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(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !

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 war inside (goswijn)

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Message Sujet: war inside (goswijn)   war inside (goswijn) Empty Mer 13 Juin - 10:31

WAR INSIDE

tsunami : onde océanique solitaire, immense vague ayant pour origine un tremblement de terre - ou éruption volcanique - provoquant de grave dégâts quand elle déferle sur une côte.
ça ne faisait que trembler, début de séisme, petite secousse dans son monde. l'envie de gratter la faille, creuser encore, tomber sur le noyau de l'existence. la sienne. être déçue, fébrile, pressée, heureuse et dévastée, tout ça à la fois. chercher le courage, à peine le trouver. et l'onde de choc se propage, la vague grandit jusqu'à cacher le soleil et s'écrase a même sa peau, elle croit sentir tous ses os qui se brisent, se ressoudent de travers. des entrailles sortis comme on éviscère un poisson et le goût amer de l'eau dans sa bouche.
et elle coule.
un véritable tsunami lui aurait fait moins mal quand elle approche de lui, milieu de rues et passants invisible. il n'y a soudainement que lui, un phare obscure dans un univers chamboulé qu'elle approche avec une détermination teintée de crainte, si persuadée d'être forte, roc insubmersible. Elle oublie trop vite que les pierres coulent dans les eaux, tombée à pic au fond d'une mer tumultueuse. La houle qui porte son nom qu'elle peine à prononcer, elle saurait sûrement si on le lui avait apprit correctement, s'il avait été là pour lui en parler, décomposer les syllabes et lui raconter d'où ça vient mais c'est bien là tout le problème, non ? Il n'a jamais été tangible dans son existence, rien de plus qu'une ombre qui masquait le soleil et qu'elle espérait chasser une fois les réponses trouvées. Pourtant, il fait encore plus gris qu'hier, la faute au temps, ou au voile opaque qui filtre les couleurs devant ses yeux. Ça ne l'empêche pas d'observer la cible, scruter le moindre de ses traits avec - elle espère - un minimum de discrétion. un peu déçue, un peu perplexe. elle aurait voulu l'évidence, des traits miroirs des siens. elle aurait voulu voir la couleur de sa peau sur la sienne, en ton sur ton. percevoir sur son visage rien qu'un bout d'elle quelque part. et de quel côte, de quel morceau de son coeur elle provient si elle est si différente de lui ? elle se lance comme on tomberait d'une falaise, peur au ventre et courage en fuite, des pas mécaniques et trop pressée dans un tunnel sans fin. parade d'un air qui se veut naturel, décontractée quand tout son être se contorsionne de douleur. elle aurait dû en parler a rex, alléger le fardeau qui pèse sur son esprit avant de plonger dans les eaux troubles. trop tard pour regretter, trop tard pour reculer. « salut. »  mot enroué, ivre et malade. fille qui tangue, s'échoue déjà à ses pieds en restant pourtant si raide, droite. encore sur les deux jambes vacillante mais tout autour qui s'écroule, et personne pour la rattraper. naufragée du coeur. son oeil vitreux, perclus de douleur qui se heurte au visage marqué d'un homme qui semble trop vieux pour faire le boulot qu'elle veut lui offrir. père déjà à la retraite. Il est comme un anachronisme, jeté là dans une vie – la sienne à elle – qui ne lui correspondra jamais. elle imaginait autre chose. mais quoi ? elle ne se souvient plus de ses rêves prim, ils se sont évaporés à la lueur de la réalité violente. elle pensait que ce serait plus facile, limpide même, s'attendait à ressentir une joie l'inondant comme des cascades divines en trouvant ce qu'elle cherchait depuis toujours. Pourtant elle ne ressens qu'un vide douloureux au fond de sa poitrine, un courant d'air entre elle et lui et c'est tout son corps qui frissonne, tout son esprit anesthésié. parce que ça aussi elle pensait le savoir : quoi dire et quoi faire. Mais toutes les suppositions du monde ne valent pas l'instant présent ou plus rien n'a de sens. « vous auriez une clope a m'dépanner ? » dans sa bouche c'est de l'écume, un gargouillis infâme de phrases avortées qui se transforme en mots-bateaux, d'une voix trop sèche. du sable dans la gorge qu'elle expulse d'une toux gênée. « s'il vous plaît. » un peu plus assuré, dos droit, comme prête à l'attaque mais contre qui? il sait rien d'elle, lui. ni son nom, ni son visage. et jamais encore elle n'avait eu cette impression aussi tenace de n'être absolument personne.
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Message Sujet: Re: war inside (goswijn)   war inside (goswijn) Empty Mer 13 Juin - 16:44

WAR INSIDE (PRIMROSE)

