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 midnight (moïse)

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Message Sujet: midnight (moïse)   midnight (moïse) Empty Jeu 4 Avr - 13:35

C'est par pur ennui qu'elle est là, qu'elle enchaîne les cocktails à papillotes, s'enivrant à la fumée de clopes qui s'amoncèlent dans le cendrier entre eux. Ruben a ces airs de vieux bad boy des années 70, un Marlon Brando low-cost qui fume des roulées à n'en plus finir, pense que le gel dans les cheveux est encore à la mode, cachant sa détresse affective derrière un je-m'en-foutisme auquel elle ne croit pas. Il est comme tous les autres, comme ces types qui s'inscrivent sur Tinder, nourrissant l'espoir de trouver des filles dans lesquelles cracher leur frustration accumulée. Il a le mérite d'être drôle, de lui arracher quelques sourires, le rire plus rare et vacillant, comme absorbé par le trou béant qu'elle a dans la poitrine. J'sais pas ce que j'fous là à t'écouter me raconter ton dernier voyage dans l'Ohio, à m'asphyxier à la nicotine, lorgnant l'écran de mon portable l'esprit mordu par le nom d'un autre. J'fais semblant. J'fais semblant et je déteste ça. De ses mains encore habiles, habitées par l'habitude, elle sort une énième clope, pense déjà au paquet qu'elle devra se racheter alors que Ruben poursuit sa diatribe ennuyante "Les meufs d'là-bas sont tellement chaudes s'tu savais. Un soir y'avait une rouquine, mama un cul à t'faire tomber à genoux. 'Fin pas autant qu'le tien hein." Il rattrape ses paroles en la lorgnant par dessus sa bière et Nine esquisse un sourire qui pue le faux "Ah ouais ? Tu perds pas l'nord on dirait." Elle fait rien pour le mettre à l'aise et plus le temps passe et moins elle en a l'envie, sa patience s'effritant sous les coups de ses mots débordants de mauvais goût. "Bah honnêtement, j'te tape la discute mais on sait tous les deux où on va aller, non ?" Il se penche un peu vers alors qu'elle tire toujours plus fort sur la clope entre ses lèvres, laissant planer un silence, tissant un brin de malaise. "T'es sûr de toi ?" Ruben lâche un rire nerveux, hausse les épaules, s'appuyant comme un pacha sur sa banquette en cuir, son sourire en coin de vieux rockeur "J'finis ma bière et on peut passer aux choses sérieuses." Nine retient un rire moqueur, le ravale assez vite pour ne laisser sortir qu'un souffle sec, se sentant de plus en plus conne. Qu'est-ce qu'elle a voulu tenté de comprendre en acceptant son invitation ? Un verre, elle sait ce que ça veut dire, elle sait que ce n'est que l'excuse bien dessinée d'une envie de baise express, de trois coups de reins dans des chiottes mal lavées qu'on oublie rapidement en ressortant. Et parfois, on se sent plus sales, on a l'envie de gerber nos désirs mal placés, nos vieux chagrins qu'on tente d'éteindre sous les seaux d'eaux glacées de rendez-vous servis en service rapide. Elle secoue la tête, quelques mèches brunes lui barrant le visage alors qu'elle écrase sa clope avec un peu trop de force. Une ombre passe brutalement sur son visage, percevant sa main tendue ses mèches échappées de sa queue de cheval. C'est dans un réflexe brutal qu'elle attrape son poignet, des fusils à la place des pupilles "Tu fous quoi là ?" Il entrouvre les lèvres, sûrement pour balbutier de vieilles excuses mais déjà son regard s'évade ailleurs, remontant une silhouette qu'elle intercepte parmi les vagues de gens qui occupent leur samedi soir à s'enivrer, à rire, à jouer la comédie et parfois, plus rarement, à être juste heureux. Serrant toujours trop fort le poignet de Ruben, elle reste lèvres entrouvertes, le souffle volé par les traits de Moïse dans la foule. Elle cligne des yeux comme pour s'enlever ses chimères d'espoirs de la rétine, détournant les yeux vers son rencard bancal qu'elle relâche enfin. Je sais pas pourquoi j'me sens coupable d'être là, d'échanger un verre avec un autre. On se doit rien, on se devra jamais rien. Elle cache toute la palette d'émotions noires qui teintent son âme derrière un sourire qu'elle lui offre de là où elle est, sentant encore les relents d'une nuit à l'air humide, sous la caresse d'un voile lunaire. Elle sent tout Nine, ses yeux aveugles des autres agrippant ses traits, le corps tendus à l'approche du sien.
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Message Sujet: Re: midnight (moïse)   midnight (moïse) Empty Ven 5 Avr - 13:23

il est assit en face de D’shaun, les mains appuyées sur ses genoux, il hoche la tête de haut en bas en écoutant les conseils et ordres de la tête pensante. cinq cent dollars, c’est ce qu’il me doit, ce qu’il nous doit. un de ces blancs qui voulait entrer dans le business, j’lui ai laissé une chance, il arque un sourcil moïse, il a envie de ricaner mais il se pince les lèvres pour ne laisser aucun son sortir, os assez fort pourquoi ? on ne pose jamais de question à D’shaun, on se contente de boire ses paroles et d’acquiescer en toutes circonstances. parce que c’est encore moi qui prend les décisions, et toi, qui les secoues quand l’fric se fait attendre. le ton est froid, et moïse s’enfonce dans le fauteuil opinant du chef. il l’a toujours accepté sans broncher, cette place d’homme de main qui lui va à merveille. c’est en silence que les deux hommes attendent, seul le crépitement du joint qu’ils se passent vient à briser la fausse sérénité. puis un coup de téléphone, D’shaun répond, échange quelques mots avec son interlocuteur, griffonne sur un papier qu’il finit par tendre à moïse. un prénom, ruben, une adresse, le caïd chiffonne le papier qu’il fourre dans sa poche en se levant.
