bad reputation (Nell)

Pelouse verdoyante et soleil radieux, il est presque impossible de retrouver un climat d'hiver si ce n'est pas le froid qui demeure, glacial mais sec. Les feuilles des arbres étaient tombées mais il restait sur certains une couleur ambrée, comme le souvenir d'un automne tardif où l'on retrouve des couleurs auburn et noisette. Dehors, avec son gros sweat à capuche et son jean, Zeus profite de l'air libre. Il passe une journée superbe et il vient reprendre ses esprits, tranquillement. Il se félicite intérieurement de ne pas avoir tâché son sweat blanc , ni son jean bleu marine . Encore moins ses chaussures de ville qu'il avait sorti pour l'occasion. Bien évidemment, il avait mis du parfum , le Only the Brave pour sentir bon et s'etait coiffé avec un peu de gel. Il avait pris un sweat mais en dessous, il avait mis une belle chemise , sans cravate mais elle semblait avoir eu l'effet escompté. Rien n'était trop beau pour Nell et surtout, pour appréhender une nouvelle place au sein de sa famille.

Le pavillon de la maison des Whittemore était tout à fait charmant, alliant à la fois le cosy et le traditionnel. Une odeur de bois chaud, de cheminée à l'entrée laissait rapidement place à celle du plat mijoté de la mère. Comme à son habitude, le menu était delicieux et Zeus avait quasiment tout mangé. Il se sentait honoré d'être accepté. La mère de Nell venait aux nouvelles, lui avait passé une main dans ses cheveux en guise de bonjour. C'était une femme attentionné et Zeus avait toujours vu en elle une seconde mère. Plus compréhensive que la sienne aussi. Toutefois, les cartes allaient être rejouées à présent. Comme il l'attendait, Zeus vit Nell annoncer à ses parents qu'ils étaient ensemble. Il lui avait serré la main, fort alors que le père venait de finir de manger le plat chaud. La réaction avait été plutôt bonne pour les parents et le frère, enfin elle semblait convenir. La mère lui avait fait un clin d'oeil avant de se lever. Zeus s'attelait à l'aider à débarrasser la table, Nell lui emboîtant le pas. Ils sortaient les assiettes pour le dessert et Nell commença à les disposer sur la table.
La mère regardait le gâteau dans le four avec concentration. Elle arrêta le minuteur, sortit le gâteau pour l'inspecter avant de le remettre dans le four. Elle le regarda avec gentillesse. « Tu peux aller faire un tour, je servirai le gâteau un peu plus tard.» . Zeus hocha la tête. Elle lui fit signe d'approcher et lui dit doucement « Tu sais que tu es ici comme chez toi... Pas seulement parce que tu es beau mais tu sais...» . Elle lui désigne Nell qui discute avec son père et lui dit : « Je me demandais ce qu'il tramait mais il a l'air content avec toi... Vraiment. » . Zeus ne pût s'empêcher d'avoir une lueur dans les yeux, touché par sa tendresse légendaire et son côté si maman gâteau. Il lui sourit et répond. « J'suis tellement content Madame, si vous saviez... euh merci pour tout. » Les sourcils froncés, elle voulait que Zeus la tutoie. Il y était parvenu mais ce nouveau statut l'obligeait à la re vouvoyer pour un temps, pour faire ses preuves. Ils échangèrent encore quelques mots avant que Zeus ne prenne congé pour aller souffler dehors.

Il était donc dehors, jouant avec ses pieds et croisant ses mains. Il était si content en faite. Il entendit des bruits de pas et se retourna avec un sourire, persuadé qu'il s'agissait de Nell. Perdu. C'était son frère. Il lui demanda. « Ca va mec? ». Il lui donna une tape sur l'épaule, Zeus le regarda et lui sourit. « Oui super et toi? Votre famille est tellement géniale...[b] ». Le frère accepte le compliment mais tourne la tête en biais, contemplant les autres maisons. « Écoute Zeus, je sais comme tu es... Toutes les nanas que tu as eu... ». Zeus se redresse, ouvre la bouche et se rapproche de lui. Empêchant toute tentative, le frère repose ses yeux sur lui. Ils sont noirs, menaçants et son air est tout aussi défiant. « Si tu crois que Nell sera ton attraction pour cet hiver, ôte toi cette idée de la tête...». Zeus essaie quand même, pareil que quand un videur refoule un mec non conforme à la boîte ou trop éméché. « [b] Écoute ... Oui j ai été comme ça mais ton frère tu sais que... ».Le frère le coupe aussitôt, sensible quand on parle de Nell. Ce geek était décidément un mec qui en valait la peine et était bien entouré. Le frère hausse le ton. «Me fais pas ton air mignon légendaire là Zeus! Ca marche avec ma mère mais pas avec moi!» Il le menace du doigt et Zeus ne sait pas quoi faire. Immobile, il reçoit cette menace comme un nouvel obstacle de son amour. Il fera tout pour ne plus être une menace et plaire à son frère. Rien ne pourra entacher son amour du moins il l'espère. Face à la grogne du frère, rien n'était moins certain.

