Un samedi sans toi ✘ Nana

Anton & Nana

Un samedi sans toi

Café à la main et Nana à son bras, Anton se sentait comme le roi du monde. Les deux se voyaient de plus en plus fréquemment et plus uniquement pour avoir des relations sexuelles. De l’extérieur il serait facile de dire que les deux formaient un couple mais dans les faits cela était beaucoup plus compliqué. Malgré l’affection qu’il avait pour Nana, le jeune homme aimait leur dynamique. Après tout, ils n’avaient que les bons côtés d’une relation de couple sans les emmerdes et les concessions qui allaient avec. Du moins, il aimait cette liberté pour lui, le fait que Nana ait d’autres amants, ne l’enchantait guère. Possessif, il appréciait qu’elle reste prêt de lui et ne voit que lui sans pour autant lui donner le titre d’officielle. Il était clair que c’était de la mauvaise foi venant de sa part, mais il était trop dans le déni pour s’en rendre compte. Pour l’instant il profitait de chaque moment avec elle, des moments aussi simple que celui-ci.

Nana était venu chez lui la veille très tard, elle était passée après son travail comme elle le faisait par moment. Un coup de fil et il lui ouvrait la porte de chez lui pour une nuit torride. Anton les avait poussé à se lever tôt pour aller chercher un café en bas de la rue, enfin c’était surtout un prétexte pour la faire sortir de son appartement. En ce samedi matin, il devait aller récupérer sa fille chez Artémis. D’habitude il la récupérait directement le vendredi soir mais hier son ex avait eu un empêchement, évidemment Anton était déçu de ne pas avoir tout son temps mais le risque de perdre Hailey était tellement important, qu’il acceptait la situation sans broncher. Heureusement qu’Artemis n’était pas une conne sur ce sujet. Il n’avait jamais parlé de cette partie de sa vie à Nana, il n’aimait pas tellement s’ouvrir aux autres ou évoquer ses sentiments, de plus il ne voulait pas qu’Hailey subisse ses conquêtes sexuelles, c’était une petite fille qui avait besoin de stabilité.

Buvant une gorgée de son café, il se concentra sur la femme à son bras. "Tu comptes faire quoi de ta journée ?" Sous-entendu, qu’elle le ferait sans lui. "Je dois aller voir une amie cet après-midi. On peut se revoir en début de semaine prochaine, j’ai rien à faire normalement". Généralement, les deux passaient de nombreuses heures ensemble à juste trainer et rire sans forcément avoir de rapport sexuel alors il était plus compliqué de revenir au début, quand ils ne se voyaient que deux heures pour coucher ensemble. C’était cependant une bonne chose de montrer à Nana qu’elle ne devait pas trop s’attacher à lui, oui car dans la tête d’Anton, c’était elle la plus accroché des deux, cela ne faisait aucun débat alors que la réalité était plus compliqué à déterminer.

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{ un samedi sans toi }
crédit/ tumblr ✰ w/@anton byrd

