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 moscow mule (travis)

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Message Sujet: moscow mule (travis)   moscow mule (travis) Empty Sam 12 Jan - 13:02

moscow mule

toi & billie


T’as perdu le fil du temps, de la soirée, de ta vie peut-être bien, où peut-être que ta jamais put le tenir en fin de compte, ce fil. Cette corde qui te retiens sur la terre ferme, t’empêche de tomber dans le vide sidéral qu’est ton avenir. On t’a encore posé la question aujourd’hui, à l’université, ce rendez-vous avec l’une de tes profs qui s’inquiètent de te voir de moins en moins. Elle dit que ce n'est pas sérieux, elle dit que ce n'est pas un avenir la radio, elle dit surtout que peu réussissent, et elle dit par-dessus tout que tu’en fais pas partie. Toi t'as pas voulu y croire, tu l’as écouté d’une oreille distraite, fixant le tableau derrière elle, te concentrant sur la phrase écrite en caractère gras. « Le tertiaire est votre avenir ». Mon cul ouais. Et tu ricanes. Ça lui a pas plus. Elle a voulu savoir ce que tu comptais faire plus tard. « Mademoiselle King, c’est très sérieux ». Tu n'as pas su répondre, tu’as juste haussé les épaules, attendant qu’elle se lasse avant toi, qu’elle abandonne sa quête de faire de toi une bonne élève avec une vie toute tracé. Pourquoi est-ce que les adultes sont aussi chiants ? Aussi différent de ce que tu voudrais être, de ce que tu es aujourd’hui. Elle finit quand même par te lâcher, t’encourageant à revenir dans son cours, à t’accrocher. Il ne reste plus beaucoup de temps avant ton diplôme, elle te dit que tu pourrais y arriver, qu’il t’ouvrirait bien des voies. Tu vas y réfléchir, puis tu la quittes, traverse le campus à toute vitesse avant qu’elle ne change d’avis.
Ce soir, comme presque tous les soirs tu vas servir des assiettes bien trop lourde, dégoulinante de gras et de sauce salsa, des tacos en carton, de la viande bourrée aux OGM, le futur de l’Amérique. Tu vas balancer des faux sourires, te rendre le plus aimable possible tout en imaginant la cuite que tu prendras après, dans un de ces bars ou tu’es devenu un habitué. T’y retrouve ton petit groupe de pote, on prend les mêmes et on recommence, on trinque, on claque les shooters contre le bar. Ça met pas longtemps pour alourdir tes membres, ralentir tes gestes et tes pensées, les noircir un peu aussi, créer le manque au creux de ta poitrine, ce manque que t’arrive pas à combler, que tu combleras surement jamais. Ce manque viscéral d’amour, même pas d’attention, non juste d’amour, d’une présence un corps contre ton corps et pas seulement pour une nuit. Non parce que c’est trop simple ça, de charmer le garçon, la fille, qu’importe le genre, qu’importe le corps tant qu’on veut bien de toi. C’est trop simple, trop facile d’être aimé pour une nuit. Tu laisses tes pensées s’envahir de tous ces garçons, de toutes ces filles qui n’ont pas su te donner l’amour que tu’attendais, redistribué tout ce que t’a pu offrir. Tu repenses à toutes ces personnes qui t’ont utilisé, abusé de la gentille Billie, abusé de ta confiance et de ta générosité. Tu quittes la table, tes amis, morose, tu échoues au bar, tu commandes un nouveau verre, bien décidé à anesthésier toutes tes noires pensées.
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Message Sujet: Re: moscow mule (travis)   moscow mule (travis) Empty Dim 13 Jan - 16:15

