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 nocturnals (henrik)

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Message Sujet: nocturnals (henrik)    nocturnals (henrik)  Empty Lun 15 Avr - 12:59

Un soleil d'or baigne l'un des nombreux salon des Sartier sous ses lueurs de fin de crépuscule pendant que Constance, dans toute sa grâce, continue de gigoter, agitant sa boîte de xanax au-dessus de sa paume offerte, son sourire crispé ne faisant office que d'artifice pour cacher sa nervosité. Entourée du moelleux de coussins rembourrant le canapé en face de celui de sa mère, Juliette est au comble de l'ennui, laissant sa tête s'appuyer contre ses doigts, ses ongles mordillant la peau de sa tempe. La brume de l'ennui recouvre ses pupilles alors qu'elle continue d'observer sa mère se verser pilule sur pilule, même pas certaine que ce soit recommandé mais qui est-elle pour empêcher sa mère de s'anesthésier à la connerie ? Encore une gorgée d'un cocktail fait maison pour noyer le tout et la voilà repartie dans sa diatribe de potins qui n'intéressent qu'elle. Pourquoi est-elle venue déjà ? Décroisant ses jambes cintrées dans un jean hors de prix, elle se redresse rien qu'un peu, marmonnement des bribes de mots fait pour meubler, maquillant son désintérêt de minuscules murmures poussant sa mère à toujours plus parler. Sa main saisie la première bouteille posée entre elles, déversant l'ambre d'un whisky qui ne plait qu'à Ismaël dans un verre encore nu de tout contenu mais elle fait l'effort, juste pour troubler l'ennui. Laissant tourner l'ambre dans le lit de son verre, elle en observe la robe, comme par habitude, inspirant l'odeur qui l'écœure déjà mais ça arrive au moins à réchauffer sa gorge. Après une énième gorgée qui laisse une saveur amère sur sa langue, elle ouvre enfin la bouche pour sonner le gong de fin "Écoute, je venais simplement voir Papa." C'est claqué en pleine figure, interrompant sa mère en plein discours passionné sur la dernière liaison en cours de l'une de ses meilleures amies. Sujet qui ne passionne que peu de monde et certainement pas Juliette. Pas elle qui méprise déjà bien assez sa propre mère d'en entretenir encore et encore, prenant un plaisir vicieux à jouir à l'unisson avec des types parfois trois fois plus jeunes qu'elle. Et Constance ignore que Juliette en a déjà été témoin, qu'elle s'est brûlé les yeux sous le spectacle décadent et écœurant de sa propre mère se faisant tringler par un invité de son père par l'interstice d'une porte mal fermée. La vision arrive à la crisper un peu plus, lui faisant finir son verre en quelques lampées trop lourdes. Constance referme lentement ses lèvres parfaitement maquillées, ses yeux bleus courant sur sa fille, mettant un temps avant de vraiment réagir, abrutie aux bonbons qu'elle se jette sur la langue depuis trop longtemps. "Oh … Je ne savais pas." Juliette laisse passer le temps, lui offrant un moment pour reprendre ses esprits à travers le brouillard de son étourdissement "Il n'est pas là. Je crois qu'il est encore occupé au bureau ou … ailleurs." Constance balaie l'air d'un mouvement de la main, ouvertement nonchalante, trempant ses lèvres dans son cocktail qui lui arrache un soupir de contentement. Juliette est prête à prendre congés, peu apte à lambiner ici, entre ces murs habitant encore trop de souvenirs, craignant de croiser les mauvais visages, la patience déjà mise à rude épreuve mais la sonnerie de téléphone de sa mère interrompt l'annonce de son départ. "Excuse moi une minute." Sa mère s'évade vers la sortie mais le claquement de ses talons s'arrêtent finalement pour que sa voix résonne à nouveau "Oh ! Henrik ! Quelle belle surprise, assieds-toi ici, je t'en prie. Je n'en ai que pour quelques minutes." Le prénom résonne comme la pire des insultes, poussant Juliette à se relever, se tournant vers l'entrée du salon. C'est toute l'aura pesante de sa présence qui l'étouffe à présent. Le même visage, les mêmes traits agaçants qu'elle voyait toujours trop collé à son frère, un frère brillant toujours par son absence. Un soupir alourdi de lassitude passe ses lèvres pour seules salutations "Ismaël n'est pas là." Le sourire est acide, dégoulinant d'hypocrisie et ils le savent trop bien tous les deux. Enfants déjà, il n'y avait que le fil tenace du rejet entre eux, des cris, des cheveux tirés et des insultes trop énormes pour leurs bouches d'enfants. Elle rêvait de le voir devenir souvenir pour son jumeau, refusant toujours trop fort la moindre présence autour d'eux. Et si elle a réussie à éradiquer Nana, Henrik est une présence indélébile aux côtés de ses frères, une âme vicieuse de plus cachant son âme noire derrière de jolis sourires qui ne la dupent pas. De ses pas aériens, elle court le long des tapis persans qui décorent le sol, étouffant régulièrement le staccato de ses escarpins, faisant le tour pour désigner l'un des canapés de sa main aux ongles bien aiguisés "Mais installe-toi, vas-y. Peut-être que tu mourras le temps d'une éternité à l'attendre." Plaisanterie cachant habilement toute la tension qui ne s'est toujours pas épuisée depuis l'annonce des fiançailles. J'aimerais te tailler un sourire à l'aide d'une lame d'argent rouillée, te faire plier un genou, rien qu'un pour que tu connaisses enfin ta place face à moi. Au lieu de lui cracher sa haine, c'est toujours du miel qui perle à ses lèvres lorsqu'elle reprend "Je te sers un verre ? Tu ne résisteras pas à un bon whisky écossais, pas vrai ?" La voilà la première piqûre lancée après à peine quelques secondes, déclarant une guerre qui ne s'est jamais arrêtée. Et j'ai mené tellement de batailles Henrik, je ne les compte même plus comme je ne compte plus mes victoires. Essaie de m'atteindre, de faire vibrer quelque chose en moi et peut-être que je t'offrirais un brin de répit.
