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| Sujet: take no shit [r] Sam 26 Jan - 12:59 |
| not to be rude, but. @Leïla MonroeLe principe même était troublant (c'est dire, pourtant qu'il n'était pas du genre à plier devant un chouïa de difficulté) ; il avait rechigné à embrasser le concept, refusant de n’être qu’un mouton de plus, suivant une société de consommation qu’il avait par le passé tant tenu à combattre (il conservait des stigmates des convictions usées par le temps et qui, désormais, lui sont devenues étrangères). - Et, donc, si je comprends bien : n’importe quel psychopathe est capable de te conduire d’un point A à un point B, moyennant finance ? Ébahi, si l’idée aurait pu être qualifiée de révolutionnaire (et elle l’était à juste titre, à l’époque où Stan lui avait parlé de l'autre petit juif qui espérait développer l'affaire), il avait eu peine à croire que les sociétés de taxis allaient se laisser faire aussi facilement, sans pousser quelques gueulantes à grand renfort de grèves nationales censées mettre en exergue le déclin de toute une activité (il les voyait déjà brandir des pancartes truffées de fautes d'orthographes et de couleurs susceptible d'induire une crise à n'importe quel individu atteint du mal épileptique). A l’aide d’une simple application, il était devenu aisé de lancer une commande, d’être racolé par un total inconnu – sur le papier, Uber ou n’importe quel service à la demande du même type, ressemblait à une économie considérable de flouz (et pété de thunes ou non, l’argent restait de l’argent : préférablement investi dans une cause qui lui tenait à cœur – les godasses éditions limitées, par exemple ou un bouquet de fleurs fast-pass entre les cuisses de sa conquête en date). - Tu as très bien résumé l’idée générale, Taj. Et, je sens déjà que ta fibre d’activiste un peu ché-per te pousse à vouloir réfuter le bien fondé de l’appli et de ce qui s’en suit et, probablement, de tout le système, je me trompe ? Stan avait raison, il le connaissait par coeur – c’était déroutant, parfois, d’être aussi bien compris par un individu du même sexe. Comme s’il existait une hormone adjurant un lien extra-sensoriel qui amenait l’un à déchiffrer les codes de l’autre sans qu’il n’y ait de bug : prodigieux, vraiment (peut-être devait-il sérieusement songer à monnayer l'affaire ?). Cette façon d’interpréter ses pirouettes verbales, cela titillait une autre fibre en lui : celle du cynique congénital, objecteur de conscience. Quoiqu’il en soit, il avait finalement chié sur ses principes et adhéré, lui aussi, à ce mouvement de masse, jouissant des services et premier à savoir où exactement se poster pour mieux être « « cueilli » » comme il s’amusait à le dire, sourire aux lèvres (sauf lorsque ses consommations avaient concouru à réduire sa vigilance). Et à cet instant là, alors qu’il agitait la main, le corps soumis à la plus prosaïque ivresse, son instinct s’était exprimé et lui avait suggéré de différer son entreprise ; peut-être aurait-il dû s’asseoir, décuver un minimum avant d’envisager de visser son cul au siège mal agencé et de mauvaise facture ,qui lui laboura le cul aussitôt l’eut-il posé dessus, de cette bagnole là. Il n’avait plus vu l’intérieur d’un break Bruick depuis la sortie du premier volet de Fast&Furious, qu’il avait maté dans un cinéma reculé du Montana - lors d'une retraite estivale juive (celle à laquelle ses parents l'avaient longtemps traîné pour se faire des amis comme lui). Il grimaça et salua, à sa façon, l'individu prostré qui se tenait derrière le volant. Prostré, c'était le mot. Main droite admirablement accrochée au volant alors que la gauche tenait ce qui lui sembla - sans aucun doute possible- être un joint. Toutefois, le détail le plus troublant fit son apparition lorsque le conducteur affublé d'un bandana Du-rag de couleur noir, se mit enfin en branle, il ne prit pas la direction que le scénariste, pianotant exagérément sur son téléphone cellulaire dernier cri (drunk text mess, les meilleurs des sms envoyés étaient forcément envoyés sous influence), lui avait indiqué. Taj quitta l'écran du regard, regard qu'il lança à travers le rétroviseur