faut tout oublier / kenn.

Elle a pas envie d’être seule, Zekia. Pas envie d’affronter la solitude et le silence. La musique résonne vide dans ses oreilles alors que la motivation lui glisse d’entre les doigts. Le soupir qui se glisse d’entre ses lèvres, agacé, et qu’elle se laisse retomber contre sa chaise. Elle ne sait pas être seule non plus, Zekia. Trop habituée à être entourée, à avoir d’autres souffles autour, à avoir des rires en musique de fond ou au moins la présence rassurante de d’autres âmes dans la même pièce. Surtout quand il s’agit d’étudier, elle n’aime pas être toute seule avec ses pensées. L’examen qui se profile à l’horizon, reste plus que quarante-huit heures pour bien intégrer tout ces mots qui ressemblent davantage à du chinois qu’autre chose, en ce moment. Elle fait tournoyer un stylo autour d’une mèche sombre, Zekia, tapant du pied au rythme de la chanson qui lui remplit la tête. Pas attentive du tout, y’aura rien qui va se faire ce soir, c’est certain. Alors elle soupire à nouveau, referme ses bouquins et attrape une veste au passage. Bisou sur la joue de papa, qui traîne avec Jo dans la cuisine, et elle file dans le soleil qui décline à l’horizon. Pas capable de rester en place, Zekia, le besoin d’oxygène, des rayons de soleil sur la peau, et voilà qu’elle se sent déjà mieux avec les pieds en mouvement. Les livres entre les mains, et la musique qui lui paraît soudainement bien plus entraînante. Elle passe à la supérette du coin, achète quelques snacks avec un billet froissé, et c’est reparti. Le battement de coeur de la ville pour l’accompagner, jusqu’à la baraque de Kenn, lui qu’elle a envie de voir ce soir, son sourire rassurant et sa capacité à la comprendre.

Elle tire sur ses écouteurs en patientant devant la porte, les range dans son sac, elle est pas pressée de toute façon. La tête un peu plus calme, à présent, ça ira encore mieux quand elle sera avec Kenn, espérant juste qu’il soit là et qu’il soit assez disponible pour qu’elle puisse l’embêter. Il a cette présence, Kenn, elle l'a aimée dès qu'elle a posé les yeux sur lui. Pour Zekia, c'est la famille comme tous les autres, quand il est apparu dans leurs vies c'est comme s'il avait toujours été là. Nouveau frère de coeur, dont elle ne saurait plus trop se passer aujourd'hui. Quand la porte s’ouvre c’est bien lui qui est là, et le coeur de Zekia reprend sa place, tranquille, et elle lui sourit. « J’ai une offre pour toi, qu’tu sauras pas refuser. » Les bouquins qu’elle soulève pour lui mettre sous le nez, les yeux qui pétillent pour accompagner la suggestion qui ne peut être que parfaitement alléchante. « Deuxième vague féministe. Toi, et moi. Musique, et chips. » De son autre main, le sac de chips. « Avoue qu’ça t’emballe. » Le regard qui dit aussi, s’te plaît, me laisse pas toute seule.