Ciel gris qui s'étire sur un paysage de désolation, c'est un écran de fumé qui s'étend devant ses yeux épuisés. Rougi par l'amertume, le corps n'est qu'un tas d'os et de chair, écroulé parmi la crasse et les débris de la veille. Cadavres de bouteilles vides sur le sol poussiéreux, c'est le malheur qui hante les lieux. Parfum de fer et d'ivresse qui flotte dans les airs, les poumons s'emplissent d'un arôme trop âcre, trop sévère qui lui fait cracher à terre. Comme déjà mort, il se laisse aller à quelques contemplations de l'enfer qu'il côtoie déjà. Sous ses yeux, la pièce n'est que misère ; un pâle reflet d'une réalité qu'il tait. Toujours, les lippes lèchent le fond d'un verre et aspire un liquide doré qui dessine une grimace sur ses traits. Arrosé, la carcasse se glisse dans la crasse, ne faisant qu'un avec la poussière et ses tourbillons qui dansent dans les airs. Agonie perpétuelle depuis l'abandon ultime, le corps n'est qu'un débris. Une vie de jours qui ne cessent de se suivre pour l'éternité, sans jamais frôler celui d'une paix, d'un horizon de béatitude. Il n'y a que l'amertume pour certitude.

Crispation du corps, le cœur réclame un réconfort. Tendresse oubliée, l'homme versatile ne recueille qu'un paquet de clopes presque vide, égaré dans les tréfonds d'un habit déchiré. La pâle créature se glisse jusqu'au couloir ; les pas claquent lourdement sur le sol et soulèvent cendres et poussière. Traversant les ténèbres d'un immeuble miteux, où crasseux et miséreux s'entrechoquent, les premières lueurs s'esquissent sous ses yeux. Dehors, la foule s'agite, s'anime, au rythme du palpitant qui danse. Triste souvenir d'une vie révolue dans laquelle il guettait, surveillait et protégeait. Désormais naufragé, il n'est qu'un charognard qu'on évite, une ombre qu'on piétine.

Dans les sombres lueurs d'un jour éternel, il s'écroule au sol. Les quelques marches qui mènent à l'immeuble supportent son poids ; celui du corps, de l'âme et des remords. Les phalanges se glissent sous le tissu épais d'une veste abîmée et dégainent une clope. Sur ses lèvres, le morceau de mort s'embrase et avec lui, dopamine et endorphine s'immiscent. Les plaies guérissent le temps d'une bouffée. Nuage de fumée crachant, dansant parmi une foule hypnotisée par le temps. Solitude éternelle, l'âme se brise contre les visages qui l'ignorent, ne daignent lui accorder un sourire. Le chagrin s'invite, il l'étouffe par un second souffle enfumé lorsque vient une lueur surgit de nulle part : « Salut. » qu'elle crache au visage.

L'orchestre s'intensifie dans son torse, mais les traits demeurent immobiles. Le regard ne bouge pas et continue de s'ancrer au va-et- vient de la foule. La clope lui monte au cerveau et la fumée l'étouffe presque, mais le corps est paralysé. « Vous auriez une clope a m'dépanner ? » qu'elle ose quémander. « S'il vous plaît. » Un léger rire s'échappe de ses lèvres pâles alors qu'il recrache une fumée grise. Virevoltant dans les airs, elle s'envole vers un paysage inconnu et quitte le Queens gris, vide, mort. Chanceuse, qu'il songe en fourrant ses pognes dans sa poche pour trouver une cigarette mortelle à offrir à cette créature jaillit des ténèbres. Quelques secondes durant, la clope tourne entre ses phalanges abîmées et usées par le passé. « Tiens, c'cadeau. » Les yeux oublient les passants, les pavés, et s'attachent à la demoiselle qui rôdent autour de lui.

Sombre beauté à la chevelure ébène et aux traits fins, visage de poupée et cœur de pantin, trop délicate pour la noirceur des rues et la laideur du Queens, qu'il s'imagine. « T'as l'âge de fumer, au moins ? » Le ton est en proie aux soupçons, aux regrets, alors que le flic du passé refait surface le temps d'un instant. Le visage de sa marmaille surgit devant ses yeux ; c'est un souvenir qu'il tait aussitôt d'un faible rire qui résonne au fond de sa gorge. Pathétique croulant sur le trottoir, le corps frémit alors qu'il aspire une autre bouffée de sa clope. « 'Fin, laisse tomber, je m'en fous. » Murmure qu'il tait dans sa barbe de quelques jours alors que le regard plonge sur le bitume.