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Message Sujet: Re: nocturnals (henrik)    nocturnals (henrik)  Empty Mer 17 Avr - 17:44

La routine brisée par un appel au nom de Sartier et la voix du paternel qui résonne à l'autre bout du fil. Henrik écoute ce dernier lui glisser ses exigences à l'oreille, les griffonne sur un bout de papier à sa droite avec sérieux. Des jours à se plaindre des exigences moindres de ses clients pour enfin en avoir un difficile et pointilleux à servir. Dès la fin de leur conversation, il se met à la recherche de la voiture parfaite, respectant les détails donnés tout en cherchant à surprendre le père Sartier. Il lui faut moins d'une semaine pour trouver la perle rare, mettre le doigt sur une toute nouvelle Porsche 911 qui devrait le ravir autant qu'Henrik. Quelques détails à régler et il prend sa propre voiture en direction de la demeure des Sartier, les papiers sur le siège passager et l'excitation au creux de l'estomac. Peu importe ce qu'il pense du paternel Sartier, une partie de lui cherchera toujours à l'impressionner – comme un gamin qui ne cesse de chercher l'approbation de ses aînés. De plus, il sait qu'un contrat gagné avec lui promet de nombreux autres à venir. Ils vivent dans un monde où tout est intéressé, où les services rendus à un ami offrent des possibilités pour l'avenir et de l'argent à la clé, et Henrik en a toujours joué. Il en joue chaque jour de sa vie, auprès de toutes les connaissances de ses parents et de son propre entourage. Plus le nom est important, plus l'intérêt est gros. Et rendre le chef de famille Sartier heureux est comme prendre le Saint Graal à pleine main. Ses doigts tapotent nerveusement le volant, allument la radio pour l'éteindre une seconde plus tard. La circulation est un cauchemar, les autres conducteurs idiots et Henrik sent vite l'échauffement dans ses entrailles. Une demi-heure après l'horaire qu'il s'était fixé, il arrive enfin à destination. – Quel bande de cons, qu'il lâche à lui-même après avoir éteint le moteur de sa voiture. Henrik attrape les papiers à signer, les observe une dernière fois pour s'assurer qu'aucune mauvaise surprise ne lui sautera à la gueule en face du paternel Sartier. Une fois son inspection terminée, il se glisse aisément à l'extérieur et laisse ses jambes faire le travail jusqu'à la porte d'entrée. Il n'est pas étonné de voir que rien n'a changé. Que tous les détails ancrés dans sa mémoire ne sont pas faussés. Un sourire nostalgique vient illuminer son visage, les souvenirs des journées et nuits passées en compagnie d'Ismaël et Emile revenant à son esprit. Deux coups sur la porte et c'est le visage de Constance qui se dessine, téléphone à l'oreille et rictus aux lèvres. – Oh ! Henrik ! Quelle belle surprise, assieds-toi ici, je t'en prie. Je n'en ai que pour quelques minutes. Elle l'embrasse rapidement, laissant un toucher furtif rencontrer le matériel de sa veste. – Vous êtes toujours aussi ravissante, madame Sartier, que le Hoenikker laisse glisser d'entre ses lippes avant que Constance ne disparaisse avec une nouvelle caresse sur son bras et un gloussement charmé. Lui prend le chemin inverse, connaissant la demeure Sartier presque autant que la sienne. La figure luciférienne de Juliette le pousse à s'arrêter dans sa course. Ses doigts se resserrent autour des papiers qu'il tient entre ses mains et son regard noir s'ancre dans celui de la Méduse française. – Ismaël n'est pas là. Elle brise le silence, mais ne fait qu'accentuer la tension entre eux par la fausseté qui dégage de son être. – Bonjour à toi aussi. Si un sourire orne toujours le visage de la sorcière, Henrik ne se fatigue pas à faire réapparaître le sien. Il n'a pas à prétendre lorsqu'ils ne sont que tous les deux, entités démoniaques cachées du monde et des répercutions de leurs actions. Ses opales ne dévient pas, serpentent en Juliette comme un serpent sur le sol. Ne joue pas à ce petit jeu là avec moi, tu sais que tu ne gagneras pas. Je te ferais bouffer tes sourires qui dévoilent tes dents aiguisées et supplier un Dieu auquel tu ne crois pas pour m'arrêter de torturer ton âme en putréfaction. Je t'enfoncerais dans les ténèbres jusqu'à ce que tu ne sois plus qu'un vague souvenir, qu'un brouillard dans les esprits de ceux qui ont un jour croisé ton chemin. Je te ferais glisser jusqu'en Enfer, cramerais ta jolie peau sous les flammes éternelles et arracherais ton cœur noirci de haine. J'suis pas là pour Ismaël. Il ne dit rien de plus, laisse planer le doute sur sa venue. Juliette n'a pas besoin de savoir les détails qui l'ont mené à se retrouver face à elle. Il observe ses moindres mouvements, attendant le moment où elle l'attaquera de ses griffes affûtées. – Mais installe-toi, vas-y. Peut-être que tu mourras le temps d'une éternité