unfortunate souls / amira.

@amira Mokrane
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Viktor avait eu besoin d’aide. Encore une connerie à essuyer. Au moins, ça avait pas été compliqué, pas comme ça avait pu l’être dans le passé. Juste quelques appels à faire, une voiture à abandonner quelque part, et à rassurer un Viktor un peu nerveux. Main sur l’épaule, ça va aller, vieux. Gaspar s’était pas trop attardé, le p’tit frère avait eu envie de partager une bière et il avait accepté, mais quand vingt-deux heures avait sonné il avait levé les voiles. La fatigue dans les os, et il avait besoin de se lever à l’aube le lendemain. Pas du genre à refuser les nuits de sommeil, et puis il avait déjà abusé le reste de la semaine. Alors il avait embarqué dans sa voiture, avait laissé Viktor chez lui, et il était rentré. L’immeuble silencieux à cette heure, l’ascenseur qui l’avait mené jusqu’au sommet. La petite musique pour le bercer, les doigts qui viennent frotter les yeux un peu fatigués. Soupir aux lèvres, clés entre les doigts. Les faire balancer, sans trop y penser. Il se demandait combien de fois encore il devrait ramasser les conneries de ses frères, si ça cesserait un jour et qu’ils apprendraient à grandir. Mais il en doutait, et au fond, ça le dérangeait pas tant que ça. Il était juste inquiet, à tout moment, que l’un d’eux termine derrière les barreaux. Lui, ça le dérangerait pas, il saurait gérer son temps en prison, mais pour la plupart, il craindrait pour leurs vies. En espérant juste que ça en arrive pas jusque là.

La sonnerie de l’ascenseur pour le ramener à la réalité, et ses pas qui le mènent dans le hall d’entrée. Silencieux, à cette heure de la journée - et alors qu’il passe la porte de la voisine, il lui semblerait entendre des petits mouvements furtifs à l’intérieur. Intrigué, mais pas l’envie de s’attarder - un peu lassé de cette histoire, à présent. Clé enfoncée dans la serrure de sa porte, prêt à s’enfermer et à dormir, il retourne instinctivement la tête quand la porte de la voisine s’ouvre. Coup d’oeil furtif, mais son corps qui pivote quand elle apparaît. Les cheveux foncés, les traits de poupée, toujours aussi foutrement attirante. Mais dans les yeux de Gaspar ne s’allume pas la lueur d’intérêt habituelle. Flip qui est passé par là, et petit jeu un peu vieux. « Hey. » Qu’il lui lance juste, plus par politesse et d’habitude qu’autre chose. Elle est bien arrangée, peut-être qu’elle part en soirée, juste à se croiser comme ça. « Bonne soirée. » Le petit sourire, un peu fatigué, alors qu’il va pour pousser sa porte et pas trop s’attarder.

@Gaspar Hoenikker
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Le jaune timide de quelques néons la font lever les yeux plus haut dans le miroir et, ailleurs, elle s’abandonne à la douceur d’un presque dix heures du soir (mais pas tout à fait), jouit de tout ce que la nuit a à offrir ; des lumières d’extérieur de New York, celles qu'elle seule, même avec toute la volonté du monde, n’aurait jamais pu inventer. Parfois dans le noir elle a même du mal à se les rappeler. Elle s'habille. Du noir, du cuir, de la haute couture. Sac Dior, dernier cadeau de maman fantôme. Ta dégaine de pouffiasse te ravie. Une pouffiasse lasse et fatiguée aussi. La vérité, c'est que princesse s'emmerde ; parce qu'elle n'a plus rien à désirer elle qui a toujours tout eu. Alors si les riches ne sont pas heureux, c'est que le bonheur n'existe pas, pas vrai ? Dernier coup d’œil dans le miroir de l'entrée. Elle glisses le masque. Celui de l’écervelée un poil allumeuse. Ce n'est pas celui-là qu'elle voulait arborer de base, mais il est là. Juste derrière la porte. Elle l'a entendu. Elle ouvre, l'hésitation n'ayant pas sa place quand c'est lui. « Hey. » Dos toujours aussi large qu'elle ne voit plus quand il se tourne. « Bonne soirée. » Dans la douceur du soir, l'incertitude sème ses graines. C'est pas du jamais vu, pour eux, c'est même quelque chose de trop vécu. Elle est différente pourtant, cette fois. Ce n'est pas la confusion de l'éther, des parallèles qui s'entrecoupent dans les tissus fins de l'univers. C'est dualiste, ambivalent, les intentions impures sous leur complexité ; les sens se fourchent, tout se dédouble et se fait flou. Par les mots, jeu et courrier.

