mille et un désirs.

c'est fou, l'obsession que l'on ressent pour une personne, la dévotion est cruelle, malsaine. surtout quand tout s'arrête subitement, bien trop et contre sa volonté. contre ta volonté. encore et encore, tu as attendu. encore et encore, tu n'as pu attendre plus. t'as craqué, rageusement, à ses risques et périls...
le regard par dessus de ton épaule qui te confirme qu'il est bien là, tu le détournes pour retrouver le panorama, tes yeux se perdant sur les buildings et le décor s'offrant à toi. bon sang, l’endroit lui convient si bien, lui correspond tellement. tel le roi du monde observant ses sujets en contre bas, t'aurais presque l'envie de te considérer comme la reine, sa reine, jugeant de tes yeux de biche, souriante de tes lèvres pleines et peintes la ville de new-york et son peuple. jolie vue, philips. je serais presque jalouse… c'est ta voix qui traîne sur tes derniers mots, ton timbre de voix qui chante faussement, exagérément, signe de ta contrariété. ce verre de vin que tu t'ai pris la liberté de te servir dans sa cuisine que tu portes à tes lèvres, sans le consentement de Lydia, toujours cette même et bonne femme à son service. étonnant après tant d'années, lui qui pourrait condamner pour n'importe quoi, n’importe quelle petite erreur, n’importe quelle personne à son service. tu as bien fait partie de ses petits jeux malsains, t'as été toi même victime de sa condamnation. tu te demandes même si une nouvelle ne survole par ta personne ces derniers jours, rien que pour t'être trop laissée aller avec lui. t'as été étonnée de la voir ouvrir la porte, de la voir toujours en poste à ce jour, comme elle l'a été en te voyant sur le seuil. en ce début de soirée. cela s'est vu, dans des yeux malgré son expression professionnelle. monsieur philips indisponible et en rendez-vous ? aucun problème pour toi. faut dire que t'as toujours eu la bonne dans ta poche, t'as toujours été agréable et douce avec elle, au contraire de son tyran d'employeur, au contraire de ton tyran d'ex-petit-ami (ou quelque chose comme ça). t'étais la douceur contre la chaleur trop exigeante. et comme lui, l'exigence fait partie de toi. ca n'a pas été difficile de la convaincre. cela a été même trop facile. sourire doux, yeux suppliants et mielleux, demande de nouvelles sur sa fille valentine et son mari alfred et c'était réglé. tu gardes en vision son dos disparaissant à l'angle d'un des couloirs, puis sa réapparition quelques minutes plus tard qu'il va te recevoir. et, enfin, le voilà. loin derrière toi, certes mais tu les sens, ses yeux sur toi. t'en as strictement rien à foutre de l'avoir dérangé. il déteindrait bien trop sur toi le nombriliste philips, malheureusement pour toi. t'es bien trop frustrée, bien trop enragée par son absence, sa fuite ou son ignorance à ton égard, t'es bien trop en colère ce sur quoi tes yeux se sont posés en parcourant le grand espace, tes talons claquant au sol. dis-moi.. c'est contre cette vitre que tu les prends ? les autres, celles par qui il te remplace, ça te prends aux tripes cette jalousie malsaine, cette possessivité pour sa personne qui te rend dingue, causée par son silence et son absence de toute une semaine. t'aurais presque pitié de toi même d'avoir attendu son retour chaque soir. tu aurais dû en profiter pour faire une croix sur lui, pour chasser ce qui te vient en tête quand tu penses à sa personne. en vain. il a fallu que tu cours après lui, que tu te présentes dans son antre, en territoire hostile et ennemi. c'est contre cette vitre que tu la prends, chaton ? nouvelle gorgée du vin le plus cher de monsieur, t'es à cran, en manque, enflammée, irritée et bien trop colérique. t'acceptes bien difficilement, voire même pas du tout en réalité, d’avoir été snobée, d’avoir été remplacée aussi facilement par une autre. t'as pas dirigé ce qu'il t'a fait l'autre soir alors que t'as eu clairement le temps de revenir dessus. alors tu t'es apprêtée pour lui ce soir dans une jolie robe rouge qui épouse tes formes et qui contraste tellement avec ta peau halée et tes cheveux chocolats. tu seras ce tableau, tu seras celle que tu viendras narguer sous son nez. interdiction de toucher chéri, pas touche sale enfoiré.

