galatée.

la musique qui cogne contre tes tympans, la chaleur du lieu et des corps qui dansent et peuplent l'endroit qui te réchauffent le corps, tes jambes nues, t'as le regard curieux sur les lieux alors que tu viens de pénétrer dans le club. nouvelle soirée, pas chez toi pour une fois. tu t'es absentée du tien pour te montrer, pour jouer les observatrices dans ce nouveau lieu qui vient de s'ouvrir. inauguration ce soir, t'es là pour noter les points forts de ton nouveau concurrent dans le queens mais surtout, pour te souvenir des points faibles. parce que c'est ce que tu cherches souvent, la faiblesse des autres, la faiblesse pour faire tomber les autres, pour les piétiner sur ton passage. ton manteau que tu déposes dans les vestiaires, affichant ta robe de soirée élégante, près du corps pour montrer tes formes, comme toujours, tu te frayes un chemin parmi les tables, parmi les corps dansants, les corps enlacés, les corps fiévreux, jusqu'au bar. tu prends ton temps, commande un verre au bar, toujours pour satisfaire ta curiosité, pour annoter, pour reconnaître un ou deux de tes anciens serveurs, avant de finalement rejoindre le coin vip. t'es pas grand chose dans cette société. pas le compte rempli de tous les zéros de la classe huppée de new-york mais ton nom et surtout ta position dans le club des mcgrath dans ce même quartier te permettent d'accéder comme tu l'entends à la zone réservée. t'es la matronne, celle qui gère d'une main de fer le nebula, le respecté. tes talons hauts qui claquent contre le sol à chaque pas que tu fais mais insonorisés par le son du dj qui mixte dans la grande salle, tu croises des personnes que tu connais dès les premières tables, dont le boss de ce nouveau club, prends des nouvelles, le sourire plaqué sur les lèvres parfois hypocrites, parfois sincères jusqu'à ce qu'il le soit réellement, jusqu'à ce qu'il se transforme, ce petit sourire, en ce sourire qui te qualifie si bien. mutin. sournois, pour la personne que tu viens de repérer de loin. t'approches, dangereusement, sensuellement, tout à coup déjà plus enthousiasme sur le déroulement de la soirée. amos, le retour. tu t'imposes même s'il est occupé, même s'il discute ou tu ne sais quoi d'autre. comme toujours, tu prends la place. je n'aurais jamais cru à ton retour sans le voir. tu portes ton verre à tes lèvres souriantes, tes yeux qui le regardent par dessus celui-ci, qui plongent dans les yeux du grec, un sourcil légèrement relevé, amusé, joueur. que la partie commence.

Beaucoup de choses ont changé depuis le décès de ton oncle, ta vie tout entière s’est vu chambouler. Te voilà propulsé sur le devant de la scène, des responsabilités plein les bras, une nouvelle couronne sur la tête. Saint-patron des pirates qui forment tes rangs, de ceux qui respectent encore les règles, des autres qui voudraient déjà te voir tomber, prêt à tout pour te détrôner. T’es conscient du danger, t’es conscient de ne pas avoir que des amis maintenant que c’est toi le numéro un des Lazaridis, la première tête à couper. Tu te méfies, de plus en plus, de tous ceux qui t’entourent, des plus récents, des plus vicieux, tu veux pas tomber dans la paranoïa mais tu sais que tu dois faire attention. Tes nouvelles responsabilités passent par toutes votre rentrées d'argent, les trafics de stup, d’arme, le club aussi. Ton club maintenant. La première chose que ton oncle t’ai légué. Et bien que cet endroit n’a plus vraiment besoin de toi depuis longtemps, indépendant et plus que rentable, tes nouvelles fonctions de « chef de meute » te poussent quand même à descendre certains soirs, aller jeter une tête, un œil. Aux alentours aussi, surtout quand il s’agit d’un club concurrent qui ouvre à quelques rues du club 33. Tu veux voir ça de plus près, fourrer ton nez dans leurs affaires, les saboter s’il le faut. Mais dès les premières minutes tu comprends que tu n’en auras surement pas besoin. Le club est jeune, le vigile inexpérimenté, les invités triés sur le volet. Certains d’entre eux sont clairement là uniquement pour remplir la salle, faire actes de présence. Ça sent l’after-shave bon marché et les fausses fourrures synthétiques. Tu demandes tout de même le carré VIP, t’affale sur des canapé rose fluo, de mauvais gout. Visiblement le tape à l’œil et de rigueur, on t’apporte une bouteille de champagne, fusée lumineuse