« En effet, elle commence bien. » Ça frôle l'ambiguïté dans le frisson des silences et des non-dits. Parce que, dans la douceur de la nuit, il y a elle et il y a lui. Il y a le hasard peu crédible de leur rencontre, l'inconscient qui anime des pas guidés par les désirs. Il y a les mots qui se frôlent, paroles légères juste déposées dans l'air, et les silences prenant, qui se murmurent des conversations entières, qui effleurent des secrets sans chercher à les renverser. Ça s'étire, ça touche à d'autres dimensions, d'autres réalités quand se sont tues les dernières vespérales. « J'ai encore du courrier pour vous. » Et peut-être qu'ils y sont encore lovés, encore cachés, dans ce coin de croisements ; peut-être qu'ils y sont un peu perdus, ensemble, dans ce moment où les mondes se confondent. L'intime qui vous enveloppe de ses bras, de sa brume de confidences et de secrets. Elle veut (re)goûter à leurs assauts faussement secrets ; malgré l'interdit. Mais elle ne la voit plus cette lueur dans ce regard ; cette lueur qui disait t'es belle, jouons un peu. Et ça princesse, ça l'agace. Princesse veut être vu, princesse veut être aimé. Le jeu est en train de se barrer, mais tu ne le laisseras pas partir. T'y veilleras.

@amira Mokrane
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Pas d’humeur à jouer, Gaspar. Plutôt d’humeur à rentrer chez lui dans la quiétude, et se terrer dans le silence pour le reste de la soirée. C’est un être sociable, la plupart du temps, mais parfois l’envie lui fait défaut - et alors que le souvenir de la dernière conversation avec Gala au sujet de la demoiselle en question était un peu trop vif dans son esprit, il n’était pas certain d’avoir envie de lui parler. Mais le mal était fait, ils s’étaient croisés, et il avait amorcé la conversation. Tu t’es tiré dans le pied, Gaspar. Peut-être qu’au fond, à quelque part, il avait envie de lui parler. De tirer les choses au clair, une bonne fois pour toutes. Mettre fin à ce petit jeu qui n’avait plus trop d’intérêt pour lui, après l’accumulation de Flip et de Gala. Mais elle est magnétique, Amira. Elle est vêtue de noir, et elle a le regard perçant. Le charme qui lui a fait tourner la tête et les pensées plus d’une fois. Sur le coup, il a presque l’impression qu’elle va le laisser tranquille. Que la conversation se terminera comme ça, et qu’il pourra se défiler sans autre chose. Mais ce serait mal la connaître - même si, au fond, il ne connaissait rien de la poupée. « En effet, elle commence bien. » Le ton l’interpelle, elle continue le jeu, pas du tout au courant que pour lui c’est terminé. Ça a presque le don de le titiller, c’est presque tentant de se tourner pour de bon et de lui donner un de ces regards qui lui a lancé plus d’une fois. Voisine tentatrice, le p’tit jeu d’adolescents, juste pour s’amuser un peu. Il la regarde, sans avoir le coeur de vraiment se tourner. La volonté un peu faible, tout de même, de par sa nature. Un Hoenikker, après tout.

« J’ai encore du courrier pour vous. » Elle a la voix envoûtante, le regard aussi. Belle, en noire. Mais la tentation est pas suffisante, et le regard de Gaspar s’ancre dans une certaine neutralité. Le détachement auquel il se rattache, sans vraiment avoir à essayer. Ton frère t’a volé l’interdit, et t’as toujours Gala dans les veines. Alors il acquiesce simplement, Gaspar. « Ah, ouais. » Il hausse les épaules, sans trop bouger d’où il est. L’intérêt du jeu effacé, écrasé comme une cigarette trop entamée. « Tu peux juste glisser ça sous ma porte, quand t’auras deux minutes. » Après tout, pour l’instant, t’avais l’air d’aller quelque part, non ? Le regard qui ne la quitte pas, cependant. Pas un lâche, Gaspar, pas du genre à se cacher ou vouloir s’enfuir. Il assume, il sait pas être autrement. Rien à cacher, après tout. « J’vais faire mes changements d’adresse, t’inquiètes pas. J’aurai plus à t’embêter. » Petit sourire poli, en sa direction. Il espère qu’elle comprendra le message, et qu’elle ne va pas insister. T’es belle, et c’était bien amusant, le temps que ça a duré. Mais c’est terminé, poupée. Terminé pour moi.  