à l'attendre. Sa voix mielleuse retourne les tripes d'Henrik. Elle le tient par les mots à double sens et les sourires exacerbés. Mâchoire crispée et muscles tirées, il se déplace enfin en prenant soin de contourner la démone à la peau porcelaine. Je te hais de tant me ressembler dans ta fureur et ta rancœur. Et je hais encore plus de savoir qu'on se retrouvera dans le monde souterrain de Lucifer, ton visage pour me hanter dans l'éternité. Henrik s'assoit sans un mot à l'opposé du canapé désigné par Juliette, sur un fauteuil qui lui fait face et depuis lequel il peut continuer de l'observer. Je te sers un verre ? tu ne résisteras pas à un bon whisky écossais, pas vrai ? Si un regard pouvait tuer, elle serait déjà morte aux pieds d'Henrik. Les battements de son cœur accélèrent sous le poids de sa furie intérieure, celle que Juliette sait réveiller en un clignement de yeux et un claquement de doigts. Elle titille, remue, trifouille jusqu'à en faire saigner les plus vieilles blessures. – Sans façon, qu'il répond d'une voix aussi plate que ses traits. J'aurais trop peur que tu m’empoisonnes. C'est à peine s'il cligne des yeux ou bouge un orteil. Il n'y a pas de gentillesse ou de bienveillance dans son ton – il n'y en a jamais aux côtés de Juliette. Il vient tapoter le cuir du bout de ses doigts, ses iris enflammés toujours dans les siens. Bien qu'en toute honnêteté, ta présence est si difficile à supporter que mourir doit être une partie de plaisir à côté. Son sourire revient finalement, faux et orageux. Oh Juliette, perfide et putride Juliette, si tu savais à quel point je voudrais que tu disparaisses.

@juliette sartier
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Message Sujet: Re: nocturnals (henrik)    nocturnals (henrik)  Empty Ven 19 Avr - 15:26

"Vous êtes toujours aussi ravissante, madame Sartier" Elle se retient de lever les yeux au ciel, l'image même de la blasée, l'entente seule de sa voix arrivant à hérisser des picots acides le long de son ventricule gauche. C'est un oursin qu'elle a à la place du cœur quand ils respirent le même air, ses épines rejetées à travers les mots couperets qu'elle lance dès que toute son attention est tournée vers elle. Dans ses yeux baignent toute la rancœur et le mépris pour elle, ça se mélange en une corolle de couleurs magnifiques de cruauté, c'est un aphrodisiaque parfait, mielleux, qu'elle déguste avec parcimonie, grignotant chaque secondes comme une enfant vicieuse. Les pas de Constance sonnent encore un instant avant de ne devenir qu'un chuchotis de talons puis plus rien. Ils sont seuls face à l'immensité de leur colère, la distance bien assez comblée par les monstres intérieurs qui tirent et tirent encore sur leur chaîne pour s'entretuer, par l'écho des souvenirs de cris d'enfants crachant déjà leur venin à la gueule de l'autre. Un parasite qu'elle n'a jamais réussi à écraser en un seul coup de semelle. Il est résistant Henrik, s'immisce dans les moindres failles comme un cafard pour faire grouiller la discorde, laisse la maladie de la haine vous ronger jusqu'à l'obsession. tu n'as de beau que les traits de ton visage. Au fond, on sait tous les deux que tu es la plus immonde des chimères, un cauchemar ambulant murmurant aux oreilles naïves de belles promesses de perditions, un diable portant la beauté d'un ange déchu, la voix de chérubin innocent dupant le monde entier. Sauf moi. Sauf moi qui entend l'écho de ta furie vengeresse résonné partout sur les murs, ça fait trembler les cœurs sauf le mien, déjà inerte, dormant dans des eaux abyssales. Inatteignable. "Bonjour à toi aussi." Son sourire mièvre n'est qu'un mirage tombant à l'eau une fois les yeux curieux échappés, assombrissant son esquisse à la commissure malicieuse de ses lèvres, la douceur fondant comme neige pour laisser place à la joie malsaine, grandiose métamorphose bourrée de silence. Ses pas s'étouffent contre le sol duveté de tapis, il se déplace sans jamais la lâcher des yeux, remplissant son orgueil insatiable d'un bonheur sans égale, leurs pupilles démoniaques accrochées pour s'emprisonner entre leurs serres invisibles. Deux serpents glissant l'un vers l'autre, oscillant en sifflant pour entamer une danse connue par cœur. C'est la fureur pure qui coule dans ses veines, venin noirâtre dévalant les circuits sous la peau, lui glissant jusqu'à l'âme pour lui rappeler ses envies de bains de sang. Dans son esprit elle entend la chair tranchée par la lame froide d'une arme blanche, les grognements de douleurs, les supplications soufflées contre ses lèvres tandis qu'elle le mutile de mille façons, baise mortelle où la petite mort n'en sera que plus grandiose. Je te rayerais de la carte comme j'en ai déjà arrachés d'autres du paysage, jetés dans les flammes pour ne devenir que de la poussière