condamnés.

ses mots provoquent en toi un petit rire. étrangement, il n’est pas moqueur ce rire. il n’est ni méchant. presque silencieux. il est juste là, à secouer finement ta poitrine, à te rappeler que vos univers sont bien trop éloignés. meera et toi, vous êtes dans un même monde et pourtant bien séparés par tant de choses. l’argent à foison ne fait pas partie de ta vie. le pouvoir qui en découle n’est même pas envisageable. ça ne fonctionne pas comme ça, meera. tes yeux retombent dans les siens. le rapprochement de tes sourcils mais l’écartement de tes commissures. le commun des mortels n’a pas tout ce qu’il désire. une leçon, un rappel pour la princesse sur son pied d’estale. celle habitant la tour de cristal trop protégée, qui du jour au lendemain a osé se faufiler derrière ses gardes pour explorer le monde d’en bas, celui des rats. le tien.
c’est étrange, cette manière d’agir subitement. celle qui ne te fait pas monter sur tes grands chevaux. celle qui se retient de lui cracher à la gueule tout ton venin, tout ce que tu penses des gens comme elle. de sa famille. d’elle.
parce que meera est étrange elle-même.
parce que meera est belle.
parce que meera, tu l’espères, tombe facilement dans le piège que t’as posé au sol.
parce que bear, t’es bien trop con de pas voir la vérité en face, de pas voir qu’elle en a posé un bien plus gros de piège. le tien la coincera quelques temps au sol, le pied dans ce monde avant qu’elle n’arrive à s’échapper. le sien te tiendra coincer plus longtemps sous ce filet tomber du ciel. coincé dans ces fils d’araignées, tu mettras plus de t’en à t’échapper, à te relever.
alors en attendant de te rendre compte de tout cela, bien trop tard, tu te laisses berner. tes doigts glissent sur son épiderme, frétillent du contact. tu te laisses avoir par la princesse guerrière. tu laisses l’illusion d’une scène qui se joue dans ta vie jusqu’à te rendre compte, qu’au final, tu n’étais qu’un spectateur. prisonnier des marks.
victime de meera.
électricité au corps. regarde meera, comment tu lui fais déjà bien trop perdre la tête. il est là, le frisson du souffle de son murmure frappant contre ton oreille. le court-circuit qui se prépare entre le plus et le moins de vos deux corps, de vos entités, identités. je n’oublie jamais rien meera. rappelle, promesse. dessiner et redessiner les traits de son tatouage, tu le referais encore et encore. sur son grain de peau. sur un papier quelconque. sur un mur. sous tes paupières. dans tes rêves. graver sur son coeur. pour la toucher. pour laisser ta trace ailleurs que sur des traits qu’elle ne peut voir qu’à travers un miroir. simplement pour qu’elle affronte la vie avec une pincée de toi. comme tu affrontes la vie avec une grosse dose des marks, pourrisseurs de tes projets et de ta vie. non, tu n’oublies jamais rien bear. certainement pas cette histoire qui a fait prendre un virage à cent quatre vingt degrés à ta vie.
et peut-être que bientôt, tu n’arriveras pas à oublier la princesse à la rose épineuse.
et peut-être même que c’est déjà trop tard.
t’es foutu bear.
la tempe contre la sienne, t’as le sourire sous tes yeux fermés, t’as le ricanement alors que tes doigts cessent de bouger. le plat de ta main qui se pose. reste là sous le tissu. ça je m’en doutais ici. tu lâches, véridique face à sa relance. autumn te l'a dit, l'inquiétude dans les yeux alors qutu lui disais que ce n'était rien de grave. il n’y avait aucun doute. aucune chance pour que tu penses le contraire. t’es là pour la faire tomber. elle est là, à accepter que tu l’accompagnes pour obtenir ses réponses. tu le sais, qu'elle est passée chez toi. donnant donnant. jusqu’à quel point ? jusqu'à quel point t'es prêt à jouer, bear ?
pose la moi ta question. un soupir, la main qui remonte, le corps qui recule pour retrouver l’azur de ses yeux, tu plonges dans les tréfonds de son océan. la corde attachée autour de ton corps pour remonter à la surface au cas où calypso voudrait t’y noyer. réfléchis bien meera.
une seule et unique question. pour une seule et unique réponse.
peut-être.
t’es bien trop prudent bear. mais l’instant d’après, tu risques tout, la coupure de ta corde qui menace d'arriver contre l’un de ses rochers que tu frôles.