le bar est bondé, moïse pousse la porte et les regards s’appuient un instant sur lui, mais il ne voit rien, le cerveau sur mode off, il est devenu un véritable chien de chasse. de ses yeux ébènes il cherche, les informateurs ne se trompent jamais et grâce à la description soufflé par D’shaun Moïse trouve presque instantanément. il s’avance entre les tables, et plus il approche plus son champ de vison se clarifie. plus il approche, plus les visages deviennent nets et celui de Nine le percute de plein fouet, pourrait même l’arrêter dans son élan. mais il a déjà les deux main trop avancées, qui s’accrochent au col de l’homme et le force à se lever. c’toi, ruben ?! son regard fusille l’homme, se détourne un instant vers sa voisine, qu’est-ce que tu fais là Nine ? qu’est-ce ce que tu fais avec ce type ? ... un rencard, vraiment ? il a le coeur qui s’agite et il voudrait le faire taire, l’enfermer dans une cage de verre. l’homme bredouille, pose ses mains contre les avant-bras de son assaillant. qu’est-ce que tu m’veux ? puis il montre les dents, sans doute grisé par la testostérone qui coule dans ses veines, tu viens avec moi, ok ? ce n’est pas une question puisque les doigts de moïse ont déjà crocheté la nuque de la forte tête, et que c’est jusqu’à la sortie à l’arrière du bar qu’il se fait traîner. il laisse Nine sous ses pas, il n’a pas envie de la regarder, il n’a pas envie de savoir. j’peux pas me préoccuper de ça, pas tout de suite, tu comprends ? bien sûr que non, tu comprendras pas.
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Message Sujet: Re: midnight (moïse)   midnight (moïse) Empty Jeu 11 Avr - 15:57

Moïse arrive comme un torrent jusqu’à leur table, lui faisant oublier les dernières traces d’agacement qui grésillent dans son cœur de charbon. Elle le voit qu'après son regard noir, galaxie sans étoiles, ça fait s’effriter le sourire qu’elle lui offre, il tombe en miette comme la cendre de sa clope dans le cendrier, envoyant valser le peu de lumière qu’elle pensait trouvé en lui. c’toi, ruben ?! il l’apostrophe sans filtre, attirant l’attention des gens qui les entourent mais il a la rage dans les prunelles, l’air plus sombre que jamais. Nine oscille entre lui et Ruben qui balbutie quelques mots qu’elle entend pas. qu’est-ce que tu m’veux ?  Il a plus grand chose du don juan des temps modernes Ruben, il blêmit sous la poigne d'un chien féroce, les mâchoires refermées sur sa peau, incapable de s'en décrocher. T'as aucune chance, tout le monde le voit, même moi. Nine reste bêtement figée, devenu invisible aux yeux de Moïse. Pourquoi tu me regardes pas ? Pourquoi tu me souris pas ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Mais elle sait très bien de quoi elle est coupable, ce dont elle doit se blâmer. Au fond, elle s'est déjà condamnée pour cette soirée juste faite pour l'oublier. Parce qu'elle en est capable. T'es qu'un mec de plus. Juste un de plus. Et le mensonge lui écorche l'esprit, plante de mauvaises graines qu'elle fait pousser grâce à l'eau noire de ses pensées. Elle s'affaisse dans un soupir quand ils s'éloignent, laisse le temps à son esprit d'intégrer les conséquences de l'ouragan qui vient de passer. Puis elle s'anime, écrasant sa clope dans un cendrier trop plein, déposant de quoi payer sur la table avant de reprendre son sac et de foncer vers l'arrière de ce bar miteux, ignorant les regards glissant sur elle, les murmures qui doivent chuchoter qu'elle est la cause d'une énième querelle amoureuse. Ils ne savent pas. Ils ne sauront rien. La nuit accueille son corps dans une bourrasque de vent qu'elle oublie bien vite, regardant Ruben bégayer quelques mots face à Moïse "A-Attends … J'sais pas ce que tu veux. D'la thune ? C'est ça ?!" Elle sourcille, comprenant bien trop vite l'histoire que cache le règlement de compte, détournant les yeux de la victime prête à courber l'échine pour ne pas se faire tuer. Elle tente de s'approcher mais elle est pas certaine de pas déclencher plus vite la rage qui a l'air de l'habiter "J'peux savoir c'que tu fous ?" Elle joue la carte de l'indignée, entendant le brouhaha incessant des conversations qui enflent derrière eux. Ragots sur ragots, des rires qui sont indifférents à la situation qui peut dégénérer, y'a que les néons de l'arrière court pour éclairer leurs visages, le sien qui ne doit laisser paraître qu'une tension grandissante, celui de Ruben qui continue de blêmir, perdant peu à peu tout le peu de courage qu'il a en lui et Moïse, Moïse et ses envies assassines, ses envies de sang, de cris. ça pulse comme un cœur battant entre eux, ça déchire un peu plus la léthargie dont elle s'habille toujours. Parce qu'elle arrive pas à faire semblant devant lui, à laisser croire que rien ne l'atteint. "Vous pouvez pas juste discuter ?" Sa voix n'est qu'un filet, une eau douce et un peu cassée par les clopes enchaînées. Elle tente, elle essaie, quitte à se faire mordre aussi. On t'a toujours appris à te mêler de ton cul Nine pourtant, à toujours tracer ton chemin quand tu voyais quelqu'un dans les emmerdes. Et t'a jamais écouté. T'as toujours foncée tête baissée dans le magma des embrouilles pour sortir une victime de plus d'une mise à mort certaine. Mais elle se fiche bien de Ruben, elle se fiche bien du fric qu'il doit ou du lien qui le relie à des mauvais gars. Nine elle pense qu'à Moïse qui ne la regarde pas, qui est prêt à défoncer jusqu'à lui faire cracher ce qu'il veut, certaine de pas avoir assez de mots pour l'arrêter, certaine qu'elle a pas de pouvoir ici. Elle a pas les mots pour appuyer sur le bouton stop, elle peut qu'être témoin d'une énième scène de violence, acte 12 ou 13, elle les compte plus depuis longtemps. Regarde moi. Regarde moi au lieu de le lorgner lui en lui promettant l'Enfer. Regarde moi plutôt que de jouer le bourreau juste sous mes yeux.
