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 jardin interstellaire (anthéa)

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Message Sujet: jardin interstellaire (anthéa)   jardin interstellaire (anthéa) Empty Mer 5 Juin - 19:54


jardin interstellaire
anthéa & sony

Nuit aimante. Nuit rêveuse. Nuit amoureuse. Nuit à la soie plissée de nuages. Marchande de poudreuse enflammant les reins, la danseuse s'avance, pointe des pieds nus sur le bord d'un trottoir, funambule lorgnant le vide, escarpins entre les doigts. Sony oublie la soirée mal démarrée, les éclats de voix de sœurs qu'elle n'arrive plus à cerner. La distance prise sous la colère noir de zuzanna qui ne comprend pas et ne cherche jamais à comprendre. Ses yeux noirs qui singent celui de la plus jeune, qui l'écartèle sans vergogne, crachant son mépris et son incompréhension. Si t'sais même plus qui on est, à quoi tu sers ? Bouge de là ! L'écho des mots résonnent mais le cœur ne tremble pas. Sony n'a rien dit sous les sanglots de Paulina qui n'a jamais aimé les grands hurlements, la plus usée par les sévices passés dont Sony n'a plus les éclats en tête. Apolonnia est morte sous les balles des coups, sous l'envie d'oubli peut-être. à quoi est-ce que tu pensais avant ? Qu'est-ce qui t'a tant effrayé pour que tu veuilles l'enfouir ? Il y a des éclats de souvenirs qui bordent l'esprit, qui piquent la nuit pour la faire s'éveiller en sursaut, la cicatrice encore fraîche au creux de la nuque rappelant que rien n'est hasardeux. Elle la caresse de ses doigts glacés, boursouflures marquant la peau, caché derrière les mèches pour que les affamés de son corps ne voient rien, disent rien. Elle doit être parfaite et douce. Parfaite et pieuse. Parfaite et silencieuse. Parfaite et baisable. L'arrêt est brutal, elle reconnait l'entrée d'un Enfer paradisiaque. Deux étages plus haut, la lumière se crache, la musique respire ses battements incessants, elle sait qu'elle est sous le bon porche. Sonnette, escaliers remontés et toujours ses pieds nus se salissant sous la poussière et la crasse mais Sony l'oublie, jolie robe d'une fausse soie champagne épousant les courbes fantômes, enfant voulant faire la femme. Ceux qui lui ouvrent la porte semblent surpris, elle non. Elle dépose son nom au creux d'oreilles peu attentives. Passage forcé, elle entre enfin. El Dorado de la luxure, les bouches s'écartèlent pour laisser passer des langues au goût de salives, au goût d'alcool, au goût de nicotine. Les nez sont poudrés autant que les joues des filles, les jupes trop relevés et les braguettes mal fermés. Le mascara coule sous les yeux, faciès de la décadence, lippes entrouvertes sur des rires qui sonnent mécaniques. C'est beau. C'est laid. L'ambiance est magistralement affreuse mais Sony est aveugle. Elle y cherche celui qu'elle espère, celui qu'elle soupir mais rien n'y passe. Peut-être s'est-elle trompée. La déception orne ses lèvres boudeuses. Vite ravalé par un sourire innocent lorsqu'un verre tombe sous son nez. Le jus de fruit coule sur la langue, le sucre pour seul alcool, l'ivresse du moment présent suffisant toujours. On observe ses pieds abîmés, on tente de glisser des doigts dans ses mèches qui recouvre les os saillant des épaules, d'attraper un poignet ou une main mais elle se dérobe, feu follet courant à travers la plaine. Elle échoue dans une salle de bain au sol mouillé, le tapis salie des pieds qui l'ont piétinés, le miroir où cent traces de doigts s'amoncèlent pour former un affreux tableau mais c'est dans celui-ci qu'elle tente de se retrouver, puisant le calme dans sa poitrine qui ne tremble jamais. Un battement après un autre et aucune note qui ne puisse résonner. Aucune. Tic-tac régulier. Tic-tac ennuyant. Sony s'enlise. Elle s'enlise jusqu'au loquet baissé, jusqu'à la porte qui s'entrouvre sur le visage de sa nymphéa. Un rêve. Une chimère dessinée par l'esprit qui l'espérait trop fort. Sony reste béate, un instant, ses doigts effleurant sa propre joue pour elle ne sait plus quoi. Elle a oublié. Elle oublie souvent maintenant. Elle oublie tout. Mais pas toi, jamais toi. Le bleu rencontre le vert d'une eau troublé, elle s'y cramponne. Je me rappelle tes moindres soupirs, les crispations des muscles de tes cuisses autour de mon poignet, nos sourires dans la nuit clair, nos ongles raclant la peau, l'extase inoubliable. Tu es l'indélébile Anthéa. Elle se détourne enfin pour lui faire face, le corps appuyé contre le lavabo, les mots qui peinent à se trouver. T'es toujours belle. C'est naturel, naïf, jamais fait pour l'attirer ou pour plaire. Elle n'est pas cliente, pas de ceux qui devront donner le papier vert pour remercier l'amour qu'elle a bien voulu offrir. Il y'a toujours des papillons qui caressent le ventre quand elle regarde, qui lèche les reins pour mieux y déposer leurs empreintes brûlantes. Je savais qu'il n'y avait pas besoin de fixer un rendez-vous. Le Queens ne sera jamais assez immense pour qu'on ne se recroise pas. Promesse doucereuse, les lèvres sont sucrées, comme le sourire offert, offrande gourmande, sans pensées délicieuses derrière la tête. Elle l'a espéré, elle a finit par la trouver. La fleur cueillie dans le béton, la fleur sans racines, la fleur qu'elle espère parfois pouvoir garder contre elle pour toujours en sentir le parfum.