assis à ton bureau, tu laisses le rendez-vous s’organiser. monsieur Parks a un procès important dans moins d’une semaine, et c’est de sa tenue vestimentaire que vous êtes en train de parler à l’heure actuelle. les couleurs, les tons adéquats, faire en sorte qu’il suscite la sympathie, lui et ses allures de pdg sans pitié. vous travaillez également sur sa posture, sa manière de sourire jusqu’à sa poignée de main. il ne veut pas débourser des millions pour une erreur, c’est ce qu’il clame. elle est hystérique, elle exagère, ça ne s’est absolument pas passé comme ça. c’est ce qu’il affirme, se vend comme si tu pouvais remédier à l’accusation qui plane sur lui. les heures s’enchaînent, manches remontées, cravate abandonnée, t’as un coup d’œil pour l’horloge, c’est à ce moment là que ta bonne décide de passer la porte. la mine soucieuse, visiblement gênée par ce qu’elle t’annonce.mademoiselle saab, dans le salon harald. elle ne m’a pas laissé le choix. tu la congédies sans méchanceté, prenant le temp qu’il te faut pour terminer cet entretien. le chèque à la clé est conséquent, mais t’es plus vraiment focalisé sur l’homme. tes pensées divaguant vers à Kàra. qu’est ce qu’elle fout là.
c’est dans la pièce à vivre que tu la trouves, son regard fixé sur la vue. tu ne rates rien de la robe qui l’épouse à la perfection, ne pouvant réprimer le sourire qui se dessine sur tes lèvres. puis c’est y’a montre que tu regardes, le jour qui s’y affiche te laisse voir que cela fait plus de trois jours que tu n’as pas donné signe de vie. près de quatre nuits que tu as déserté l’appartement de la belle. la cause, le boulot. rien de plus. c’est pour ça qu’elle est là. que son ton se fait piquant, que ses remarques sont acerbes, t’arques un sourcil. de quoi tu parles ? jouer les innocents ne te ressemble pas, mais tout de suite tu ne saisis pas. puis elle continue, et tu balais la pièce d’un regard perplexe. une paire d’escarpins près de l’escalier. une veste de femme, pliée soigneusement sur l’un des canapés. et ce parfum sucré que Cassey laisse derrière elle. sérieusement ? tu ricanes sans le vouloir, derrière toi arrive trop vite monsieur Parks. sa curiosité le pousse à observer à la loupe Kàra. votre femme ? je ne suis pas marié affirmes-tu légèrement agacé. lydia vous raccompagne monsieur Parks[/b] pas une question, une affirmation. puis qu’elle est déjà là, sa main sur l’épaule de monsieur pour l’emmener vers la sortie. tu serres les dents quelques secondes, puis ton sourire réapparaît, crispé. tu débarques chez moi, en plein milieu d’un rendez-vous important, pour me taper une crise de jalousie à deux balles ? tu lèves les yeux au ciel, tu te diriges vers la cuisine ouverte, gigantesque. sur le plan de travail la bouteille de vin qu’elle est en train de déguster. tu pouvais pas en ouvrir une autre ? tu soupires, un millésimé, gâché. tu t’en sers un verre, tout de même. tu te reviens vers elle, déboutonnant deux boutons de ta chemise. bonjour chérie, oui, j’ai passé une bonne journée, bien que ces derniers jours furent éreintants. ironises-tu, te laissant tomber sur le canapé, un soupir t’échappe. t’as cru que je me défilé une nouvelle fois, c’est ça ? t’es venu vérifier ? un coup de fil aurait suffit, je t’assure. t’es pas d’humeur, le masque se fendille ici et là. la sensation d’étouffer. c’est en partie de sa faute, puisqu’elle tourne en boucle dans ton esprit depuis que t’as eu le malheur de chercher sur internet les bribes de son passé. de ses dernières années.

tu le sais harald, ne joue pas davantage avec moi. tu lèves les yeux au ciel, forme ton masque avant de te retourner vers lui. son ricanement t’es insupportable, un de tes sourcils se lève. assume enfoiré. ta bouche qui s’ouvre pour répéter qu’effectivement tu es sérieuse mais un inconnu arrive derrière lui. tu la fermes, pour une fois.
mariée à harald ? bon dieu, non merci, plutôt crever que de laisser ton âme continuer de se noircir année après année à ses côtés. tu ne sais que tu tiendrais pas alors qu’il y a quelques années, quand tu pensais qu’il était l’homme parfait, t’aurais pu un jour penser devenir madame philips. et c’est le joli sourire que tu lui adresses, à l’inconnu, à celui qui vient d’apparaître derrière l’homme qui t’irrite. c’est ton visage qui se transforme, exprès ou non sous les yeux de l’autre homme, celui qui fronce les sourcils à sa question, dans sa réponse et toi, tu souris de plus belle à l’homme au regard insistant, intéressé. t’as pourtant pas le temps de te présenter, ni le temps de faire quelques pas pour les rejoindre, le rejoindre, qu’il est déjà remercié par le prince. bien vite, il vous laisse, raccompagné par lydia, un dernier regard sur toi. tes yeux se repose sur harald, le sourire éblouissant tombe un peu, toujours rongée par l'irritation, la jalousie qui ronge les os. il a raison, c’est qu’une jalousie à deux balles mais qu’est-ce qu’il peut. il a à demi-raison, t’étais pas venue pour cela de base. c’est juste que tes yeux ont fini par les repérer les objets bien féminins, que ton nez a fini par sentir la fragrance féminine.