{but I can't get this shit outta my head} - le bruit est caractéristique, il résonne , pervibre contre sa membrane tympanique ; c’est un rire, argentin – de ceux qui atteignent le pinacle (audible jusqu’aux poutres apparentes, l’édifice est vieillot – on le dit « plein de cachet » , Travis dissimule difficilement le soupçon d’un bâillement – les muscles se contractent, diaphragme et faciès, l’inspiration est profonde ( tout comme l’ennuie qu’il ressent) – derrière un dossier ouvert à la page 46). On se demande bien pourquoi un aspirant imprésario – ou agent publicitaire pour les milléniums – se retrouverait sous un lustre d’une centaine de kilos en cristaux autrichiens ? Contemplant sa frustration d’un œil peu curieux – putain de merde, sérieux, il aurait déjà eu l’opportunité de se démonter la gueule à l’aide de deux-trois verres de Pinot d’un air outrageusement désinvolte s’il avait réussi à s’extirper de cet imbroglio professionnel. Ça puait pourtant l’embuscade à plusieurs kilomètres lorsque Lisa Heinz (oui, oui, comme le ketchup – un vague ascendant au septième degré - ) avait évoqué une opportunité en or massif, agitant les myriades de pierres précieuses, ornant des phalanges boudinées par des problèmes de rétention d’eau sous ses agates cuivrés et , ses sinus avaient  commencé à sérieusement paniquer à l’instant où Mantoc s’était invitée à leur délégation – ils se rendaient, quelques collègues et lui, dans un repère à vieux intellos braillards, quelque part entre le croisement d’une rue et d’une autre – quelle horreur, foutre un panard en dehors du périmètre très élitiste manhattanien se faisait souvent à vos propres risques et périls !-
- Encore une surcote balancée deux octaves au dessus du maximum de perception humaine, et la perspective d’une intoxication au monoxyde de carbone  pourrait se montrer extrêmement intéressante  - le chuchotement est dirigée vers Mantoc qui renifle, indignée d’être interpellée par celui qu’elle considère ,depuis pratiquement deux années, comme son plus grand rival.
- La ferme, Duarte – siffle-t-elle, avant de se décaler perceptiblement ; et la surcote balancée non pas deux octaves au dessus du seuil de perception humain mais quatre fait vriller le peu de concentration que le latino tentait de conserver.
Les minutes se dilatent au rythme d’un cœur pompant le sang de manière horrifiante : tadoum-tadoum, multimodalités (ou comment les supports peuvent vous faire acheter n’importe quoi et surtout ‘n’importe quoi de parfaitement inutile’) tadoum-tadoum ‘Est-ce que ça vous dirait d’aller se descendre quelques pintes ?’ - résurrection exceptionnelle ,Travis est le premier à appuyer la proposition ( à ce train là, même du champagne fabriqué à partir d’une vigne atteinte de mildiou serait susceptible de lui faire esquisser quelques pas de claquettes : l’urgence semble vitale et il est grand temps d’aider l’animal à éthériser la souffrance ravivée par une réunion tardive).
Le temps de rallier un énième slum où se concentrent majoritairement les paumés new yorkais (le queens, le queens, le queens (?) l’idée ne vient clairement pas de lui), ils se retrouvent tous flanqués par des moutards bruyants, enivrés et – par conséquent – incapables de converser de façon civilisée ( ce que, finalement, trois d’entre eux étaient encore quelques mois auparavant). Ça bavarde au gré de Ruby Mary ou de shots , avant que le basané de service – et le moins apprécié, surtout – se retrouve chargé de la mission de se frayer un chemin jusqu’au zinc, ramener de quoi remplir quelques réservoirs et permettre, entre autres, à certains de ne plus répondre à aucun filtre conscient.
L’appontage est habilement manœuvré, coude sur le comptoir monsieur observe les processions et avec quelle application ,l'idiot derrière ledit comptoir, l'ignore . - Qu’est-ce qu’il faudrait que j’fasse pour attirer l’attention du barman ? Lance-t-il – remarque davantage destinée à mourir, étouffée par le brouhaha ambiant. Tu sais, toi ? - demande-t-il, à la touffe de cheveux indisciplinés qui le jouxte, sourcil arqué, sourire ruffian vrillant ses lèvres. Puisque tu n’as eu aucun problème à te faire servir.
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Message Sujet: Re: moscow mule (travis)   moscow mule (travis) Empty Dim 20 Jan - 18:55