@anthéa lazaridis jardin interstellaire (anthéa) 3227196488 jardin interstellaire (anthéa) 3227196488
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Message Sujet: Re: jardin interstellaire (anthéa)   jardin interstellaire (anthéa) Empty Ven 7 Juin - 19:39


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anthéa & sony

Les notes de musique résonnent. Les corps se lâchent, s’enivrent d’une luxure passagère. Les sourires se croisent. Les paupières se scellent. Les rêves éclosent. Tout semble possible. Facile. Les mirages dévalent comme si demain tout allait s’arrêter. Son verre cogne contre celui d’un garçon et l'enfant esquisse l’ombre d’un sourire pour donner l’illusion au monde entier qu’elle va bien. Une reconstruction à peine accomplie. Elle n'a jamais eu vraiment le goût de sortir, de s’amuser, de vivre. Le poids constant sur ses épaules qui se nomme indifférence.
Coupable d’être vivante.
Coupable d’être debout.
Coupable d’avancer sans lui.
Coupable de flirter avec la vie, quand lui a été fauché par la mafia.
Alors Théa s’interdit beaucoup de choses. Elle sort peu. Elle préfère rester dans son appartement à contempler les souvenirs posés sur papier glacé. Elle choisit les repas de famille et les regards tendres. Elle glisse sa main dans celle d'une fille au détour de comédies romantiques qui dégoulinent de rêves inaccessibles. Elle se meurt dans les bras d'un autre, les pensées égarées vers le passé. Et vers le futur qui n’arrivera pas. Une chute mécanique à même le bitume où elle boufferait le goudron. La misère de tout ce que le néant dans sa poitrine suscite.
L’incompréhension, la peine, la colère, la douleur.
Les émotions inexistantes déferlent. L’agonie s’en suit.
Les idées tourbillonnent et Théa détourne le regard. Une seule fraction de seconde s’écoule. Une fraction de seconde où les illusions semblent dévastatrices. Les prunelles écarquillées et le cœur en alerte. Le corps atrophié par cette vision. Ce fantôme vivant qui s’exécute au loin. Elle sent son souffle devenir lointain. Comme la musique. Comme les paroles des gens alentours. Comme tout.  Elle pourrait la reconnaître parmi une foule entière. Ce corps contre lequel elle s’est blottie des centaines de fois. Ce sourire qui contribuait au sien. Ses yeux capables de la foudroyer sur place. Ce charme face auquel elle a préféré taire ses envies. Sony. Sony. Sony. Les quatre lettres de son prénom se basculent au bord du précipice. Ses lèvres qui s’entrouvrent avec l’envie d’hurler. Mais les mots restent coincés. Elle veut reculer. Tourner les talons. Dégager de cet endroit et envoyer son souvenir aux enfers. Elle veut tirer un trait sur des mois de doutes, des mois à se poser les même questions. Pourtant, l'envie devient dévastatrice. Son verre claque sur le comptoir et elle se dirige à son encontre. Des retrouvailles improvisées sur le champ de mines qu’elle a crée en se barrant comme une voleuse. 
Et son cœur saigne.
Et son cœur pourri sur place.
Et son cœur réagit. Boum boum.
La salle de bain. Stoppée à quelques centimètres d'elle la brune sent sa boîte crânienne cogner à vive allure. Elle revoit tout. 
Leur rencontre au détour de cette enfance trop innocente.
Leurs éclats de rire en se découvrant, en s’apprivoisant.
Cette tentation au bout des doigts.
Son aveu balancé avec la lune grise en témoin.
Leur baiser. Leur putain de baiser.
Son regard confus, son au revoir.
Tout en quelques secondes vient défier les astres et suffit à l’empêcher de respirer correctement. Alors la gamine devient incontrôlable. Les enfers prennent possession de ses actes, de ses pensées. Elle fonce vers elle sans réfléchir. Elle entre. Et c’est ses yeux brillants croisent ceux de Sony. Après des mois d’absence. Après des mois de silence. Elle la revoit. Et elle chute. Elle chute plus loin que le chaos. Plus loin que la mort. T'es toujours belle.
Elle saigne de l’intérieur.
Et la retrouver ré-ouvre des plaies jamais vraiment cicatrisées.
Boum. Boum. C'est rare, mais le muscle réagit, toujours, quand c'est Sony.
« C'est toi qui est belle. » La douceur enfantine s’associe à la rougeur de ses lèvres. Elle lance un regard pleins de tendresse à Sony et sa poitrine se soulève grâce à des mouvements anarchiques. Le sang pourrait couler. Son corps pourrait s’effondrer. Parce que plus rien n’a réellement d’importance à cette seconde-ci. Je savais qu'il n'y avait pas besoin de fixer un rendez-vous. Le queens ne sera jamais assez immense pour qu'on ne se recroise pas. Les mots sont des lames tranchantes. Elle vient les planter dans l’atmosphère et entre les côtes de la gamine. Elles s’enfoncent avec vergogne. Ses mains tremblent. Théa tient à peine debout. Poupée mal assurée sur une corde effritée. Funambule qui croyait toucher les étoiles avant de bouffer la poussière. Et maintenant, elle croule. Elle croule sous le poids d'émotions qu'elle ne connaît pas. Celles qu’elle croyait ne jamais connaître. Celle qu’elle espérait secrètement d'éprouver.
Mais c’est raté.
« J'aurais voulu te voir bien avant. » j'ai pensé à toi, tu sais ? Tu m'as manqué. L'enfant reste sur l'encadrement de la porte, s'accroche dessus, ayant peur de rentrer.
Et plus rien n’a d’importance.

