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 (jacandtad)- comme un coup de boomerang.

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Message Sujet: (jacandtad)- comme un coup de boomerang.    (jacandtad)- comme un coup de boomerang.  Empty Mar 12 Juin - 23:38


    Cendrillon,
    Dans son Il était une fois,
    Commence souillonne,
    Finit princesse.
    Pour jac, le conte se lit à l’envers.
    Mal fagotée. Les cheveux tous chiffonnés par les heures qui s’épuisent, qui l’épuise. Le chignon refait maintes fois, sans miroir, devenant de plus en plus déplorable, les mains lasses  de faire chaque fois le même mouvement. Automatique. Cette tenue ne mettant pas son corps aux traits rectilignes en valeur, l’impression d’être grossi, un sac poubelle, camouflage parfait. Cette odeur imprégnée de javel qui ne la lâchait pas.  Les yeux cernés, la bouche qui se tord, tente de sourire aux clients qui passent. Et les sourires en retour, mines compatissants, l’air de dire ‘vous faites quand même un métier de merde’. Jac, elle se perds dans ses songes, un brin nostalgique de sa vie d’antan, où l’abondance de biens la noyait dans des apparences trompeuses, mais si enjôleuses. Le regret de ses parures diamantées, de ses robes en soie sur mesure, de ses cheveux parfaitement coiffés et de son visage faré, lissant la tristesse. Tout n’était qu’illusion, cachant les fissures. Encore des lits à faire.  Dire que même chez elle, elle ne se fatiguait pas à le faire.

    Elle pousse le chariot dans les couloirs de l’hôtel luxueux, s’apprêtant à prendre l’ascenseur. « Bonjour Monsieur Wilson », entends-t-elle d’une voix cristallin, plus aux fond. Et une réponse, qui la fit défaillir. Non pas la réponse, le bonjour poli, courtois, simple, sans artifices. La voix propriétaire de cette réponse. Le fils du patron. Tadeo. « Putain de merde ». Jac, elle n’ignorait pas où elle travaillait depuis quelques semaines, mais candidement, elle pensait échapper à ces spectres du passé, êtres de valeurs, qui par la souffrance ne sont devenus que de lointaines chimères. Et pourtant il était bien là. Tadeo. Celui qui l’a vu grandir. Celui qu’elle a vu grandir. Evoluer ensemble, jouer ensemble, partager ses rires, ses pleurs, sa colère. L’amitié, avec toutes les lettres majuscules soulignés d'un rouge vermillon. Et puis, il suffit d’un drame pour que la construction de légo bâtit ensemble s’effondre et se range dans un placard. Paniquée, honteuse de lui faire face, jac regardait dans tous les sens, cherchant à se cacher, voyant l’ascenceur bloqué. Le jeune homme se dirigea dans sa direction, ni une ni deux, jac s’accroupit derrière le chariot comme unique secours, dans la détresse suprême. Elle plissait les yeux, implorant au seigneur que tadeo devienne aveugle rien que quelques secondes. Un toussotement. Jac lève les yeux, gênées. Elle se lève rapidement, lui faisant face. Elle sourit bêtement. Ne pas savoir quoi lui dire, sa plus grande crainte, ce pourquoi elle voulait l’éviter. Parfois, on a pas les mots, on bafouille, où on fuit pour éviter certains regards de jugements face à une maladresse non convenue. «Bonjour, Tadeo » ne sut-elle dire, que, bêtement.  "T'a toujours été meilleur à cache-cache que moi, même après 15 ans je perds encore..", ria-t-elle nerveusement. Anxieuse, elle triturait les draps pliés sur le chariot : « vous avez vraiment des draps très propres ici », elle sourit de façon étrange, mi-grimace, mi-sourire. Se sentant la plus horrible des sottes. Après tout pourquoi réagissait-elle ainsi ? Par ce qu’elle était devenu.  Ce devenir, qu'elle assumait avec vigueur avec ce qui était devenu sa sphère sociale actuelle, mais qu’elle assumait moins avec ceux qui l’avait connu dans de plus beaux apparats. Et puis par ce qui avait causé la rupture d’une si longue amitié. Le décès du frère de Tadéo. Qui avait crée le vide, anéantissant bien des coeurs par cette disparition funeste.  On ne sait plus quoi dire, on ne sait plus regardé dans les yeux sans revoir le spectre qui ébranle bien des cœurs et chagrine bien des liens.
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Message Sujet: Re: (jacandtad)- comme un coup de boomerang.    (jacandtad)- comme un coup de boomerang.  Empty Jeu 14 Juin - 23:42