moscow mule

toi & billie


T’es pourtant pas du genre à avoir l’alcool triste, ni mauvais d’ailleurs, ni même violent. Non. Non toi t’es d’habitude la bonne copine, celle qui met l’ambiance, qui t’emmène danser sur la piste, te paie un verre, commande les shooter. La bonne copine qui te tiens les cheveux quand tu régurgites tout ce que t’a consommé. La bonne copine qui te caressera le dos et essuiera tes larmes en te disant que ce mec était de toute façon, qu’un con, et qu’il ne te méritait pas. Ouais voilà, la bonne copine, celle à toujours avoir en soirée, comme un porte bonheur. Sauf que ce soir là t’est pas la bonne copine, tu n'as pas envie de l’être, un peu égoïstement tu veux pas penser aux autres, tu voudrais penser à toi. Tu t’éloignes un peu de tout ça, de tes amis qui n’en sont pas vraiment, de ces personnes qui t’entourent, t’utilise. Tu le sais. Même si tu ferme les yeux sur ça, tu le sais. Depuis toujours tu le sais, on t’utilise sans cesse Billie, pour ton grand cœur et ta bonté d’âme, pour le fait que tu sois toujours là pour les autres, altruiste et généreuse. Ta mère fut la première, à t’utiliser jusqu’à t’user, te décevoir pour que tu partes une bonne fois pour toutes. Merci au revoir, on a plus besoin de tes services. Pourquoi ce serait différent avec les autres ? Avec tous ceux qui compose ta vie ? T’échouent sur le zinc, un nouveau verre déjà entre les mains, tes lèvres roses qui trempent dedans, le liquide brûlant qui commence sa course dans ton corps chétif, rendant aux passages tous tes muscles plus doux, plus lourd, moins sensible. Le corps en coton, l’esprit embrumé, les pensées qui s’éloigne. Tout autour de toi te semble vide, comme s’il n’existait plus que toi dans le bar, comme si la musique ne résonnait plus dans tes oreilles. Elle devient plus douce, moins audible, presque inexistante. Tu ne le vois même pas arriver, à une main tendue de ton corps, un autre corps, une parole qui te fait sortir de ta torpeur. Parole qui ne t’étais pas vraiment destiné, plutôt une pensée à voix haute, il veut de l’attention, celui du barman de l’autre côté du zinc –qui s’affaire depuis presque dix minutes à brasser de l’air, ne sachant ou donner de la tête-. Tu relève la tête, le regard vers lui, l’observe, sa grande taille, ses cheveux frisés. Tu bredouilles un vague « putain », les lèvres noyez dans ton cuba libre, réprime un rire quand il se tourne finalement vers toi pour te demander cette fois-ci la solution. Il remarque ton verre, en conclus que le serveur s’est déjà occupé de toi. Tu reprends tes esprits, un peu vite, trop vite, pour ta tête qui se met à tourner. Une main dans les cheveux, t’essaie de faire bonne figure, tu te racles la gorge. « Je lui ai montré mes nichons, tu devrais essayer », un coup de tête vers le barman, une grimace sur tes lèvres. Merde tu déconnes Billie. Tu regrettes immédiatement, maudissant tout le rhum qui coule dans tes veines. Tu te redresses encore un peu, te rattrape comme tu peux. « Non je déconne, attend… », s’il y a une chose que tu connais bien Billie, c’est le fonctionnement de ce genre d’endroit. Pour les fréquenter quatre jours sur sept, tu connais la plupart des serveurs de tes endroits préférés. Tu lui fais un premier signe, qu’il ne voit pas, te hisse sur le tabouret, le corps presque allongé sur le bar, tu l’attrapes au vol. « Hé Matt' », un sourire qui dévoile tes dents, ton insouciance, « tu veux bien m'servir un… », tu te tourne vers le chevelu, « tu veux quoi déjà ? », tu redescends sur ton siège, par peu fière de toi, lui file un coup de coude comme s’il était ton plus grand pote. « le truc, tu vois,  c’est d'pas lui laisser d’issu une fois que tu le tiens », tu mime ton geste, comme si tu le tenais encore par le col. Tu ricanes un peu, trempe tes lèvres dans ton verre. « Je m’appelle Billie. Comme la chanteuse, pas le bandit », tu préfères préciser, sait-t-on jamais ce qu’il pourrait penser de toi après ça….
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Message Sujet: Re: moscow mule (travis)   moscow mule (travis) Empty Mar 22 Jan - 19:54

