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| Sujet: (trente cinq jours), kenan Dim 7 Avr - 20:59 |
| T’es toujours allongé dans ton lit, dans ta chambre baigné dans une demie lumière. Les feux de la ville passent, a intervalle régulière, les phares des voitures transmette des ombres dans la chambre, puis disparaisse. Tu les observe au plafond, les comptes une à une, attendent qu’elle revienne comme une berceuse qui reviens toujours, un rythme lancinant et apaisant. Pourtant t’as toujours pas trouver le sommeil, tu tourne, et tourne, et tourne encore dans ton lit, soupire, retrouve la position initiale. Ferme enfin les yeux, pour les rouvrir quelque minutes plus tard, envahis par cette sensation étrange d’être observé. Comme si tu n’était pas seule. Tu rouvre les yeux, te redresse, observe la pièce. Elle est pourtant intacte, le bureau dans le coin a gauche, tes croquis accroché au dessus, mêlé aux photo que tu collectionne. La penderie à ta droite, tes vêtements parfaitement rangé, rien ne dépasse, rien n’est étrange. Rien a par cette sensation qui s’amplifie, encore et encore, l’ombre qui se dévoile enfin à toi. La. Juste en face de toi, juste en face de ton lit. Dans le recoin de la pièce. L’ombre noir, qui grandit, petit à petit, les bras lui poussent, elle deviens soudainement plus humaine, sort du sol, s’approche peu à peu. S’approche encore alors que tu essaie d’hurler, que le poids sur ta poitrine grandit encore et encore. L’ombre est la, au dessus de ton lit, au dessus de toi, la bouche grande ouverte, une bouche qui ressemble à un gouffre, ou tes cris s’estompent et meurent.
Tu te réveilles enfin. Un sursaut violent qui te secoue, assise sur ton lit ou la couette est resté tendu, endormi là, encore habillé. Pas longtemps. Quelques poignées de minutes, assez pour laisser la peur t’envahir. Tu soupires, assise au bord du lit, au bord des larmes, fond sous la douche, quitte l’appartement avant qu’il ne fasse jour. En voilà des jours à traîner dehors, des journées entières passer dans des cafés, des halls de gare ou des terminaux de bus. Des journées entières à le chercher lui, sa photo à la main, tout ton espoir au bout des doigts. Ce jour-là ne sera pas différent, tu traînes en ville le matin, traîne en ville l’après-midi, vois le jour s’estomper, le soleil commencé sa longue course vers la nuit. Et tu refuses de repasser la même nuit que la veille. T’as besoin de dormir Tony, t’en a réellement besoin. Tu veux dormir, trouver enfin le repos, calmer ton cœur et ton âme. Tu sais pas comment y arriver, t’ignore les réponses, il faudrait qu’il revienne pour ça, qu’il t’appelle, qu’il t’envoie un signe. Rien qu’un signe de vie. Un mot. Un souffle. Mais il n’est pas la Rico, toujours pas. Et tu ne peux plus passer des nuits comme ça.
Tu n'as jamais oublié les sensations Tony, le bien-être que ça procure, le repos réparateur qui te sera offert. Tu’as résisté. Voilà un mois entier que tu résistes à l’appel de la facilité, reprendre ces merdes, les injectés là, juste entre les deux doigts et dormir pour de bon. Tu’as résisté et ce soir tu ne résisteras pas plus longtemps. Déjà en chemin, l’appartement que tu observes d’en bas, tu le connais bien. Cet escalier de secours aussi, pour être passé par là des dizaines, et des dizaines de fois. L’appartement de Kenan, sa chambre, la fenêtre si facile à ouvrir. Ce que tu fais avec une agilité remarquable. Tu passais par là, avant, quand Kenan et toi formiez un couple, quand il y avait une vraie relation entre vous. Avant que Rico ne découvre tout, qu’il mette fin à tout. Une jambe, puis une autre, un équilibre précaire qui te fait trébucher, renverser tu ne sais quoi dans la pénombre de sa chambre. T’aurais peut-être dû appeler avant de passer… |
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