journée perdue parmi les autres. sans saveur, qui s’finissent à pas d’heure. toujours la tignasse impeccablement arrangée, les vêtements hors de prix parfaitement repassés. pas un défaut d’toléré. on s’y fait; du moins, on essaie. t’arbores toujours les mêmes mimiques, toujours la même gestuelle, quand tes semelles foulent le sol ciré -sur lequel tu redoutes chaque jour de t’casser la gueule, parce que tu te félicites un peu trop que ce ne soit pas encore arrivé. c’est aimable, c’est agréable, mais c’est pas chaleureux. pas comme en dehors de ces lieux. pourtant tu continues, un peu comme tout. t’en fais un automatisme, un masque qui vient s’greffer à ta peau plutôt que banalement s’y déposer. tes émotions bien trop fortes, tu les tords, et tu tasses. tu tasses tant que t’as pas atteint le rebord. alors, de ta démarche faussement assurée, tu parcours les couloirs, la mine appliquant cette neutralité qu’on -qu’il- t’a toujours enseigné. discussion qui s’est éternisée avec un couple de clients récurrents, dans le hall du rez-de-chaussée, ton sourire que t’as peiné à ne pas crisper au fil des minutes qui s’écoulaient, quand l’homme a cru bon de souligner ta ressemblance avec ton père comme s’il te complimentait. et même au « au revoir » prononcé, tu ne t’es pas senti libéré. jamais. parce qu’après, c’est le paternel devant lequel t’es censé te présenter. dernier étage. un « ami » avec lui. t’as plus qu’à t’y rendre, sans trop pâlir. mais tu fais des arrêts, inconsciemment, tu fais un peu traîner. t’as aucune envie d’y aller. de fausser un rire à t’en étouffer, de bien parler sans qu’un mot de travers ne puisse t’échapper. encore. pourtant, tu l’sais que tu ne peux pas l’esquiver. tu finis toujours par te résigner. et encore, c’est ce que tu fais. le soupire au bord des lippes, tu approches de l’ascenseur. tu échanges un simple « bonjour » avec une membre du personnel, sur ton passage. courtoisie habituelle, rien qui ne sorte de l’ordinaire, et tu poursuis ta route. tu ne t'autorises pas plus.
mais depuis le temps, tu devrais l’avoir appris. il suffit d’un rien pour ébranler le tracé d’une journée ou d’une vie.
tes prunelles tombent sur un chariot, laissé là. moins ordinaire. puis derrière, une silhouette, accroupie. rien d’ordinaire. tu distingues à peine un semblant de chignon roux, et sur le coup, t’es même pas certain de savoir quoi faire. tu t’arrêtes, interloqué, laisses filer quelques brefs instants, au cas où elle ramasserait juste quelque chose qui serait tombé. puis tu jettes quelques regards autour, à la recherche d’une personne de qui elle devrait s’cacher -sans même envisager que ça puisse être toi. et au bout du décompte, tu finis par toussoter. aussi vite, elle se relève, attise ta curiosité. seulement, l’instant d’après, tu t’sens te figer, ton palpitant sursauter. tu la reconnais. « bonjour, tadeo » pris de court. t’y étais pas préparé, à ça. clairement pas. « jac ? » ratée, l’amabilité. surnom qui s’échappe de tes lippes, que tu viens aussitôt pincer. elle, elle rit; un peu nerveusement, il faut bien l’avouer. référence au passé, d’entrée. tes sourcils aussitôt arqués. tu t’sens bloqué. taillé dans un de ces costards bien trop sobres que tu détestes, tu t’sens presque ridicule, face à elle; ironique, pas vrai ? le sentiment de supériorité, tu sais vraiment pas ce que c’est. non, toi t’arrives à être mal à l’aise devant une membre du personnel de l’hôtel que t’es censé être le prochain à diriger. faut dire que tes vieilles amitiés n’étaient pas censées en faire partie. ça, on te l’a jamais dit. alors tu tâches malgré tout de ne pas paraitre trop déstabilisé -c’est un peu bête, parce que même après toutes ces années, elle te connaît. dans le fond, c’est terrible c’que t’as pas changé. « t’as jamais été très douée pour trouver les cachettes. » tu souffles à peine. sept années d’écoulées, et te voilà comme un con, à ne plus savoir comment te comporter. vous avez bien eu le temps de grandir, depuis. ta mâchoire qui s’est marquée sur les années, ses traits qui se sont affinés. oui, au moins physiquement, vous avez bien changé. alors pourquoi quand tu la regardes, tu vois encore si distinctement la silhouette de ton frère dressée à ses côtés ? « ah. tu trouves ? » la voix dans l’vague, t’y jettes un regard, à ces draps; juste pour faire quelque chose. aucun de vous deux ne semble bien convaincu d’la pertinence de votre échange, cela dit. qui le serait, aussi ? à peine retrouvés, et vous parlez du linge et de sa propreté. comme si l’un de vous en avait réellement quelque chose à carrer. « ça fait longtemps que t’es ici ? » ça sort, finalement, alors que tes prunelles se relèvent sur elle. à new york, à l’hôtel. depuis combien de temps tu la rates ? t’as envie de savoir, mais tu sais pas pourquoi; l’important, c’est pas vraiment ça. et quelques secondes, t’hésites un peu. « qu’est-ce qui s’est passé ? » tu demandes ça, un peu maladroitement, sans trop savoir comment le formuler sans qu’ça paraisse condescendant. parce que pour sûr que dans tes opales, il n’y a aucun jugement. t’es juste étonné -même complètement largué, d’ainsi la retrouver, quand par le passé vous faisiez tous deux partis de la jeunesse dorée. alors au fond, t'espères que, contrairement à toi, elle a simplement su prendre des décisions pour elle, même si t'oses pas trop y croire. parce que malgré votre éloignement brutal, jac, elle aura toujours son importance.
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Message Sujet: Re: (jacandtad)- comme un coup de boomerang.    (jacandtad)- comme un coup de boomerang.  Empty Mar 17 Juil - 15:16