T'as beau aimer ton indépendance, ton appartement, être seul, t'es toujours heureux de retrouver la maison qui t'as vu grandir. T'es toujours content de retrouver tes parents. Mais cette fois c'est particulier, cette fois tu leur ramènes Zeus. T'avais un peu peur, c'est normal après tout, mais le repas se passe bien, t'entends les éclats de rire, tu vois l'homme que t'aimes heureux et tu l'es tout autant. En peu de temps, il a été accepté dans la famille et t'en es ravi. C'est moins dur quand ils le connaissent déjà forcément et tu te doutais que ta mère craquerait immédiatement. Ton frère sourit moins, moins à Zeus en tout cas, tu sais déjà ce qu'il pense de lui, mais tu sais qu'il fera un effort pour toi. Ton frère que tu vois trop peu, ce frère qui est parti à l'étranger et qui te manque tellement. Pour le moment, son désaccord silencieux te convient et puis t'es trop pris par le repas, par la bonne humeur. Ça faisait un bail que t'avais pas si bien mangé. Tu lèves les yeux au ciel quand ta mère lui dit qu'elle espère me voir lever les yeux de mes écrans grâce à lui, tu te retiens de rire quand ton père s'avance malgré lui sur un sujet un peu sexuel et se retrouve gêné par ses propres propos. Ton frère, lui, sourit, plaisante un peu, mais tu reconnais son calme, tu reconnais ses yeux qui jugent et scrutent.

Le repas fini, t'aide à débarrasser, tu te dis que tes parents apprécieront que Zeus aide aussi et intérieurement tu le remercies pour ce bon point facile. Quand tu reviens au salon, tu vois ta mère parler avec lui, t'espères qu'elle l'emmerde pas avec son petit crush sur ton petit-ami, mais ton père t'empêcher d'en savoir plus de toute façon. « Je suis content pour vous mon garçon, il m'a toujours plus ce Zeus et encore plus maintenant ! Un père reconnaît toujours quand ses enfants son heureux. » Tu souris, touché par ses paroles et tu poses une main sur son épaule. « Merci P'pa ! J'suis content que tout se soit bien passé, que vous l'acceptiez. J'pense que vous allez le revoir pour un moment encore. » Tu ris, un peu gêné, un peu heureux et il te sourit en retour. Tu remarques pas ton frère se lever pour s'échapper du salon, de la maison parce que ta mère te demande pour l'aider. T'accoures et tu te rends compte que c'était juste pour pouvoir te parler. « Alors, Zeus hein ? Qui l'aurait cru ? » Tu hausses les épaules, ne sachant pas vraiment quoi répondre. « Un beau blond aux yeux bleus, t'as fais encore mieux que moi ! J'espère que tu l'amèneras à Berlin, il doit découvrir une partie de tes origines ! Et vous vivez ensemble ou c'est trop tôt ? J'espère que vous vous êtes protégés au moins ? » Tu soupires, si elle se montre adorable avec Zeus, elle révère son vrai visage avec toi. « Oui oui t'en fais pas Maman ! » En levant les yeux, t'aperçois la chevelure blonde dehors et à côté, tu reconnais ton frère. Tu fronces les sourcils, t'as un peu peur.