ce soir, c’était la soirée tranquille chez toi. seul. pour une fois. pas de moïse se perdant sans aucun doute dans les bras de nine. pas de casey, foutant tu ne sais trop quoi et où au volant de sa bagnole. pas de jamal, fumant certainement sur son canap. pas de zahra à garder ce soir, pas de mcdonald dans le coin, ni de filles sous le coude ou tout autre chose. il y a que toi ce soir. sans problème. dans le silence jamais tranquille de new york city, une bière à la main, allongé sur ton canapé devant un navet du soir. la flemme coule en toi avec puissance car tu n’es même pas capable de te pencher vers la table basse pour changer de chaîne. t’allais sans doute dormir rapidement, chose rare, jusqu’à frappe à la porte. jusqu’à ce que la plénitude ne dure pas dans ton soupir que tu lances en te levant. c’est quel connard encore ? quelques pas et tu ouvres la porte, prêt à voir l’un de tes frères, vrais ou de la posse. mais ce n’est pas le cas. ou presque, car c’est une fille posse qui apparaît devant toi. ou plutôt la fille du boss. zekia. la belle zekia. joli soleil dans vos vies orageuses. t'as le sourire qui renaît en la voyant. aucun mot qui sort car elle prend les devants, celle que tu considères comme une soeur. j’ai une offre pour toi, qu’tu sauras pas refuser. elle sourit plus encore la jolie, te regarde de ses yeux malicieux. j’ai le droit d’avoir peur ? tu taquines en croisant les bras, attendant la suite sans réelle crainte. t’as pas peur de grand chose dans la vie, kenn. le danger fait partie de ta vie et tragiquement, elle fait partie de toi maintenant. il y a le danger environnemental. et toi, un danger pour les autres, un danger pour toi. tu fais peur kenn. prêt à exploser. prêt à exploser intérieurement. quelqu’un d’autre. là devient également le danger, de ne presque plus rien craindre. t’en serais à ne plus voir le danger. à ne plus faire gaffe. jusqu’à te rappeler à l’ordre. les animaux sont partout. les rats trainent, écoutent, surveillent ta tête de dealer, de mec de la posse, de celui qui a déjà pété quelques gueules. il y a ces peurs là que tu te forces à ressentir sous ton caractère de chien enragé. puis les autres, devoir entendre la proposition de zekia. c’est ironique, blagueur dans ton sourire en coin alors que t’attends au pire. t’as pas fait de connerie hein ? t’as pas de corps à cacher des flics et surtout dton père ? tu vas pas me traîner à l’une de tes soirées pour filles ? deuxième vague féministe. toi, et moi. musique, et chips. les sourcils qui se lèvent alors que pendant ses mots elle soulève d’un côté ses bouquins énormes et pompeux et de l’autre, son paquet de chips. avoue qu’ça t’emballe. qu’elle lance de ses yeux insistants, d’un regard plus irrésistible que celui du célèbre chat aux bottes de cuir. t’es douée zekia. les chips ? ouais ! tu les attrapes avant de faire un pas en arrière et de lui claquer la porte au nez, lsourire de gamin aux lèvres. face à ta porte close. quelques secondes de flottement où elle risque de gueuler derrière celle-ci, tu finis par l’ouvrir de nouveau. jcrois que je t’ai oublié... la main qui attrape son poignet, tu la tires à l’intérieur vivement avant de claquer de nouveau la porte derrière vous. contact de vos épidermes rompus, tu t’avances dans le salon. c’est jo qui t’a donné l’idée pour me donner une leçon ? le ricanement passé entre tes lèvres alors que tu penses à elle. jo, sa belle-mère, jo, celle que tu considères comme une soeur. une grande, t’as le rôle du petit dans l’histoire, de celui qui se fait engueuler par la plus grande pour tes histoires de filles et de respect. la claque qui part toujours derrière ton crâne pour tes conneries avec les femmes et péripéties racontées, les gros yeux ou l’engueulade sincère, tu ne t’étonnerais pas de cette sorte de taquinerie, un cours de féminisme. du jo tout craché. une bière ? c’est balancé par dessus ton épaule alors que tu gagnes la cuisine pour vous chercher de quoi boire. et ton père sait qut’es là ? d’shaun, ton boss, d’shaun qui se méfie toujours autant de toi, surtout depuis cette histoire avec kaz, t’aimerais pas qu’il se mette à chercher sa fille partout dans nyc en alertant tout le monde. zekia, sa précieuse. la précieuse de tous.