de souvenirs. Tu n'es rien. Tu ne seras jamais rien. Alors qu'il s'assoit, elle-même se réinstalle dans son linceul de coussins moelleux "Sans façon" Il n'est que du marbre, expression d'une neutralité agaçante. Mais tu sais que ça me donnera envie de creuser jusqu'à t'entendre exploser. "J'aurais trop peur que tu m’empoisonnes." C'est un rire discret, soufflé d'une seule expiration qui lui échappe alors qu'il poursuit "Bien qu'en toute honnêteté, ta présence est si difficile à supporter que mourir doit être une partie de plaisir à côté." "Je peux achever tes souffrances dès maintenant." C'est brutalement froid, rigide, sonne le marteau d'une condamnation à mort, écrasant le souvenir de l'amusement en quelques mots. Ses yeux plantés dans les siens sont des poignards de glace dont les pointes effleurent tout ce qu'il se retient de lui dire."Mais discutons d'abord, nous sommes entre gens civilisés et bien éduqués après tout." Sans s'émouvoir de son refus, elle se ressert un verre, laissant le bruit clair du whisky glissant dans son lit meublé leur silence. Dans une parade de gestes gracieux, elle referme la bouteille, bouchon remis en place, bouteille repoussée au centre de la table, toute son attention tournée sur lui malgré ses yeux lorgnant son verre avec une avidité discrète. Elle rêve d'enivrement, d'ivresse éternelle, à en oublier que son frère la fait crever de son absence, à en faire mourir la moindre parcelle d'affection qu'elle a pour lui et ne garder que la haine, nue de tout, belle à en crever en étant seule locataire de son être. Croisant ses jambes, elle abaisse finalement les yeux sur les papiers entre ses doigts et une gorgée arrive à faire éclore toujours plus de paroles chauffées à blanc "Si tu n'es pas là pour mon frère, qu'est-ce que tu fiches ici ?" Dans ma maison, dans l'antre où j'ai passé tant de temps à tenter de t'éradiquer de la vie d'Ismaël sans jamais parvenir à mes fins. Laissant le verre toujours entre ses doigts acérés, elle poursuit à parfaite sa performance, cherchant les failles, les moindres fêlures pour le faire imploser de l'intérieur. Le whisky glisse encore sur sa péninsule vipérine, un bref gémissement de contentement remontant de sa gorge délicate comme si elle venait de goûter le meilleur des mets, jouant la comédie jusqu'à fermer brièvement les yeux, une galaxie d'étoiles pour seule panorama pendant un instant. Lorsqu'elle les rouvre ses prunelles sont presque plus douces, attendant patiemment les réponses exigées à ses questions trop curieuses. Profitons de l'instant offert, de cette pièce vide et pourtant remplie de la tension pourpre qui nous habite. Tu ne la sens pas chatouiller le plus mauvais en toi ? Murmurant la perdition et la mort ? Peut-être que toi aussi, tu m'as tuée des centaines de fois depuis ton arrivée, cherchant le meilleur moyen pour me faire hurler et hurler encore. Montre-toi inventif, à la hauteur de notre intolérance à l'autre.
@henrik hoenikker nocturnals (henrik)  3227196488
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Message Sujet: Re: nocturnals (henrik)    nocturnals (henrik)  Empty Sam 11 Mai - 16:42

Chaque regard nourrit le feu meurtrier dans ses entrailles. Chaque parole embrase les contrées encore intouchées par la démone au cœur de pierre. Les murs semblent se refermer autour de ces deux êtres à la folie sans nom jusqu'à ce que l'air n'arrive plus à leurs poumons carbonisés. Henrik se retrouve piégé entre les griffes de sa Némésis, la rage ardente au creux de la poitrine et la démence se faisant un nid dans son esprit trop souvent malmené. Papiers toujours en mains, il s'éloigne de l'emprise de Juliette pour s'installer sur un fauteuil aussi élégant qu'inconfortable. Le réel sens des mots de son hôte ne lui échappe pas et c'est avec peine qu'il retient les insultes aiguisées de se glisser entre ces quatre murs étouffants. Juliette a toujours eu ce pouvoir, cette habilité à glacer son cœur et brûler son âme sous le poids des secrets qui n'en ont jamais été pour elle. Elle lève le voile sur les mensonges et hypocrisies et les réduit à néant de ses doigts experts, les lèvres étirées dans un sourire maniaque et les yeux brillants d'une lueur qui révèle la noirceur de sa propre âme. Enfant déjà, la diablesse s'amusait à remuer le couteau dans les plaies fraîchement ouvertes et à traîner les êtres malheureux au bûcher. Sa cruauté l'a mené où elle voulait, a fondé son empire et a anéanti tous ceux qu'elles voulaient loin de ses terres gagnées de son propre sang. Tous sauf Henrik. Ses intentions ne lui ont jamais échappé – pas même lorsqu'ils n'étaient que des gamins. Et si tous ont plié le genou devant elle, Henrik est resté droit. Il a encaissé les injures que Juliette lui crachaient au visage tout en lui répondant