est peut-être pour cette raison qu’elle n’a aucun a priori sur lui. Elle le découvre totalement en cet instant. Elle en voit un peu plus à chacun de ses mots. Et même ses silences, ils en disent beaucoup. Il semble intimidé par les jolies paroles qu’elle lui offre, bien plus que lorsqu’ils se mettent à plaisanter sur son manque d’attention en cours. – Tu ne devrais pas te dévaloriser comme ça… Je suis certaine que ça ne dépend que de toi. Peut-être qu’il n’aime pas beaucoup la littérature, ou l’histoire, peu importe. Mais il ne devrait pas se dévaloriser autant. La mine préoccupée de la demoiselle disparaît rapidement alors qu’il arrive à la faire rire. Le premier rire qu’ils partagent, juste avant les propos suivants du lycéen. Je dois avouer que c’est surtout la prof qui motive. Si elle n’avait pas le teint si bronzé, il la verrait sûrement réagir instantanément. Ce qui est certain, c’est qu’elle se sent immensément troublée par ses mots beaucoup trop flatteurs. Cette fois, c’est elle qui est intimidée, elle qui garde le silence, lui répondant simplement par un faible sourire. Il ne devrait pas jouer avec elle, Nikolaï. Elle ne joue pas, elle, elle est la sincérité incarnée. Elle le prouve quelques secondes plus tard seulement en lui affirmant de but en blanc avoir bien remarqué qu’il n’était pas heureux d’avoir ce travail avec elle. La réponse du sportif la fait sourire, légèrement d’abord, puis un peu plus alors qu’il reprend son sérieux. – Je te rassure, je ne mord pas. Elle a peut-être l’air sauvage, Isa. Et peut-être aussi qu’elle ne fait jamais le premier pas. Mais quand on essaie de lui parler, quand on essaie vraiment de la connaître, elle peut se révéler. Et c’est là qu’elle dévoile enfin qui elle est. Mais Nikolaï  n’a pas manqué une information dans tout cet échange, c’est qu’elle le regarde. Oui, parfois. Elle se sent de nouveau déstabilisée… Et ce n’est pas de la gêne. C’est lui, il la trouble réellement. – Je trouve tes interventions assez drôles. lui dit-elle simplement, masquant son trouble comme elle sait si bien le faire. Mais ce qu’elle dit est vrai. Si elle est très discrète, il ne l’est absolument pas. Il n’a pas la langue dans sa poche. C’est quelque chose qui lui plaît bien, à Isa, elle doit se l’avouer. Elle le contemple toujours, attendant une réponse sur l’idée que lui, peut bien avoir d’elle. Et elle est assez précise en fin de compte, assez proche aussi de ce que tout le monde doit penser. – C’est peut-être ce que je suis. Une petite intello qui n’aime pas les gens. lui déclare-t-elle simplement alors que non, elle n’est pas comme ça. Elle aime les gens. Elle a même besoin de les aimer. C’est juste plus compliqué au lycée. Parce qu’elle n’est pas assez présente pour se faire sa place, parce qu’elle a grandi trop vite aussi pour se retrouver parmi eux. Parce qu’elle n’est pas comme les autres, et qu’elle ne sait pas faire semblant. Mais, à force de parler, elle éveille sans le vouloir la curiosité de son interlocuteur qui lui avoue qu’elle est un véritable mystère. Il le dit d’une telle façon, une façon qui la déroute. Comme s’il voulait percer ce mystère, comme s’il voulait lire en elle. Et son regard qui se perd à nouveau dans le sien si intense. Ses prunelles qui s’accrochent aux siennes. Incapable de s’en détacher, incapable de lui répondre. – Il n’y a rien de joli derrière le mystère, tu sais. C’est déjà un faible aperçu sur sa vie loin d’être rose. C’est peu, mais c’est beaucoup pour elle. Tellement qu’elle finit par changer de sujet alors que Nikolaï, lui, s’excuse spontanément sans tourner autour du pot. – Non, c’est rien. C’est juste que. Je n’ai pas l’habitude. L’habitude d’intéresser, l’habitude d’intriguer, l’habitude d’avoir ne serait-ce que l’attention de quiconque. Elle baisse les yeux une seconde mais finit par lui confier. – J’ai beaucoup d’obligations. Je préférerais être ici, en fait, mais je n’ai pas le choix. C’est tout ce qu’elle dira. Mais peut-être qu’un jour, elle lui en dira plus. Peut-être qu’un jour, elle lui dira tout.