@Gaspar Hoenikker
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Elle se laisse bercer d'un murmure enivrant, bas et puissant, qui entraîne son cœur de ses saccades rythmiques. Présence dissimulée qui parcoure les méandres de son esprit à chaque partie du jeu, corridors aux portes ballantes et branlantes, balayés par des courants d'air d'envies primitives qui font claquer les battants à leur gré, incapables de rester fermés. « Ah, ouais. Tu peux juste glisser ça sous ma porte, quand t’auras deux minutes. » Ça grésille dans son oreille comme une radio mal réglée sur la station, le cerveau qui ne lit pas la piste, l'antenne trop à gauche. Un trop-plein d'indifférence qui finit par s'extirper de ses songes les plus profonds après une bonne dizaine de secondes d'une demande à laquelle elle n'a pas répondu ; et qui a sonné faux comme la radio. La porte de sa raison se claque et l'urgence saisit son cœur sitôt que son visage s'est soustrait à sa réalité des songes. Ses yeux s'ouvrent dès que la pensée frôle son esprit. Un bond sorti du linceul de vérité, et machinalement ses lèvres qui forment des syllabes distantes du maintenant « J'ai deux minutes. » Les mots assènent indifférence et complaisance, elle joue bien la comédie la gamine ; reine des glaces, asthénie des mondes et des astres. Néanmoins, ses yeux la trahissent, le voit-il dans ses pupilles ? Joues, reste encore un peu ; qu'elles disent. C'est le jeu. Apprendre à s'y laisser porter ; accepter d'apercevoir sans jamais tout voir, d'entendre les souffles sans jamais comprendre les paroles, de percevoir sans rien savoir. Leur lot, leur fardeau dans le concret relatif d'une réalité effilée. Nager ou naviguer dans les eaux troubles du temps et de ses kyrielles de possibilités. Un jeu dont princesse ne connaît pas la finalité, mais qui d'après ce regard, est terminé. Hors de question.

« J’vais faire mes changements d’adresse, t’inquiètes pas. J’aurai plus à t’embêter. » Elle ne peut pas l'accepter, parce que ce n'est pas elle qui l'a décidé. Et puis … Elle commence à apprécier. Il tue un peu l'ennui Gaspar, relève de sa voix suave et de ses yeux flingueurs un quotidien sombre et coléreux. Il dissipe aussi, efface les souvenirs encore vifs d'un Bear qui prend trop de place. Ses yeux s'encrent dans les siens, comme ce lien invisible qu'elle refuse de couper. Ne lâche pas prise. « Ça ne m'a jamais embêté, mais ça, vous le savez déjà. Je vous l'ai dit la dernière fois. » D'un battement de cils, et d'un petit sourire. Elle affirme Amira, elle sait lire entre les lignes avec talent. Comme lui. Un point commun, qui sans doute, a nourrit le jeu entre eux. Elle disparaît quelques secondes pour se saisir du courrier en question. Et pour la première fois, elle mange la distance du couloir qui sépare son appartement du sien. Plus proche que jamais. « Être la gardienne du courrier de monsieur Hoenikker est un privilège que je compte garder. » Un soupir lascif qu'elle laisse s'évader tout juste perçu - ni vraiment entendu, ni vraiment vu, un mélange étrange des deux. Drapés d'un silence imparfait, bousculé par ses émotions et mille autres pensées. Même ici, debout face à lui après plusieurs jours de sevrage, elle ne dégage aucune trace de vulnérabilité, Amira, c'est un mot qu'on ne lui associe pas. Qui ne lui va pas. Elle tend le courrier. Des doigts qui se frôlent. Le jeu n'est pas terminé.