@sony lowinski  jardin interstellaire (anthéa) 3794924939  jardin interstellaire (anthéa) 3794924939
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Message Sujet: Re: jardin interstellaire (anthéa)   jardin interstellaire (anthéa) Empty Lun 10 Juin - 0:59


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anthéa & sony

Tendre les lèvres. Tendre comme ta peau. Tendre le sourire. Tendre comme tes soupirs. Tendre le regard. Tendre comme nos nuits. Virevolte le cœur et les palpitations, toque le palpitant qui s'anime d'une danse infâme mais belle. L'ignorance de la douleur est facile quand elles se regardent, elles s'oublient vite, elles s'extasient dans un beau silence. Les cris des sœurs au loin, à peine des filets de voix qui n'assassinent plus son crâne déjà fêlé. S'éloignent les accusations qu'elle ne comprend pas. Après tout, Théa, c'est pas d'ma faute si je n'ai plus d'histoire. Pas vrai ? Pas de comédie à jouer, pas de rôle à tenir, pas de pose à prendre pour tenter de capter l'attention d'un œil braqué sur elle. Rien que le vrai, le brut, le naturel qu'on ne sait pas chasser. Anthéa, ses yeux hantés par les ombres, tâches pourpres que Sony ignore, la brume est belle. C'est peut-être cette tristesse qui m'attire. Ce chagrin qui ne s'éponge pas car il y en a trop. Les mains restent accrochées au blanc du lavabo qui lui saigne les reins, s'y agrippe pour qu'elles ne divaguent pas ailleurs. D'abord les mots, après les gestes. Pas maintenant. Car elle sent que si elle s'avance, l'illusion s'en ira. J'ai l'impression de te rêver. Est-ce que t'es vraiment là ? Pas de pilules de rêve avalées, loin des substances chimériques qui plantent leurs graines dans l'esprit pour l'asphyxier à l'addiction. Sony divague sans artifices, elle sourit au vide et parfois à rien. Elle est ici mais beaucoup ailleurs. Ailleurs là où tout est plus doux, plus beau et plus vrai. C'est toi qui est belle. Belle comment ? Belle dedans, belle dehors, parfois j'en sais trop rien. Qu'est-ce qui importe le plus ? Est-ce que mon âme était plus noire avant ou est-ce qu'elle brillait plus ? Le trouble est grand, s'estompe pourtant grâce à sa présence, s'étiole filament par filament pour ne devenir que poussière. Les soucis s'évadent toujours facilement quand elle l'observe. Entre ses bras qu'elle tuait les malheurs. Entre ses bras qu'elle oubliait les saignements du crâne. Le nez plongé dans les volutes d'un parfum inoubliable, assez pour crisper l'échine, assez pour allumer un feu au creux de son être, pour la faire bousculer de psyché à eros tombant sur ses propres flèches. J'aurais dû être celle au cœur de plomb. J'aurais voulu te voir bien avant.
Battement des paupières.
Battement du ventricule gauche.
Inspiration délicate.
Putain d'asphyxie.
Plus rien à sortir.