Tu flânes, presque heureuse. C'est étrange, c'est satisfaisant. Là, ton bras calait sous celui de l'homme à tes côtés, tu te sentirais presque comme normale. Pas que tu ne le sois pas. Mais tu n'as pas l'habitude. T'as d'ailleurs jamais fait cela, te montrer avec une personne du sexe opposée, de cette manière. Ordinairement, t'as pas peur de te montrer. T'as pas peur de montrer que t'aimes les hommes, que tu changes, que tu profites de ta vie. Ou tout simplement une manière de dire que t'as pas envie de te poser. Pour des raisons connues presque de tous. Sauf la seule et vraie raison. T'es la seule à la connaître, avec ta famille et ta meilleure amie, Shabh. Avec les autres mecs, tu ne le fais pratiquement jamais parce que tu ne veux pas faire de faux espoirs à ces hommes. Mais là, marcher aux côtés de d'Anton, c'est encore bien différent de tout cela. T'es partagée, entre l'idée que vous deux, c'est étrange et le fait que t'avais encore envie de plus, avec cet homme. Une idée que tu gardais quelque peu pour toi, voire que t'essayais de réfuter. Est-ce que t'avais réellement envie de tout cela ? Avec lui ? Possible. Peut-être. En tout cas, te lever aussitôt ce matin pour te rendre dans ce café avec lui t'avait perdu encore plus dans tes interrogations. Vous commenciez à faire des trucs de couples et tu ne savais si c'était une bonne chose. Enfournant un morceau de ton donuts acheté quelques minutes plus tôt, t'haussais de quelque peu un de tes sourcils. Pas besoin de te le faire, t'étais loin d'être conne. Tu connaissais tous les codes de cette vie, de ce genre de relations. Tu savais clairement dans quel chemin votre conversation allait s'orienter. Tu le savais, certes, mais tu ne t'en étais pas réellement préparée. A vrai dire (et ça te saoulait), tu commençais à vouloir passer un peu trop de temps avec elle. Pensant plus à ce que vous pourriez faire ensemble qu'à comment t'allais occuper ta journée ou tes autres nuits avec d'autres. "J'ai des choses à régler au club." tu dis, juste pour pas paraître comme ce genre de fille que tu ne veux pas être. Ouais, t'avais pas de plan. Tu pensais passer le reste de ta journée avec lui mais t'as pas envie qu'il le pense. Qu'il te prenne pas pour une conne, tu vois bien que vous vous dirigez vers ta voiture. Mais à sa connerie d'explication, tu peux pas t'en empêcher, tu te stoppes net sur le trottoir, te décrochant de lui. "Sérieusement, Anton ?" tu siffles, ton humeur ayant chuté bien trop vite à l'idée de l'imaginer avec une autre fille. Et surtout à cause de sa façon de te l'annoncer. Certes, ça a toujours été comme cela entre vous. Vous vous voyez de temps à autres, vous vous programmez des jours mais là, tu sais pas, ça passe pas. Dernier instant où tu fronces les sourcils, tu finis par reconstituer ton masque sur ton visage. Celle de la connasse, de la moqueuse. Tu souris mauvaisement. "Je suis déjà prise la semaine pro." mensonge, t'en as aucune honte. Tu te détournes de lui, t'éloignant déjà pour rejoindre, seule, ta voiture.

Anton & Nana

Un samedi sans toi

Le tact, ce n’était pas son truc, Anton n’était pas du genre à s’embêter des formalités, surtout avec Nana. Leur relation était censée être clair, ils ne se voyaient que de temps en temps et rare était les fois où ils prévoyaient quelque chose sur le long terme. Ils avaient plus l’habitude de débarquer à la dernière minute dans la vie de l’autre. Par moment, il avait envie de lui téléphoner pour avoir un vrai rendez-vous, quelque chose de simple, juste prévoir de se voir et ne pas attendre que l’un des deux craquent même si dernièrement, ils commençaient à s’installer une petite routine entre eux. Ils seraient bien restés avec elle cette après-midi, profiter encore d’être à ses côtés mais désormais il avait des priorités et Nana n’en faisait pas encore partie, du moins elle ne serait jamais la première. Il avait prévu tout un programme avec sa fille, il comptait l’emmener à la patinoire, manger peut-être une crêpe puis rentrer regarder un film ou jouer avec elle, même à la poupée. Il se pliait en quatre pour Hailey, même se faire maquiller et relooker en fée ne le dérangeait pas tant qu’il pouvait voir sa fille sourire.

Nana lui répondu un peu sèchement qu’elle avait des choses à faire au club, très bien pensa-t-il légèrement agacé qu’elle n’insiste pas un petit peu pour passer du temps avec lui. Finalement, c’était peut-être lui le con dans l’histoire et qu’il n’était qu’un mec parmi tant d’autres, même si c’était bien Anton qui la repoussait aujourd’hui. Il pensait naïvement que la conversation continuerait calmement jusqu’à ce qu’ils arrivent à la voiture de Nana mais cette dernière s’arrêta net. Il la dévisage un moment, ne comprenant pas trop où était le soucis puis elle partit lui lançant qu’elle ne pouvait pas la semaine prochaine, le laissant là comme un con. "Nana mais attends !" cria-t-il mais elle ne l’écouta pas, se focalisant sur son objectif, sa voiture. Alors il fit un truc qu’il ne ferait pour aucune autre fille, il lui couru après, parce qu’il ne pouvait se résoudre à laisser les choses comme ça. Entre eux les situations pouvaient devenir rapidement explosives, ils avaient eu des engueulades épiques mais l’un de deux finissaient toujours par revenir pour l’instant.