@amira Mokrane
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« J’ai deux minutes. » Elle reste parfaitement calme, la princesse, avec ses traits lisses et son charme de serpent. La voix aussi, parfaitement contrôlée, et Gaspar sait qu’il se mesure à quelqu’un d’au moins aussi doué que lui. Sans doute que c’est pour ça qu’il a été attiré par elle dès qu’il l’avait croisé, parce que ce n’était pas juste une belle voisine, elle avait quelque chose dans le regard. Une force et un caractère, ça faisait toujours craquer le Hoenikker il devait bien l’avouer. Pas intéressé par les lèvres douces si y’avait pas des mots sensés qui s’en échappaient. Elle savait jouer, Amira, savait parfaitement le faire - et elle s’accrochait, clairement pas prête à laisser tomber. Mais il semblait ressentir quelque chose derrière ses mots, peut-être une petite zone d’ombre dans le regard. Elle n’apprécie pas son détachement, peut-être qu’elle ne comprend juste pas pourquoi il a retourné sa veste aussi abruptement, mais il est pas certain d’avoir envie de s’expliquer non plus, Gaspar. Alors il tient son bout, continue de dire ce qu’il va en être, sa décision est prise de toute façon, et il connaît pas une âme sur terre à part peut-être ses frères ou Gala qui sachent le faire changer d’avis. « Ça ne m’a jamais embêté, mais ça, vous le savez déjà. Je vous l’ai dit la dernière fois. » Elle lui offre un petit sourire, qui lui donne envie de faire de même. Les échanges courtois, sous lesquels s’étaient glissé le jeu un peu trop délicieux.

Et alors qu’il essaie de couper les ponts, elle s’acharne à les maintenir en place. Voilà qu’elle foule le sol, qu’elle traverse la ligne dessinée dans le sable. Entre dans son territoire, comme pour le clamer. Agrandir le terrain de jeu, juste pour s’amuser. « Être la gardienne du courrier de monsieur Hoenikker est un privilège que je compte garder. » Et ça lui donne presque envie de se laisser acheter, par ses murmures et ses soupirs, par la manière qu’elle lui offre son regard et son courrier. L’entendre soupir son nom autrement, prendre possession d’elle et lui faire regretter de s’être entichée de son frère aîné. Il attrape les enveloppes, sa peau contre la sienne le temps d’un battement de cils, et c’est tentant, mais Gaspar n’est pas du genre à céder. « Vous savez bien que vous valez mieux que ça, mademoiselle Mokrane. » Plus que de livrer du courrier. Mais il lui sourit tout de même. Très bien, princesse, on va jouer, mais peut-être pas le jeu que tu voudrais. « D’ailleurs, n’avez-vous pas croisé le chemin d’un autre Hoenikker, récemment ? » Question innocente, qu’il lance juste comme ça. Ne réduit pas la distance entre eux, mais ne l’agrandit pas non plus. « Mon frère a été bien intrigué de trouver mon courrier chez vous. » Le regard droit, posé sur elle. Je sais que Flip est passé par chez toi, princesse. Ne crois pas que je vais l’oublier de si tôt.

@Gaspar Hoenikker
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« Vous savez bien que vous valez mieux que ça, mademoiselle Mokrane. » Plus que de livrer son courrier ? Ses lèvres carmines arbores un sourire. La redoutable, l'indomptable, l'enchanteresse, celle dont les yeux cachent la malice et le malin. Elle le contemple de manière minutieuse, le regard qui dénude et accroche ; qui lui dit Hoenikker, si tu savais ce que je suis prête à faire. Douce et brutale à la fois, elle a l'allure d'Aphrodite mais bel et bien l'esprit d'Athéna. Elle fait quelques pas, mange un peu plus la distance. Les talons de la nymphe claquent contre le sol, mimant ironiquement le bruit de l'horloge - tic. tac. tic. tac. L'allure angélique se transforme, dans la nuit et dans l'esprit de l'inconscient. Devient féline et dangereuse. Beauté traîtresse, cadeau divin se révélant être empoisonné. Elle le veut. Jeunesse doré. Enfant, a dans sa bouche une cuillère d'argent ; à l'image du sang qu'elle possède. Statut putride qu'elle idolâtre pourtant. Se laisse bercer par l'ambition d'un avenir glorieux. A la poursuite d'une politique déjà bien révolue - elle ainsi que tous les autres avares peuplant leur rang, devraient se satisfaire de ne pas être tombés dans l'oubli. Elle le sait, elle le sent mais – la princesse n'arrive pas à arrêter cette sensation de faim qui grogne dans son estomac, le besoin de se sentir admiré, de se sentir désiré. « D’ailleurs, n’avez-vous pas croisé le chemin d’un autre Hoenikker, récemment ? » elle arque un sourcil la belle. Elle ne saisit pas, ne comprend pas.