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Message Sujet: Re: midnight (moïse)   midnight (moïse) Empty Dim 14 Avr - 12:00

a-attends … j'sais pas ce que tu veux. d'la thune ? c'est ça ?! il trouve plus ses mots ruben quand moïse le tient par la veste et le force à avancé dans la ruelle un peu trop sombre. ouais, c'est d'la thune que j'veux, faut que je te rafraîchisse la mémoire ?! qu'il siffle alors qu'il le pousse avec violence contre un mur, la brique s'effrite déjà dans son dos. l'endetté le regarde, la bouche ouverte comme s'il ne comprenait absolument rien, alors moïse lui attrape une nouvelle fois la nuque pour lui écraser le visage contre les briques, il voudrait lui asséner un coup de poing pour le principe mais y'a la voix de nine qui l'oblige à reconnecter ses neurones. son visage se tourne vers elle, dans ses yeux il n'y a que la colère se liant à l'incompréhension. j'peux savoir c'que tu fous ? et toi, qu'est-ce que tu fous ? tu pouvais pas rester l'cul vissé à ta chaise ? t'étais obligée de sortir ? tu t'inquiètes pour ce connard ? putain, nine, dégage. il reste sourd à la question de la brune, y'a que ruben qui maintient son attention, sous la pulpe de ses doigts moïse il sent qu'il lui caresse les dents à travers sa joue, y'a pas cinq cent balle que t'as oublié d'filer à quelqu'un, ruben ? il s'est penché à son oreille, l'homme s'agite, allez vous faire foutre, toi, et toute ta bande. qu'il parvient à cracher les muscles tendus. il voit rouge russel. vous pouvez pas juste discuter ? nine, encore. il serre les mâchoires, son iris ébènes se posent sur elle, il perd de sa concentration quand il la regarde, il pourrait presque oublier que c'pour cause de dette qu'il veut exploser les genoux de ce type tellement elle prend de la place dans son cerveau. le myocarde refait des siennes. c'est le moment que choisit ruben pour prendre l'avantage, il le voit pas venir le coup de tête moïse, il le laisse sonner quelques secondes de trop. les secondes que l'enfoiré utilise pour s'faire la malle, en direction de la femme -comme si ça allait l'sauver. le dealer c'est comme un taureau qu'il arrive, à grande enjambée, le corps de ruben écrasé contre le capot d'une voiture, avec une telle force que la taule est pliée. il sort son flingue sans plus attendre, il le lui colle sous le menton, il veut voir la peur au fond de ses pupilles. j'suis pas certain que d'shaun apprécie ta proposition. qu'il balance alors que sa main libre fouille dans les poches du jean de ruben, il en sort une portefeuille. le pistolet laisse déjà une marque sur la peau malmenée, et moïse ouvre le portefeuille. il récupère quelques billets, peut-être deux cent dollars, puis le permis de conduire. ruben mcmillan, 342, 5ème avenue, new-york. il lit l'adresse à voix haute, il se la remémore et jette les effets personnels de l'homme sur le sol. demain les cinq cent dollars. il ordonne, le pistolet qu'est venu se loger contre sa tempe. c'est ce soir qu'il les voulait, mais y'a l'ombre de Nine qui lui pèse sur les épaules peut-être que c'est pour tout ce que t'envisager d'faire avec elle que j'devrais te coller une balle entre les deux yeux. c'est dans une grande et longue inspiration qu'il se détache du type, dégage, va m'chercher mon fric. il appuie ses paroles en relevant le futur maccabé, l'envoyant valser un peu plus loin. il sait pas combien de minutes se sont écoulées, avant qu'il ne range son gun et n'se retourne vers cette fille qui lui bouffe la tête. il ne sait pas, mais quand il le fait, il a sa gueule des mauvais jours. la colère trop poche, le corps devenu électrique. mais t'es malade ou quoi, putain. qu'il siffle. un mec va s'faire défoncer, et tu l'suis, c'est les scènes d'ultraviolence qui t'font kiffer ou quoi ?! il a les nerfs à vifs. tu refais plus jamais ça, ok ? tu traînes plus avec ce genre de type, tu m'suis plus quand j'ai les crocs saillants. un rencard ? sérieusement ?! la phrase de trop qu'il vomit sans même s'en rendre compte. t'es complètement folle.