{but I can't get this shit outta my head}

Annalise Mantoc se donne en spectacle plusieurs tables plus loin – grignote sa côte de popularité, soumet ses auditeurs à sa fibre grandiloquente – pendant que monsieur Duarte  - pourquoi pas : vilain petit canard ? - se retrouve appuyé sur un comptoir sale (ayant probablement accumulé plus de sébum que les vitres du tramway allant vers le New Jersey (putain, tuez-le avant qu’il y mette les pieds)).
C’est un instinct archaïque, primitif dirons-nous, qui s’éveille et s’aventure quelque part, à égale distance entre sa cervelle souveraine et celle située sous ceinture.
Une envie de retourner auprès de ses comparses, baisser sa braguette et pisser allègrement sur tous les kilomètres de faux cuir et de formica constituant la déco vomitive de ce bar plein à craquer. Mais, il vient de poser une question à la touffe de cheveux féline qui s’agite ; touffe de cheveux est accrochée à un charmant crâne et un bien charmant visage (singulier, loin des traits fins que l’on retrouve entre la cinquante septième et la cinquante sixième habituellement) se permet d’afficher dans sa direction un ersatz captivant de sourire. A travers le mélange coca-rhum d’un Cuba libre bu avec application.
Peut-être qu’il devrait lui montrer sa queue ?
La démarche pourrait  au mieux attirer l’attention du barman – décidément beaucoup trop  belle gueule  et au look beaucoup trop soigné pour ne pas nourrir le rêve de briller à Broadway  (comme en cultivent probablement deux millions d’autres et qui ne sont destinés qu’à mourir  prématurément dans l’oeuf – ce que le latino n’hésiterait pas à cracher si l’employé se décidait à poursuivre son attitude snobinarde à son encontre…) ou au pire, lui offrir un séjour de choix non pas sur le divan d’un psy mais dans la cellule crade d’un commissariat perdu au beau milieu des plats de bande d’un gang rival à l’autre (quelle option est la pire?). Travis observe  curieusement ce qui se produit sous ses yeux plissés, comme le ferait un grand explorateur  - tout à coup, c’est bien au milieu de la jungle new yorkaise qu’il se trouve entouré des diverses espèces animales : la lionne lève la main, agrippe le dénommé Matt d’un mouvement plein d’une grâce envoûtante ; l’abruti abdique, se débattre n’est plus d’actualité, Travis souffle lançant un bref regard au verre délaissé par la blonde un « quatre Daiquiris».
Et, toute cette chorégraphie de mouvements relevant de l’automatisme est exécutée avec l’expertise d’années passées à se désembourber dans la fange queensienne. En d’autres termes, Travis Duarte est subjugué et à deux phalanges de faire sa demande.
- Travis comme tous les trouducs qui boivent des cocktails de mauviettes et demandent de l’aide à de totales inconnues, s’il faut préciser une chose peut-être commencerait-il par expliquer qu’un vieil oncle portait ce prénom – et qu’il n’était ni chanteur, ni bandit (bien qu’il ait sûrement utilisé une ou deux fois le fusil à pompe balaise accroché à un mur de son salon). Mais, il ravale son trait d’humour, jette un regard à nouveau vers ses collègues dont il avait oublié  l’existence la fraction de secondes où ladite Billie ‘comme la chanteuse,pas le bandit‘ avait daigné lui faire la démonstration de ses talents de commandeuse de boissons alcoolisées.
Cette soirée prend une tournure nettement moins anxiogène (va rôtir en enfer, Mantoc!) et hypnotique (de toute façon, la perspective de boire de l’alcool à brûler aurait été moins anxiogène et hypnotique alors, n’a-t-il pas finalement trouvé meilleur exutoire?).
- Simple touriste ou pilier de bar confirmé ? demande-t-il, espérant retarder  son retour vers sa bande le plus longtemps possible. C’est une chose de lui demander de ‘socialiser’ (condition sinequanone, apparemment, cela facilite l’ambiance au travail et la communication), ç’en est une autre de l’obliger à endosser le rôle du domestique de ses divinités de catégories mineures (comparées à lui, bien entendu). L’aspirant chanteur slash acteur slash danseur slash barman dépose les boissons commandées sous le regard cuprifère du jeune homme.  Ça te dit, un Daiquiri ? Remerciement provenant du gars snobé à sa sauveuse attitrée de la soirée...pour commencer – ajoute-t-il, poussant l’un des verres destinés à sa compagnie vers la jeune femme, décidant de dévier la trajectoire.Au petit bonheur la chance. A la regarder, elle a l'air aussi enthousiaste qu'une républicaine en plein meeting démocrate à quelques heures d'une élection d'envergure (passer la comparaison vaseuse, Travis se félicite d'avoir assez de couilles pour envisager de snober à son tour (snobé devenant snobeur) son groupe).  
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Message Sujet: Re: moscow mule (travis)   moscow mule (travis) Empty Dim 3 Fév - 16:58