Tu sors dehors, t'entends pas trop ce qu'il dise, mais tu te rapproches et tu vois le doigt de ton frère pointé contre le torse de Zeus. Tu te racles la gorge, pour montrer que t'es là et tu regardes leurs têtes se tourner en même temps vers toi. « Me dit pas que tu te la joues grand-frère protecteur Harold ? » Il se lève, te fait face, les sourcils froncés. Mais tu tiens tête parce que t'as pas envie qu'il emmerde ton blond, t'as pas envie qu'il le fasse douter. « J'te signale que tu m'en as raconté de belle sur lui Nell. J'ai même des copines sur lesquelles il est passé, c'est pour dire ! » Tu détournes le regard vers Zeus, t'as envie de lui lancer un Really ? mais tu te contente de le faire avec les yeux. « Tu viendras pas te plaindre le jour où t'auras le cœur en morceaux. » Il s'éloigne, visiblement agacé et tu le suis des yeux, vexé. « Pourquoi tu peux pas y croire ? Pourquoi tu peux pas imaginer qu'il ait changé ? » Il s'arrête, se tourne vers vous et fixe Zeus. « Je t'aime bien Zeus, mais un chaud lapin reste un chaud lapin. Il se passera quoi quand Nell te suffira plus ? Quand t'auras envie d'aller redécouvrir les corps féminins ? » Touché, coulé. Il fait ressortir cette peur que tu caches, la peur de son désir pour les femmes. T'y crois pourtant à son changement, à ses sentiments, il est pas capable de te mentir sur ça. Mais ton frère est intelligent, trop pour son bien. Ce n'est pas méchant, il ne juge pas Zeus, il a juste peur pour toi. Il finit par retourner dans la maison et tu prends sur toi, tu mets tes peurs ridicules de côté.

Tu t'assois à côté de ton cher et tendre, t'attrapes ses mains dans les tiennes en lui accordant un sourire gêné. « Désolé pour... Pour ce qu'il a dit... » Tu soupires. Tout se passait trop bien, t'aurais dû te douter qu'il allait y avoir quelque chose. Et ce n'est que le début, ton frère n'allait sûrement pas laisser tomber. « Il est pas méchant, un peu trop protecteur c'est tout... Et je n'ai pas raconté de belles sur toi ! Ok, à part les deux sœurs que t'avais réussi à te faire... » Ouais, maintenant tu te dis que t'aurais dû fermer ta gueule. Mais comment t'aurais pu prévoir ? Tu le regardes dans les yeux, tu sais qu'il va douter, tu sais qu'il va hésiter. « Ne l'écoute pas Zeus, il a simplement peur pour moi, mais je sais qui tu es, je sais ce que tu ressens pour moi. J'y crois moi. » Tu l'embrasses, tendrement, comme pour lui prouver que tu dis la vérité. « Et mes parents t'ont plutôt bien accepté, tu fais déjà partie de la famille pour eux ! » T'espères que ça va aller, que les mots de ton frère n'auront pas trop d'effets. « Est-ce que ça va ? »

Le ciel bleu illuminant son regard et le soleil éclairant un peu plus ses cheveux, Zeus trouvait étrange le paradoxe dans lequel il se plongeait, malgré lui. Le soleil éclatant et ce climat d'automne se confrontait au froid hivernal et à ce regard rempli de menace et d'appréhension. Zeus ne parvenait pas à déchiffrer l'autre frère Whittemore alors qu'il percevait si bien Nelliel. Il se sentait impuissant face aux remarques d'Harold et tentait de faire bonne figure. C'était tout bonnement impossible, il était clair qu'il ne voulait tout simplement pas discuter, il etait plutôt en mission protection rapprochée. Une sorte de garde du corps bien armé. Ce qui fit d'ailleurs penser à Zeus que Nell serait beau dans son costume noir. D'ailleurs Nell était arrivé à l'instant, sans crier gare. Beau comme un camion, il prenait a parole en s'adressant à son frère directement. Zeus le trouvait charmant, sexy même. Il chassa cette pensée par un hochement de tête, ce n'était pas le moment de vagabonder ainsi, surtout que le frère reprenait de plus belle.
« J'te signale que tu m'en as raconté de belle sur lui Nell. J'ai même des copines sur lesquelles il est passé, c'est pour dire ! »
Zeus tourne la tête, se passe une main derrière la nuque. Merde, cette histoire sortait au mauvais moment. Certes il s'en était vanté, un peu comme Dean dans Supernatural. Toutefois, il voyait bien que cela impactait sérieusement sa réputation à l'heure d'aujourd'hui , maintenant qu'il devait être sage comme une image. Il ne pouvait pas changer le passé, il essayait maintenant de préserver le présent avant de promettre le meilleur pour l'avenir. Il relève la tête, fixant Harold pour qu'il l'écoute. « Oui c'est vrai, j'ai été un gros queutard du Queens j'peux pas le nier! ». Il n'hausse pas le ton mais veut se faire entendre. Cette calomnie ne lui plaît guère et il sait comme Harold peut être persuasif. Il la connaît cette force dans la voix, cette conviction et ces principes... A force de contempler Nell et l'adorer en plus de l'aimer, il voyait bien ce côté aussi. Celui d'un homme droit dans ses bottes, noble et admirable. Zeus se voyait loin de ça, ayant profité à outrance du plaisir de la chair avant de savourer pour la première fois avec Nell de celle de l'esprit. « Tu viendras pas te plaindre le jour où t'auras le cœur en morceaux. » . Il laissa passer cette nouvelle remarque alors qu'une autre planait déjà. Quand il évoqua les courbes féminines, Zeus eût un vif sursaut. Cela lui revint en tête comme un boomerang, visualisant ces seins et ces formes dans les lits qu'il avait pu côtoyer. Il y pensait mais rien ne lui venait. Il se sentait comme détaché de ces moments là parce qu'il aimait Nell et qu'il l'avait choisi. « Comment j'pourrais avoir envie de femmes maintenant que... » Zeus a envie de répondre mais il n'a pas le temps de prononcer quoique ce soit, il reste la bouche ouverte, comme un poisson qu'on vient d'attraper. Il ne sait pas ce qu'il aurait pu dire en réalité mais il aurait voulu changer les choses, du moins il le pensait réellement. Il comptait avouer à Harold qu'il aimait son frère mais il avait quitté les lieux. Trop tard pour faire bonne impression, trop tard pour montrer qu'il était le bon.