Elle esquisse un autre de ses sourires, l'étrangeté d'un sentiment nouveau pour l'étreindre. La pluie, le vent, la nostalgie pleine de regret. Les nuages cachent le soleil, éclipse des jolis rayons. Réalité qui la gifle pour lui ouvrir la conscience. Moi aussi. L'aveu du manque et de la passion. Rêver d'elle pour faire passer les nuits plus longues, l'espérer dans les étreintes passagères pour aspirer à l'extase. Ravaler son nom dans l'oubli d'un orgasme. L'essence même d'une envie qui la pique à nouveau mais vite réprimé. Tant de choses à dire, à raconter. Sony aux lèvres assombries, le sourire oublié quand vient l'ombrage de l'inquiétude. Ton regard a l'air plus sombre qu'avant. Un problème ? De ceux que je ne vois pas. De ceux que je n'entends pas. De ceux qui ne m'importent pas. Les problèmes lui glissent dessus sans jamais rien faire trembler. Jamais atteinte par l'acide. Il n'y a qu'elle et chez certains qui comptent plus que d'autres en lesquels elle lit les ombres qui grouillent. J'aimerais t'attraper la main, souffler sur le brouillard qui te rend malade pour ranimer ta lumière. Tu t'souviens pas, Anthéa, à quel point tu brillais ? Sony qui s'avance finalement, de ses pieds nus qu'elle découvre à nouveau en y jetant un œil J'ai dû égarer mes chaussures. Tu m'aides à les chercher ? L'enfant qui trépigne, qui s'avance encore sur le fil ténu qui les relie. Elle y danse si facilement, sans peur de tomber. Elle est déjà un peu à terre finalement. Le corps qui frôle, le souffle qui trépasse et l'inspiration céleste, peu discrète Tu sens toujours le soleil et la pluie en même temps, c'est perturbant. Elle est seule à se comprendre mais lui offre un autre de ses sourires, jamais lassé d'en offrir, d'en donner comme des présents qu'on dilapide sans cupidité. Les lèvres qui s'égarent pour planter un baiser fugace contre une joue déjà bénie de son passage. Tu viens ? Je panserais tes plaies. Il ne restera plus rien de tes douleurs. Il ne restera que le souvenir de nos douceurs offertes à la lune, de nos rires chevrotants, que nous étreignant le monde. Pas de mains pour s'enlacer, l'envie pourtant pressante mais elle fouille son regard de lac gelé, prête à y plonger, à y boire la tasse pour avaler les débris qui lui font mal. Les doigts effleurent la paume, espère l'enlacement des doigts mais Sony s'arrête. Je peux ? Prendre ta main, t'emmener loin, aux abords d'un bel univers. Là où on ne souffre pas. Là où ne pleure jamais. Là où rien n'est grave. Là où le soleil n'arrête jamais de briller.
Tu ranimes les plus beaux souvenirs.
Tu m'animes un peu.
Tu m'émerveilles trop.
Tu donnes vie au cœur qui souvent s'endort.


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Message Sujet: Re: jardin interstellaire (anthéa)   jardin interstellaire (anthéa) Empty Mar 18 Juin - 18:14