@meera marks

il est là.
tout proche.
tout contre elle.
les pas qui se meuvent au même rythme que les siens.
les hanches qui frôlent son bassin et le regard…
ah, ce regard.
il en dirait long si elle laissait s’ouvrir son âme. il brûle d’impatience pour quelque chose - elle ignore quoi, la princesse. la suite. ses réponses dont elle s’abreuve si facilement. un contact plus dense encore, plus frissonnant. une avarice qui se creuse plus profondément dans le creux de son estomac. mordant les tripes si fort qu’elle en redemande. envirée, enivrante. le jeu a-t-il encore de l’importance ? je trouve que c’est dommage. c’est presque nonchalant. les yeux qui viennent trouver les siens et un éclair d’incompréhension traversant les traits. une seconde, à peine, pas même assez de temps pour apercevoir le ton légèrement condescendant que bear emprunte avec elle. tout le monde devrait avoir ce qu’il désire. un éclat de sincérité dans la voix quand le sourire se veut simple. honnête. l’approbation qu’il ne cherchait sans doute pas vraiment, mais qu’elle lui offre quand même, juste comme ça. peut-être qu’elle aimerait le voir réussir, sans se l’expliquer pourtant. un ultime affront à papa, il détesterait ça. quelque chose de rare chez les marks, même dans l’intimité. meera est encore celle qui s’y approche le plus, à une figure honnête. droite. imperméable, peut-être, aux yeux de tous du moins. elle n’en est rien. aussi forte que les murailles qu’elle érige elle-même pour se protéger des parasites. cachant au monde entier que les douves se remplissent d’eau si facilement, trouées de tous les côtés. l’approche d’une noyade imminente, si seulement elle se laissait emporter par le courant…
non.
meera a encore le contrôle, ou se plaît-elle à le croire.
c’est si tentant, pourtant. osciller entre le jeu et le vrai, jusqu’à ce que tout s’y confonde. jusqu’à ce qu’elle même soit incapable de discerner le vrai du faux, de ce qu’elle dit pour charmer, et d’à quel point elle aimerait le voir succomber.
il y a pourtant bien quelque chose que tu oublies volontairement. un accord resté dans l’air. oh elle sait qu’il se plaît à la faire languir si longtemps, bear. mais meera est joueuse, meera est droite, ignore que le piège est en train de se refermer sur elle. laisse ses lèvres effleurer sa mâchoire, cherche le contact électrisant. succombe d’un souffle chaud de sentir sa main glisser dans son dos, jusqu’à ce que le contact se perde, ne se tienne plus qu’à un regard, ne lui laisse qu’un vent frais s'engouffrant entre leurs deux entités. de quoi retrouver l’esprit face à la quête qu’elle mène depuis des semaines maintenant. lui-même avait accepté de l’aider lorsqu’il l’avait aiguillée dans la direction à prendre, lui-même avait lancé le prénom de ses parents comme si elle était censée y comprendre quelque chose, y découvrir un terrible secret. et elle le sait, meera, ce secret ne tient qu’entre ses doigts. il est à sa portée, là, tout prêt, sans qu’elle ne puisse véritablement l’atteindre pourtant. jamais elle n’avait connu quoi que ce soit de plus frustrant. admettons que je te croie. qu’elle laisse tomber dans un sourcil arqué. cela n’a jamais vraiment été la question, dans le fond. elle avait été présente à toutes les séances du procès, et pourtant, jamais, non jamais, elle n’avait porté un avis sur sa culpabilité, ou sur l’innocence de papa. meera était bien des choses, mais elle n’était pas assez naïve pour prétendre à l’innocence de papa. est-ce qu’il sait que tu es innocent ? la question lui brûle les lèvres mais tarde à sortir. elle hésite, regrette presque de l’avoir posée. sans doute qu’elle n’est pas prête à entendre la réponse. oh mais elle le veut, meera, sans doute plus que tout. la preuve ultime que papa n’est rien d’autre qu’un monstre, cachée là au creux des poings de celui qu’il a pris au piège.