oh, tu étais en rendez-vous ? je n’ai pas remarqué... petit air étonné, comme si tu le savais pas, tes yeux rapaces le suivent jusqu’à la cuisine. et puis, je t’ai juste posé une question sur la jolie vue et la possible autre utilité que t’offre ta vitre, prendre en pouvant observer la ville face à toi, c'est tout toi. petit affront, tes doigts tapent contre la vitre de trois petits coups comme si tu testais la solidité de la marchandise, ne revenant pas volontairement sur le sentiment qui te ronge car cette jalousie, tu ne l’assumes absolument pas. comme de courir après lui. c’est toujours aussi sympa ici. tu te déplaces lentement dans la pièce comme un lion tournant en cage, comme un traqueur évaluant le comportement de sa proie, même si ton regard s’est détourné. il revient inlassablement sur cette veste posée sur le canapé.
t’as un ricanement à ses mots au sujet de la bouteille alors que tu te retournes vers lui. non, tu sais que j’aime prendre les meilleures choses. et puis tu m'as bien cassé ma nouvelle bouteille de whisky. second affront, premier sous-entendu, à tes mots tu en lèves ton verre vers lui comme pour imiter un trinquage, le sourire sur tes lèvres pleines, tandis qu’il s’en sert un. puis il approche vers toi, tes billes se posent sur cette main qui déboutonne deux des boutons de sa chemise pour se sentir plus à l’aise avant qu’il ne te contourne pour s’installer sur son canapé, non loin de la veste justement. tu le suis sans pour autant t’asseoir. t’as besoin de garder la hauteur, besoin de rester loin de lui et d’avoir ce sentiment, affreusement inexistant et faux en passant, de supériorité, alors tu continues de marcher, de faire claquer tes talons sur le parquet luxueux en chêne. hm harald, qu’est-ce qu’on est mal reçu chez toi.. t’es bien grognon. ton rendez-vous avec le charmant monsieur se serait-il mal passé ? ou c’est la connasse que tu te tapes qui te fatigue autant et qui te fait me snober ? qui te rend si désagréable ? la petite moue insupportable qui se dessine, tu portes ton verre à tes lèvres face à sa mauvaise humeur flagrante. tu t’y attendais, tu n’aurais pas eu le droit au harald presque un trop gentil de l’autre soir. t’en viens à te demander si tu ne devrais pas lui faire siffler plusieurs bouteilles pour le retrouver, avant de te venger de cette ignorance que tu as subi, de te venger parce qu’il t’a remplacé par une autre. t’avoueras jamais que t’y penses, qu’il te lâche. tu te retiens pour pas revenir tout de suite sur ce qui te saute aux yeux, tu te retiens de lui crier de te répondre parce que tu meurs de savoir qui elle est.

kàra s'est transformée en princesse.
tu ne peux t'en prendre qu'à toi même. le prince déteint sans le vouloir, elle se met à ton niveau, tu n'es pas certain d'apprécier son comportement. pas aujourd'hui, pas après les journées épuisantes qui se sont succéder. c'est la jalousie qui transparaît dans chacune de ses phrases, chacun de ses mouvements dans la pièce, comme si elle essayait de conquérir un territoire n'étant pas le sien. elle a commencé en se pointant ici sans y être invitée, puis c'est cette bouteille de vin qu'elle a ouverte, et maintenant ses remarques pleines de sous-entendus que tu ne veux pas comprendre. assis sur le canapé, tu la regardes la lionnne. qui tourne en rond, se pavane, veut attirer l'attention. ça fonctionne, puisque tu ne l'as pas lâcher une seconde des yeux, détaillant jusqu'au coutures de sa robe. hm harald, qu’est-ce qu’on est mal reçu chez toi.. t’es bien grognon. ton rendez-vous avec le charmant monsieur se serait-il mal passé ? tu ricanes, mauvais. tu portes le verre à tes lèvres, tu bois une gorgée que tu n'arrives même pas à apprécier. mon rendez-vous s'est très bien passé, merci de t'en soucier. que tu craches sans détourner le regard. revoir kàra était une erreur, te préoccuper de son passé une plus grosse erreur. t'es pas ce genre de type. t'as pas envie de le devenir. si tu as envie que je sois honnête, je vais l'être. j'héberge simplement une amie, quelques temps. que tu continues, tes yeux clairs dans les siens en tout bien, tout honneur. pour appuyer que sa jalousie n'a pas lieu d'être, et quand bien même ce n'est pas ce que tu envisages sur le long terme avec ton invitée, elle n'a pas son mot à dire. l'exclusivité était dans le contrat ? que tu demandes, sourcil arqué. si c'était l'une des conditions, peut-être n'aurait tu pas signé. il ne me semble pas, alors tu peux arrêter de jouer les femmes possessives. que tu termines, au même titre que ton vin. puis tu te relèves, pour aller t'en servir un autre verre. mais en parlant d’honnêteté ... tu aurai du me parler de ton mari. de ce qui lui est arrivé. t'as pas pu t'en empêcher, les mots sont sortis tout seuls et t'aurai préféré réussir à garder ta gueule fermée.