« Mon frère a été bien intrigué de trouver mon courrier chez vous. » Ah, c’était donc ça ? Comment s'appelait-il déjà ? « Slip ? » le visage qui se penche, feintant l'incompréhension, mais au fond, elle sait Amira. Elle a comprit. Quel comble pour le charmeur, de ce voir devancer de la sorte. Histoires de pulsions imbibée de tequila qui s'écoulent en son âme ; se déversent dans un torrent infernal et vient détruire tout ce qui se trouve sur son passage ; emportant avec ce qu'il pensait avoir réussi à construire avec elle. Car c'est ce que fait toujours la belle, elle réduit à néant. « Je suis donc tombée sur Joyeux ? », pique provocatrice. Le regard tendancieux qui livre ses secrets aux dessins d'une débauche de luxure. Malice de la belle qui tâtonne le terrain, s'invite dans la psyché du jeune homme, prend possession des lieux, petit à petit. « Et vous, alors ? » Ô l'amazone a dans sa bouche les cataclysmes les plus dévastateurs. salive empoisonnée, regard hivernal et jugeur ; langue bien pendue et à la remarque facile. « Vous êtes Simplet ? » parce que c'est avec votre frère que je me suis envoyé en l'air ; « Ou vous êtes grincheux ? » parce que ce n'est pas vous que j'ai laissé entré. Symphonie murmurée entre ses babines et ses doigts qui réclament le contact.

@amira Mokrane
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Elle ne semble pas comprendre, la belle sirène. Le sourcil arqué, et la curiosité dans le regard, alors que Gaspar mentionne son frère. Lui, n’a pas oublié. N’a pas oublié de trouver Flip sur le seuil de sa porte, à peine vêtu, ressortant de l’appartement de sa voisine. Et alors, le fruit défendu était souillé, par son propre sang, le jeu entaché par le fait que Flip avait déjà croqué dans la pomme. Ça avait effacé la magie d’un grand coup, pour Gaspar, qui s’était désintéressée d’Amira à cet instant-là. Le jeu qui avait résidé dans les sous-entendus, dans les silences et dans les regards, voilà que les ébats avaient eu lieu avec son propre sang, avec Flip, ce tombeur, et Gaspar qui n’avait pas été assez rapide, se retrouvait délégué sur les estrades à regarder la partie se terminer. Puis ça avait été Gala, Gala qui en avait eu la gorge éraflée, et ça avait tiré la balle finale, le pistolet au sol, encore fumant. Et il lui rappelle, doucement mais sûrement, à la belle brune qui se tient à quelques centimètres de lui. Les quelques effluves de son parfum qui lui parviennent, alors qu’il se tient droit. « Slip ? » Et ça lui tire un sourire bien trop sincère, à Gaspar, alors qu’elle lui lance un regard complice. Voilà, voilà pourquoi elle avait si bien su l’attirer dans ce jeu d’adolescents, par cette manière de se tenir, et ce caractère bien trempé qui savait le faire vibrer. « Je suis donc tombée sur Joyeux ? » Et Gaspar sait qu’il ne devrait pas, qu’il devrait rester de marbre et tourner les talons, mais c’est un peu trop amusant il doit l’avouer, alors il reste là où il est et il continue de sourire. Diverti par la belle et fatale Amira, jusqu’où tu nous mèneras ?

Danse infernale qu’elle mène de son gant de velours, mais Gaspar n’est qu’un faux partenaire, à la suivre sans participer. « Et vous, alors ? » Il arque un sourcil, Gaspar. Mains croisées devant lui, ne se gênant pas pour la dévorer du regard, après tout pas de mal à regarder. « Hmm ? » demande-t’il innocemment, face à la langue de serpent. « Vous êtes Simplet ? Ou vous êtes grincheux ? » Et il sourit à nouveau, l’hongrois, amusé malgré lui par ce petit jeu habilement concocté. Capable de se tenir à distance, malgré tout, de la vilaine tentatrice. Il se dit pourquoi pas continuer un peu à jouer, même si l’objet de la victoire a changé. « Moi ? » Et il fait un pas vers l’avant, pour franchir la distance entre eux. Le regard directement posé sur elle, qui ne rougit pas, qui ne cille pas. « Mais je suis le prince, voyons. » Épaules haussées, il continue de lui sourire. « Et quelque chose me dit que vous n’êtes pas Blanche Neige, dans toute cette histoire. » N’est-ce pas, Amira ? Ne serais-tu pas plutôt cette reine au regard noir, devant sa glace, qui transporte le fruit empoisonné dans sa poche ? Le rôle qui lui va comme un gant, après tout. « Et je crois qu’il serait bien temps pour moi d’aller retrouver ma princesse. » Et sur ces mots, il se recule un peu, en direction de sa propre porte. Désolé, Amira. Mais le jeu se termine là. Les cartes sont posées, à toi de voir si tu vas parvenir à lâcher prise, ou si tu vas t’acharner. « Vous la connaissez en plus, je crois. Vous vous êtes croisées. Cheveux noirs, regard de glace ? »