♛ Where do I belong forever ?

Plus les secondes passent, plus le beau sportif parvient à captiver l’attention de la jeune fille. Mais ce n’est pas pour son physique, encore moins pour sa popularité. C’est même en vérité malgré ces points qu’elle s’intéresse de plus en plus à lui. Il a quelque chose de différent de ce qu’il laisse voir au premier abord, quelque chose de plus captivant. Il a besoin de faire ses preuves. Elle le ressent, du plus profond de son être, elle ressent qu’il a bien plus de choses à offrir que ce que les autres peuvent penser. Que ce que lui-même doit penser. Elle le voit, à sa seule réaction, lorsqu’elle avoue qu’il a plusieurs fois attiré son attention. Il met en avant des qualités qui le rassurent, celles que tout le monde voit en lui. Mais il ne soupçonne pas les autres. – C’est peut-être pour ces raisons que tu plais aux autres. lui dit-elle simplement, ses yeux qui s’accrochent aux siens quelques secondes de trop. Son regard en dit beaucoup sur ses pensées. Ce n’est pas tant qu’il lui plait, ou non, à elle. Ce n’est pas le genre de questions qu’elle se pose, Isabella. Non, c’est juste que ce n’est pas ce qui l’intrigue chez le jeune homme, elle. Mais elle n’est pas la seule à être intriguée. Elle n’aurait jamais imaginé qu’elle, lycéenne quasi-inexistante au milieu de tous les autres, puisse éveiller la curiosité d’un garçon comme lui. Il a déjà quelques a priori sur elle mais il reste convaincu qu’elle est bien plus que ce qu’elle laisse entrevoir. Il lui assure même qu’elle cache son jeu. – Je pense que je ne suis pas la seule à jouer à ce jeu-là. répond-elle avec un sourire en coin. Elle parle de lui, évidemment elle parle de lui. Peut-être que ses amis sont dupes, peut-être que cela leur suffit, mais elle voit bien que ce n’est pas le cas pour Nikolaï. Il a l’air d’avoir besoin de plus, l’air d’avoir besoin… D’autre chose. Sinon, il n’insisterait pas tant sur la belle et mystérieuse étudiante fantôme. Il insiste sur le mystère qu’il y a autour d’elle, mystère qu’il semble vouloir découvrir, ou ne serait-ce qu’approcher un peu plus. Elle le voit à ses paroles, elle le voit aussi au regard qu’il porte sur elle. Ce regard qui doit faire perdre les moyens de toutes les filles. Parce que non, elle n’a pas la prétention de croire qu’elle est la seule qu’il contemple comme il le fait. Nikolaï Warren est un bourreau des cœurs. Et même elle qui est si souvent absente au lycée, elle le sait. Tout le monde le sait. Cela ne l’empêche pas d’y être sensible, intimidée aussi par cette attention dont elle n’a pas l’habitude. Elle ne sait pas comment réagir, Isa, elle préfère lui répondre tout autrement. – Tu ne voudrais pas devenir policier toi ? le taquine-t-elle avec ce petit air malicieux sur le visage, cachant son trouble avec l’amusement de le voir aussi curieux. Lui ne doit pas comprendre, lui doit avoir l’habitude d’éveiller l’intérêt de tous ceux qui l’approchent. Mais c’est loin d’être son cas, à Isabella. Elle est seule, c’est flagrant, elle n’appartient à aucun groupe, aucun clan. – Tu es le premier à me poser la question. lui confirme-t-elle en haussant délicatement les épaules. Elle ne lui en veut pas pour sa curiosité ou son manque de discrétion, pas du tout. Mais cela ne signifie pas qu’elle va l’éclairer comme ça, seulement parce qu’il lui pose des questions. Trop méfiante, elle garde pour elle toutes ces zones d’ombres qui ont tant l’air de captiver le lycéen, elle n’est pas prête à lui en dévoiler plus. Il arrive pourtant à la faire sourire en lui demandant d’oublier ses priorités. S’il savait combien elle en est incapable. – Hum, rien à part le temps qui défile peut-être. affirme-t-elle d’une voix espiègle. Elle lui a dit qu’elle partirait bientôt et, mine de rien, cela approche. Elle ne peut pas se permettre ce genre d’écarts, Isa. – Dis… Est-ce que tu te sens seul toi, parfois, ici ? Et c’est la première fois qu’elle lui pose elle-même une question. La première fois qu’elle laisse entrevoir une certaine vulnérabilité. Peut-être que, tout doucement, elle se laisse approcher finalement.