de chaque côté. Ça ne tarde pas à rameuter quelques jolies filles, ton comparse les sélectionne, les laisses passé. Te voilà donc en pleine discussion avec Bella, ou Anna, ou Olga, un prénom qui de toute façon ne t’intéresse pas, ne t’intéresse plus à partir du moment où tes pupilles croisent la silhouette féline de ta belle Nana. En voilà un joli prénom, un doux prénom, pour un si beau visage. Elle t’accueille sourire sur ses lèvres carmin, se faufile jusqu’à toi, prend place sans même porter un seul regard pour la blonde qui te tiens la jambe depuis dix bonnes minutes. Elle comprend d’ailleurs qu’elle est de trop, tu la pensais pas aussi maligne, et elle recule un peu, silencieusement. C’est sur Nana que tu portes ton regard amusé, enchanté aussi, de la voir là ce soir, de la revoir après autant de temps, après une si longue année passé loin d’ici. Elle est étonnée de te voir, t’attrape sa main libre pour y déposer un baiser, tes lèvres contre le dos de sa main, le contact que tu ne lâches pas immédiatement. « Comme tu le vois… », tu lâches ses phalanges, ouvre grand tes bras. « Je suis bien là », tu l’observes quelques secondes, elle n’a pas changé, ni son carré court, ni ses yeux noirs n’en sont autrement que quand tu l'a quitté. T’attrape ton propre verre, un champagne de qualité moyenne, et pourtant la soirée te satisfait déjà. « je ne pensais pas te croiser ici ce soir… », tu poses la coupe, te penche un peu vers elle. « Est-ce que tu aurais enfin pris la sage décision de quitter cette famille de malheur ? », tu ricanes, une main dans ta barbe, tu recules un peu dans le canapé, un bras sur le dossier, une mèche de cheveux blonde dans les mains, tes yeux qui ne quitte plus la brune.

un frisson parcourt ton corps, malgré toi. comment cela pourrait-il en être autrement. toujours le même sourire sur tes carmins, tu récupères ta main, précédemment prise en otage, quand il daigne te libérer. effectivement, en chair et en os, en entier. t’en serais presque impressionnée alors que tu as un mouvement de tête sur le côté. la tête, la sienne, est mise à prix d’or par certains.
tu les vois, ses yeux qui détaillent ton visage, qui te scrute. tu le sens, qu’il n’est plus le même amos. tu sens que depuis il a pris sa nouvelle responsabilité, le flambeau, le grec a monté d’un niveau. toujours plus de dangerosité, toujours plus de prestance, de jalousie, de nenettes attirées par tout cela autour de lui. pareillement. tu ne pensais pas le voir. tu portes ton verre à tes lèvres, croisant tes jambes nues alors qu’il se penche légèrement vers toi avant de s’installer sur le reste du canapé entouré de filles, comme un roi entouré de ses nymphes. il était parti tellement longtemps que t’aurais pu croire aux rumeurs si tu ne connaissais pas le spécimen.
“il paraît que ce connard de lazaridis a cassé sa pipe. ouais, fusillade ou balle dans la tête pendant qu’il baisait ses meufs.”
“ on sait pas trop où il est. j’ai entendu dire que personne avait de nouvelles.”
“ boris m’a dit qu’il avait pris tout le pognon avant de se faire la malle.”
“ ça a chauffé, jcrois qu’il a été enlevé. peut-être pas les mcgrath ? ça m’étonnerait pas. qu’il crève l’enculé.”
et bien tant d’autres, tu as entendu. dans ton bureau. au bar. au carré vip. et même dans bien au delà du nebula, ton club. et finalement, le revoilà. en face de toi. inchangé. peut-être les yeux plus vifs, plus perçants, plus paisant.
tu souris en posant ton verre sur la table, à côté de sa coupe de champagne avant de ricaner, tes yeux se détournant des siens, se libérant de son emprise. je sais que tu aimerais tellement m’avoir à tes côtés... tu regardes la jeune femme assise à moitié sur ses genoux, celle à la mèche de cheveux avec laquelle il joue, se penchait vers lui, embrasser le creux de son cou. mais tu sais bien que ça n’arrivera jamais, lazaridis... malicieuse, tu replonges ton regard dans le sien avant de faire un geste de la main vague pour montrer l’endroit où vous êtes. je suis là pour voir ce que ça donne, là pour parier sur la tenue dans le temps de ce nouveau club. parce qu’il y avait avant tout ton club qui cartonne plus loin, celui pour qui tu te battras bec et ongle, comme pour la famille qui le possède. celle qui rivalise avec la sienne, à l’homme assis à tes côtés. pas pour toi. mutine, t'as le sourire en coin.