Arrivé à sa hauteur, elle ne ralentit pas le pas ce qui commença à agacer sérieusement Anton "Qu’est-ce qui te prends d’un coup ? J’ai dis quoi ?" dit-il à moitié en colère. Ses mots lui revinrent en mémoire, elle ne lui faisait tout de même pas un scandale car il lui avait dit voir une amie ? Certes c’était son ex mais Nana ne le savait pas. Elle qui travaillait en club, allait lui faire une scène car il voyait quelqu’un d’autre ? Il n’était pas stupide, il savait pertinemment que dans son travail, Nana devait passer son temps à se faire aborder et est-ce qu’il en faisait tout un truc ? Non, du moins pas aujourd’hui. . "J’ai plus le droit de voir une amie c’est ça ? T’es vraiment pas possible. Je te signale que je n’ai aucun compte à te rendre" lui dit-il sèchement ce qui n’allait en rien arranger leur histoire.

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{ un samedi sans toi }
crédit/ tumblr ✰ w/@anton byrd

tu savais pas vraiment pourquoi tu réagissais de cette manière. c'était nouveau. t'avais pas l'habitude de faire cela. tu te retrouvais pratiquement à la place de ceux que tu finissais par arrêter de voir parce qu'ils devenaient trop collants, parce qu'ils commençaient à être un peu trop insistants ou possessifs. et tu détestais cela. tu détestais agir de cette manière mais c'était plus fort que toi. tu te demandais même si t'avais pas besoin de faire une pause. peut-être qu'en arrêtant de le voir quelques temps, tout rentrerait dans l'ordre ? tu continuerais à penser comme tu l'avais toujours fait. à vivre sans penser à un homme. parce que oui, t'avais pas besoin de cela. d'un homme. non, tu n'étais pas en révolution contre le sexe opposé, pas là à dire que tous les hommes étaient des enfoirés, pas là à rejoindre le gang du men are trash. parce que toi, tu les aimais ces hommes. mais t'avais déjà donné, y a dix ans. tu te savais pas faite pour cela, une relation, une vie de couple. et surtout les discussions d'avenir. alors ouais, tu te barrais, le laissant en plan sur le trottoir. t'avais pas envie de tout cela mais tu le prenais carrément mal. il y a réellement un truc de flinguer dans ta tête. chaud et froid s'affrontent. il y a un combat interminable entre tes différentes pensées. clairement, tu te saoules. autant qu'il te saoule. d'ailleurs, tu ne lui réponds même pas quand il t'apostrophe dans ton dos, te demander d'attendre. même pas en rêve. t'es même tentée de lui faire un doigt par dessus ta tête mais tu ne fais rien. ce serait trop puéril. ce serait trop lui montrer que ça te chagrine le fait qu'il parte voir une autre fille alors que tu étais là avant elle. avant que vous veniez à peine de quitter le lit, son lit. quel connard. et t'étais conne aussi. il réussit à te rattraper, te demande ce qu'il t'arrive. tu réponds pas, t'as pas le temps car il semble avoir compris, l'information semble être enfin remontée dans sa tête d'abruti. et c'est qu'en plus, il te rentre dedans le frisé. sèchement. tu soupires exaspérer. tu le sais tout ça, toi non plus t'as aucun compte à lui rendre. tu le regardes, te stoppe encore une fois au milieu du trottoir, un endroit qui allait sans doute bientôt devenir votre champ de bataille. "mais, tu fais ce que tu veux de ta vie mon gars. je m'en fous de qui tu vois, de qui tu baises." tu lances ça mielleuse, bien faussement, comme pour montrer que t'as aucun problème. alors que tu boues. "comme je vois qui je veux, je me fais le mec que je veux. c'est clair, n'est-ce pas ?" t'as ce sourcil qui se lève, le petit sourire énervant aux lèvres. tu disais sans doute ça pour te persuader toi-même, pour te le faire intégrer dans le crâne.

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