♛ Where do I belong forever ?

Il ne paraît pas si heureux, Nikolaï. Elle ne le soupçonnait pas un instant. Elle ne s’y attendait pas, elle ne comprend pas. Il fait ce qui lui plaît, il est entouré constamment. Tout le monde l’apprécie et l’admire. Alors, pourquoi ? Pourquoi semble-t-il aussi peu à sa place dans un monde qui lui appartient presque ? Elle n’ose pas lui poser la question. Elle n’ose pas s’immiscer à ce point dans ses pensées et dans ses sentiments, pas alors qu’elle est elle-même si réservée sur ses propres états d’âme. Elle lui assure simplement qu’il cache tout aussi bien son jeu qu’elle, une affirmation qu’il confirme dans un sourire amusé. Peut-être qu’ils se ressemblent bien plus qu’ils n’en ont l’air tous les deux. Peut-être qu’ils ont l’air si opposés l’un à l’autre mais que, au fond, ils ressentent le même vide dans leurs cœurs. Elle ne sait pas, Isabella. Elle ne sait pas mais elle doit bien s’avouer qu’il captive son intérêt, Nikolaï. Autant que son regard captive le sien. Il y a quelque chose qui se passe entre eux, quelque chose qui l’effraie, un peu, mais qui l’attire, plus encore. Elle sent qu’il y a des choses en lui qu’il ne dévoile pas, des choses qu’il garde pour lui, exactement comme elle. Ou peut-être qu’il est juste en train de l’envoûter. Elle se perd dans ses yeux, elle se perd dans sa voix. Mais il en est de même pour lui, lui qui ne cesse de la questionner, comme s’il voulait à tout prix éclaircir le mystère Isabella. Il lui faudrait pourtant bien plus de temps. Elle ne lui avoue rien mais choisit plutôt de lui faire remarquer sa curiosité. Si elle le taquine surtout, elle apprend sans s’y attendre qu’il a vraiment envie d’entrer dans la police. Un sourire malicieux vient alors se dessiner sur les lèvres de la Latina. – Eh bien, tu ferais un très bon policier. déclare-t-elle en toute sincérité. Il sait capter le mystère, peut-être même un peu trop. Il est surpris d’être le premier à l’interroger sur ses absences. Il ne semble même pas y croire. Elle penche un peu la tête sans le quitter des yeux, comme songeuse tout à coup. – C’est pourtant la vérité. dit-elle sobrement. Des garçons, on ne peut pas dire qu’elle en ait vraiment connu. Il y a bien eu quelques petites tentatives, comme Jason, mais c’est différent. Ce n’est pas au lycée qu’elle a pu en rencontrer. Puis, il faut dire qu’elle ne se laisse pas réellement approcher, Isa. Les sévices subis par son père l’ont beaucoup trop fait souffrir. Encore plongée dans des pensées beaucoup trop sombres, elle se contente de secouer négativement la tête lorsqu’il lui assure qu’elle s’impose elle-même ce temps limite. Non, c’est faux, mais il ne peut pas savoir. Elle ne dit rien, pourtant, car elle est la seule responsable s’il ne sait pas tout. Et peut-être aussi parce que son rapprochement soudain n’est pas passé inaperçu. Plus troublée qu’elle ne le voudrait, elle le contemple, pas si étonnée par ses dernières paroles. – Pourtant, tu es constamment entouré, toi… Elle baisse un peu les yeux. – Moi, je me sens en marge des autres. Mais toi, c’est encore plus triste si tu es entouré, et que tu te sens quand même seul… Elle se mordille la lèvre alors que ses yeux se posent sur la montre qu’elle porte autour du poignet. Elle entrouvre la bouche, étonnée que le temps soit passé si rapidement. – Oh mince, je… Je dois y aller. Elle se lève sans attendre pour ranger ses affaires. Elle ne le regarde plus, pensant déjà à tout ce qu’elle doit faire. Ce n’est qu’en attrapant son sac qu’elle reporte enfin son attention sur lui. – Je suis désolée. On essaie d’avancer ce soir et on se montre ce qu’on a fait demain ?