@Gaspar Hoenikker
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Elle a la démarche assurée, Amira. Les hanches qui roulent. La mécanique qui s’impose quand les talons claquent sur le sol. Mélodie qui attire l’œil. L’allure mélodieuse des boucles brunes qui tombent en cascade sur ses reins. Ceux qui se creusent pour l’appât du gain. Ceux qui s’échauffent pour quelques attentions balancés à ses pieds. 
Putain d’existence prise en embuscade entre des années de labeur pour réussir. 
Et une prison où les corps se condamnent. 
« Moi ? Mais je suis le prince, voyons. » Il s'approche, la dévore du regard. La splendide, quand la nuit se fait sauvage. La divine au milieux des soupirs équivoques quand les crocs s’amourachent de l’échine rosée. La réelle au milieu d’ce couloir. « Et quelque chose me dit que vous n’êtes pas Blanche Neige, dans toute cette histoire. » Elle sourit. C'est ce qu'elle lui fait croire. Les mensonges ou le jeu versés de sa voix insolente. Des histoires qu’elle raconte pour s’armer et semer l’illusion de ses phalanges graciles. Les éclats de rire pour ternir les sanglots. Elle y croit presque, Amira. À tout ce qu’elle claque dans l’air. À tout ce que sa langue sème. Un monde crée comme quand les crayons se dispersent sur le maculé. Éclosion des couleurs pour s’amouracher du blanc. Éclosion des formes pour racoler l’armistice. Là dans son esprit torturé. Là dans son cœur abîmé. Fracassée de l’intérieur. Fracassée d’une douleur à peine évoquée à voix haute. Parce que tu as jamais su parler, Amira. Tu sais crier. Tu sais reculer. Tu sais avancer. Tu sais ricaner. Tu sais être caustique. Tu sais devenir le pire poison. Le tien. Et ceux des autres. Mais parler. Tu sais pas. T’es qu’une étrangère au milieu de tes propres émotions. « Et je crois qu’il serait bien temps pour moi d’aller retrouver ma princesse. Vous la connaissez en plus, je crois. Vous vous êtes croisées. Cheveux noirs, regard de glace ? » Il recule. Pire, il parle de sa copine. Alors, la poupée, elle s’accroche. Mais ça fait tâche dans les certitudes d'Amira. Ça fait tâche sous ses apparences d’impératrice au milieu des glaces. Ça fait tâche de racler les sanglots quand la fierté gagne le dernier combat.
Les illusions plus fortes que les sentiments. 
Les illusions plus fortes que les certitudes.
« Non, je ne pense pas l'avoir déjà croisé. Je m'en serais souvenu sinon. » Brin de malice. Encore persuadée de s’en sortir. Encore persuadée d’y arriver. L’esprit obnubilé par ce dossier. Gaspar. Par sa gueule au milieu des autres. Le prince aux traits parfaits. Le prince à l’allure héroïque. Celui qui détonne au milieu du vice. « Mais vous avez raison sur une chose, je ne suis pas Blanche-Neige ... » Manipulation du bout des lippes pour obtenir. Pantin qu’elle utilise en pensant dominer la scène. Pantin qu’elle utilise en se perdant au passage. Parfois ma peau elle brûle, quand t’es là. Parfois mes sourires, ils sont sincères. Parfois mon rire, il sonne juste. Parfois, j’ai envie de te dire tout ce qui grouille sous les couches gangrenées. Et ça m’fait vriller. Peut-être que tu me fais vriller aussi. Elle mange la distance, de ses mains elle chope délicatement le visage du prince. Et c'est dans un baiser tendre et sauvage, qu'elle lui dit « Je n'ai pas besoin de prince. » Menteuse. Ton prince n'est plus, rencontré en prison, tu ne l'as plus jamais revu. Elle esquisse un sourire, se mordant la lèvre.