A cet instant. Précis.
Il y avait cet unique souhait
Disparaître. Devenir éclipse.
Etre la poussière qui s’encrasse dans les coins des commodes qu’elle récure. Chaque jour.
N’être que les paillettes qui scintillent sur la robe de cette petite fille tournoyant devant la réception.
N’être que ce gaz carbonique qui les fait vivre.
Etre simplement cet halo invisible. Pour qu’il ne la voit pas. Qu’il ne l’a voit pas en habit de servante. Qu'il ne l'a voit pas dans sa tentative ratée de se cacher. Qu'il ne l’a voit pas avec ses joues empourprées d’un rouge écarlate attestant de sa honte sur la place public.

Tomber sur Tadeo, c’était comme une feuille arrachée dans un cahier de souvenirs, et qui revenait, retombant sur notre visage après un coup de vent.
Tel un boomerang nostalgique.  Violent.
Tomber sur Tadeo, c’est se rappeler de ces moments de fou rires, de bêtises d’enfant, d’émotions, de confidences, parfois d’engueulades, de cachotteries.
Tomber sur Tadeo, c’est se rappeler de l’ombre à côté de lui. De cet homme qu’ils ont tous les deux aimés, amour fraternel pour l’un, amour ambigü pour l’autre,
qui a dérobé une parcelle de leur cœur. L’a éliminé, pour l’éteindre ensuite. Vers ce ciel devenu brumeux. Destin funeste.
Tomber sur Tadeo, c’est se rappeler des rires du passé, de la tristesse du passé devenant un instant présente.
Elle a envie de lui serrer dans ses bras, de lui lancer une blague à ce vieil ami, et puis de pleurer. Et de lui chuchoter « Mes condoléances. Je suis désolée ».
Mais il y avait ce goût du trop tard. Trop d’années s’étaient écoulés, ces mots devenant presqu'avide de sens.
Jac se montre maladroite, nerveuse, le rire étrange, les yeux qui se perdent dans le néant. Pourtant elle se réassure, de voir que Tad semble lui aussi mal à l’aise.
Jac, elle a commencé la conversation en parlant des draps. Vantant la qualité. Comme si, ils n’avaient pas plus attrayant à raconter. Comme si, ils n’avaient rien à se dire. Un moment de silence, de blanc.
L’impression que les moments de silence étaient bien plus riche en parole et de signification que leur échange sur la literie.
Tadeo, naturellement, s’interroge. Lui demandant depuis combien de temps elle était ici. « heu..ça fait un peu plus de 5 ans que je suis à new-york.. et ça fait quelques semaines que je bosse ici..à l’hôtel je veux dire » begaie-t-elle, mal à l’aise.
Méconnaisseble. Jac, pourtant si bavarde.
Jac, pourtant si sûre d’elle.
Et il y a cette autre question. Posé par Tadeo. Encore plus violent que le boomerang des souvenirs. Le « qu’est-ce qui s’est passé », à la fois maladroit et brut. Jac, elle le prend comme une insulte, même si elle sait que s'en était pas son intention.
Jac continue à sourire. Toujours ce sourire étrange qui n’arrive pas à disparaître de ses lèvres.
"Il s'est passé que la bombe palpitante à l’intérieur de mon coeur a finit par exploser. ". Jac s'appuya sur le chariot avant de souffler "on pourrait s'asseoir ?", elle ne se voyait pas conter sa vie au milieu du couloir au centre des passages et des mines interrogés du personnel.