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Message Sujet: Re: midnight (moïse)   midnight (moïse) Empty Lun 15 Avr - 12:12

Elle voit le coup de tête partir bien avant le reste, recule de quelques pas quand Ruben tente de fuir vers elle comme pour si elle était une sorte de refuge ou de bouclier. Ici elle est à peine aussi utile que de la fumée noire, de la brume qui recule encore quand Moïse se remet du choc de la violence, le rattrape pour mieux faire chanter sa rage contre le fer d'une bagnole. Nine ne sursaute pas, trop crispée, les muscles tendus sous ses couches de vêtements, enserrant la la lanière de son sac avec beaucoup trop de force. C'est à peine si elle comprend quand l'ombre inquiétante d'un flingue est sortie, narguant un Ruben paniqué, le souffle sifflant. Impossible de décrocher les yeux du spectacle que Moïse lui offre, l'ayant encore oubliée pour totalement donner son attention à ce mec dont elle ignore encore tout. Il était même pas drôle. Même pas agréable. Je prévoyais de le quitter une fois mon verre fini. Et elle a que des regrets pour la bercer Nine, les yeux rivés sur leurs silhouettes appelant au massacre. C'est sur le canon du flingue qu'elle reste figée, s'attendant presque à voir l'éclat d'une balle sortir de la chambre d'acier pour mieux repeindre le pare-brise en rouge. Mais t'es pas un tueur Moïse. T'as pas de sang sur les mains, toi. Tu ferais de mal à personne. Elle y croit qu'à moitié à ces phrases qu'elle cesse pas de se murmurer en silence, chaque gestes de Moïse écrasant un peu plus ses espoirs d'innocence. C'est du déjà vu, du déjà fait, de ce portefeuille qu'il ouvre pour en sortir les bonnes choses, grognant encore à la gueule de sa victime qu'il envoie rapidement valser loin d'eux. Ruben ne prend pas le temps de lui jeter un coup d'œil, laissant derrière lui un bordel de cris indignés dans le bar que Nine met vite en sourdine. C'est sur sa langue que ce bouscule mille choses, des cris qui ne sortiront jamais à des insultes qui ne veulent rien dire, des mots étranglés par la peur et le choc, des phrases bateaux qu'elle refuse de cracher. Et c'est finalement lui qui se tourne vers elle, encore épris par ses envies de vengeance. mais t'es malade ou quoi, putain. Oui, peut-être que je le suis. Oui, j'ai l'impression de l'être depuis qu'on s'est rencontrés. Elle cille pour seule réponse, relevant rien qu'un peu le menton, pas certaine de vouloir rester pour le voir encore dériver loin du calme qu'elle lui a toujours connu. Mais finalement, on se connait tellement peu. un mec va s'faire défoncer, et tu l'suis, c'est les scènes d'ultraviolence qui t'font kiffer ou quoi ?! L'acide du dégoût arrive à brûler sa gorge, mettant son propre calme à rude épreuve. Et peut-être qu'il a déjà implosé pour laisser place à la colère, se manifestant toujours de la même façon, irradiant par les tremblements qui agitent son corps, par ses yeux de néant qui le fusillent en silence. Parce qu'elle fait toujours dans le plus grand des mystères. Aimer, souffrir, haïr, sourire. C'est toujours dans l'ombre qu'elle laisse venir la pureté de ses sentiments. tu refais plus jamais ça, ok ? "Parce que t'es en position de m'interdire quoi que ce soit ? Hein ?" Elle insiste, le ton mordant, du fiel plein la voix. C'est un rire nerveux qui franchit ses lèvres alors qu'elle tend une main pour redessiner sa silhouette intoxiquée à la colère  en quelques mouvements "Non mais tu t'es vu ? Depuis quand t'es un putain de gangster venant menacer des types qui te doivent de la thune ? Depuis quand ?" Y'a que des fêlures dans sa voix, un brin de désespoir qu'elle comprend pas elle-même. Pourquoi ça me fait mal ? Pourquoi j'me laisse atteindre par tes mots trop bien aiguisés ? un rencard ? sérieusement ?! La question lui souffle la respiration rien qu'une microseconde avant qu'elle ne soupire, tentant de chercher un moyen de reprendre le peu de calme qui l'habite encore pour le faire revenir au centre de son âme, pour calmer les battements frénétiques d'un palpitant à l'agonie. Elle a besoin d'une clope, d'un truc qui l'abrutira assez pour qu'elle arrête de sentir tous les vertiges qui l'assaillent. t'es complètement folle. Pour la première fois, elle retient l'impulsion de gifler quelqu'un, l'envie malsaine et brutale d'en venir aux mains à son tour, de lui faire ravaler son insulte. "Dit le mec qui vient d'éjecter un autre mec d'un bar devant tout le monde et qui planque un flingue sur lui." Elle a la haine Nine, refoulant comme elle peut ses lubies de révolte. L'esquisse brutale d'un sourire mauvais pointe à la commissure de ses lèvres, le nargue pour mieux se venger "C'est quoi qui t'emmerde le plus ? Le rencard, Ruben ou que moi je me permette d'en avoir un avec un mec comme lui ? Dis moi." Ses yeux se plantent dans les siens comme des poignards pour qu'il ne puisse pas détourner la tête, qu'il devienne prisonnier de son regard qui l'insulte de mille façons tout en continuant de le désirer, beaucoup trop. Oui, t'as peut-être raison, j'suis complètement folle. J'ai été folle d'avoir cru que je pourrais gérer après la première nuit. Folle de penser que tu t'infiltrerais pas sous ma peau pour atteindre le cœur. Folle d'avoir eu l'espoir qu'un autre mec pourrait te reléguer à la place de bon souvenir.
