Only you could fill this empty space. (Kaz)

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only you could fill this empty space
(kaz & arya)

Elle se sent comme inévitablement attirée par cette noirceur. Par cette chose qui semble dévorer tout son être. Par cette chose qui semble bousiller Kaz, le faisant devenir la seule ombre de lui-même. Elle est attirée, et elle ne comprend pas pourquoi. Pourtant, elle ne peut faire autrement. Elle n'a rien pu contrôler lorsqu'elle l'a invité chez elle et elle ne contrôle pas plus la situation maintenant qu'il est là, sur son canapé. Elle se laisse aller. Elle se laisser simplement aller dans les abysses peu réjouissantes que lui offre ce bel inconnu. Arya lui offre alors un verre d'eau, leurs mains se touchent, un contact qu'elle apprécie. Et sans attendre, elle s'assoit de nouveau à ses côtés. Elle n'est pas prête. Pas prête à laisser tomber ce soir. Pas prête à le laisser tomber, lui, Kaz. Et qu'est-ce que ça veut dire ? Elle n'en sait rien. Elle ne sait pas où cette relation avec un parfait inconnu va la mener. Où cette relation avec un junkie va la mener. Tout ce qu'elle sait, en revanche, c'est que son cœur se serre intensément une fraction de secondes en sentant le beau métisse s'allonger contre elle. La jolie blonde n'a même pas le temps de réaliser quoi que ce soit que sa tête se retrouve déjà sur ses cuisses. Mais elle fait une erreur, à ce moment précis. Elle fait l'erreur de lui demander si cela ira pour lui, alors qu'elle devrait plutôt tenter de le rassurer. Lui faire prendre conscience qu'ici, il ne risque rien. Une erreur fatale qui amène des larmes refoulées dans les yeux de Kaz, un sanglot arraché de sa bouche. Une situation qui transperce Arya au plus profond de son cœur, elle qui tente bien trop souvent de faire le vide. Elle prend alors la parole, enfin, de la voix la plus douce qui soit. Si, si. Ça va aller. Tu n'es pas seul, je suis là. Les doigts de Kaz viennent alors chercher les siens, sa main se serre dans la sienne comme si il était question de vie ou de mort. Et elle le laisse faire, Arya. Plus encore, elle entremêle ses doigts aux siens, passant alors son bras autour de lui. Elle l'enlace, elle veut qu'il se sente bien, et elle veut le sentir, elle aussi. Peut-être pour la raison la plus étrange qui soit. Mais elle veut le sentir. Son autre main, sa main libre se faufile alors contre la tête de Kaz, caressant doucement ses cheveux, son crâne. Elle l'apaise, du moins elle essaie. Tu peux passer la nuit ici. Arya accompagne ses caresses de cette promesse, celle qu'il ne retournera pas à la rue ce soir. Celle qu'il peut souffler, enfin. Celle que ce moment ne durera pas juste un instant. Et peut-être qu'au fond, elle a autant besoin de ne pas être seule que lui. Peut-être que la présence de Kaz lui fait du bien, à elle aussi. Peut-être que se concentrer sur l'ombre qui semble avoir envahi le cœur de Kaz depuis bien longtemps éloigne, juste l'espace d'un instant, l'ombre qui prend possession du sien. Et il y a ce paradoxe. Cette souffrance qui la ronge et cette souffrance qui l'attire. Ce paradoxe qu'il est peut-être le seul à pouvoir combler, pour ce soir du moins.

Il y a longtemps que les couleurs se sont effacés, que le monde a arrêté de tourner dans le bon sens. Kaz n'est plus qu'un gamin effrayé, le cœur meurtri et le regard vide. Il est le fantôme de celui qu'il a un jour été, sa vie passée devenue un lointain souvenir. Le poids de son existence est lourd à porter et bientôt, il se laisse tomber sur Arya. Ce moment de vulnérabilité pourrait être utiliser contre lui, l'ombre de son frère trônant au fond de ses prunelles, mais Kaz est loin de s'en soucier. Il lâche les armes, retire son armure et les dépose aux pieds d'Arya. Elle peut en faire ce qu'elle en veut, les piétiner jusqu'à ce qu'il ne reste rien ou les garder précieusement. Il lui laisse les rênes de la situation malgré les conséquences désastreuses que cela pourrait avoir. Si elle veut le réparer, poser ses mains cathartiques sur son cœur malade, qu'elle le fasse. Si elle veut le détruire davantage, son regard perçant sa poitrine et brûlant tout jusqu'à ce que tout ne soit que cendres, il l'accepterait sans une plainte. Kaz ne veut pas se battre contre l'inévitable et peut simplement espérer que ce ne sera pas trop douloureux. Les larmes coulent le long de son visage terni et s'échouent sur le jean d'Arya. Dès qu'il tente de se calmer, elles se font plus insistantes. Il capitule vite, les laissant dégringoler à une vitesse folle. – Si, si. Ça va aller. Tu n'es pas seul, je suis là. Ces quelques mots devraient le calmer, mais ils ne font que multiplier ses sanglots. Il entend dans sa voix qu'elle, elle y croit. Elle y croit et ça ne fait que contracter son myocarde davantage. Mais j'suis seul, Arya. Il y a bien longtemps que ce n'est plus qu'moi et mes démons. Si tu savais comme j'suis seul. Comme c'est noir à l'intérieur, qu'ça bouffe tout et qu'ça ne laisse rien à grignoter aux parasites. Et j'sais que tu veux bien faire, Arya, mais tu t'rendras vite compte que j'en vaux pas la peine. Tu l'verras comme beaucoup avant toi et tu m'abandonneras. Dans un instinct de survie, Kaz se raccroche à la main d'Arya pour s'empêcher de couler. Il sent ses doigts s'entremêler aux siens et ça le réchauffe. Ça remet son corps en marche. Il entend la voix d'Eden retentir dans son crâne, l'imagine le toucher, l'embrasser. Cette vision s'efface vite, remplacée par le visage d'Arya derrière ses paupières fermées. Il en oublie tout, pas seulement Eden ou Marek, mais le monde entier aussi. La douleur semble s'évaporer dans la nature, la chaleur de son hôte l'enveloppant dans une bulle protectrice. Il sent une main caresser son crâne et ce toucher a le don de le calmer complètement. Elle avait l'habitude de faire la même chose, maman. Elle avait l'habitude de faire voyager ses doigts dans ses bouclettes et de lui chuchoter des mots tendres à l'oreille pour le calmer après un mauvais cauchemar. Tu peux passer la nuit ici. Kaz ne devrait pas, il le sait, mais il ne veut pas partir. Il veut rester là pour l'éternité, ne jamais sortir de cocon qui lui donne l'impression de revivre. – Merci, qu'il murmure, sa main resserrant doucement son emprise sur la sienne. C'est sans douleur qu'il s'endort, la tête sur la cuisse d'Arya et ses doigts toujours entremêlés au sien. Merci d'me laisser une chance quand j'en mérite aucune. Merci d'être là aujourd'hui et d'me rappeler que j'suis humain, moi aussi. Que j'suis pas seulement une ombre, mais un être vivant qui s'est laissé entraîner par ses démons.

» empty space (caleb)
» (ailey) fill the void
» another pine-box tune to fill the cemetery day (skyler)
» Same old empty feeling in your heart. (Tobisa)
» space oddity (gala)