Enfin dans un coin plus à l'abri, assis près de l'entrée dans des petits fauteuils possédant un certain confort, jac se détendit. "Tu te rappelles quand je te parlais du mec qui me faisait flippé au lycée, qui me lachait pas, Dylan ? Il a été ma cible de défoulement.. Disons que c'est sur lui que j'ai implosé.."
Elle ne le voyait pas expliquer qu'elle l'avait menacé avec un cocktail molotov pour ensuite le balancer sur sa voiture. Il y a certains détails qu'elle préférait garder pour plus tard. "Ensuite. J'ai été viré, étrangement, ça s'est pas trop ébruité. Prestige des lycées privés. J'ai fini dans un centre. On a finit par découvrir les sévices que ma daronne me faisait subir. Placé dans un foyer. Puis j'ai rêvé de new-york. Je suis passé du foyer à la rue."
Jac s'arrêta de parler. Quelques instants. Figée sur tadeo, fixant ses traits, cherchant le trait qui le trahisse. Exprimant ce qu'il pouvait penser de ces confessions. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était de ne pas avoir ne serait-ce qu'un rictus de pitié.
"Ca m'a pas rendu malheureuse, au contraire. J'ai rencontré quelque chose que je ne connaissais pas jusqu'ici: la liberté. ". Jac finit par conclure rapidement "maintenant j'ai un logement, je fais quelques job comme celui-ci pour payer le loyer, et tout va bien". Elle haussa le ton sur les droits derniers mots. Attachant de l'importance à ce tout va bien, ne voulant pas qu'on pense le contraire. "Voilà ce qui s'est passé, Tad, si tu te demandais comment je suis passé de la gamine aristo à la souillone récurrent les chiottes", elle ne voulait pas se montrer agressive, tenta de s'exprimer avec une voix douce, quelqu'un peu éreintée. "J'observe que Monsieur Wilson semble avoir suivi la voix paternelle"



@Tadeo Wilson
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Message Sujet: Re: (jacandtad)- comme un coup de boomerang.    (jacandtad)- comme un coup de boomerang.  Empty Mer 1 Aoû - 1:49


fut une époque où vous étiez pareils. dans le même sac.
mômes à la cuillère d’argent fourrée dans le gosier, l’insouciance des premières années de vie dont vous vous amusiez. liés d’une amitié qui te semblait naïvement indéfectible -et aujourd’hui, c’que c’est risible. il n’y en a plus qu’les restes, quelque peu indigestes; le souvenir de vos rires candides qui se noie sous les larmes ayant roulé sur tes joues, le jour de l’enterrement. le jour où, en plus de ton frère, c’est votre amitié qu’on a couvert de terre. comme si une perte, lourde comme elle pouvait l’être, n’était déjà pas assez.
aujourd’hui, t’es plein de regrets. parce qu’il a fallut sept années d’écoulées, un semblant d’éternité, avant que vos silhouettes ne soient de nouveau dressées l’une face à l’autre. différemment -sans que ce soit vraiment étonnant.
l’un taillé dans un de ces costards qu’il rouspétait de porter par le passé -môme qui jusqu’à ses seize ans ne savait pas nouer une cravate correctement, l’autre dans un uniforme négligé sur lequel rien qu’le bout des doigts n’avait pas le droit d’être posé, pour la belle jeunesse qu’il fallait préserver de la triste pauvreté.
et la distance qu’on accorde à un parfait inconnu.