moscow mule

travis & billie


On t'a longtemps reproché de ne pas savoir être comme les autres, de ne pas avoir cette retenue que la plupart du commun des mortels possède naturellement, ces usages qu’on apprend tout petit. Dire bonjour, s’il vous plaît, merci, ne pas parler aux étrangers, toujours être poli, et toujours avec cette, agaçante réserve artificiel. Pourquoi est-ce que tu devrais retenir ce que tu es ? T’as tant de fois essayé de mener cet exercice dans lesquels les autres excellent, sans jamais y arriver. T'es simplement pas faite pour ça, pour être réservé et timide, pour n’oser parler aux inconnus, ou avoir la décence de ne pas écouter les conversations des autres. De toute manière tu n’as jamais été bonne pour arriver à faire ce que tout le monde sait faire, même les choses les plus simples. Surtout les choses les plus simples d’ailleurs. T’as longtemps cru que ton cerveau n’était pas foutu comme les autres, monter à l’envers, des pièces manquante, et puis t’en a conclu avec le temps que c’était finalement tous les autres cerveaux qui était foutu de la même manière. La bienséance aurait voulu que tu aides ce garçon en hélant le serveur d’un geste de la main, poli et réservé, que t’attende patiemment, qu’il daigne te voir pour venir prendre sa commande. Ta propre logique te vaut une manière plus violente, et néanmoins plus efficace pour attirer son attention. Et les daiquiris ne tardent pas à faire leur apparition sur le zinc collant du bar, alors que l’inconnu, Travis, se présente à son tour. Travis, la mauviette qui boit des Daiquiri. C’est lui qui le dit. Ça a le don de te faire ricaner et tu te sens idiote. Tu l’observes du coin de l’œil, suis son regard quand il se tourne vers la table un peu plus loin. Les trois personnes autour de la table, menant une conversation sans nul doute très intéressant. Ses amis probablement, ceux qu’il rejoindra dans quelques secondes. Quatre cocktails, quatre ami, l’équation parfaite, pourquoi en serait-il autrement ? Après tout c’est avec eux qu’il est venue, il a sans doute mieux à faire que passer la soirée avec une gamine dans ton genre. Pourtant tu ne le vois pas bouger, tu ne le vois pas attraper les verres qui viennent apparaître comme par magie, t’entend juste sa question, celle qui s’adresse à toi. Il veut savoir, si tu fréquentes cet endroit régulièrement, ou simple novice dans le milieu. Tu hausses un sourcil, un sourire narquois sur les lèvres tu retrouves ta bonne humeur habituelle. « Est-ce que j’ai l’air d’une novice ? », toi qui pourtant à la sensation d’être la parfaite illustration de la New-yorkaise type, qui d’ailleurs fait tout pour entretenir l’illusion. Tu confirmes alors, « disons que j’ai mes habitudes ici… J'suis pas trop ciné et je n'ai pas la télé dans mon appart… alors quand je me dispute avec mon chat, c’est ici que j’atterris », la triste vérité de ton quotidien partagé avec une boule de poils répondant au doux nom de Bowie. Mais c’est certainement le seul mâle à ne pas briser ton cœur, et rien que pour ça, ça vaut bien une double ration de croquette. Il fait glisser un verre, tu t’attends à le voir disparaître et pourtant le verre glisse vers toi. Il te propose un cocktail, en guise de remerciement. T’observe le verre, les liquides presque jaunâtres. C’est loin d’être la boisson que tu préfères mais t’accepte, attrapant le verre, le levant dans sa direction. « J’accepte le job ! », l’occasion est trop belle, quand on t’offre de quoi boire et un peu de compagnie, tu ne saurais refuser. Tu claques ton verre contre le sien, trinques avec lui-même si tu ne comprends toujours pas l’intérêt de cette chorégraphie, trempe tes lèvres dans le mélange qui te fait grimacer. « J’espère qu’ils m’en voudront pas trop de siffler leurs commandes », t’indique la table un peu plus loin d’un geste de la tête, tu’n'es pas dupe, t’as bien compris qu’il n’était pas seul. Mais la Billie en manque de compagnie de ce soir, a bien l’intention de le retenir encore un peu, tu reposes le verre devant toi, avant de te tourner complètement vers lui, pivotant le siège et le plastique grinçant. « Alors Travis le trouduc aux cocktails de mauviettes… », qui d’ailleurs n’en est pas un, bien plus fort que ce que tu as l’habitude de boire d’ordinaire, « t’es nouveau par ici ? », une déduction vite établis sur des préjugés. De toute façon t'as jamais été doué au « qui est-ce ».
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Message Sujet: Re: moscow mule (travis)   moscow mule (travis) Empty Jeu 7 Mar - 12:48