intérieur, l’air d’interroger l’intérêt de cette déviation - auquel, le conducteur désormais concentré sur la station radio, ne répondit pas. Stein vit les rues se succéder, il vit les immeubles changer de matériaux, il vit la nuit, les lumières, la beauté de cette maudite ville, sous cet angle là (celui adjuré par trois shots de vodka, deux de tequila et une bière raging bitch). Béatement, pour ne pas dire bêtement - et ce, sur plusieurs blocs, sans qu'une once d'inquiétude (qui n'aurait pas été de trop, en l'occurrence) ne vienne lui tenailler les nerfs. Le véhicule s’immobilisa à un croisement. Il vit une silhouette féminine se diriger vers eux et pénétrer dans l’habitacle : génial, il n’avait pas envisagé le covoiturage (et autant être honnête : il ne l'envisageait jamais, à moins qu'un plan cul ne soit à la clé). Il accueillit la nouvelle arrivée avec circonspection, observant silencieusement son installation (évitant soigneusement de ne pas paraître inconvenant, ouais, il la toisa sans gêne). - J’espère qu’on se dirige vers le même quartier – souffla-t-il lorsque le gangsta (le conducteur prostré) prit à nouveau une direction qui lui était inconnue. |
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| Sujet: Re: take no shit [r] Sam 26 Jan - 16:10 |
| c'est seule que tu t'es enfilé quelques verres. portable posé devant toi, ignorant les appels intempestifs et textos haineux de daniel. du gin pour effacer les souvenirs, bousiller ta mémoire, vomir tes tripes pourquoi pas. tu n'as pas réussis à éviter les approches intempestives de plusieurs hommes, écoutant sans grand intérêt les arguments qui étaient censé les propulser au rang de prétendant idéal. tu ne t'es pas laissé offrir de verres, préférant poser un billet de cinquante dollars sur le comptoir comme la grande fille que tu es. capable de s'offrir une soirée digne de ce nom sans attributs masculins. ce n'est que pour commander un uber que t'as déverrouiller ton téléphone, pianotant machinalement sur l'appareil, laissant tes oreilles bourdonner sous les conseils d'un bon samaritain près à te ramener chez toi à pied s'il le fallait. d'un sourire peu commode, tu l'as laissé sur le carreau, t'engouffrant dans le froid New-Yorkais, resserant ta veste autour de ton cou en attendant le dit chauffeur. une alfa roméo d'un certain âge s'arrête devant toi, vitre teintée, une odeur désagréable de beuh s'échappant de la vitre côté conducteur à demie-ouverte. tu ouvres la portière, tes sourcils se froncent un instant quand tu vois que la place arrière est déjà occupée. mais t'as pas le temps, bon samaritain te colle déjà aux baskets alors tu t'engouffres dans l'habitacle. tes yeux noirs désapprobateurs quand tu les poses sur l'homme déjà présent. t'as pas le temps de protester, le chauffeur appuie déjà sur l'accélérateur à peine la portière claquée. J’espère qu’on se dirige vers le même quartier. t'arques un sourcil, ton visage se tourne complètement vers l'inconnu à tes côtés. tu l'observes de haut en bas, sourire en coin, essayant d'analyser, tant bien que mal, son état d'alcoolémie. il existe, selon toi, deux types de personnes adeptes aux ubers: ceux habitué à se faire conduire, n'importe où, à tout heures du jour et de la nuit, et celles ayant picolés n'assumant plus un retour à pieds ou en métro. t'es quasi certaine qu'il fait partie de la seconde, tout comme toi. et la voiture file à toute vitesse dans les rues encore bondées, les lumières défilent, le quartier s'évapore, laissant sa place à un nouveau. dans l'pire des cas, tu ne paieras pas la course plus chère. si c'est ce qui t'inquiète. que tu lances, ton observation terminée. ton regard de nouveau absorbé par l'extérieur. on se dirige bien vers le queens ? que tu demandes à l'attention de l'homme fumant un pétard comme si vous n'existiez pas. mais il ne semble pas t'entendre, en profite même pour augmenter le volume sonore de son autoradio. ça te fait serrer les dents. oh ?! le queens, tu m'entends ?! c'est le gin qui s'exprime, ta voix est plus grave que d'ordinaire, et la voiture ne semble pas rouler dans la bonne direction. @taj stein |
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