finalement, la première question se lance -celle-ci, avec un minimum de pertinence. ta curiosité éveillée, t’as envie d’savoir. peut-être, pourtant, que ce n’est pas vraiment le plus important, que certains auraient fait autrement.
et la réponse, elle t’fait ciller. quelques semaines. tu fronces les sourcils, presque convaincu d’avoir mal entendu. tu voudrais. « des semaines ? » ce n’est pas vraiment ce à quoi tu t’attendais. quelques jours, plutôt. pas une durée si longue que ton père -ou même elle- aurait largement eu le temps de te tenir au courant. après tout, ce n’est pas une vague connaissance de la petite école, qu’il a embauché. c’est jac.
mais, c’est vrai. t’es sans doute même pas assez proche de ton père pour qu’il comprenne qu’ça puisse te remuer, ce saut dans le passé. que ça puisse autant te perturber, à te laisser quelques instants bouche bée. ce genre de choses -les sentiments-, c’est plus de l’acabit de ta mère. « il s'est passé que la bombe palpitante à l’intérieur de mon coeur a finit par exploser. » seconde réponse -te fait pincer tes lippes, cette fois. tu te tais, tu veux la laisser continuer. t’expliquer. et elle, elle t’invite à le faire autre part, d’un « on pourrait s'asseoir ? »; t’en avais presque oublié qu’vous étiez au beau milieu du couloir. « ouais. bien sûr. » tu balbuties un peu, coupé dans la totale attention qu’tu lui portais.

