a ghost (olivia)

Le réveil venait à peine de sonner quand Zeno se leva de son lit, laissant les draps noirs retomber au bout du lit. Il se leva et mit en route la machine à café alors qu’il se dirigeait déjà dans la salle de bain pour prendre une douche. Une nouvelle employée faisait son arrivé en tant que comptable dans la boîte. Il n’avait pas eu le temps de le faire lui-même avec tous les contrats qu’ils ont eu pour la période de Noël et Nouvel ans avec tous les locaux louer pour fêter ce passage en 2019. Habillé de son costume, il sortit de chez lui, un thermos de café à la main. Il passa rapidement au Starbucks du coin pour prendre un bagel salé pour petit-déjeuner et se dirigea à pied en direction de ses locaux. Il était toujours le premier arrivé dans les locaux. Il ouvrit la porte et alluma toutes les lumières, il ouvrit tous les PC et partit s’installer dans son bureau. Son regard tourné vers la vue que son bureau offrait, il buvait tranquillement son café en dégustant son bagel. Une routine matinale qui lui permettait de réfléchir à tout et n’importe quoi. Un moment de détente avant une dure journée. Il entendit quelqu’un toquer à la porte, il lança un rapid : « Entrer » avant de finir son bagel et se retourner pour faire face à la nouvelle employée. Il resta sans voix, laissant tomber son thermos de café ouvert sur le parquet, le café coula sur le sol mais lui, il ne bougeait pas. Totalement choqué par ce qu’il avait en face de lui : Olivia.

Tu ne savais réellement quoi penser. Devant le miroir de cette salle de bain plutôt petite, tu te regardais une fois de plus ; ce devait bien faire quatre ou cinq fois maintenant que tu changeais de tenue. Bien évidemment, tu n'étais pas sûre et certaine de savoir si quelqu'un te jugerait selon ta façon de te vêtir, mais tu ne pouvais t'en empêcher. Et s'il n'aimait pas les vêtements que tu porterais aujourd'hui ? te demandais-tu. C'est en pensant à de pareilles absurdités que tu te questionnas plus sérieusement sur une chose plus qu'essentielle : et s'il ne supportait pas de te voir de nouveau, toi qui avais disparu pendant longtemps à ses yeux ? Après cet instant de doute, tu repris confiance en toi en enfilant une sixième (peut-être bien que ce ne serait pas la tenue idéale de vos retrouvailles, que rien ne serait comme dans tes songes, mais en même temps, tu ne possédais pas ce dressing éblouissant qui apparaissait dans tes rêves les plus fous) tenue : une robe noire et simple te suffirait amplement, avec des escarpins de la même couleur que le tissu que tu porterais, le tout accompagné de tes cheveux blonds détachés. Au pire des cas, te dis-tu, tu pourrais toujours faire un chignon aux airs décoiffés comme tu en avais l'habitude. Tu pris une grande inspiration : il était grand temps pour toi de prendre la route vers ces retrouvailles chargées d'angoisse et de doute.


La startup de ton ex-petit ami (que tu n'avais jamais oublié, et, honnêtement, tu as toujours pensé que, puisque rien n'avait été officiel, vous étiez censés être encore en couple à l'heure actuelle : après tout, il n'avait jamais rompu, mais, en même temps, comment aurait-il pu faire ?) t'avait employé comme nouvelle comptable. Tu obtenais un travail digne de ce nom, et tu te lançais enfin et réellement dans ce monde angoissant. Une fois de plus, tu repris contenance, et, tandis que tu te dirigeas vers le bureau de Monsieur Campbell, tu toquas à sa porte. Une boule dans la gorge, et quelques secondes plus tard, tu entendais une voix masculine te prier d'entrer. Un pas, puis un autre, et après avoir ouvert cette porte, tu te retrouvais en face de lui. Un thermos dans lequel devait se trouver du café tomba sur le parquet, laissant ainsi le café couler sur le sol : aucune réaction en dehors de la surprise se lisait sur le visage de Zeno. N'était-il pas heureux de te voir ? Tes pommettes prirent aussitôt des couleurs : avais-tu fait quelque chose de mal ? Tu le craignais. Néanmoins, tu ne pus t'empêcher de sourire, timidement, certes, mais le sourire était malgré tout bien là. « Ça faisait longtemps, n'est-ce pas ? » était la seule chose que tu pouvais dire pour le moment. Ton regard se contenta d'admirer le sol couvert de café ; tu n'osais pas l'affronter en face à face, alors que tu t'étais entraînée longuement devant ton miroir. Mais c'était plus fort que toi, après tout...