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Message Sujet: Re: midnight (moïse)   midnight (moïse) Empty Mer 17 Avr - 9:17

il a les nerfs à vif moïse. tellement à vif que c'est à nine qu'il s'en prends sans qu'il ne puisse rien y faire. les mots s'échappent avant même qu'il n'ait le temps d'y réfléchir, dans quelques minutes, peut-être quelques heures il sait qu'il regrettera chacune de ses paroles -il sera trop fier pour l'admettre. il hurle presque l'homme, sa voix résonne contre les murs de la ruelle, son ton est froid, son regard l'est tout autant. je deviens glace alors que tu n'as su qu'allumer le feu dans mes entrailles. il se permet même d'ordonner, pense sa légitimité imperméable mais sa voisine intervient. parce que t'es en position de m'interdire quoi que ce soit ? hein. non mais tu t'es vu ? depuis quand t'es un putain de gangster venant menacer des types qui te doivent de la thune ? depuis quand ? il reste interloqué sous ses gestes, sous ses dernières paroles qui manquent de sens. depuis quand ? depuis toujours nine, tu devrais le savoir, tu devrais t'en douter, ou alors tu joues les aveugles pour te sentir mieux ? comme si son cerveau préféré éludé l'innocence de la jeune femme, c'est au pseudo-rencard qu'il s'attaque, son coeur lui joue un mauvais tour, accélère et lui fait perdre notion de la réalité. t'es complètement folle. c'est plus facile qu'assumer sa propre folie passagère, c'est plus facile de remettre toute la faute sur elle. dit le mec qui vient d'éjecter un autre mec d'un bar devant tout le monde et qui planque un flingue sur lui. il garde la tête haute moïse, retenant sa respiration pour ne pas lui cracher des insultes en pleine gueule, c'est quoi qui t'emmerde le plus ? le rencard, ruben ou que moi je me permette d'en avoir un avec un mec comme lui ? dis moi. elle sourit Nine, elle le prend clairement pour un con, elle titille ses limites avec une lame sans avoir peur que l'artère lui pète au visage. il a le sang qui pulse à toute vitesse, qui lui balance des décharge dans le crâne. il voudrait faire taire son coeur qui décide répondre avant lui. j'en ai rien à secouer de ton putain de rencard. qu'il siffle, colérique, on s’envoie en l'air, c'est tout non ? qu'est-ce que tu cherches à m'faire dire avec tes questions ridicules et ton sourire satisfait ? si t'as envie de baiser des tocards dans son genre, t'gènes surtout pas pour moi, il continue de glisser sur la pente de ce qu'il pense être l'indifférence, mais il se voile juste la face moïse, il arrive plus à mettre des mots sur ce qui le fait vibrer à l'intérieur. mais t'es pas obligé de te faire descendre pour ce genre de type. qu'il termine, le poing serré et la voix haute. c'est l'inquiétude qui l'accable, la peur aussi, il se cache derrière ses allures de mâle dominant. et pour que tu t'endormes moins conne ce soir, j'fais ça depuis toujours. t'as vraiment cru que j'étais un petit dealer de merde ? qu'il tchippe, il veut même pas entendre sa réponse, il a déjà tourner les talons pour s'enfoncer dans le noir de la ruelle, capuche sur la tête, le flingue rangé à l'arrière de son jean. je t'en prie, m'suis pas Nine. j'vais aller le retrouver cet enfoiré et lui faire cracher ses couronnes.
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Message Sujet: Re: midnight (moïse)   midnight (moïse) Empty Lun 22 Avr - 12:21

"t'es complètement folle." Folle. Folle. Folle. ça revient en boucle avec sa voix pour jouer sur les cordes tendus à l'extrême de son cœur, ça joue du violon jusqu'à tirer sur les aiguës de la douleur, ça défonce les tympans. C'est l'insulte de trop qui manque de la faire vriller. Nine c'est l'eau calme, l'eau dormante, jamais un sillon pour réveiller la bête, jamais un mot de trop pour fêler son armure en titane. Tu m'atteins pas. Tu m'atteindras jamais. Ils sont beaux ses mensonges, ils sont magnifiquement bien sculptés, dessinés dans la pierre de ses craintes. Ils sont beaux mais ils lui font mal même sans les prononcer. Tu m'atteins. Tu me fais peur. Tu me rends folle. Le sourire qu'elle affiche l'est autant qu'elle, aussi vicieux que toutes les jolies fées mystiques qui courent et chantent des complaintes d'outres tombes dans sa tête. Tu ne sais pas. Tu ne sais pas comme on est aussi sombres que l'autre. Elle jouit de la jalousie qu'elle entend crachée dans sa voix, c'est à peine retenue, à peine conscient mais elle en a décelé l'éclat en quelques mots, le retient du bout de ses doigts de pécheresse qui ont déjà bien plongés en lui. "j'en ai rien à secouer de ton putain de rencard." Elle hausse un sourcil, pas certaine