en peu de temps, vous vous retrouvez assis dans deux fauteuils. plus propices à votre discussion, sans doute. malgré tout, tu peines à te détendre, laisses ton regard s’éparpiller un peu partout -sans trop savoir pourquoi. tu ressembles à un enfant, tad, ne t’arrêtes de gigoter qu’aux premiers mots prononcés. l’coude sur l’accoudoir et les doigts écrasés contre tes lippes, tu l’écoutes aussitôt, sans broncher. elle te parle de dylan, et tu hoches juste la tête. tu t’souviens bien -faut croire que t’as bonne mémoire. les cons, c’est souvent ceux dont on retient l’mieux le prénom. pourtant, un instant, tu te demandes ce qu’il vient faire là-dedans. les doigts qui s’crispent un peu, et toi qui redoute beaucoup.
puis les informations s’enchaînent. comme un périple conté -mais pas comme ceux qu’on te lisait, petit. cette histoire, elle est pas vraiment jolie, elle t’fait doucement froncer les sourcils. et plus les mots s’alignent, plus tes maigres espoirs semblent s’effondrer, en même temps qu’la solidité de tes traits. le centre, le foyer, la rue. c’est beaucoup, pour tout le bonheur que tu lui souhaitais -malgré tout. et sans même que tu t’en rendes bien compte, ta jambe droite se met à tressauter. mêlée de nervosité et d’appréhension dans le palpitant qui cogne contre tes tempes.
puis jac, elle s’arrête. quelques instants, tout au plus. et tu déglutis. sans savoir quoi dire, ou comment réagir, la mine tendue. « ça m'a pas rendu malheureuse, au contraire. j'ai rencontré quelque chose que je ne connaissais pas jusqu'ici: la liberté. maintenant j'ai un logement, je fais quelques job comme celui-ci pour payer le loyer, et tout va bien. » tes traits se relâchent, doucement. tout va bien. silence de quelques instants, tes prunelles voguant sur les siennes, les lippes pincées. et finalement, un léger sourire qui vient s’y loger. à peine esquissé, un peu amoché par le premier chapitre clôturé. mais t’es rassuré. « voilà ce qui s'est passé, tad, si tu te demandais comment je suis passé de la gamine aristo à la souillone récurrent les chiottes. » « c’est pas ce que je voulais dire. » tu rectifies d’un trait, aussitôt qu’les mots sont posés. tu ne la vois pas comme ça -tu ne vois personne comme ça. comme un souillon. et tu te sens con, qu’elle ait pu le percevoir de cette façon. « j’suis content que ça aille pour toi. » tu ajoutes, du bout des lèvres. c’est un peu bateau, à dire. pourtant, tu l’es vraiment. sans revenir sur le reste, que tu ne saurais commenter si ce n'est d'un désolé auquel tu ne trouves finalement pas beaucoup d'intérêt. tu ne sais pas vraiment s’il y a quelque chose de bon à dire, dans ces moments-là. « j'observe que monsieur wilson semble avoir suivi la voix paternelle. » tu ris un peu, à ton tour -nerveusement. « ouais... » tu retiens la grimace qui menace de t’échapper, le mot à peine prononcé. « j’ai encore du mal à m’reconnaître quand on m’appelle comme ça. » tu lâches dans un souffle. confession spontanée, faite à celle en qui tu reconnais encore -un peu bêtement- ta meilleure amie. celle à qui tu pouvais presque tout avouer, mais c’est sans doute plus l’cas, aujourd’hui. les prunelles tombées sur tes genoux, tu lances une vérité. malgré le nombre incalculable de fois où on t’a interpellé de cette façon. malgré ton menton qui s’relève toujours, quand tu l’entends. tu n’as jamais aimé cette apostrophe. trop officielle. trop solennelle. trop identique à celle qu’on donne à ton père, et qu’on donnait à ton frère, dans cette même chaîne d’hôtels. et chaque fois, tu t’demandes ce que tu viens foutre là, dans le rôle d’une pseudo figure d’autorité. dans un rôle qui te sied si mal, et qu’tu te donnes pourtant tout le mal du monde pour enfiler. « mais ça semblait assez évident, on va dire. » d’emprunter cette voix. ça l’était pour ton père, en tout cas.
et tu souris, les opales fixées aux siennes. fais mine que ça te convient, malgré l’aversion que tu as toujours éprouvé pour ce milieu dans lequel tu ne te voyais aucunement faire ta vie.
qui l’aurait fait, autrement ?
« ça me fait bizarre de m’dire que t’es là depuis des semaines et que je t’ai pas vu une seule fois. » tu lâches finalement. tu détournes la conversation. un peu précipitamment, peut-être pas très subtilement. mais ce sujet, il est bien trop proche de celui qu’tu veux éviter. de celui que tu n’oses toujours pas aborder, parce que tu seras jamais capable de le digérer. et encore moins avec jac, qui t’y fait déjà suffisamment penser par sa simple présence. « tu m’évitais ? »
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Message Sujet: Re: (jacandtad)- comme un coup de boomerang.    (jacandtad)- comme un coup de boomerang.  Empty Dim 2 Sep - 20:48

Spoiler:

    si l'amour n'a été qu'un voyage invisible parmi les épines,
    l'amitié a toujours été que douceur et fidélité,
    dans ce champ de roses rouges et de roses blanches,
    qui lui a réchauffé le coeur à jaclyn, parmi toutes les rencontres,
    qui lui a permis d'avancer à jaclyn, parmi toutes les amitiés sincères, inéluctables.
    qui lui a permis d'être forte à jaclyn, parmi tous les beaux coeurs auquel elle a puisé toute l'affection, pour l'alléger.

    l'amitié pour elle, c'est cette promesse, à ne jamais trahir, à ne jamais abandonner. et pourtant, cette amitié écrite avec tadeo, elle a l'impression qu'elle l'a rompu. qu'elle a pris toutes les roses blanches qui avaient fleuris autours d'eux, et qu'elle les a rompu au sécateur.  tous les deux, mais elle la première. en tournant le dos, alors que leur monde se fendait la gueule.
    contrat invisible rompu, détruit, parti en fumée. la mort, l'obstacle, le coupable. L'obstacle qu'elle n'a pas réussi à traverser. le spectre du frère wilson hantant encore leurs âmes en peine, rendant l'atmosphère si étrange parmi les fleurs fânées.
    Elle savait pourtant. Qu'elle n'aurait pas du accepter ce poste. Qu'elle n'aurait pas du postuler. L'hôtel, elle le connaissait. Elle savait qui était le propriétaire. Elle savait qui aurait du être l'héritier. Elle savait qui était l'héritier. "Besoin de thunes, besoin de n'importe quel boulot". Réponse toute prête mais dans le fond, c'était pour elle, comme un signe à prendre. Un marque page resté bien trop longtemps empoussiéré dans le bouquin de sa vie et qui ne demande qu'enfin à tourner les pages.