Ton retour annonce une nouvelle vie, ou du moins un nouveau chapitre. D’ailleurs si tu devais lui donner un nom, tu l’appellerais surement « le retour de l’enfant roi ». Parce que le roi, c’est toi, Amos. Et ce soir encore tu comptes bien le prouver, en déambulant dans le carré VIP de cette nouvelle boite, toisant les employer ici et là, la fréquentation que tu trouves plus que minable. T’aperçois des têtes connues, des connaissances plus ou moins lointaine, des regards qui en disent long, certains sont heureux de te voir dans le coin, d'autres pas. Tu sais bien que tu ne fais pas l’unanimité. Et tu t’en fous un peu quand tu la vois débarquer, la belle brune sur talons hauts, Nana et son aura envoûtante. Un baisemain, te voilà très vieille France Amos, t’es heureux de la voir ici, t’es heureux de la voir pour ton retour à New York. T’oublie déjà la blonde à tes côtés, qui recule, comme pour vous laisser savourer ces retrouvailles. Tu as toujours apprécié la compagnie de Nana, parce qu’elle est vive, directe, loyale. Parce qu’elle dégage quelque chose de grisant que tu ne saurais expliquer, mais que t’apprécies tout particulièrement. Ce soir n’est pas coutume, tu t’amuses de sa situation, de sa dévotion pour la famille Mc Grath, concurrent direct de vos petits trafics en tous genres, de votre business de club. En temps normal tu ne prendrais pas la peine de dialoguer avec un membre du clan adverse, mais il n’y a que pour les beaux yeux de Nana que tu fais cette exception. Et justement, tu t’étonnes de la voir là, lui demande si elle a enfin quitté cette famille. Tu sais qu’un jour tu réussiras à la faire basculer, la faire franchir la frontière, l’avoir dans ton camp. T’es optimiste. Trop peut-être, c’est ce qu’elle te confirme en te disant qu’elle ne sera jamais à tes côtés. Toi t’aime par quand on te dit jamais, t’aime pas ce mot, tu sais qu’on peut toujours changer, et t’en est convaincu, même pour Nana. Elle t’explique la raison de sa venue, similaire à la tienne, ce nouveau club qui intrigue, vous pousse à sortir chacun de votre camp, à aller voir ce qui se passe chez le voisin. Elle prend les parie sur la durée, tu ricanes déjà. Tu comptes pas laisser un nouveau concurrent s’implanter aussi près de chez vous, t’a bien l’intention de torpiller le petit nouveau. Et rapidement. Elle conclut en répétant une fois de plus qu’elle n’est pas là pour toi, un sourire amusé au coin des lèvres. Elle s’amuse Nana, te provoque, tu sais pas si t’aime ça… Si t’aime ça. Seulement parce que ça viens d’elle. Tu quittes la blonde et sa mèche de cheveux, te redresse encore une fois, te penche pour t’approcher un peu de la brune. « Et pourtant c’est en face de moi que t’as posé tes jolies fesses… », le regard grivois qui parcoure son corps sans retenue, le sourire au coin des lèvres. T'es pas dupe, elle n'est pas là pour rien. Tu lui montres le club d’un geste de la tête, sur un ton plus sérieux, lance les paris. « je lui donne pas deux mois à ce club », tu gardes un sourire amusé sur tes pulpeuses, repose ton regard sur elle. « Je compte sur toi pour ne pas le laisser agoniser… », tu lui proposes, en quelque sorte un marché, un deal, un pacte, une complicité que vous n’avez normalement pas le droit d’avoir. Si ce n'est pas toi qui le feras couler, c’est elle, deal ?

