folie passagère (libre)

Il sent son pouls s’accélérer, son sang ne fait qu’un. Il est furieux. Wolfe extrapole beaucoup ses émotions, ses ressentis et tout ce qu’il lui passe par la tête. Certains de ses anciens amis le disaient paranoïaque sur certains points et sans doute n’avaient-ils pas vraiment tords. Après tout quand ils sont sortis de sa vie il la tellement mal pris qu’il s’est fait des tas de réflexion, théories à leurs propos. Il en faut peu pour le rendre comme ça. Une dispute avec un pote de longue date, l’un des seuls qu’il avait gardé auprès de lui avec tout ce temps. Alors forcément, Wolfe se dit qu’ils ne vont plus se parler, puis il se dit qu’une fois encore, on l’abandonne. Peur qui le taraude depuis toujours, peur qui régit sa vie. Cette dispute avait eu lieu au téléphone, alors Wolfe avait cru bon de sortir prendre l’air pour se calmer. Ça n’aurait pas été la première fois qu’il casse des affaire chez lui. Comme on dit vaut mieux s’en prendre aux affaires matérielles, qu’aux autres. Wolfe n’est pourtant pas quelqu’un de bien violent, il est surtout sanguin et il réagit parfois au quart de tour, surtout lorsqu’il est seul. Car lorsqu’il est accompagné, il fait style que tout va bien, il ne veut pas perdre la face, il veut que les gens ne le voient pas comme quelqu’un à fuir de toute urgence. Pourtant, même maintenant qu’il est dehors, qu’il voit des personnes toute autour qui font leur propre vie, il ne décolère pas. Il marche, il court pour essayer de se changer les idées mais rien n’y fait. Heureusement il n’était pas dans l’association où il est bénévole, personne qu’il connait bien l’a vu ainsi. Il pourra garder son masque lundi quand il y retournera. Se dirigeant finalement sur un banc dans un parc en apparence tranquille, où la plupart des personnes présentes sont là dans un bon mood, il essaye de reprendre son souffle, de calme son pouls, sa colère qui cause tout ça. « Putain de merde ! » Dit-il entre ses dents, plus pour lui que pour une autre personne. Il y a des personnes autour, il le voit bien, ne vérifiant même pas pour le coup s’il y a des petits qui pourraient entendre ses injures. Il est dans son monde, là tout seul sur son banc, alors qu’il a envie de tout casser, alors qu’il est en train d’imploser de l’intérieur.