happy valentine's day (lila)

la saint valentin. un nom doux, sucré pour âmes ayant trouvées sa moitié. pour la plupart, l'excitation se lit sur leurs visages, brillant de milles feu à la simple pensée de pouvoir s'asseoir pour dîner. la rose rouge serait de la partie, attablée aussi dans un vase. déversant son effluve autour d'elle, accompagné de plat et d'autre tout aussi succulent les uns que les autres. un ramassis de comédie des plus stéréotypés soit-il. une séduction partielle pour obtenir bien plus, celle du péché de chair. neith n'avait jamais vraiment compris cette fête pour divers raisons, loin de l'idée qu'elle reflétait une société de consommation toujours plus avide du billet vert. non, ses questions tournaient autour de l'amour. le fêter lui semblait être une mascarade construite de toute pièce pour rappeler aux autres qu'ils ne sont pas aussi heureux. un concours des plus sinistres à celui qui sera le plus comblé. un concours décalé sous fond bien souvent d'une hypocrisie dissimulant infidélités ou bonheur fictif. le parfum de la saint valentin ne le touchait pas. cupidon avait cependant fait son travail. et ce depuis longtemps. mais ça n'avait jamais été son truc, d'être aussi démonstratif. enjoué à l'idée de l'inviter dans un restaurant et ainsi jouer la même mélodie enraillée que les autres. non. elle valait bien mieux que cela. du moins, c'est ce qu'il s'était mis en tête. si ses méninges s'étaient éveillées à l'idée de la célébrer, elle, tout avait été rapidement broyé à coup d'heures supplémentaires en vu d'un personnel sur les crocs. une infirmières était en congé maternité et deux autres les avaient quitté. mais neith ne baissait pas les bras si facilement. ça ne lui ressemblait pas. il disposait d'une pause d'une demi-heure et comptait bien s'en servir à bon escient. tapotant sur son téléphone portable, neith envoya un texto à lila, correspondant à une date et un lieu. 19h30, à l'hôpital. le garçon se doutait de l'étonnement possible de sa compagne, et pour cause l'endroit n'était pas typique. une fois sa pause arrivée, au lieu de dîner, il attendit patiemment qu'un homme à vélo rapplique pour disposer des plats commandés plutôt. son plan en marche, il prit l’ascenseur s'y rendit. quand lila arriverait, un autre texto lui serait envoyé, lui demandant de le rejoindre sur le toit. place interdite, mais qui donnait une vue imprenable sur l'immensité de cette ville. le crépuscule pointait déjà le bout de son nez, créant sur son passage une ribambelle d'étoile dans une voûte bluette, mais aussi parmi les géants de béton. ce n'était rien. juste un repas banal, dans un contexte plaisant. juste elle.

aujourd’hui, c’était la saint-valentin. et cette année, tu pensais la fêter tranquillement avec neith. pas que ce soit ta fête préférée de l’année, pas du tout même. tu t’en moquais de tout ça. mais tu pensais qu’il n’y aurait que neith, qu’il n’y aurait plus que neith pour le reste de ta vie. mais amos était de retour. et ça avait une nouvelle fois tout chambouler. tu ne lui avais pas résisté bien longtemps, et tu ne savais pas combien de temps tu pourrais tenir en faisant ça. en trompant neith, en le trahissant de cette manière. tu n’avais rien acheté pour neith aujourd’hui. en plus de ça, il travaillait. alors tu allais surement passer la soirée seule, à travailler ta nouvelle collection. mais c’était sans compter sur le sms de neith que tu recevais. tu le lisais rapidement et tu fronçais les sourcils. 19h30, à l’hôpital. tu ne savais pas ce qu’il mijotait. et finalement, il était 19h quand tu partais de l’appartement, en jean, pull et baskets. tu n’avais pas fait d’effusion, tu préférais être simple. tu prenais le métro jusqu’à l’hôpital et tu soupirais un peu, décidant de lui indiquer que tu étais en route et que tu serais là d’ici peu de temps. en avance, même. en sortant de la bouche de métro, tu recevais un nouveau message, qui t’indiquait de monter sur le toit et tu riais un peu, secouant la tête. tu te pinçais les lèvres et tu te dirigeais vers l’hôpital, trouvant bien vite les escaliers de service, que tu empruntais pour monter jusqu’au toit. il était là, dans sa tenue d’infirmier. tu souriais et tu t’avançais, posant ton sac sur le béton. « tu me surprendras toujours. » tu soufflais dans un petit rire en venant déposer tes lèvres tendrement sur les siennes. une douce odeur de nourriture parvenait jusqu’à tes narines, et tu souriais. « tu as tout prévu. t’es trop mignon. » tu soufflais doucement. et c’était peut-être ça le problème, avec neith. c’était peut-être ce qui faisait que tu retournais toujours vers amos, à un moment où un autre. il était trop mignon, trop gentil, trop parfait. et tu te sentais idiote, car n’importe quelle femme au monde voudrait de neith, voudrait construire une vie entière avec lui. sans aller voir ailleurs, parce qu’il était bien trop précieux pour tout gâcher. mais tu n’étais pas comme les autres. tu l’aimais, neith. c’était indéniable. tu l’aimais vraiment de tout ton coeur. mais parfois, ça ne suffisait pas. « ça va ? » tu demandais alors en plongeant ton regard dans le sien, un sourire sur les lèvres, alors que tu revenais l’embrasser et le serrer dans tes bras. « je t’aime. » tu soufflais doucement contre ses pulpeuses en caressant ses bras, remontant jusque sur son cou.