la blonde délaissée pour toi, pour tes beaux yeux, toute son attention portée sur toi, t’en es pleine satisfaite. parce que c’est comme cela que l’on fait dans ce monde, dans votre monde. c’est comme cela que tu fais, faire espérer pour ensuite mieux abandonner, avec une délice mesquinerie, pesterie. de belles jambes, une jolie robe, un rentre-dedans que tu excelles à la perfection. le franc-parler, c’est tout toi, tout comme une personnalité forte, un peu trop présente. regard en coin pour l’homme qui se penche vers toi, laisse glisser sans vergogne ses yeux sur ton corps, tu te penches pour récupérer ton verre, tu ricanes à sa répartie, à son compliment séducteur. toujours aussi direct le grec. tout simplement parce que tu me sembles être la personne la plus intéressante de la soirée. ou peut-être que je me trompe ? fausse interrogation en fin de phrase que tu laisses traîner exprès lorsque tu reposes ton verre sur la table basse et te tournes légèrement vers lui. mais ce n’est pas le cas. tu ne te trompes que très rarement nana, sur ce genre de choses en tout cas. ton intérêt toujours porté là où il faut. amos t’intéresse. non pas seulement parce que son physique t’attire, te chauffe, il n’y a jamais que cela. il y a tout ce qui concerne cette rivalité entre les deux familles, entre les deux mafias. alors quand il y a le grec dans les parages, t’en profites toujours un peu. t’ouvres l’oeil, laisses tes oreilles traînés. tu surveilles un peu tout ce qu’il se passe, tout ce qu’il fait. et là, assise sur ce canapé, plus d’hommes et de femmes de son clan plutôt que le tiens, tu sais que t’es en territoire hostile, tu sais que t’es en plein dedans. là où il faut être.
regard qui ne quitte pas son visage, t’as pas besoin de suivre le mouvement de sa tête pour comprendre de quoi il parle. tu n’as pas besoin de regarder davantage le club, qui comme il le dit, ne durera pas. et peut-être que ce sera l’occasion pour les mcgrath de racheter le bâtiment. il faut que tu trouves le propriétaire d’ailleurs pour commencer à le travailler au corps. mais après. là, tu es bien trop occupée. deux mois ? autant ? l’ongle de ton pouce entre tes dents alors que tu souris de plus belle, alors qu’un de tes sourcils se lève, intéressé par le deal. t’es toujours intéressée pour ça, t’es toujours attirée par les compétitions, par les jeux. un mois et demi, max. tu rétorques avant que ta main ne s’avance vers lui. vous n’avez pas besoin de cela, pas besoin de sceller un de vos pactes par une rencontre. c’est seulement que t’as envie de jouer bien plus, de trouver son contact. tu me connais amos. susurrement amusé tandis que t’attends qu’il ta main. il sait comment tu es sans réellement te connaître dans les détails. comme tu ne sais pas grand chose de lui. que le nécessaire. qu’il est un requin autant que toi. qu’il aime faire souffrir autant que toi, à commencer par ta propre personne. sur tes mots, tu prends même pas un timbre de voix faux, celui qui veut faire croire que ce ne sera pas le cas. parce que ce sera le cas. tu vas le faire tomber. si ce n’est que le club. il y a pas que ça, ici, que tu aimerais faire tomber devant toi. t’as les lèvres qui s’étirent davantage quand il attrape ta main. j’imagine que ce n’est pas un pari d’amis. constatation futile, tu connais que très bien le spécimen. il peut parier ce qu’il veut sauf ta place dans ton camp. ce n’est pas prête d’arriver, tu es bien trop fidèle aux mcgrath qui t’ont tant donné. et c’est sans doute les seuls que tu ne trahiras pas. jamais. quel doux mot que ton adversaire déteste. après tout, qui aime les jamais ? toi aussi quand ça se retourne contre toi, tu ne l’aimes pas ce jamais. donne-moi ton prix, lazaridis. ta tête au carré stricte se penche légèrement sur le côté.

