Friends of the past | Loren

Mylan aime se dire sportif dans l’âme. Pourtant, à part quelques heures quand il le peut à la salle de sport où il n’en a pas vraiment pour son argent, il n’est vraiment du style à se lever aux aurores pour aller courir où il ne sait où. Ni à n’importe quelle autre heure de la journée d’ailleurs. Pourtant, alors qu’il n’a plus pratiquement cours et que lorsqu’il est en stage ce n’est que cet après-midi, il n’arrive plus à dormir alors qu’il n’est que sept heures trente. Lui qui est un gros dormeur, ce n’est clairement pas son style de se réveiller à cette heure-là alors qu’il n’y a aucune obligation qui l’attende. Il ne sait pas trop ce qui l’a pris mais finalement a abandonné sa couette pour dire bonjour à son jogging et ses baskets pour aller courir. L’envie de penser à autre chose sans doute, à se changer les idées. Quand il sort de chez lui il se force à ne pas jeter un coup d’œil à la porte des voisins de paliers. Il est là pour se changer les idées avant tout. On lui a souvent dit que ça permettait de faire le point d’aller courir alors il espère bien que ça va lui apporter quelque chose. A cette heure-ci, s’il évite les rues qui sont bondés de ceux qui vont travailler, il n’y a pas grand monde dans les coins de verdures, bien trop absents dans cette mégalopole. C’est ce qu’il recherche Mylan, du calme, et surtout il ne veut pas forcément voir du monde. Pas à cette heure-là, pas alors qu’il est en train de se prendre la tête tout seul. Pourtant, alors qu’il fait encore quelques mètres au pas de course avant de se décider à continuer avec un rythme moins soutenu en utilisant la marche, il fronce les sourcils en apercevant quelqu’un. Pas une personne dangereuse, ou effrayante, juste une ancienne connaissance. Plus que ça, c’était un pote autrefois. Autrefois, c’est bien le mot. Mylan est tiraillé entre l’idée d’aller au moins le saluer, ou bien celle de toute bêtement faire comme si de rien n’était. Même s’il veut faire croire qu’il est un homme maintenant, Mylan choisi la solution de facilité, celle du gamin qu’il était lorsqu’ils étaient potes autrefois. Il passe alors devant lui, ne pipant pas un mot. Tout ça aurait pu se passer normalement, juste deux personnes se croisant sans se regarder mais leurs regards se croisent, et Mylan ne peut plus faire semblant. « Salut ! » juste ça, juste ce mot pour éviter tout silence alors que ses pas continuent d’avancer.