♛ Where do I belong forever ?

Debout devant le miroir de la salle de bains, Isabella se contemple dans le miroir depuis cinq bonnes minutes. Elle se sent stressée, nerveuse. Beaucoup trop. Elle ne sait pas du tout ce qui lui a pris d’accepter cette invitation pour cette fête. Elle ne connaît personne, personne ne la connaît. Elle va se sentir totalement à l’écart de tout le monde, elle le sait. Exactement comme au lycée. Sauf que, durant cette soirée, elle ne pourra pas se cacher derrière un livre. Elle laisse échapper un petit soupir face à son reflet. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? En réalité, elle sait pourquoi elle a accepté. Pour qui. C’est pour lui, Nikolaï. Son cœur a manqué un battement quand il est venu lui parler de cette fête organisée chez lui. Elle s’est sentie dans un état étrange, heureuse, presque… Vivante. Elle a tenté pourtant de lui dire que ce serait compliqué, mais il l’a fait promettre d’y réfléchir. Puis, tout s’est emballé. Elle s’est emballée. Et la voilà, dans sa petite robe noire, en train de se dire qu’elle devrait se changer pour la énième fois. Elle se sent… Ridicule. Ce n’est tellement pas elle, tout ça. Ce garçon lui fait perdre la tête depuis le début. Elle ne sait pas trop ce qui lui arrive mais cela lui fait peur. C’est la première fois qu’un garçon la met dans un tel état. Et lui, il ne doit même pas s’en douter. Au mieux, il l’a prise en pitié parce qu’elle lui a avoué combien elle se sentait seule. C’est cela, de la pitié. Il sera entouré de tous ses amis là-bas. Il ne va sûrement pas lui jeter un regard. Pire, il ne remarquera même pas sa présence. Ou bien, son absence. Non, elle ne devrait pas y aller. Vraiment pas. Elle va… – Wouah, on dirait une princesse. Elle se tourne, subitement, prise sur le fait par sa petite sœur. Un sourire en coin vient se dessiner sur les lèvres de la Latina en la voyant. – Ah oui, tu trouves ? – Oh oui ! Je veux être comme toi quand j’serais grande. Elle sent tout son cœur se réchauffer face à la déclaration de Peyton. Elle se penche vers elle pour déposer un doux baiser contre sa joue. – Tu seras sage avec la baby-sitter, d’accord ? C’est elle qui lui donne ce courage. Elle doit y aller. Même si elle est morte de trouille. Attrapant la main de sa cadette, elle l’entraîne jusqu’au salon lorsqu’elle entend le bruit de l’interphone. Quelques minutes plus tard, après avoir donné toutes ses recommandations à la baby-sitter, et avoir salué les deux enfants, Isabella se décide enfin à partir. Elle ne connaît pas la maison de Nikolaï mais ses indications étaient assez claires. En une vingtaine de minutes, elle arrive devant l’immense bâtisse aux allures de château. Elle contemple les lieux, impressionnée, elle qui se sent toute petite. Et, enfin, elle prend le courage de franchir les quelques mètres qui l’en éloignent pour pénétrer dans la maison. Elle jette un petit coup d’œil aux alentours, toujours aussi admirative, toujours aussi intimidée. Rapidement, son visage croise celui de son hôte. Son regard s’éclaire instantanément alors qu’elle le rejoint malgré ses craintes. – Bonsoir. lui dit-elle, un peu timide. Il a l’air décontracté, fidèle à lui-même, une bière à la main. Autant dans son élément que partout ailleurs, peut-être même plus encore. Tout le contraire de la jolie brune qui ne se sent vraiment pas à sa place.