{but I can't get this shit outta my head}

- Les chats ne sont décidément plus ce qu’ils étaient – affirme-t-il, réprobateur, langue claquant contre son palais – sa posture  caporaliste révèle une autorité qu’il refuse d’avoir face à la nouveauté ; ses traits se distordent et forment çà et là  des micros expressions qu’un con sur-imbibé pourrait facilement déchiffrer (et son interlocutrice est loin d’incarner la bêtise humaine).
L’humour enrobe et corrompt chaque parole pour leur donner une signification différente ; tout ce qui sortira de sa bouche à compter de cet instant ( celui où elle assure qu’elle a ses habitudes dans ce bar et accepte de se joindre à lui pour la dégustation de cocktails) sera sujet à l’interprétation.
C’est avec un grand sourire qu’il lève à son tour son verre et le fait tinter contre celui porté par la jeune femme . Il hausse les épaules.
- Aux rencontres impromptues dans des bars crados, aux chats capricieux, aux Billie chanteuses et aux Travis mauviettes ! - la première gorgée est toujours la plus éprouvante pense-t-il, la déglutissant avec hâte, se complaisant de la sensation d’amertume qui accompagne celle plus sucrée du jus de lime.
Il se croirait presque à Santiago de Cuba.
Et, il rêverait – presque – de pouvoir esquisser les pas d’une salsa dans un vieux troquet perdu d'la vieille ville.
Seulement des Daiquiris à gogo, l’air chaud, l’entêtement et la sensation incomparable d’être capable de changer sa vie , un pas pivot à la fois. Il s’épargnerait bien des tracas ; à commencer par la nécessité de retourner auprès des trois énergumènes qui bavardent , découpant l’air de grands gestes – un numéro de pantomime bruyant et agaçant duquel il détourne le regard.
Il fronce les sourcils, interpellé par la question de la lionne qui le traite de «  nouveau » alors qu’il habite la pomme depuis plusieurs années.
Il n’y a plus rien de nouveau pour lui, seulement – peut-être, cet endroit.
Car même la fréquentation – et par ‘fréquentation’, il désigne bien évidemment les déclassés qui s’y donnent rendez-vous – n’a pas le don de le surprendre ; il pourrait se fendre de « et donc » ?
Mais, elle a raison, en un sens il est nouveau. Il pourra se donner tous les genres, il n’arrivera jamais à se sentir, voire être new yorkais.
Il pourra seulement endosser un costume, porter un masque : embobeliner quiconque croisera sa route.Quelque chose lui dit qu’il a affaire à un alter ego.
- Je n’ai pas vraiment l’habitude de m’aventurer au-delà de la quatorzième circonscription s’amuse-t-il à annoncer , signifiant par là qu’au delà, quinzième et seizième circonscriptions riment avec malfamé et ne représentent pour quelqu’un comme lui ( quoi donc, on se le demande) rien d’autre qu’un ensemble de quartiers qui ne lui inspire pas le même intérêt que celui où l’on trouve 1,2 géants de la finance au kilomètre carré. Je viens de la Nouvelle-Angleterre, si tu veux tout savoir - elle porte sur lui un regard curieux, il y décèle des tourbillons vifs, au centre desquels des masses pétillent, on dirait des astres sur le point d’imploser. Il se demande si elle porte sur tout le monde le même regard ou est-ce qu’il est le seul, à cet instant t, à y avoir droit ?
L’idée n’est pas déplaisante.
- N’est-on pas toujours nouveaux quelque part ? Cette idée là non plus n’est pas  complètement déplaisante : se dire qu’il existe toujours cette éventualité de vivre des « premières » et qu’il suffirait qu’un motif – risible – le justifie. Peut-être auraient-ils l’occasion de vivre une première à deux, ce soir, songe-t-il alors que ses lèvres trempent à nouveau dans l’alcool et que ses pupilles s’invitent, dilatées, à la danse de mirades qu’ils échangent et acceptent de porter sur ces autres qui les entourent : lorsqu’ils se rappellent à leur souvenir. Il ment si bien, Trav.
Il s’invente et se réinvente à chaque rencontre.
Elle s’appelle Billie et il s’appelle Travis. A la simple évocation de leurs prénoms, on peut sentir l’odeur de l’american dream : du gras qui suinte de chaque lettre issue du procédé de l’héliogravure. On pourrait – presque- apercevoir le stars and stripes en petits  points de croix sur chaque pore de peau.
- Tu veux que je te dise ? Je n’ai même plus l’intention de retourner auprès de mes collègues. Il insiste sur le dernier mot parce qu’ils ne sont pas ses amis et que cela suffit à lui ôter toute envie d’honorer leur requête. En ce qui me concerne, ils peuvent mourir de soif. Je préfère largement être debout, accoudé à ce zinc sale et passer ma soirée soit à être ignoré par la starlette-barman soit à bavarder avec toi.Alors, il se saisit du verre numéro deux et en boit la moitié. Il désigne le verre restant. Bois, deux daiquiris valent mieux qu’un. On se trouve un spot ? J’ai envie de savoir s’il t’arrive de donner des concerts ou de truander quelques passants à l’occasion, Bil-lie.
 