    Elle le voit, incrédule, soulignant le fait qu'elle était employée depuis des semaines. Elle l'évitait, c'était une évidence. Pour lui. Pour elle.
    Elle a pas spécialement envie de lui conter tous ces déboires mais elle le fait, comme un devoir. c'est synthétique, le gros résumé qui paraît lourd, un peu trop bref pour sembler réellement réaliste par rapport à toutes ces années passées. L'impression d'être pathétique, jac, elle a besoin de conclure de façon positive, un genre de je vais bien ne t'en fais pas qui sonne creux. « j’suis content que ça aille pour toi. », qu'il lui répond. elle n'attend pas plus, pas moins. elle ne veut pas de la pitié surtout pas, elle ne veut pas non plus entrer dans les détails, ni même qu'exprimer qu'en fait, elle a l'impression que sa vie n'a jamais été aussi triste, que la gamine en souffrance n'est devenu qu'une pauvre paumée avec des rêves irréalisables.
    elle a changé. mais lui aussi. pas en apparence, pas dans sa façon de parler,
    dans ses espérances, de ce qu'il est dans ces fondements. monsieur wilson, qu'elle l'appelle, presqu'une ironie. ce rôle qui est devenu sien, et qui semble le déplaire, comme si le costard était trop grand, pas taillé pour lui.
    « j’ai encore du mal à m’reconnaître quand on m’appelle comme ça. »
    ce rôle qui devenait appartenir à son frère. Jaclyn le sait, elle se retient de commenter.
    « mais ça semblait assez évident, on va dire. » , pour elle c'est pas si évident,
    "ouais..." décret-elle sur le même ton. Sceptique, muette. Mais, jac elle ne sait pas se taire, elle n'a jamais su se taire, même quand le mal aise est palpable, dans le silence la bruyante jac apparaît à n'importe quel instant, n'importe quel moment. "même quand un chemin est tracé, rien ne nous empêche d'en tracer un nouveau. j'ai toujours pensé que choisir était notre première liberté", elle prononce ces mots doucement, presqu'un chuchotement, une mélodie.
    « ça me fait bizarre de m’dire que t’es là depuis des semaines et que je t’ai pas vu une seule fois. » « tu m’évitais ? »
    et voilà ce qu'elle redoutait. elle l'évitait comme elle voulait éviter ce sujet. elle esquissa néanmoins un sourire, elle retrouvait son tadeo, celui pourquoi il a été durant des années son ami, son meilleur ami. un garçon franc, avec qui il était facile de parler, avec qui on ne cachait rien et il ne cachait rien. parler franc jeu, une habitude chez eux qui pourtant était exceptionnellement absente chez jac qui tentait de contourner le noeud du problème. Elle souffla, hésitante. Elle ne pouvait mentir, il venait de la retrouver en train de se cacher en dessous d'une charrette emplie de literies. C'était si évident que la question n'était que purement réthorique. "Oui" répondit-elle. "Oui je t'évitais. Je..je me suis dit que si je te croisais ça risquait d'être..bizarre. Et c'est le cas, non ?", la lèvre inférieure pincée, elle décida qu'elle devait arrêter de tourner en rond. " en vérité, je savais que j'allais te croiser un jour où l'autre, c'était évident en travaillant ici. J'ai même imaginé ce que j'allais te dire, "oh salut ca va, ça fait longtemps ?", peut-être "oh je suis trop contente de te voir et si on allait boire un coup et aller se faire un pique nique bien râgoutant pour se rappeler du bon vieux temps ? ou peut-être "jsuis désolé" oui peut-être que j'aurais du dire ça, ou peut-être pas. En fait, je savais juste pas quoi te dire quand je te verrais et maintenant que t'es face à moi, je sais toujours pas quoi dire.. Ironique venant de jaclyn cartwight, hein" , rire nerveux à la fin. "tu vois avec qui s'est passé, je me suis toujours dit que quoi qu'on se dise, ça pourrais jamais être comme avant", 'avec ce qui s'est passé', pour ne pas lui dire "avec la mort de ton frère", bien trop violent à prononcer.
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