férocement. La dynamique qui s'est créée lorsqu'ils étaient jeunes est restée, s'intensifiant avec les années jusqu'à ce que leur haine de l'autre soit à la limite de les consumer. Le corps entier bouillonnant, c'est pourtant avec calme qu'Henrik refuse la proposition de Juliette. Sa voix ne laisse rien paraître du mal qui le ronge malgré les paroles haineuses qui dévalent ses lèvres. Un sourire hypocrite refait finalement sa place sur son visage tiré, ses doigts tapotant toujours le cuir et ses opales cherchant à détruire son hôte sans même avoir à la toucher. – Je peux achever tes souffrances dès maintenant. Il n'y a plus d'amusement dans les prunelles de la démone, rien qu'une fureur à en effrayer n'importe qui – sauf lui. Henrik arque un sourcil, loin d'être impressionné par la menace crachée vulgairement à son visage. Viens, Juliette. Viens réduire mon être à néant, faire de mon corps un tas de cendres qui s'envolera au vent et disparaîtra dans l'immensité. Viens détruire ce qu'il reste de mon monde, anéantir les faibles espoirs qui refusent de quitter ma tête. Viens, Juliette. Referme tes griffes autour de mon cœur et fais en de la charpie. Viens et ne te rate pas parce que si j'survis, t'auras beau me supplier que je m'arrêterais jamais. Mais discutons d'abord, nous sommes entre gens civilisés et bien éduqués après tout. Il l'observe dans son exagération et son élégance, l'impatience au fond de ses iris embrumés. Le verre refusé fait son chemin jusqu'à la table basse, se présentant plus comme une mise à mort qu'un plaisir. L'odeur de l'alcool l'enivre, retourne ses tripes et agite douloureusement son esprit. La langue d'Henrik passe sur la lèvre inférieure, son regard se battant pour rester ancré dans celui de Juliette. Il se redresse légèrement, augmente la distance entre lui et sa propre malédiction de quelques centimètres avec l'espoir que ça le retiendra. L'hongrois fixe son hôte avec un agacement non dissimulé. Plus les secondes passent, plus l'air est difficile à respirer. Si tu n'es pas là pour mon frère, qu'est-ce que tu fiches ici ? Sa question est accompagnée d'un spectacle qui oblige Henrik à détourner les yeux. Il déglutit difficilement alors qu'un gémissement de contentement s'échappe des lèvres de Juliette. Ses doigts libres se perdent brièvement dans sa chevelure en bataille et ses yeux, eux, s'attardent un peu trop longtemps sur le liquide qui n'a pas bougé. Lorsqu'il les relève enfin, la sorcière aux griffes aiguisées le regarde avec insistance et Henrik ressent une envie soudaine de lui sauter à la gorge. – Depuis quand il m'faut une raison ? C'est balancé avec irritation, chaque syllabe comme un coup de lame de rasoir sur la peau cadavérique de Juliette. Elle le regarde comme s'il n'avait qu'aucun droit d'être ici, sur ce fauteuil, entre ces murs, qui malgré leur apparence aristocratique et froide, lui ont souvent paru plus chaleureux que ceux de sa propre maison. Elle le regarde comme s'il était un intrus et il n'en faut pas moins pour le faire vriller. T'as voulu te débarrasser de moi des milliers de fois, mais j'suis toujours là. Tu devrais abandonner, Juliette. Tu devrais abandonner avant que la vérité t'éclate à la gueule et que t'en deviennes malade à en crever. Tu sais à quel point ta famille m'adore, qu'il enchaîne avec un sourire trop crispé au visage. Son emprise est resserrée autour des papiers tandis que ses doigts libres s'agrippent au cuir malmené depuis son arrivée. Et de toute manière, j'ai pas de compte à te rendre. J'en aurais jamais, tu m'entends ? T'es rien, Juliette. T'es qu'une nuisance, qu'un parasite, qu'un bruit de fond qui finira par disparaître. Henrik se penche, attrape le verre sur la table basse sans lâcher Juliette du regard. Il avale la moitié d'une traite, se fichant bien du reste et appréciant la pression qui s'envole miraculeusement de ses épaules avec le goût du whisky dans sa gorge. T'as pas une autre âme à torturer ou quelqu'un d'autre à emmerder ? Qu'il demande après avoir reposé le verre sur la table. Tu voudrais pas aller voir Ismaël, par exemple ? Henrik ouvre la bouche en un 'o' comique, prétendant avoir une illumination soudaine. Pardon, j'avais oublié à quel point il te supporte plus lui non plus.

@juliette sartier

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Message Sujet: Re: nocturnals (henrik)    nocturnals (henrik)  Empty Mer 12 Juin - 11:44

Regarde toi Henrik. Regarde toi sans chercher à ne rien voir. à ne pas observer les plis de l'épuisement, les cordes qui tiennent ton corps dans une position sans cesse nerveuse, tes lèvres hérissées par la hargne, rêvant de planter tes crocs dans la peau douce et tendre d'une énième victime.
Regarde comme tu n'as de beau que l'apparence, l'intérieur ravagé par la laideur de tes péchés.