@zekia james

« J’ai le droit d’avoir peur ? » Mais il a le sourire aux lèvres, Kenn, ce petit sourire qui parvient toujours à faire craquer le coeur de Zekia. La taquinerie dans le regard, au moins il ne semble pas trop blasé qu’elle soit débarquée sans prévenir. Elle espérait bien pouvoir rester un peu avec lui, vaincre son ennui et sa solitude, Kenn il était toujours de bonne compagnie après tout. Dans les parages depuis moins longtemps que les autres, mais depuis assez pour faire partie intégrante de la vie de Zekia. Elle était encore gamine quand il était débarquée, et elle l’avait tout de suite aimé avec ses yeux pétillants. Ça se voit qu’il est brillant, Kenn, et il a ce charme qui fait des ravages, autant qu’il ne laisse pas sa place à personne. Zekia, elle sait qu’elle peut compter sur lui - que ce soit pour les bonnes ou les mauvaises idées. Malgré tout il semble un peu méfiant de sa proposition, mais ça l’amuse de rigoler comme ça un peu. Elle le rassure rapidement, c’est juste un copain d’étude qu’elle a besoin ce soir. « Les chips ? Ouais ! » Il attrape le sac d’entre ses mains et voilà que la porte se claque contre le nez de Zekia, qui reste une seconde stupéfaite devant sa blague pourrie. Le choc passé, elle a cet énorme sourire qui naît sur son visage, et elle n’a même pas le temps de se mettre à gueuler que la porte s’ouvre à nouveau sur Kenn. Il a l’air fier de son petit jeu, et Zekia ne cache même pas son sourire. « J’crois que je t’ai oublié… » Elle se laisse attraper, prenant tout même un de ses bouquins pour le frapper sur l’épaule avec, le rire mélodieux qui s’échappe de ses lèvres. « T’es vraiment con, j’te jure ! » Qu’elle rigole affectueusement, se retrouvant à l’intérieur de la maison qu’elle a appris à bien connaître depuis le temps. Sa présence lui fait déjà un bien de fou, elle se sent plus légère et plus détendue, c’est presque à en ne plus avoir envie d’étudier. « C’est Jo qui t’a donné l’idée pour me donner une leçon ? » Zekia enlève ses chaussures et sa veste, et elle dépose ses livres sur la table basse avec un petit soupir de soulagement. « Même pas, j’ai pensé à toi comme une grande. Ça faisait trop longtemps que j’étais venue t’emmerder. » Qu’elle lui lance sur un ton taquin, le sourire malicieux aux lèvres.

Elle se laisse retomber dans le canapé avec un soupir, ses cheveux qui lui tombent sur les épaules en lourdes cascades. « Une bière ? » Elle acquiesce, attrapant le sac de chips pour l’ouvrir sans cérémonie. « Ouais, ok. » Puis, la voix de Kenn lui vient de la cuisine, un peu étouffée, mais elle l’entend sans trop de peine, le reste de la maison étant asesz silencieuse. « Et ton père sait qu’t’es là ? » Un petit rire qui lui échappe des lèvres, silencieusement, alors qu’elle attrape quelques chips pour les grignoter. « Nan, j’me suis dit que ça serait plus drôle de le laisser m’chercher dans toute la ville avant de me trouver, histoire que tu te fasses prendre par le fond de culotte. » Elle arque un sourcil, la malice et la complicité dans sa voix, après tout c’est bien l’inverse de ce qu’elle voudrait. Un sourire pour Kenn, alors qu’il revient en direction du salon avec les bouteilles. « Bien sûr qu’il sait. Pourquoi j’voudrais la mort de mon p’tit nounours préféré ? » Et elle se laisse retomber dans le canapé, toujours à se sentir revivre en compagnie des autres, surtout des gars de la posse avec qui elle se sent tellement en sécurité. « J’t’ai pas dérangé, alors ? Tu faisais quoi ? Ou t’avais prévu quoi ? » Toujours à trop parler, Zekia, les questions qui se bousculent sur sa langue, mais elle ne s’en soucie pas trop - Kenn est habitué, et elle se contente de manger quelques chips. Les bouquins oubliés, plus envie d’étudier. « C’est plutôt rare que c’est tranquille comme ça ici. J’ai gâché ta soirée de zennitude, hein ? » Qu’elle dit avec un sourire, plutôt habituée à voir la baraque remplie de visages connus.

