bless you. (toby)

Écorchée vive. Le cœur en lambeau, il t’a donné de nouveau coup le Ruben. T’avais été forte, mais ce fût une question de quelques mois pour que tu ne finisses par succomber, par t’écrouler. Alors tu hantes l’asphalte du Queens, l’âme en peine, les boots qui s’usent sur le bitume. La nuit cajole déjà ton âme, le manteau noir s’étend petit à petit sur le queens. T’as la haine, t’as été mise à terre, les pensées qui brules ton âme. Toujours celle qui prend les coups, toujours celle qui se fait user par le destin. Un mauvais karma. Tu n’es qu’une épave, épave qui avance encore, qui donne quelques coups, mais qui lutte plus qu’elle ne vit. Le voir c’est imaginé ton fils dans les parages, c’est l’entrevoir se dessiner sous tes yeux, de voir ce mirage de bonheur dont tu as été privé sans avoir ton mot à dire. Le destin. Un mauvais destin, des cartes merdiques que tu te traînes depuis le début. Voilà, t’as les chanceux, princesses et les merdes comme toi qui ne cessent de prendre les mauvais atouts, qui ne cessent de tomber dans le tourbillon d’une vie trop brutale. Le besoin de le voir disparaitre, le besoin de le faire disparaître. Surtout l’envie d’agir. T’as plus envie de plonger tes putains d’opales dans ses yeux, plus envie de voir ce sourire qui te fait chavirer de l’intérieur. T’as beau faire la forte, t’es humaine, t’as ces putains de papillon qui se réveille quand il est là, car tu y crois sans doute que l’amour n’est vrai que pour seul personne. Ta personne, c’est lui, mais il est aussi ton pire cauchemar. Alors tu fuis, tu jettes ton dévolu sur d’autre corps, car t’as besoin de te sentir vivante, de sentir la chair contre la tienne, une douce chaleur qui éprend ton être pour finir par relâcher la pression. Pression constante depuis qu’ils ne sont plus dans ta vie. Une gamine amoureuse, t’étais que ça, t’étais douce, tellement douce, mais tout est parti en vrille quand l’enfant à échoue comme un baleineau, la mort frappant à votre porte. Princesse est devenue reine d’un monde de la nuit, méprisant les mépris que t’’avais douloureusement supporté durant ton enfance, l’acharnement contre toi. Enfant de la nuit, enfant des étoiles. Les détracteurs étaient aussi brulant et empoisonneur que les rayons du soleil qui dansaient sur toi pour te détruire. T’as la vague à l’âme, les émotions qui se pulvérise contre ton cœur, laissant aucun répit à se pauvre organe déjà détraqué. Puis te voilà, incapable de marcher convenablement, sans même prévoir ses larmes qui glissent sur tes joues, qui t’ont piégé dans cette peine. Toi qui pleurs c’est comme le président qui pense à son peuple plus qu’à sa gueule. Impossible. Mais tout est faisable apparemment. Ton corps qui s’entrechoque avec un autre. « Putain ! » Que tu lances encore agacée. L’énervement n’est qu’au bord de tes lèvres, une rage qui pourrait se déverser sur lui. Lui forcément, encore. « Forcément c’est vous ! » T’as le souvenir de tout ce qui s’est passé avec lui, sans jamais vraiment savoir ce qui avait cloché chez lui. Tentant de te canaliser, te comprendre, mais toi tu n’as fait que braquer. T’as besoin de personne. Le regard encore humide qui se pose dans le sien, toi qui montre du dédain pour lui, car t’es déjà trop à terre pour laisser entrevoir la tehani qui est au bord de la crise de larme.

@toby fleming bless you. (toby) 1967697819

Toby ne parvenait pas à dormir. C'était impossible, trop excité, trop incertain, trop stupéfait. Il s'assura de ne réveiller personne en s'habillant et en sortant de l'appartement, d'un pas de félin. Maladroit, il buta cependant contre une table, dans le noir, mais cela ne sembla faire bouger personne. Rassuré, il poussa un large soupire, et sortit dans la rue. Se promener la nuit, n'avait jamais été dans ses habitudes, à part en groupe, pour des maraudes. Mais là, il sentait qu'il allait finir par exploser tant ses entrailles bouillonnaient en lui. Il avait besoin d'air, de solitude et d'espace. Or, les rues étaient assez vides à cette heure-ci, même si New-York ne dormait jamais vraiment. Mais l’ébullition de la journée laissait place à la fraîcheur d'une nuit bien plus calme. Perdu dans ses pensées, il commença à arpenter les ruelles, sans même se rendre compte de sa destination. Sans doute que Toby finirait par se perdre, alors qu'il était sorti sans son téléphone portable. Il ne pourrait compter que sur l'aide de passants pour lui expliquer le chemin de retour.
Il ne songeait pas où il mettait les pieds, retournant diverses pensées dans sa tête, tentant de réfléchir, de prier également. Il était tellement ancré dans sa torpeur qu'il ne se rendit pas compte de la demoiselle qui arrivait dans sa direction. Et boum, ce qui devait arriver, arriva, l'inconnu lui rentra dedans. A moins que ce ne soit l'inverse. S'écartant sous la surprise et le choc, il leva les yeux pour croiser un regard déterminé, mais aussi extrêmement triste, vide de toute espérance. Il reconnut aussitôt ce visage: la jeune femme allergique au Soleil. Toby croisait beaucoup de monde, tous les jours, mais Tehani, elle avait marqué sa mémoire. Il fallait dire que leur rencontre ne s'était pas bien passé. "Ecusez-moi, je suis confus..." souffla-t-il simplement, sincèrement, se confondant en excuses. "Vous... Vous allez bien?" lui demanda-t-il finalement. Question idiote, mais il ne voulait pas se formaliser et relever sa remarque. Et elle n'avait pas l'air bien du tout. Mais alors absolument pas. On aurait dit qu'elle était sur le point de s'effondrer. Toby oublia aussitôt ses tracas pour pouvoir se concentrer sur ceux de la demoiselle, bien que leur relation ne soit pas cordiale, à première vue.