@bear rosenwald condamnés. - Page 2 3227196488

dans la gueule du loup ou pacte avec le diable, tu ne sais lequel de vous deux joue le bon rôle. t’aimerais être le loup qui refermera sa gueule sur la délicieuse brebi. t’aimerais plus encore être le diable faisant signer à la pécheresse son contrat mortel. un service contre immortalité. ça te plairait meera ? de faire tomber ton père avec moi ? de lui briser sa vie, son coeur en prime, comme il a brisé la mienne ? j’adorerais t’avoir à mon bras. jolie poupée, joli trophée à brandir devant ton père.
je trouve que c’est dommage. son regard nonchalant qui vient rencontrer le tien. tu n’es même pas étonné de l‘entendre. plus rien ne te surprend avec meera. tout est dommage, meera. surtout à quel point tu sembles éloigner de la vie réelle. tout le monde devrait avoir ce qu’il désire. un sourire fin se peint sur tes lèvres. elle a raison, tu ne peux cracher là-dessus mais l’envie d’épiloguer sur le sujet ne te plaît pas. meera et toi, ça ne sera pas cela. pas les confidences et les discussions importantes sur la vie. ou que très peu, juste pour qu’elle te fasse confiance. juste pour la tenir entre tes mains.
il y a pourtant bien quelque chose que tu oublies volontairement. nouveau sourire, nouveau petit ricanement alors qu’un de tes sourcils se lève. tu me crois assez stupide pour tout te donner tout d’un seul coup ? la lueur espiègle, joueuse. elle est vraie, à moitié. la taquinerie est bien trop facile avec meera. c’est dangereux mais tu aimes cela. admettons que je te croie. son sourcil s’arque et tu attends la suite. hm hm. l’encouragement dans un mouvement de tête. dis-moi tout ce qui te tracasse meera pour que je te donne toutes les réponses nécessaires à ma cause. seulement elles. il n'y a qu'elles. que la vérité qui s'en découle. qu'une volonté de justice. est-ce qu’il sait que tu es innocent ? tendre caresse de ta main le long de son bras. difficile, cruelle. tes doigts qui se nouent aux siens pour la reculer de toi. cendrillon au bal, tu la fais tourner lentement sur elle-même. les yeux sur son visage, ceux qui descendent sur son corps qui s’offre à ton regard. puis tu la captures, la ramène contre toi. son dos que tu viens plaquer contre ton torse, vos mains enlacées venant se reposer son abdomen.
tu la sers contre toi.
doucement.
possessivement.
pour ses courbes que tu imprimes contre ton corps, dans ton esprit. la danse que tu reprends, à contre-sens de la musique électro qui passe dans les basses. c’est lent, berçant.
bien sûr qu’il le sait. léger chuchotement au creux de son oreilles, ton nez qui plonge contre la dorure de ses cheveux. l'effluve d’un parfum qui t’agresse les narines, t’embaume, t’empoisonne l’esprit. il sait tout depuis le début. le ou les véritables coupables, le vrai innocent. de ton pouce, sa main tu caresses. de ton autre main, ses cheveux blonds tu dégages de son cou pour y accéder librement. et je peux te le dire, ce n’est pas lui l’innocent dans l'histoire. un rire contre son oreille, le dépôt de tes lèvres contre sa nuque. délicatement, tu embrasses son épiderme fine. follement, tu désires la faire chavirer. c’est lent comme la quête tu as décidé de mener. tu seras patient pour la faire tomber pour toi,
contre toi.
sans te retourner, elle en première, son père en second. ou l’inverse. qu’importe, ce sera eux deux. plus toi. plus jamais.
t'as d'autres questions ? elles glissent tes charnues pour s'y déposer encore. le souhait réalisé de goûter la saveur de peau. encore et encore.

@meera marks