En reposant toute son attention sur son bien aimé, Zeus le vit ruminer. Il avait l'air vexé, tout autant que Zeus était contrarié. Il aurait aimé finir cette discussion, bien que Nell l'avait parfaitement défendu. Il lui attrapa la main pour la serrer dans la sienne. Il était honoré qu'il prenne sa défense de cette façon. Il lui caresse la joue tendrement. « Ce n'est pas grave Nell... Je ne m'attendais pas à ça venant de sa part mais bon... » . Il sent bien que Nell veut le protéger, le rassurer. Zeus se sent mal, jugé et abandonné. Il espérait qu'on oublie sa mauvaise conduite mais non, elle était toujours là.

Il s'éloigne de Nell, les doutes le saisissent alors que Nell lui parle de ses parents, de ce qu'il pense de lui. Il sait qu'il ne le laissera pas tomber mais il se sent si privilégié. Il ne sait foutrement pas si il mérite tout ça. Il soupire. « Non ça ne va pas Nell... Regarde ce que ton frère dit, je... j'ai été comme ça alors comment pourrait t-il me faire confiance? Moi qui suis si égoïste? ». Il en profite pour rebondir sur la remarque sur les soeurs. Un exploit qu'il avait raconté mais qui le desservait maintenant et sérieusement. « Tu vois ces soeurs? Y'a d'autres histoires à la pelle et tu les as toutes dites! Tu me voyais comme ça, vraiment? J'étais nul je le sais mais je vois que tu l'as dis aussi toi même que j'étais un connard! »

Il regarde au loin les maisons environnantes,reçoit les rayons du soleil avec sérénité bien que son esprit le tourmente terriblement. Il lui tourne le dos et lui avoue sa crainte. « Si tes parents découvrent ça... Ils auront peur de moi, de ce que je pourrais te faire... ». Il termine en disant d'une voix tremblante, presque suppliante. « J'aimerais juste... juste te prouver que j'suis plus ce connard... À toi et à ta famille aussi...». . Il ne sait pas ce qu'il va dire, il se sent tellement incompris et perdu. Il aimerait juste retrouver la lumière et les bras de Nell pour l'aimer encore plus.

T'en veux à ton frère. Tu lui en veux d'avoir été si dur avec ton Zeus, d'avoir été si borné aussi. Tu lui en veux de s'en être pris à celui que t'aimes. Tu lui en veux de s'être enfui avant que Zeus ait eu le temps de se défendre, de se justifier. Cette journée qui s'était pourtant bien déroulée, qui avait commencée à merveille était désormais ruinée. Mais tu le laisserais pas s'en sortir à si bon compte le Harold, tu reviendrais à la charge s'il le faut, tu laisserais même Zeus lui rentrer dedans pour lui faire comprendre. Tu l'aimes ton frère, tu sais que c'est pour ton bien qu'il fait ça, mais malgré tout t'aimerais qu'il comprenne que les gens changent, t'aimerais qu'il ait moins d'a priori sur Zeus. Le blond a l'air de pas trop mal réagir, au début en tout cas. Il caresse ta joue, semble touché par les mots de ton frère, mais tu ne peux que le comprendre. Soudain, il se lève, s'éloigne et tu sens que ton frère a gagné, tu sens que Zeus est blessé. Tu comprends sa douleur, tu comprends sa colère aussi, à sa place t'aurais été pareil, peut-être même pire. Ton frère te fait passer pour un ange et il le fait passer pour un démon. Mais dans les faits, c'est bien différent. Quand bien même, pourquoi un ange ne pourrait-il pas se lier avec un démon ? T'as jamais été dans les clichés, dans les préjugés toi, tu te fiches bien que Zeus ait pu se taper une équipe entière de pom-pom girl, ce qui n'est jamais arrivé de ce que tu sais en tout cas. Tu te fiches de son passé, tu le crois aujourd'hui et maintenant, tu dois accepter ce avec quoi il a vécu. De la même façon que lui doit accepter Shady et les sentiments de Johnny. T'en es conscient.