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Message Sujet: Re: war inside (goswijn)   war inside (goswijn) Empty Jeu 14 Juin - 10:19

WAR INSIDE

charpie de rêve, des lambeaux entre ses doigts tremblants qui s'agrippent à la cigarette tendue, prim et son regard qui glisse sur lui comme la caresse d'une main dont les ongles voudraient pénétrer la chair. yeux tendres d'une gamine au rêve si proche, d'une fille qui a grandi avec l'envie d'une vengeance, revanche à prendre sur ceux qui délaissent, ceux qui oublient trop vite ce qu'ils ont laissé derrière eux. l'envie de se faire venimeuse, lâcher sa bombe avec indifférence en espérant faire exploser son monde comme il a annihilé le sien.
je suis ta fille
et toi, t'es un lâche.

maiis son courage se dissout dans la clarté de son regard, noyée dans les souvenirs de petite fille encore trop fragile, pleurant l'absence d'un être jamais connu. regrettant le fantôme d'un rêve puisqu'il n'a jamais été que ça. vision onirique apparaissant soudain, qui a davantage l'éclat d'un cauchemars. désarmée face au colosse. goliath en face d'elle quand elle n'a rien de david, pas même une pierre à jeter entre ses mains crispées. Elle est pas certaine de savoir qui elle est, dans le fond. Sa fille a lui, celle de latoya ? simplement la sœur de rex ou bien la famille de personne ? si elle est encore une trace dans son âme ou rien de plus qu'une infime cicatrice oubliée. moins que ça encore.
je sais plus qui je suis
et toi, qui es-tu?

il aurait dû être monstre difforme et repoussant, comme ce croc-mitaine qui vit sous son lit, qu'elle a nommé père y a longtemps déjà. il n'est qu'homme. Banal humain aux traits attrayants peut-être mais aux yeux vides. alors c'est lui, qu'elle a attendu semble-t-il mille ans ? « merci. » enfin, elle la glisse entre ses lèvres charnues, tente d'allumer le briquet enrayé entre ses doigts et tire sur le bâton de tabac, trop fort, trop vite. enfume ses poumons pour sentir la chaleur nocive dans sa poitrine, oubliant un instant le pincement dans son myocarde. ça semble trop irréel, improbable de se trouver là si proche sans trouver les mots. « j'sais pas, tu m'donnes quel âge? » perche tendue à son esprit aveugle, l'âge d'une nuit d'abandon et neuf mois. L'âge d'être le fardeau laissé derrière soi, sur les épaules d'une mère harassée de tout porter qui laisse elle aussi le paquet sur d'autres bras. l'âge d'être si en colère qu'elle ne connaît plus que ça. deux décennies, c'est plus qu'il n'en faut pour tomber dans l'oubli. et elle lui en veut déjà de ne pas le savoir, comme s'il aurait du deviner de lui-même, sentir ce lien invisible qui unis deux êtres qui partagent le même sang. quelque chose de vibrant entre eux, la reconnaissance de leurs âmes perdues puis retrouvées. peut-être faut-il le vouloir. «  j'crois pas que ça te regarde cela dit. » murmure taquin du bout de ses lèvres amères, si c'est l'ironie qui sort de gorge, c'est qu'un premier reproche auquel elle songe face lui, sa question teintée d'une curiosité fugace, vite estompée comme une mauvaise habitude de vouloir savoir mais de ne pas s'intéresser vraiment. et elle le fixe, son regard à lui sur l'asphalte quand elle voudrait tant qu'il la voit. s'enfume les poumons sans bouger, normalement elle devrait tout avouer ou s'en aller maintenant, déballer la vérité ou tourner les talons. capable ni de l'un ni de l'autre. Un bloc de béton qui comprime sa poitrine, frottant comme si elle pouvait en libérer le poids du bout de ses doigts. je m'en fous. c'est léger mais perceptible, une voix discrète mais un uppercut violent qui la fait reculer d'un pas maladroit, yeux-éclairs sur sa peau claire qu'elle veut marquer de sa brûlure. connard, connard, connard mais elle sourit finalement. « t'façon c'est pas important, l'âge, si ? » parce que t'as déjà loupé vingt anniversaire, parce que c'est trop tard, parce que je t'attendais a la fenêtre quand j'étais gamine, j'te parlais quand j'étais seule, que t'es personne. et t'es tout. parce que tu me reconnais même pas, puisque tu m'as jamais connu. jamais voulu me connaître. et que je t'ai aimé si fort que je te déteste. parce que, si tu regardais juste cinq secondes le fond de mes yeux, peut-être que j'te rappellerais une femme que t'as laissé tomber, que t'y verrais le symbole de tous tes péchés. essoufflée d'avoir craché tout ce qu'elle n'a pas réellement dit dans la volute de fumée d'une cigarette au goût d'enfer.
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