Pactiser avec l’ennemie. C’est une idée inconcevable, impensable pour toi. Contraire à tes valeurs, celle que tu as acquise par ton oncle. Le respect, l’honneur, la fidélité… Ne jamais retourner sa veste, ne jamais changer de camp, ne jamais cracher dans la soupe… Mais ce n'est pas une McGrath que tu as en face de toi, non, c’est Nana, et même si elle est dévouée à la famille qu’elle sert, tu ne la considère pas vraiment comme une ennemie, tu ne la vois pas vraiment de l’autre côté de la frontière, dans le clan adverse. Une exception, un traitement de faveur rien que pour ses jolis yeux, ses jolies jambes, sa jolie bouche. Et tu voudrais bien la faire changer de camp, l’appâter chez les Lazaridis, qu’elle change de sang, devienne grecque. Mais elle refuse, tien bon, et tu ne lâches toujours pas l’affaire, lui fait remarquer que pourtant c’est avec toi qu’elle est en train de converser. Elle te complimente, parce que tu’es probablement la personne la plus intéressante de la soirée. Évidemment que tu l’es. Tu ricanes, une main sur ta barbe de quelques jours. « tu ne te trompe jamais, beauté… », t’attrape ta coupe pour la porter à tes lèvres, fait l’état des lieux du club, lui montre l’étendue de l’endroit. Tu ne paries pas sur sa durée de vie, tu ne lui donnent même pas deux mois avant de mettre la clé sous la porte. Tu ne peux pas te permettre de laisser un club concurrent ouvrir si près du tien, si près de celui des McGrath même si ce n’est pas vraiment pour te déranger. Et tu vois en Nana un allié hors pair pour t’aider à en finir avec ce nouvel arrivant. Tu sais bien que vos intérêts communs vous permettons de trouver un terrain d’entente, peut-être même de former une alliance. Elle, elle ne pense pas qu’il durera plus d’un mois. Un et demi. T’aime cet esprit, ricane doucement. Tu tend la main pour conclure ce deal, cette alliance éphémère, t’aime son attitude, c’est une combattante Nana, et t’aime ça chez elle. Tu trouves quand même sa main, scelle le pacte entre vous, d’humain à humain, pas seulement de clan à clan. Et elle est consciente la belle brune que rien n’est gratuit dans cette vie, que rien n’est vraiment offert, un service rendu n’est jamais sans conséquence, jamais sans passer à la caisse. Elle te le fait remarquer, tu hausses les épaules en reposant ta coupe, toujours penché vers elle. En réalité, t’espère bien qu’elle le fasse couler toute seule ce club, tu’à d'occupation pour le moment, tu n'as pas vraiment envie de t’en mêler, de te mouiller pour court-circuiter le petit nouveau. Elle est bien assez grande pour y arriver seule, tu te contenteras de l’observer de loin. « Hmm disons que c’est un cadeau pour mon retour », tu te ramollis Amos, tu n’aurais jamais fait cadeaux d’une telle opportunité quelques mois précédents… Mais ce soir tu te sens de bonne âme, plongent tes yeux dans les siens, laissent le bout de tes doigts frôler sa peau, son genou, un bout de sa cuisse. « on fêtera ça dignement quand ce club aura fait faillite », tu sauras la remercier, d’une manière ou d’une autre.

t’aimes ça. totalement. être devenu le centre de son attention. avoir éclipsé ces jeunes femmes en tenues bien trop légères pour qu’il ne s’intéresse qu’à toi. je le sais bien. autant de modestie qu’il en a, tu souris de convenance alors que tu ne cesses d’observer le moindre de ses faits et gestes, comme sans le montrer, de surveiller tout ce qui vous entoure. pour ta sécurité mais pas que. ce serait être inconsciente ne pas se sentir en danger. tu es entourée de requin. entourée d’hommes qui ne sont pas de ton clan, de personnes à qui cela ne dérangerait de se débarrasser d’un membre des mcgrath. tu ne te trompes rarement sur une personne. plus maintenant du moins. tu as appris à les reconnaître, les personnes importantes, celles à tenir éloigner mais à surveiller. et tu n'as jamais su où placer le lazaridis. il est un mélange des deux catégories. il est celui que tu veux mettre dans ta poche, pour les mcgrath, pour toi aussi un peu et celui que tu maintiens à distance, surveille car l'homme est dangereux. le grec a bien plus de pouvoir que toi. il est un roi sur l'échiquier alors que tu n'es qu'une tour qui rêve de capturer la dame, et pourquoi pas le roi. sur son échiquier ou sur celui d'une autre personne.
ta main contre la sienne, celle dont tu viens caresser le dos de ton pouce en signe de défi, avant de le relâcher. tu ne comptes pas descendre ce club pour ses beaux yeux. c’est surtout pour toi. ton club, c’est ton bébé. toute une carrière construire, toute une personne reconstruite derrière. tu le feras tomber tant qu’il pourra te faire de l’ombre. et peut-être qu’un jour, tu t’attaqueras à celui de ce cher et beau amos. peut-être qu’un jour tu feras tomber au sol son bâtiment, son prestige, autant que tu aimerais voir sa personne tombait à genoux devant toi pour embrasser tes cuisses. un cadeau ? tu ris doucement, surprise feinte, intéressée par cette notion de cadeau mais pas dupe. comme le père mcgrath, les cadeaux sont aussi rares chez les grecs. tout autant chez toi. tu n’en fais aucun. tant de couteaux dans ton dos t’ont écorché l’épiderme par le passé. aurais-tu peur de perdre, amore mio ? ta tête que tu penches légèrement sur le côté, les yeux joueurs, le petit surnom sussuré avec l’accent, que tu n’as jamais vraiment perdu, l’italien, avec sensualité.