d'avaler ces mots, pas certaine d'accepter ses pas de reculs. Tu fuis ? "si t'as envie de baiser des tocards dans son genre, t'gènes surtout pas pour moi mais t'es pas obligé de te faire descendre pour ce genre de type." Nine souffle un rire, presque acide, grouillant de cynisme, laisse Moïse prend tout le pas sur la conversation, délier sa langue dont elle a appris la tendresse par cœur. J'ai encore le sel de ta peau sur la péninsule de mes souvenirs, j'ai encore tous nos mots échangés dans des nuits silencieuses. Qu'est-ce que tu m'fais ? Qu'est-ce que t'oses me dire ? "Tu mens." elle le murmure du bout des lèvres, ça n'atteint rien, c'est un sursaut de conscience, un coup au cœur. Tu mens. Je mens. On est un putain de duo de mensonges combinés. "et pour que tu t'endormes moins conne ce soir, j'fais ça depuis toujours. t'as vraiment cru que j'étais un petit dealer de merde ?"  Il lui recrache tout son venin, peu avare d'insultes, toujours plus brutal dans les paroles, lui faisant l'effet d'uppercut bien placés. Elle entrouvre les lèvres pour répliquer ou ce ne sont que des excuses qui veulent s'exfiltrer de sa gorge enserrée dans un étrange étau de fer. Je respire mal. Je convulse du cœur. Il s'éloigne dans les ombres de béton et il lui faut que quelques secondes pour le rattraper, l'audace d'attraper son bras entre ses doigts fragiles et elle reste comme ça un instant, plongeant toujours plus fort ses doigts dans la peau, le tissus pour seul rempart, raccrochant ses espoirs à ce bras qu'elle ne veut pas lâcher. "Attends. Attends putain …" Elle le souffle dans un soupir saccadé, la respiration coupée sous le déferlement d'émotions coupantes qui lui fonce dessus. Carambolage mal contrôlé de leurs deux résistances qui se percutent et elle se rend compte que maintenant qu'elle saigne de l'intérieur, qu'elle ressort pas indemne des paroles qu'il lui jette dessus. Ses yeux remontent jusqu'à lui, descendent jusqu'à là où elle peut deviner la cachette de son arme, la fusille de ses néants opalins, l'accuse de tous les maux. "C'est ça qu'tu fais quand tu réponds pas à mes messages ? Tu deales ta merde, tu butes des gens, tu … les éclate contre des bagnoles ?" Sourire désœuvré, elle comprend pas elle-même l'entente de ses espoirs effondrés, saisit mal le fait d'être aussi atteinte. Tu savais. Au fond, tu savais tout Nine. Lentement, elle hoche la tête, la puissance d'une fausse sérénité reprenant le dessus sur elle, toute sa haine perlant de ses dents serrées, de sa poigne toujours plus affermie sur un bras qu'il pourrait bien lui arracher d'un seul coup. Mais tu t'échapperas pas, pas maintenant. "Parfait. Parfait Moïse, ça tombe très bien." Et elle se fait sorcière, enroulée dans l'aura épaisse du vice "Tu dois savoir des tas de trucs alors. Peut-être même que t'es dans l'coup." Elle déraille un instant, plantant ses poignards dans ses yeux, ne dérivant jamais pour qu'il reste prisonnier de son regard hanté à jamais. "C'est pour ça qu'tu m'as baisé ? Tu savais qui j'étais depuis le départ ?" Peut-être que t'as vu le visage de ma sœur des centaines de fois avant moi, peut-être que tu sais des choses que j'ignore, que t'as toutes les réponses aux questions qui me lacèrent le crâne chaque fois que t'aies plus avec moi, qui reviennent en boucle pour me dire que j'aurais dû être là. Elle se sent bien prise à la gorge par sa parano, s'arrache d'elle-même à son bras, tombant brutalement le masque de la fille intouchable, son visage n'étant plus que l'image même de la douleur. Fermant les yeux, elle secoue la tête, une main nerveuse passant sur ses traits crispés pour mieux se planter dans ses cheveux "Désolée. J'dis n'importe quoi putain." Ses yeux scrutent la rue déserte, incapable de ressentir la brise chaude qui passe sur sa peau découverte, n'entendant que les percussions graves de son cœur hurlant à la mort, esquissant finalement un squelette de sourire "T'as raison, j'suis peut-être folle finalement. Tu fais bien c'que tu veux. Laisse tomber." Elle s'oublie, à moitié dans le présent et le passé, ses opales le fixant sans le voir, se confondant toujours plus avec la dépouille d'une jumelle brisée, faisant remonter l'acide d'une nausée douloureuse dans le creux de sa gorge. Tu m'fais péter un câble, tu disjonctes tout en moi. Et pour ça, j'ai tellement envie de te haïr. D'un pas puis d'un autre elle recule, lèvres entrouvertes sur des mots qui ne viennent pas, elle se tait finalement. Par peur de dégueuler, par peur de vomir ses paroles sans aucun sens, par peur d'avouer que dès le premier soir, il a chamboulé sa transe qu'elle pensait éternelle.