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Elle est folle. Douce euphorie qui vient raviver l’éclat de son sourire. Douce folie qui vient la ronger telle une maladie pour laquelle Théa se sentirait prête à mourir. Celle qui cause peine et désarroi. Celle qui amène la passion et l’envie. Celle qui dévore et libère cette dose d’adrénaline capable d’oxygéner ses poumons nécrosés par la vie. La brune autorise ses phalanges à cramponner le cadrant de la porte. Les ronronnements des basses sonores défiant les crissements dans sa poitrine. Elle s’accroche comme une forcenée, les paupières à moitié closes. La musique dérapant sur son échine rosée. Sony devenant son ancre, sa bouée de sauvetage, cette nécessité pour continuer. 
Et les souvenirs qui remontent.
Les éclats du passé qui se font oppressants.
Le même tableau qui se dépeint dans sa boîte crânienne.
Alors elle s’accroche comme avant. Fort. Éperdument. Comme si demain allait s’effondrer. Comme si demain ne serait que l’ombre de la vie. Les fantômes qui s’agitent et les doutes qui s’installent. Théa combat les monstres intérieures, la tête calée contre le mur. Elle se nourrit de sa force, de son odeur boisée. Elle se nourrit de l’éternel qui ne durera pas. Le silence devient un allié, un tremplin à ce qui les unit. Tout ce qui reste anonyme. Tout ce qui appartient à l’imaginaire, là où les songes sont fait de soie. Là où les rêves semblent vivants. Et les battements de son cœur s’accélèrent. Un rictus né sur la courbure de ses pulpes. Pour la première fois depuis des mois, Théa ressent, se sent libre. Le prénom de la belle qui résonne telle une symphonie approximative et qui pourtant dégaine tant de certitudes. ton regard a l'air plus sombre qu'avant. un problème ?
L’arrêt devient brutal. 
La course contre la montre aussi. La course contre la vie cède.
Les longs cheveux dévalent ses épaules et elle la fixe. Les prunelles ancrées aux siennes. Celles qui évoquent tout ce que ses lèvres retiennent prisonnières. Le fardeau de ses craintes. Le fardeau des lames aiguisées qui s’enfoncent entre ses côtes. « Juste un cauchemar, et un rêve qui commence. »
La mécanique est rodée. 
j'ai dû égarer mes chaussures. tu m'aides à les chercher ? tu sens toujours le soleil et la pluie en même temps, c'est perturbant. Elle s'approche, dévoilant ses pieds nus. Et toi, tu as l'odeur du vent. Son doux parfum qui ramène les frissons. L’euphorie de ses sens qui s’éveillent, s’exacerbent et appellent à tellement plus. Les yeux brillants de ses rêves d’adolescente. De cette émotion dévastatrice qui n’a pas eu le temps d’éclore. La rosée du matin devenue une terre d’accueil si sombre, si chaotique. Les flammes brûlantes relayant les rayons du soleil. Le ciel est gris. Son cœur subit l’effet d’une gueule de bois perpétuelle. Les lettres prêtent à frôler son palais au moment où le baiser devient galvanisant. La surprise de ses pulpes qui rencontrent sa joue. Une main sur son visage pour saisir l’instant. Alors qu’elle en redemande en venant mordiller sa lèvre inférieure avec ce sourire en coin. tu viens ?
Son échine crame de ce contact retrouvé.
Ses sens s’échappent dans un miroir brisé.
Son cœur cède à l’appel de la mélancolie. 
je peux ? Le souvenir maladif de ses mains sur elle. Les étoiles comme témoins brisées des retrouvailles. Les mots qui s’exilent pour devenir des détonations de guerre. Elle esquisse un sourire qui camoufle la blessure béante. Celle qui saigne. Qui pourri à chaque seconde qui passe. Celle qui appelle à un pansement de l’éternel. Mais il n’arrive pas. La cicatrice est ouverte, privée d’une cicatrisation réelle. Un sourire en coin nargue pourtant sa bouche et elle la suit de près. Et sans réfléchir, ses phalanges frôlent les siennes ; pour que les mains s’enlacent, se retrouvent. « Alors jouons. » Retrouvons tes chaussures.
Une sensation de déjà-vu.
L’idée du meilleur qui recommence.
Le cœur qui s’accroche pour lutter contre les démons intérieurs.
L’étreinte sucré. Une passion douce et amère dans la bouche. Tant de rêves inavoués et de souvenirs captifs. Elle était si belle, Sony. Le vent cheminait autour d'elles, épandant les vapeurs d’une ivresse passagère. Un amour mijoté comme une grappe de raisin au fond du tonneau. Des années dans la cave. Des années dans le noir. Puis la consécration sous les lueurs de la ville. L’envol au delà des sphères terrestres. Elle fixait l’horizon et mâchait ses sourires. Un bonheur étrange. Un bonheur à s’en tordre les yeux. Et tout semblait magnifique. Tout semblait merveilleux. Elle comblait le vide et écrasait les chagrins. Son parfum voltigeait autour de son visage poupin. Mille contacts volés. « Comment t'as fait pour les perdre ? » Elle s'engouffre, se fraye un chemin au milieu des fêtards, le visage exalté — l’âme déployée au bord du gouffre qui engloutit les peurs et les incertitudes.

@sony lowinski   jardin interstellaire (anthéa) 2781936883
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