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Message Sujet: Re: moscow mule (travis)   moscow mule (travis) Empty Dim 24 Mar - 21:30

moscow mule

travis & billie


La vie avec ton chat… Dans un autre contexte tu pourrais trouver ça pathétique. À peine vingt ans et déjà tu passes tes nuits avec un animal à poil, au lieu de trouver un être humain pour partager ton lit. Et à quoi bon ? Les animaux sont cent fois meilleurs que les Hommes, tu le sais, on le sait, tout le monde le sait. Alors, sans filtre, tu places ça là, dans la conversation, faisant écho à ton célibat tenace et agaçant. Loin de se moquer de ta situation de futur « folle aux chats », il rétorque que vos amis les félins ne sont plus les mêmes, bien moins bavard qu’avant. Tu ricanes pour toute réponse. Tu l’aime bien. Il a un certain humour qui te plaît, il dégage quelques choses qui te plaît. Une aura lumineuse, il a l’air léger, du moins ce soir là, et ça, ça t'aimes bien. Et tu l’écoutes, comme une gamine qui écouterait sa leçon, quand il lève son verre pour trinquer avec toi. Célébration à votre rencontre dans ce bar, célébration au silence de ton chat qui t'a poussé là ce soir, célébration à toi, célébration à lui. Tintement d’un verre qui en rencontre un autre et tu portes tes lèvres au liquide. Grimace. Ce n'est pas aussi bon que ton rhum coca habituel, plus fort surement, plus amer, une boisson d’adulte. Ça te fait marrer ça, une boisson d’adulte. À croire qu’en vieillissant on prend gout aux choses dégueulasse, dénué de douceur et de saveur qui enveloppe les palais. C’est surement vrai, et tu pries pour que ça ne t’arrive jamais. Syndrome de Peter Pan, tu refuses de devenir ce genre d’adulte dégoutté par le sucre. Tu relances la conversation comme le veut l’usage, lui demande s’il est nouveau par ici. Parce que que oui, chaque visage qui n’a pas encore trouvé refuge dans tes yeux est nouveau pour toi. Et celui-là de visage, ne te dit rien. Parce que si tu l’avais déjà croisé ici, tu t’en souviendrais, à coup sur. Il n’est pas nouveau, pas un de ces touristes abrutis qui passe leur temps à hurler dans les bars et se prendre en photo devant absolument tout et n’importe quoi. Il te répond simplement qu’il n’a pas l'habitude de passer ses soirées ici, dans ces quartiers moins bien réputés, ces rues parfois salies sans raison. Et tu n’as jamais vraiment compris comment on pouvait refuser d’aller dans certains endroits justes parce qu’il n’était pas sur les bonnes avenues. Une question de chiffre qui ne t’a jamais atteint, et tu réponds simplement avec un haussement d’épaules. Il peut être un de ces snobs des beaux quartiers, tu t’en fous, il est là, et bien décidé à passer du temps avec toi c’est tout ce qui t’importe. Il ajoute venir de la Nouvelle Angleterre et tu l’écoutes avec une certaine fascination, toi petite fille de banlieue qui n’as jamais