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Message Sujet: Re: midnight (moïse)   midnight (moïse) Empty Mer 24 Avr - 10:41

attends. attends putain … ses doigts se sont accrochés à son bras, il voudrait se dégager moïse, mais il n'y parvient pas, comme bloqué par la présence de nine. ses yeux sombres l'observes avec attention. y'a un truc différent ce soir, sur ton visage. t'as les traits soucieux, trop soucieux. c'est de ma faute ? c'est ça qu'tu fais quand tu réponds pas à mes messages ? tu deales ta merde, tu butes des gens, tu … les éclate contre des bagnoles ? il se sent pris au piège, dans sa cage thoracique l'coeur tambourine trop fort, c'est qu'il voudrait pas déchiffrer la déception au fond des yeux de la gamine, il y décèle pourtant la peur et l'incompréhension, ça l'accable sans qu'il ne puisse rien y faire. j'passe pas mon temps à buter des mecs, non. qu'il siffle nerveux, il ne se justifie jamais mais il pourrait devant nine. il pourrait affronter ses iris et lui raconter son histoire de son début jusqu'à sa fin hypothétique. j'fais pas ça par plaisir tu sais, j'fais ça parce que c'est comme ça et pas autrement, c'est tout ce que j'sais faire pour être honnête. et peut-être que je finirai ma vie au fond d'une ruelle, le corps éclaté, des bouts de mon cerveau sur le bitume. parfait. parfait moïse, ça tombe très bien. tu dois savoir des tas de trucs alors. peut-être même que t'es dans l'coup. son étreinte se fait plus féroce et c'est autour de moïse de perdre le fil de ses pensées, de chercher à comprendre ce qu'elle essai de lui dire. de quoi tu m'parles ? il arque un sourcil, tente de se dégager de manière trop molle. c'est pour ça qu'tu m'as baisé ? tu savais qui j'étais depuis le départ ? ce ne sont pas ses mots qui le touche, mais bien le regard qu'elle pose sur lui, il voudrait se faire minuscule à l'instant moïse. se dérober. quoi ? tu crois que j't'ai baisé pour ... ? mais d'quoi tu m'parles putain ?! il s'impatiente, il grimace puis elle le lâche, mais il sent son empreinte se figer sur sa peau. désolée. j'dis n'importe quoi putain. c'est avec des yeux écarquillés qu'il la regarde, incapable de la lâcher, les idées tournent et re tournent dans son crâne, tentent de créer des liens les unes avec les autres, mais n'y parviennent pas. il a encore changé ton visage, t'es où nine ? t'as raison, j'suis peut-être folle finalement. tu fais bien c'que tu veux. laisse tomber. elle recule d'un pas, même deux, mais il avance du même nombre refusant la distance qu'elle leur impose. s'il écoutait sa raison, il la laisserait partir tout de suite, reprendrait le cours de sa soirée et réglerait son compte à ce ruben qu'il a déjà oublié. mais c'est les battements du myocarde qui prennent le dessus et qui contrôlent chacun de ses gestes. sa main vient saisir son poignet, sous sa capuche il a le regard triste. de quoi tu parles ... ? sa voix se fait plus douce qu'il ne le voudrait, y'a quelque chose que j'devrais savoir ? qu'il enchaîne, il voudrait laisser ses doigts s’évader sur sa joue mais il a pas le toucher assez doux ce soir. un d'mes mecs t'as fait du mal ? il se crispe de tout son long, il essait de comprendre, raisonne comme il le peux avec les informations qu'elle a pu lui donner. puis il s'aperçoit très vite qu'il ne sait rien. que s'il devait la définir, cette définition se limiterait presque au numéro de son appartement, aux sonorités de son rire et la saveur des ses sourires. alors il baisse les yeux, se sent tout à coup comme le pire des connards.
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Message Sujet: Re: midnight (moïse)   midnight (moïse) Empty Dim 5 Mai - 20:14

Avant même de lâcher, elle le voit son regard troublé, la brume de l'incompréhension s'empressant de prendre le pas sur celle des pulsions de violence. quoi ? tu crois que j't'ai baisé pour ... ? mais d'quoi tu m'parles putain ?! Les mots ne sortent pas, restent comme une boule au milieu de la gorge, obstruent la moindre paroles, s'accumulent doucement, menaçant de paralyser à jamais son cœur courant comme un dératé sous la poitrine. Le bruit sourd d'une fêlure déchirant le voile résonne étrangement dans sa tête, musique de fond pour la plus belle scène de catastrophe. Son regard se pose partout, ailleurs, dans le lointain et les détails plus proches mais jamais sur lui. tu fuis Nine, dans les tréfonds de ton âme où battent les tambours de la panique. Tu fuis dans ces abysses où Elena habite toujours, où elle hurle comme elle hurlait dans ses pics de crises dont t'étais seule témoin, elle crache ses insultes pleines de mépris, sans jamais chercher à comprendre. Parfois, oui, elle regrette même pas sa mort. Puis cette simple pensée suffit à faire plus mal encore. Des pensées armées jusqu'aux dents qui menacent de la foutre à genoux, la poussent à toujours plus s'abrutir au chanvre qu'elle dissémine dans ses poumons, des feuilles de morts qui meurent sous les coups assassins de ses lèvres. Les sanglots sont loin mais l'hystérie court sous les pores, menace de s'infiltrer par la première faille trouver pour la faire éclater. Nine lorgne le bout de la rue comme un paradis lui tendant les bras. Par là, c'est la fuite, chemin éternellement pris pour ne pas avoir à affronter ses démons les plus effrayantes. Elle fuit à coups de spliff roulés à la va vite, à coups de baises éphémères lui donnant l'illusion céleste d'être vivante pour quelques heures, sous le masque de la fille sans gerçures, invincible sous ses jolis sourires de nymphe infernal. Ce soir, sous ses yeux, elle n'est rien d'autre qu'humaine, faite de chair, de sang, d'émotions vives, de désirs brutaux, d'envies inavouables. Les vingt-une années se font sentir jusqu'au fond d'elle-même, la femme laissant tout le pas à la beauté juvénile d'une enfant qui a pris le chemin des adultes trop vite. Moïse s'avance et elle ne recule pas plus, l'ambre toujours loin de l'onyx, manquant de se dérober quand il attrape son poignet aussi facilement qu'il a plongé ses doigts en elle pour devenir marionnettiste de la moindre sensation. de quoi tu parles ... ? J'entends le calme brutal revenu dans ta voix, la curiosité qui pointe de derrière chaque syllabe. Les yeux reviennent enfin sur lui pour y croire le visage ombré par une détresse qu'elle peine à comprendre. Pourquoi t'as l'air d'être aussi flingué que moi ? Laisse tomber. Murmure balancé à la surface comme seule explication.  