et c’est sa main couverte d’encre qui frôle dans une délicieuse caresse la nudité de ta jambe nue que tu regardes un instant. tes yeux se baissent sur la joueuse, l’entrepreneuse, celle qui appuie la sorte de promesse lancée. fêter dignement cela. il en joue, de son attraction, de la tension perpétuelle qui a toujours existé entre vous. et ça te fait sourire, ça te fait même ricaner, autant que ça t’émoustille, que l’homme t’attire et t’excite par le poids de sa personne, de sa prestance et de ses sous-entendus. peut-être que je peux être difficile à satisfaire après un service. c’est toujours le même jeu, celui qui te fait te sentir vivante, sentir ton coeur palpitait. ta jambe, tu ne la bouges pas, tu ne la dégages pas loin d’elle, de cette main, pas loin de lui, du mec qui à tout moment peut te bouffer toute crue. juste parce que t’es en territoire neutre mais entourée de hyènes grecques.

Ce jeu entre vous, tu ne sais pas toujours comment le considérer, comment le voir. Est-ce qu’elle s’amuse de toi ? Est-elle aussi loyale que tu l’es pour elle ? Si elle te trahi un jour, tu n’aurais aucun remords à te venger, juste un peu de peine de ne pas avoir pu développer un lien de confiance, juste quelques regrets de ne pas avoir pu travailler avec elle. Un cadeau, même Nana est étonné par tant de bonté venant de toi, elle en rit, elle rit de toi, du peu de faiblesse que tu viens d’afficher aux yeux du monde. Pas vraiment un cadeau, plutôt un prêté pour un rendu, tu’es conscient que la descente de ce club vous servirez à tous les deux, arrangerez bien vos petites affaires et tu n’as aucune intention de te mouiller les mains dans cette histoire. Tu’as bien autre chose à faire qu'aller couler un club aussi minable. Bien plus d’ambition pour tes nouveaux jours en tant que roi, de plus gros poisson à aller pêcher, de plus gros bateau à faire couler. Nana s’en amuse, peu habitué de te voir comme ça, autant de bonté dans tes actions, tes gestes, ta voix. Elle penche sa tête sur le côté, se joue de toi, un sourire amusé au coin des lèvres, tentatrice quand elle te parle avec un italien parfait. Vipère qui aime jouer autant que toi, qui se délecte du petit amusement qui s’est installé entre vous, de la séduction, des vérités inavouées, de l’attraction chimique qui pousse vos corps à encore se chercher. Tu joues aussi Amos, quand ta main caresse les genoux, remonte sur la cuisse dévêtue. La chair est tendre, son teint bronzé, la peau est douce et tu te délectes de ce contact, du peu que tu peux avoir, que tu preux prenait sans en demander la permission. Mais elle ne bouge pas Nana, ne refuse pas ta main sur sa peau, et c’est comme si elle te disait oui, comme si elle t’accueillait un peu plus dans son univers. Tu lances une promesse, celle de la remercier si elle fait le job, si le club ferme ses portes comme convenu. Tu l’inviteras probablement à dîner, tu pourrais même cuisiner si le cœur t’en dit, puis tu pourras bien donner tout ce que tu veux bien lui offrir. Mais Nana joue, encore, Nana veut plus, tu imagines. Elle est difficile à satisfaire, surtout après un service comme celui-là, et tu ricanes un peu, retirant subitement ta main, reculant un peu. Tu restes silencieux un moment, réajustant la veste autour de ta taille, te lève enfin. Tu la contournes, l’abandonnant là, pas très loin de ta coupe de champagne a peine entamé. Puis tu te ravises, un pas sûr le côté, tu te penches vers elle, effleure son oreille avec tes lèvres, caresse du bout des doigts son épaule dénudé, murmure quelques mots. « peut-être que tu n’as aucune idée de la manière dont je saurais te satisfaire… », tu quittes l’espace fermé, descends les quelques marches, quitte le club sans te retourner.