rien vu d’autre que les rues du Queens et ses alentours. Toi aussi t’aimerais venir d’ailleurs, pouvoir raconter d’autre région, d'autres pays, avoir des histoires intéressantes, comme lui. La vérité c’est que tu n’as rien à ajouter, que ta vie minable ne vaut pas un récit. Puis il conclut, te posant une question philosophiquement difficile à répondre, te demandant si au fond, on n'est pas tous nouveau quelques parts. Surement, probablement, tu hoches la tête. « Je crois que t’a bien raison ! », tu n'as pas les idées assez claires pour engager une conversation philosophique sur le sujet, tu n'as pas envie non plus, alors tu acquiesces simplement. Au fond t’aurais aimé parler de ça avec lui, avoir de grandes conversation comme les grandes personnes, avoir de bons arguments, débattre, paraître intelligente. Oui voilà, surtout, paraître. Pour quoi faire ? Pour lui plaire ? Probablement. Et tu regrettes un peu d’avoir déjà trop bu pour ne pas passer pour la fille stupide qui acquiesce bêtement. Ça semble ne pas le faire fuir, quand il avoue ne pas avoir envie de retourner auprès de ses collègues, préféré rester accouder au bar crasseux, à bavarder avec toi. Oui parce que tu ignores volontairement la possibilité qu’il reste là, à se faire ignorer par le barman. Il attrape son verre, le deuxième, en bois la moitié avant d’avancer le dernier vers toi. Deux valent mieux qu’un. Tu ricanes, terminant le verre que tu tiens encore dans tes mains. Un corps d’enfant et une descente de routier, tu attrapes le deuxième verre que tu portes à tes lèvres sans pouvoir en boire plus d’une gorgée. « si tu voulais me saouler, je crois que c’est gagner », faut dire que tu n'as pas dit non plus. Tu hoches la tête quand il propose de vous trouver un coin plus tranquille, ricane un peu aux histoires de chanson et de truand. Tu te lèves, ton verre à la main, lutte contre ta tête qui tourne, et tourne, et tourne encore. La démarche est bancale, le pas difficile, pourtant tu réussit à attraper sa main, point de repère, phare dans la nuit, tu t’accroches à lui sans vraiment en prendre conscience, le guidant tout de même avec toi à l’écart de la foule qui se tasse là, la petite terrasse au frais. Tu te hisse sur un de ces sièges haut, une clope déjà entre tes lèvres, tu lui tends le paquet. « Le pire serait », t’allume la clope, inspire, « de combiner les deux. », recrache la fumée, « truander en chantant », tu ricanes. L’idée est stupide. Un coude posé sur la table, tu le dévores des yeux. « Ni l’un, ni l’autre en vérité J’ai peu de talent pour la chanson, comme pour la truanderie », tu tapotes le tabac contre le bord de la table. « Et toi Travis ? », tu appuies un peu sur le prénom, relève les yeux vers lui. « tes collègues ont l’air… Chiant », alors t’imagine bien que son métier l’est tout autant…
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