y'a quelque chose que j'devrais savoir ? Des tas de choses, des tas de secrets que j'ai laissé sous le tapis pour que tu ne les vois jamais. Mais ne me force pas. Ne me force pas à tout cracher maintenant. un d'mes mecs t'as fait du mal ? Le non est tout prêt à l'orée des lèvres mais vite écrasé lorsqu'elles se referment. Le doute est installée, la pluie de ses pensées ayant grandir le lierre pour le laisser s'accrocher à la moindre parcelle encore vierge de son esprit, gangrenant le tout pour la posséder jusqu'au bout. Le silence glisse sans jamais qu'elle ne le quitte des yeux jusqu'à ce qu'elle lâche prise. Pas à moi. Un soupir lui échappe, préquel d'une histoire qu'elle a si peu envie de raconter. J'avais une sœur. Une jumelle. Et pour la faire courte, elle s'est suicidée y'a quelques mois. Si les yeux demeurent aussi secs que le reste, le cœur se crispe sous la claque que les mots viennent de mettre sur la réalité. Première fois qu'elle arrive à le dire à voix haute, à le décrire dans des mots simples. Elle n'est pas partie. Elle ne s'est pas envolée. Le suicide, c'est plus laid. Plus violent. ça éclabousse de sang et d'effluves mortelles les mots qui suivent. Rien n'est clair dans cette histoire. Je sais juste que, souffle perdu, saccade du cœur, crispation des sens avant le grand saut, elle avait sûrement des grosses emmerdes avec un clan qui gravite dans l'queens. Une épaule haussée, faussement nonchalante, image même de celle qui ne sait rien encore, qui ne se doute pas qu'au-delà des ombres un nom clignote de ses grands néons annonciateurs de désastres J'suis désolée. J'suis paumée. Peut-être que c'est pas l'un de tes gars derrière tout ça mais j'suis obligée de l'envisager. Juste un peu. Soupir coupable, elle dépose sa propre main sur celle qui tient la sienne, s'accroche à la chaleur courant sous les doigts, une vie à laquelle elle se cramponne comme par peur de tanguer, tanguer encore et tomber sans possibilité de renaissance. J'ai ton sourire pour chasser les cauchemars indélébiles sous mes paupières, tes mots pour couvrir la voix de celle qui n'est plus là, j'ai ton parfum ancré sur la peau pour combler l'absence trop parlante. Et dans ses yeux cours les échos d'un appel à l'aide, d'une envie de soutien qu'elle gardera toujours muette. Putain d'fierté.

@moïse russel midnight (moïse) 3227196488 midnight (moïse) 3227196488
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Message Sujet: Re: midnight (moïse)   midnight (moïse) Empty Jeu 20 Juin - 5:50

j'avais une sœur. une jumelle. et pour la faire courte, elle s'est suicidée y'a quelques mois. il n'est pas habitué aux confidences moïse, ce n'est pas de cette façon qu'il a construit sa vie. ce ne sont pas des amitiés profondes qui l'entourent, les secrets n'ont jamais rapproché les gens. ils ne sont que des barrières bonnes à faire sauter. rien n'est clair dans cette histoire. je sais juste que, elle avait sûrement des grosses emmerdes avec un clan qui gravite dans l'queens. mais il écoute nine sans lâcher sa peau, il se concentre sur ses mots et tente déjà de chercher au fond de son esprit des réponses aux questions qui doivent la tourmenter. il fouille sa mémoire, à la recherche d'une gamine au même traits que la voisine qui fait agoniser son coeur. il voudrait tellement trouver, qu'il se flagelle lui même de n'avoir aucun souvenir. j'suis désolée. j'suis paumée. peut-être que c'est pas l'un de tes gars derrière tout ça mais j'suis obligée de l'envisager. juste un peu.
tu crois vraiment que ce serait possible ? qu'il demande, gardant sa main accrochée à la sienne. tu sais, les filles comme toi... si elles étaient jumelle, elles devaient être identiques, n'est-ce pas ? il maudit son manque de connaissances sur le sujet, il maudit ses idées trop arrêtées, son cerveau trop limité. enfin, j'veux dire, il se racle la gorge y'a pas beaucoup de blanches qui traînent dans les parages. pour ne pas dire aucune. c'est pour la rassurer qu'il balance ça. toute vérité est bonne à prendre. j'sais pas de quel genre était ta soeur, mais j'suis sûr qu'elle trainait pas dans nos affaires. il l'espère plus que tout au monde à cet instant précis. il ne supporterait pas que la posse ait quelque chose à voir avec le drame qui la touche. j'suis pas sûr de supporter plus longtemps tes yeux tristes. j'suis pas sûr d'avoir assez d'courage pour trouver les bons mots et te consoler. il la tire contre lui avec douceur, sa tête vient se plaquer contre son torse et il passe son bras dans son dos pour lui offrir sa chaleur. les secondes se font silencieuses, leurs respirations se calent l'une à l'autre et il ferme les yeux pour profiter de l'instant. j'suis désolé, pour ta soeur... j'sais pas ce que j'ferai si j'perdais la mienne. qu'il lui confie dans un murmure. il retournerait la ville entière, à la recherche du coupable. il brûlerait le quartier entier s'il le fallait. il perdrait la raison, ne serait plus qu'une coquille vide. j'vais t'aider ok ? il affirme, se détache de nine pour pouvoir la regarder dans les yeux, on va trouver ce qui lui est arrivée, j'vais demander à mes gars, j'vais voir avec d'shaun, marek. ils sont au courant de tout ce qui s'passe dans le queens, ils sauront, je l'espère. il oublie son boulot du soir, il oublie ruben et l'argent qui manquera à d'shaun à la fin de la semaine. il oublie les ordres. ne se focalise plus que sur la brune. pour toi aussi, j'retournerai le queens, si tu me le demandais.
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