Le bruit ambiant des hommes alcoolisés, les ricanements cristallins, incessants des femmes en quête de reconnaissance. Un bar autrefois plus silencieux, plus serein où quelques alcooliques notoires se retrouvaient pour jouer aux cartes. Maintenant, il n'y avait que ces sons sonores horripilants, ces débauches dégoûtantes qui envahissaient peu à peu ce bar. Elïo fixait avec automatisme le liquide orangée dans son verre, comme hypnotisé, cherchant à combler ce mal qui le rongeait par le goût âcre du whisky. Troisième verre entre les mains et son esprit était toujours rongé par les prémices du passé, les horreurs au boulot. Tout semblait se briser peu à peu autour de lui, rien n'était aussi solide que la roche à part peut-être son esprit encore fracturé par les douleurs anciennes. Alors que Elïo plongeait peu à peu dans les prémices de l'alcool, le bruit des verres casés au sol le fit sursauter comme les hurlements enragés d'homme. Il releva avec élégance son visage de son verre, ignorant les insultes qui fusèrent autour de lui, cherchant à trouver un solution pour calmer ses mâles en manque de testostérone. Serein, attentif à la scène qui l'entoure, Elïo examine avec attention les moindres détails, les moindres indices avant de foncer vers un homme à la carrure impressionnante, aux yeux océans. "Lâche-moi connard!" Il ignore avec délicatesse ses injures à son encontre, empoignant avec forces cet individu au sang chaud pour l'immobiliser. Elïo jette avec dédain un regard assassin sur celui-ci tout en examinant l’homme au sol, salement amoché. "On se calme sinon je vous envoie sur les roses." murmure-il d'un ton autoritaire avant de lui passer les menottes avec énergie. Cet homme semblait bien plus grand que lui, sans doute bien plus fort lorsque la rage l'envahissait mais il était indispensable pour Elïo de montrer son autorité, après tout c'était en quelque sorte son métier. "Je vous emmène au poste, histoire de vous calmer un peu." Une confirmation, un ordre il n'avait pas besoin de son approbation, alors qu'il poussait avec vigueur cet individu aux yeux océans vers la sortie, il pianota sur son téléphone portable pour appeler une ambulance. Le type au sol était complètement inconscient et défiguré. Qui était ce type ? Encore un concours futile, inutile sur cette question existentielle et pathétique "Qui a la plus grosse ?" Elïo soupira de lassitude, lui qui avait rêver de pouvoir s'alcooliser sereinement et finir comme une loque dans ses draps en coton. Il poussa une nouvelle fois de plus avec hardiesse l'individu jusqu'à sa voiture pour le faire monter à l'arrière. Étrangement, l'homme n'avait encore émit aucun gestes ou mots de contestations. "La prochaine fois évitez de vous imbibez autant d'alcool et d'abîmer vos jolies mains." Elïo fut soudainement surpris de ses propres mots et ignora avec toute la délicatesse du monde le regard pesant de cet homme sur lui.