Manège inarrêtable, danse des doigts contre le verre faisant couler l'ambre pour tenter l'assoiffé. Juliette qui se délecte des mouvements du corps qui en disent trop. Tu parles beaucoup Henrik sans même t'en rendre compte. De la langue qui vient humecter la lèvre, désirant l'inavouable, de cet être entier qui fait tout pour ne pas se laisser aimanter par un simple verre bien rempli. J'aimerais toujours te tenter, te narguer de tout ce qui construit tes fantasmes et te le reprendre encore et encore jusqu'à ce que tu en chiales de souffrance. Enfant, elle s'amusait déjà, à pincer la peau sous la table, à faire espérer la trêve pour mieux la casser en lui crachant des insultes trop laides au visage. Juliette, la teigneuse, ne voulant que le voir disparaître. Par peur que son jumeau s'échappe, par aigreur de voir Ismaël sourire à un autre visage que le sien. Tu n'avais pas le droit et tu ne l'auras jamais. Le poison glisse, annihile ses propres tourments, le manque du frère, l'agacement létale du fiancé qui n'en donne jamais assez, des nuits à faire semblant d'aimer le poids de son corps sur le sien, lasse des chiffres qui tournent sous les yeux jusqu'à des heures indues. Elle aussi à tant à noyer mais ne l'avouera jamais. Elle le voit se détourner, ne plus la regarder, se hérisser sous sa comédie infâme. Regarde moi que je te fige en pierre. Regarde moi que je t'emprisonne à jamais dans mon regard où brûle les flammes de ma haine. Regarde moi que je ranime tes prunelles qui ont l'air un peu trop vides. Qu'est-ce que tu caches ? Enfin, l'opalescence des yeux revient vers elle, promettant la douleur, la plus délicieuse des tortures, le meurtre sans sommation. Depuis quand il m'faut une raison ? Ombre d'un sourire à l'orée des lèvres, commissure à peine relevé car elle peine à ne pas cracher son fiel à la gueule du chien errant. C'est vrai. Tu es toujours là sans aucune raison. Je commence à me poser des questions. à quoi tu joues Henrik ? Tu piétines mon territoire, tu grappilles l'amour et la tendresse de mes frères, tu offres ton sourire de prince charmeur à ma mère, l'idéal du beau-fils à mon père. Tu ne cesses jamais de jouer, tu ne fais pas tomber ton masque qui a l'air de peser bien lourd pourtant. Tu sais à quel point ta famille m'adore. L'agacement prend le pas sur la joie chimérique, les yeux se lèvent au ciel exposant le plus laid des mépris. Les yeux qui finissent leurs dansent pour revenir jusqu'aux siens, des dards plantés dans les orbes sombres, prêts à les crever. Oui, elle doit t'aimer autant que ta propre famille te méprise. Je comprends Henrik, on a tous quelque chose à combler. Est-ce qu'ils savent à quel point tu es pourri de l'intérieur ? Vampire narguant le soleil, jouant avec la lune, aspirant l'énergie de chaque nymphes assez belles et douces pour attirer ton attention, méprisant leur cœur trop tendre, fanant leur délicatesse et leur joie de vivre. Ma famille ne sait pas qu'elle laisse chaque fois entrer un monstre dans leur arène. Et de toute manière, j'ai pas de compte à te rendre. Le verre se repose, offrande malsaine alors qu'elle se repose plus confortablement sur le moelleux des coussins que sa mère a changé pour la énième fois. Pour s'allier au nouveau papier peint, au parquet tout neuf, aux meubles fraichement échangés. Le sourire est doux, presque accueillant lorsqu'elle le regarde, assez suave pour paraître insultant. D'un sourire, je te crache dessus. Je vais te laisser le croire. Ici, c'est chez moi. C'est mon antre dans laquelle tu respires, dans chaque pièce m'appartenant que tu laisses ton horrible parfum et l'écho de tes mots. Dégage. Dégage avant que je ne te pousse à le faire. T'as pas une autre âme à torturer ou quelqu'un d'autre à emmerder ? L'index s'enroule autour d'une mèche, serpent noir, jouant la désintéressée, moue presque boudeuse collée aux lèvres, elle ne cesse d'observer le prince à l'élégance précaire. Et il finit par céder à la tentation, à mordre le fruit tendu par le Diable, à vider son verre en quelques gorgées, habitué à la brûlure du whisky. Elle retient un éclat de rire, le sourire mal réprimé, l'extase d'avoir gagné pompant le sang pour faire battre le cœur à un joli rythme. Je t'en ressers un ? Question innocente, le ton mielleux, la vipère attendant pour diluer son venin dans les veines de son adversaire. Attaque Henrik. Je n'attends que ça. Tu voudrais pas aller voir Ismaël, par exemple ? Crispation soudaine, le doigt s'arrête de jouer, la mèche glisse pour retomber contre les ondulations d'onyx, le talon d'Achille percuté de plein fouet. Ismaël et l'absence. Ismaël et la complicité gâchée. Ismaël le traître et ses idéaux de mariage. La fleur du sourire se flétrit pour disparaître et laisser toute la place à l'immonde réalité. D'un battement de paupières, elle n'est plus que colère froide alors qu'il poursuit son jeu. Pardon, j'avais oublié à quel point il te supporte plus lui non plus. Ne