@amira Mokrane
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Gaspar doit bien l’avouer, elle est envoûtante. Le regard profond et les hanches qui roulent. Typiquement le genre de femmes qui le font sourire, et qui lui donne envie de s’oublier. De les posséder, juste le temps de quelques soupirs, exorciser les désirs pour ne pas le laisser languir dans ses tripes. Avec Amira, ça avait été trop délicieux pour rejeter l’envie de faire durer le plaisir - le jeu tellement facile, et parfois tellement plus amusant que finalement céder. Avancer sur une glace trop fine, cette dernière qui peut briser à n’importe quel moment, l’extase de chaque moment où des bruits sourds résonnent sous ses pieds et menacent la chute dans l’eau glaciale. Mais Flip s’est glissé entre les failles, il l’a prise, il s’en est délectée - et voilà le jouet un peu désuet, pour un Gaspar qui est fatigué de jouer. Pas du genre à prétendre non plus, il tourne les talons quand ça ne l’intéresse plus. Sauf qu’elle s’accroche, l’araignée, insidieuse et charmeuse, elle lui donne les regards qu’il faut pour faire renaître les flammes, mais ce ne sont que des étincelles pour Gaspar qui est au moins aussi futé qu’elle. « Non, je ne pense pas l’avoir déjà croisé. Je m’en serais souvenu sinon. » Elle continue, même après qu’il mentionne Gala, qu’il recule. Il doit admirer sa tenacité, mais ça commence à faire rouiller sa patience. Ne t’embarrasse pas non plus, belle sirène. « Mais vous avez raison sur une chose, je ne suis pas Blanche-Neige… » Il arque un sourcil, tout de même curieux de connaître la suite. C’est une joute aux adversaires égaux, qui se livrent un combat sous une audience silencieuse. Quel sera ton prochain mouvement, Amira ?

Et elle s’approche, trop rapidement qu’il puisse l’écarter. Attrape ses lèvres dans un baiser, étrangement plus doux qu’il s’y attendrait. Presque un baiser d’adolescents, mais avec trop de conviction pour être hésitant. Le baiser de celle qui veut reprendre sa place, et Gaspar se laisse faire. Goûte au fruit si longtemps interdit - après tout, il serait fou de ne pas en profiter un petit peu. « Je n’ai pas besoin de prince. » Qu’elle lui glisse, langue d’argent à son oreille, et elle sourit, aguicheuse. Le baiser qui l’a légèrement remué, il n’est qu’un homme après tout, et Amira est une tentation vivante, la pomme qu’il pourrait si facilement croquer. Il se voit presque la ramener contre lui, posséder ses lèvres à nouveau et conclure le pacte avec le diable. Mais son imagination lui semble suffisante pour le moment, et le baiser tout autant - alors il pose une main sur son épaule, à la belle et fatale, et la repousse gentiment pour réinstaller une distance entre eux. « Quel dommage, que ce baiser vienne trop tard. » Un léger sourire sur ses lèvres, pas tellement arrogant, après tout il continue de l’apprécier la belle Amira. « Cerise, n’est-ce pas ? J’aurais parié. » Étincelle de malice qui répond à la sienne, dans le fond de son regard. Et il se redresse, Gaspar, de tout son long. Plus grand qu’elle, une tête de plus, mais il a toujours le regard rivé sur elle. Le doigt qui glisse contre sa joue d’ivoire, qui écarte une mèche. « Ça aurait été un plaisir de vous découvrir et de vous goûter, chère voisine... » Main retirée, et Gaspar qui se retire du terrain de jeu. « … Mais je ne passe pas après mes frères. » Un peu plus sérieux, soudainement. La froideur qui se réinstalle dans le regard, alors qu’une moue se dessine sur ses lèvres. « Je ne veux pas de ce qu’ils ont déjà eu. » Autant jouer la carte de l’honnêteté, et de répondre à son geste avec le respect qu’il voit dans la vérité. « Peut-être qu’il serait temps que vous passiez également à autre chose, mademoiselle Mokrane. » Tourner la page, refermer le bouquin. C’est terminé, je l’ai décidé.