tu n’avais pas l’intention de la passer ainsi mais soit. tu ne refuses pas. tu ne refuserais jamais zekia.
zekia, douce zekia. soleil des journées trop grises. lune dans les nuits trop noires. elle éclaire par ses sourires, elle t’éclaire par son insouciance dans ces moments où la posse ne compte plus, où les emmerdes sont éloignées. juste pour le temps de quelques instants, juste pour le temps d’une soirée tranquille à de revenir gamin sans-souci.  t’es vraiment con, j’te jure ! elle rit et le sourire augmente davantage, sa carcasse que tu traînes à l’intérieur avant de détourner vers la cuisine. c’est comme ça que tu m’aimes. balancé par dessus ton épaule, les sourcils qui se lèvent en plusieurs moments d'affilés. c’est pour ça qu’on t’aime kenn mais c’est également pour ça que l’on te déteste. t’es le connard à plusieurs degrés. le bon, le mauvais. le rieur, l’emmerdeur. même pas, j’ai pensé à toi comme une grande. ca faisait trop longtemps que j’étais venue t’emmerder. les bières que tu prends dans le frigo. jte manquais ? c’est si mignon. tu lances assez fort, le pied qui referme la porte, le corps qui s’aventure dans la pièce.  nan, j’me suis dit que ça serait plus drôle de le laisser m’chercher dans toute la ville avant de me trouver, histoire que tu te fasses prendre par le fond de culotte. un sourcil relevé face au sien, un sourire mutin face à la malice et le ton complice dans sa voix. tu veux parler sur moi à l’église au moins ? t’as le rire sur les lèvres alors que tu te laisses tomber à côté d’elle, devant l’émission débile que tu as laissé tourner pour lui ouvrir. t’as le corps à moitié tourner vers elle. s’il te laissait la chance d’avoir une cérémonie religieuse, le boss. tsais pas si tes os ne seraient pas donnés aux chiens errants. tu te détournes pour attraper la télécommande et partir à la recherche d’un truc moins chiant. bien sûr qu’il sait. pourquoi j’voudrais la mort de mon p’tit nounours préféré ? froncement de tes sourcils, la grimace sur la gueule. toi un p’tit nounours ? j’espère que tu parles de moïse là pour le ptit nounours. c’est lui qui se ramollit en ce moment, lui avec sa belle nine. lui, le gangsta devenant canard, obsédé par les rires et par la peau de la camée.
j’t’ai pas dérangé, alors ? tu faisais quoi ? ou t’avais prévu quoi ? c’est plutôt rare que c’est tranquille comme ça ici. j’ai gâché ta soirée de zennitude, hein ? et elle parle et parle. elle enchaîne les questions au point de limite te faire regretter ta soirée tranquille, seul. si tu ne l’aimais pas, elle serait déjà à la porte, envoyée valser en bas des marches du perron. tu me fatigues déjà zekia, passe moi les chips plutôt. lrire aux lèvres. chacun avait un truc à faire ce soir ou pas l’envie de bouger. que tu réponds finalement, les bouteilles que tu décapsules. la vérité est que parfois ça te fait du bien, d’être seul, de faire tes trucs solos, sans te disputer avec moïse, sans blaguer avec casey, sans fumer avec jamal. garçon des nuits en recherche de solitude, arrêtant de chercher un moyen d’oublier ses problèmes. y a des trucs en ce moment qui te rongent. alors, c’est pour quoi ta connerie ? un exam ? la bouteille que tu lui tends puis que tu viens cogner avec la tienne avant de la porter à tes lèvres.  

@zekia james