parle pas de lui. Les mots se précipitent bien avant qu'elle ne puisse les retenir, enragée comme un animal blessé dont on fouille encore la plaie. Soupir bien lourd qu'elle relâche pour y retrouver un calme fragile. Oubliés les masques faussement souriant, oubliés les paroles enroulés dans le velours. C'est tout en se penchant pour remplir à nouveau le verre que la décision est prise. Dis moi Henrik, comment va Agnes ? Le cliquetis de l'ambroisie versée n'arrive pas à ensevelir les paroles finement lâchées. J'aspire à ta perte, à être la cheffe d'orchestre de tes derniers soupirs. Tu ne feras jamais le poids face à moi. Le rire est caustique quand il résonne dans un bref éclat, le corps se relève, les pas étouffés par le tapis luxueux, l'être qui s'échoue tout proche de lui. Le bras se pose contre le dossier du fauteuil pour que la main soutienne mieux sa tête remplie de cauchemars, Pandore à la boîte éclatée, l'autre main tendant l'offrande d'un énième verre. Bois mon arsenic, Henrik, ta mort sera lente, je te le promets. Elle est toujours si belle, ton Agnes. La blondeur parfaite, les yeux si clairs, le corps tellement désirable. Douce inspiration pour mieux s'asphyxier à son parfum, Juliette frôlant le danger, jouant du bout de ses doigts avec les pointes des flammes qui l'animent. Les lèvres trop proches de l'oreille attentive, murmures fugaces. Mais j'oubliais … Toi non plus elle ne te supporte plus. Ce n'est même plus ton Agnes. J'avais des envies folles de l'abîmer lorsque je l'observais, certaine de t'atteindre, certaine de te faire mal à travers ta belle fée. Lui arracher lentement les ailes pour qu'il ne reste d'elle qu'une coquille sans âme. Je me suis forcée à la douceur, pour toi. à y aller pas à pas, pour toi. Car, je le promets, ta torture sera digne de la montée d'un orgasme qu'on prend le temps d'offrir. Lente, délicate, doucereuse et suave.

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Message Sujet: Re: nocturnals (henrik)    nocturnals (henrik)  Empty Lun 17 Juin - 23:13

Juliette comme le cauchemar éveillé de parasites grouillant sous la chair. Comme les restes putrides laissés par la gangrène. Juliette qui, de ses doigts experts, modèle son monde et réduit à l'état de rien ses sujets. Rares sont ceux qui lui tiennent tête, encore plus que ceux qui se relèvent à chacune de ses attaques aux allures d'assassinat. Et il le voit, l'agacement. Il peut l'entendre dans chaque syllabe qui louvoie jusqu'à lui dans une tentative de lui faire reconnaître sa supériorité. Et il la sent, l'impatience. Henrik a eu des années pour reconnaître ses signes et se perfectionner dans son aptitude à faire sortir Juliette de ses gongs. Plus d'une décennie pour tout savoir de ses manipulations, tout connaître de ses mensonges. C'était un jeu, à l'origine. Une partie, qu'enfant, Henrik s'était promis de gagner contre la gamine insupportable qui collait aux basques d'Ismaël. C'était un jeu jusqu'à ce que ça ne le soit plus et que sa propre irritation face place à une haine exacerbée. Si elle n'était pas une Sartier, certainement qu'il l'aurait déjà étranglé à rendre son corps gelé sur la moquette. Il se raccroche à ses liens avec Ismaël et Emile, aussi fragiles soient-ils, pour ne pas lui sauter à la gorge et effacer ce sourire hypocrite de son visage. – C'est vrai. Tu es toujours là sans aucune raison. Je commence à me poser des questions. Toujours les doigts qui tapotent le cuir pour lui donner un semblant de stabilité. C'est soit le fauteuil, soit ton visage méphistophélique. Il tient aigrement son regard à l'autre bout de la pièce, espérant secrètement pouvoir la faire taire sans avoir à se servir de ses poings, d'un fil ou d'une aiguille. – Pourquoi ça, Juliette ? Aurais-tu peur que ma présence éclipse la tienne ? On sait tous les deux la raison pour laquelle tu sors les crocs à chacune de nos rencontres, alors ne tentes pas de me mentir. Tu n'es pas si secrète que ça, Juliette. Je la sens, la jalousie qui te ronge. Je l'entends, la rancœur qui te consume. Je la vois, la peur qui te dévore. Henrik remue le couteau dans la plaie en énonçant l'évidence, ne trouvant qu'une vague satisfaction à sentir l'énervement de Juliette se propager comme un feu de forêt et sortir de l'intégralité de ses pores. Ta famille m'adore et s'ils devaient choisir entre nous deux, je ne suis pas sûre que tu remportes la partie. C'est une pensée présomptueuse, mais derrière laquelle se cache les angoisses les plus profondes de son interlocutrice. – Oui, elle doit t'aimer autant que ta propre famille te méprise. Je comprends Henrik, on a tous quelque chose à combler. Ça lui retourne le bide, à Henrik. Ça fait vriller ses neurones un à un, menaçant de faire exploser la bombe malgré ses efforts pour se contenir. Un millier de répliques cinglantes se nichent à la frontière de ses lèvres, mais ce sont finalement des mots maîtrisés qui se mêlent à la conversation. Je vais