à nos larmes porcelaines (faith)

à nos larmes porcelaines
le silence fait des dégâts
tandis que les mots font débats,
pour savoir qui, ou quoi,
aura le courage de souffler dans l'immédiat,
la tristesse que pacôme boit.

c'est dans un bar triste et sans envergure, que l'homme s'y est niché.
c'est dans des verres à moitiés vides, à moitiés pleins, que l'homme en a versé.
des larmes, des larmes et des larmes. certaines ce faisaient ravaler, d'autres gisaient sur la table, les plus chanceuses s'accrochaient comme elles pouvaient à sa joue.

il avait enfin craqué.
et bon dieu, que ça faisait du bien.
retenir ces larmes ou ce cœur déchiré-broyé-fumé-étripé-arraché depuis si longtemps fut un calvaire sans merci. pacôme, dans le coin de ce bar, maître de l'ombre et de l'anonymat, se demanda comment. comment avait-il fait pour en arriver là? il s'était marié, bossait pour mille, s'occupait de sa famille. pourtant, pourtant, pourtant.

son cœur n'était pas satisfait.

le trou béant qu'il traînait dans ses valises depuis bien longtemps, se déchaînait à l'idée de goûter au soleil bleu. c'est dans des verres d'alcools à la glace fondu, qu'il accepta de montrer le peu de vide, à ce cœur foutu. ça n'allait pas pour autant. pacôme retenait ses cris de désespoir et ses signaux d'alertes battait contre ses tempes jusqu'à l'explosion. ses mots, si jolis, si doux, si agréables à entendre, demandait à sortir fissa.

le pourboire généreux (on arrête pas un homme heureux)
c'est dans le noir qu'il chercha la route,
route connue par cœur,
malgré les litres de liqueur.

la maison semblait si calme, comparé aux années de carnage. il guetta l'heure et se rendit compte avec stupeur, qu'il était minuit passé. très largement passé. mais plus rien n'allait l'arrêter. gravir les marches du perron, son doigt vient s'affaler sur la sonnette de l'entrée. besoin d'aide, besoin de réconfort. et quoi de mieux, qu'une mère dont il aurait pu oublié l'existence? défaillances de larme à en perdre la vue, pacôme pensait pourtant avoir tout vu. sauf qu'aujourd'hui c'est trop. et ce soir,

fut la goûte d'eau,
de trop.