Coup après coup. Tu n’allais pas pouvoir tenir le choc bien longtemps. Il ne se rendait pas compte Denzel, qu’il blessait, qu’il trucidait ton âme à petit feu. Écorchée à vif voilà comment tu étais. Les plaies étaient encore béante, dégoulinante de pue, la mort te guettait. Mais fallait soigner les blessures puis sauter à nouveau dans l’arène, comme tu étais clairement capable de le faire reine de la nuit. T’étais pas douce avec n’importe qui, t’étais plus le hérisson qui piqué dès qu’on s’approchait, puis pour mieux finir les proies, tu les mordais. Tu te défendais de ton mieux pour rester en vie. Car le mieux à faire c’était ça. D’aprés toi. Tu luttais pour ta survie, comme si tu vivais loin du Queens, mais dans une savane où tu faisais face à plus grand que toi, piquant plus redoutablement que toi, mais tu savais y faire, tu savais donner la donne. C’est exactement ça. Cette bataille rude avec Ruben laissait des stigmates sur ton cœur, ton âme, les larmes elles glissaient comme si une vanne c’était cassé, dont tu n’avais plus le contrôle, plus le pouvoir de calmer. Alors ça ruisselait, les yeux qui rougissaient, le froid de la nuit qui faisait un mauvais mélange avec l’eau salée de ton visage. Tu sentais que ça piquait, mais ces picotements faisaient un bien de dingue. Tu vivais, tu ressentais la douleur qui avait pour seul but de te redonner la force et le pouvoir d’encore continuer. La bataille n’est pas la guerre et tu le sais Ruben reviendra, peu importe les blessures que tu lui auras faites. Il est fort le con. Puis toi, tu perds la notion de tout pendant que tu penses à tout cela, glissant dans les abimes de vos souvenirs, de ces larmes qui t’aveuglent. Puis tu finis à faire corps à corps violemment avec un étranger. Le regard noir, rougis par les larmes. T’as qu’une envie exploser, le feras-tu encore sur cet innocent. Encore. Car c’est le prête, révérant, pasteur, tu ne sais plus trop ce qu’il t’avait dit être, t’avais pas emmagasiné l’information, ne jugeant pas ça trop important. Brute dans les mots, tu le regardes, laissant les larmes glisser, t’aimerais tout stopper. Mais c’est si dur. Tu baisses les yeux, laissant le dédain loin, car tu succombes. T’es qu’une simple humaine, bon sang, alors tu craques. Faiblis. Mais peu importe lui, ce n’est pas le plus important, pas celui avec qui tu dois être forte, alors laisse tout aller. Et oublier Denzel, oublie l’horreur de cette soirée avec lui. « Je suis aussi fautive. » C’est comme entendre une personne bornée dire qu’il a tort. Tu le regardes, soufflant. « Oui, oui ça va ! » Mais t’as les lèvres qui tremblent, le cœur qui demande du repos, avant de ne céder sa place pour toujours. « Et vous ? » Que tu finis par demander à l’homme.

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Tehani avait l'air de souffrir réellement, et ce n'était pas le coup dû à la rencontre de leur corps pressé qui en était la cause. Toby pouvait bien voir que la demoiselle n'était pas dans son assiette, pour ne pas dire qu'elle semblait sur le point d'éclater en larmes. Elle était tremblante, semblait avoir même des difficultés à respirer. Le jeune homme l'observa en silence, tandis qu'elle avouait être tout autant fautive, perdant son esprit de guerrière. Oui, cet esprit qui avait conduit au fait que les deux jeunes gens avaient fini par se disputer lors de leur dernière rencontre. Elle avait été extrêmement choquée de voir que quelqu'un pouvait la repousser dans sa démarche sensuelle, dans son désir ardent. Il ne lui avait pas dit qu'il était prêtre, juste qu'il avait choisi le célibat et surtout, la chasteté dans le célibat. Cette pensée le glaça, à présent qu'il avait fauté avec Cassey....
Il repoussa cette pensée pour se concentrer sur Tehani. Son apathie, sa façon de baisser les armes étaient les preuves qu'elle n'était pas elle-même. "Moi ça va..." répondit-il à sa question, simplement, laissant paraître un sourire rassurant sur les lèvres. "Vous.. Vous voulez peut-être vous asseoir?" lui demanda-t-il naturellement, alors qu'il voyait les traits tirés de son visages, ainsi que sa lèvre tremblante. Il n'osa pas la toucher, mais la mena délicatement par quelques signes, vers un muret, non loin du lieu où ils se trouvaient. "Vous êtes sûre que ça va... Enfin, je peux peut-être... faire quelque chose pour vous?" demanda-t-il simplement. Si elle le rembarrait, il n'insisterait pas. Elle avait le droit de faiblir. Et si elle voulait le faire en privé, c'était son choix, et son droit.