te laisser le croire. Elle se veut impératrice, Juliette. Elle se veut maîtresse de son propre univers, là où chaque âme sera sienne. Mais la vérité est que même dans un monde portant son nom, Henrik ne ploiera jamais le genou, ni ne se soumettra à sa prétendue supériorité. Il redessine vite le chemin de la conversation, reprenant la parole sans se fatiguer à répondre et prouvant, par la même occasion, l'insignifiance de ses mots. Ses doigts libres s'emparent du verre offert dans un moment de faiblesse, le corps entier bouillonnant face à l'expression que Juliette refuse d'effacer de ses traits et le regard toujours ancré dans le sien comme pour lui rappeler que la bataille n'est pas gagnée. Que le liquide coulant dans sa gorge n'est rien – rien face à ce qu'il compte continuer de lui faire bouffer. Il sait que son message n'est pas passé à la vue du sourire de nouveau étiré sur les lèvres de son hôte. Efface-le. Efface-le avant que je le fasse. Je t'en ressers un ? Elle sait jouer, mais semble avoir oublié que lui aussi. Alors Henrik frappe. Il frappe là où ça fait mal, mentionne le jumeau chéri pour faire ressortir les émotions trop humaines chez Juliette et lui rappeler qu'elle n'est pas immortelle. Ne parle pas de lui. C'est à son tour de sourire, ne cachant par sa fierté à avoir ébranlé les murs construits autour du cœur en putréfaction de son interlocutrice. – Mais j'ai tellement de choses à te dire, Juliette. Papillon qui se rapproche trop près des flammes, attiré jusqu'à s'en brûler les ailes. C'est fou c'qu'on peut sortir de ton frère après quelques verres. Tu croirais pas à la moitié des choses qu'il m'a dites sur toi. Henrik ment pour laisser une trace indélébile. Pour être témoin de la chute mortelle de Juliette et pouvoir s'en délecter jusqu'à ce que la Faucheuse l'emporte à son tour. Et il n'a besoin que d'un coup d’œil pour savoir que son manège fonctionne. Ça se lit sur la pâleur soudaine de son visage, se voit dans ses opales fantomatiques. Qu'est-ce que ça fait, Juliette ? Qu'est-ce que ça fait d'être réduite à rien à ton tour ? Mais comme tout avec cette dernière, la victoire n'est que de courte durée. L'hongrois l'observe remplir à nouveau son verre à moitié vide, trésaille face aux sons qui terminent par échapper de nouveau de ses lippes venimeuses. – Dis moi Henrik, comment va Agnes ? La gloire des secondes précédentes s'effacent complètement et ne laissent place qu'à une autre sorte de rage – le genre qui ferait pâlir le plus vile des humains. – Qu'est-ce que ça peut t'foutre ? Qu'il crache sans chercher à dissimuler l'impact de ses mots sur lui – trop furieux pour même y réfléchir. Il se crispe davantage à l'entente du rire dégueulasse qui percutent les murs et traîne l'allumette trop près de la mèche. En quelques pas, Juliette n'est qu'à quelques centimètres de lui, le narguant avec le verre rempli d'un poison qui ne sera jamais assez fort pour ralentir les battements de son cœur et reposer sa boîte crânienne où se déroule une guerre qui dure depuis presque trente-et-un ans. Étouffe-toi avec, qui résonne brutalement comme refus à une proposition qui n'a plus le même attrait. Je ne veux plus couler pour apaiser la colère dans mes entrailles, Juliette. C'est toi que je voudrais noyer – crever. – Elle est toujours si belle, ton Agnes. La blondeur parfaite, les yeux si clairs, le corps tellement désirable. Ses lèvres sont proches, trop proches. Son corps envahit son espace vital et l'empêche de voir clair. Éloigne-toi ou je t'entraînerais plus vite que prévu dans les flammes de l'Enfer. Éloigne-toi ou il ne restera rien, pas même une âme pour te pleurer. Mais j'oubliais… Toi non plus elle ne te supporte plus. Ce n'est même plus ton Agnes. Vite, trop vite, ses doigts qui ne tiennent pas ses papiers trouvent le poignet de Juliette. Vite, trop vite, il serre à s'en faire mal, renversant la moitié du verre tendu et envoyant vals sur le tapis à leurs pieds. Son visage à quelques millimètres du sien, Henrik peut sentir le souffle brûlant de Juliette cramer sa peau et l'obscurité de son âme se mêler à la sienne. – Approche-toi d'elle et j'te crève, tu m'entends ? C'est bas, presque murmuré comme un secret partagé entre eux deux. Son regard se fond dans le sien alors que ses doigts refusent de se détacher de sa peau corrosive. T'es peut-être la sœur d'Ismaël et Emile, mais ça te protège qu'à une certaine limite et t'es en train de la franchir. Puis il la relâche violemment, envoyant valser son bras et se relevant avec autant de brutalité pour s'éloigner de la démone qui bousille ses restes de raison par sa simple présence. À ta place, Juliette, j'ferais attention. Je pourrais bien me réveiller un matin et me dire que c'est une bonne journée pour te rendre une petite visite, te faire détaler les escaliers – avec, cette fois, l'intention que toi, tu ne te réveilles pas.

@juliette sartier
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