@Gaspar Hoenikker
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« Quel dommage, que ce baiser vienne trop tard. Cerise, n’est-ce pas ? J’aurais parié. » Le bruit de ses talons claque sur le sol. Les faisceaux lumineux se dirigent pour offrir un peu de splendeur à l’instant. Amira, elle s’arrête quelques secondes. Des battements de cils pour réanimer la profondeur de son regard. Elle retient ses larmes. Elle ravale ses mots. Un rejet, jamais, elle ne s’y est confronté. Et ça lui rappelle ce qu’elle a tenté d’oublier en se perdant sur ses lippes. Ça te rappelle Mister B, cet idiot qui persiste à te ravager la tête et la poitrine. 
Une mascarade grotesque qui derrière les paillettes et le pognon ne prend plus. 
Une mascarade où les illusions deviennent reines quand la vérité sème la discorde.
« Ça aurait été un plaisir de vous découvrir et de vous goûter, chère voisine … Mais je ne passe pas après mes frères. » Et c’est sa silhouette qui sursaute. Sa voix masculine qui s’érige et vient l’interpeller. Actrice dépassée. Actrice aux rêves qui s’accrochent, mais pour combien de temps ? Actrice ravagée par le temps qui se croit immortel. Des souvenirs. Des mots bercés plus haut les uns que les autres. Action — réaction. « Je ne veux pas de ce qu’ils ont déjà eu. Peut-être qu’il serait temps que vous passiez également à autre chose, mademoiselle Mokrane. » Ses phalanges tremblent. L’ossature craque sous chaque mouvement approximatif. L’enveloppe de papier file au sol. La nausée lui soulève le cœur. Ses yeux émeraudes ne sont plus que le reflet des désillusions de sa vie. Ses épaules s’affaissent sous le poids des contradictions.  
Le même cliché. Le même corps disloqué.
Le même débordement pourpre. Le drame animé sur papier glacé.
Le palpitant en alerte. Des mouvements anarchiques et des questionnements qui tournent comme un disque rayé. Elle flippe. Elle angoisse. Sa gorge se serre. Les larmes salées sont refoulées dans un coin de sa tête. Son visage de poupée portant les stigmates d’un jeu malsain. Une partie entamée contre sa volonté avec le voisin. Il ne te prend pas au sérieux. Parce qu’elle ne fait pas le poids à coté des autres. Persuasion répugnante qu’elle s’inflige comme une lame tranchante sur sa carotide. Idée faussée par des sentiments qui ne cessent d’accroître. Au point que ça la dévore dans une agonie faite de rivalités. Prête à en redemander rien que pour frôler sa peau. Prête à l’attraper rien que pour se lover dans ses bras. Elle est perdue. Et c’est le visage de Bear qui apparaît. Le pire, le meilleur. « Vous avez raison, les princes ce n'est définitivement pas pour moi. » J'besoin d'un roi. Ou peut-être d'un ex-taulard ...
Pour laisser les confessions délier sa langue.
Pour offrir une réalité nauséabonde sur un plateau doré. 
Le myocarde ankylosé. Le sourire ravageur qui disparaît. Son assurance qui n’est qu’un fantôme. Comme ceux qui dansent autour de sa carcasse. « Je n'insisterai plus dans ce cas. »
Ils se sont nargués. Un duel improvisé au milieu d’une soirée, bon chic, bon genre.
Des ricanements. Des regards austères. Et l’absence.
« Alors tâchez vraiment de changer d'adresse cette fois. » La brune, elle baisse pas les yeux. Elle a pas l’habitude se laisser dompter. Grand dadet ou non. Ce n’est pas le charisme qu’il dégage, ni les mots cyniques qui suffisent à la faire reculer. Sa stature, elle est droite. Poitrine bombée dans une robe au message revendicateur. Elle sent chaque battement au creux de sa cage thoracique. Vestiges des peurs inavouées. Vestiges des doutes ancrés à l’échine. Puis y a ce ronronnement. Cet accès de colère qu’il fait naître. Par ses mots, par son regard, par sa manière de lui dire tu n’es qu’une poupée, chérie. A priori qu’elle ravale comme une nausée trop intense. « Je vous souhaite une bonne soirée monsieur Hoenikker. » et elle agrandit davantage la distance imposé par messire, et se retourne prêteà partir.