Il s'en prend à toi maintenant et tu peux pas lui en vouloir non plus. C'est normal qu'il se sente blessé, pourtant il ne connait pas toute la vérité. C'est vrai que t'as raconté certaine de ses histoires, mais tu ne l'as jamais jugé, jamais. Non, si t'étais un peu amer parfois, c'était pour une autre raison, mais t'oses pas lui avouer, t'as du mal. Tu te mords la lèvre, tu baisses les yeux tandis qu'il te tourne le dos. T'en as marre qu'on lui rabâche ça, son passé. T'en as marre qu'on lui reproche de s'être amusé, d'avoir profité. Qu'on le pointe du doigt pour avoir fait ce que tant d'autres font. T'en veux à tes proches, t'en veux à cet enfoiré de patron qui l'avait insulté en pointant ça aussi. T'en veux à tous ces gens qui le rabaissent, qui le font passer pour un moins que rien. En tant qu'ami, en tant qu'amant, en tant que petit-ami. Sa douleur est la tienne désormais, c'est comme ça pour toi, ça fonctionne pas autrement. Tu l'aimes alors tu partages tout avec lui. Ses peines comme les tiennes, ses douleurs comme les tiennes, ses joies comme les tiennes. C'est ça l'amour pour toi.

Tu te lèves à ton tour, t'as pas le choix, que t'avoues tout, faut que t'oses le faire. Pour lui. « Non, je t'ai jamais pris pour un connard, c'est pas... » Tu soupires, tu sais pas comment t'y prendre. Toi l'as des déclarations, t'en perds tes mots. Tu prends sur toi pourtant, tu fais l'effort. Pour lui. « J'en ai parlé un peu c'est vrai, quelques fois et c'est vrai que c'était pas toujours en bien, mais... T'étais mon meilleur pote Zeus, tu l'es toujours, mais jamais je t'aurais jugé pour ça ! Nan, le truc tu vois, c'est que j'étais... Jaloux... Jaloux de ta facilité à pas te prendre la tête, de ta capacité à prendre du plaisir si facilement. Moi je n'ai connu que deux hommes, trois avec toi. Aujourd'hui quand t'es romantique, t'es niais, t'es chiant. Toi, t'étais tellement libre... Et puis... » Tu baisses la tête, ton cœur bat plus fort. T'as pourtant avoué pire, mais quelque part ça te gêne de lui dire ça. « J'étais jaloux de... D'elles, d'eux, de ces filles et ces gars quelque part, je pense, sans m'en rendre compte... J'étais jaloux que tu les choisisses, que tu les désires et je l'ai compris quand on a commencé à se fréquenter, quand tu m'as désiré moi. J'ai oublié l'amour que j'avais pour toi, mon premier amour, mais quelque part je pense que mes sentiments étaient toujours enfouis quelque part... » Voilà, tu l'as enfin dit. Tu lui avoues enfin ce dont tu t'es rendu compte ces derniers temps. Zeus, tu l'as toujours voulu, tu l'as toujours aimé. C'était le premier, tu voulais que ce soit le dernier. T'as honte quelque part alors t'oses pas croiser son regard, ses yeux bleus.

Tu te tournes un peu, sans lui faire dos, juste pour faire un mouvement. « Zeus t'es... J'me fous de ce que dis mon frère, j'm'en fous qu'on croit que t'es un salop, un queutard de première. J'te connais depuis toujours moi, je sais qui t'es. Je sais que tu m'aimes, je sais que tu n'aimes que moi, j'le vois dans tes yeux, t'es incapable de mentir. J'en ai rien à foutre de ton passé ! Mon frère peut te détester, mes parents peuvent te haïr, je fais mes choix et j'ai confiance en toi. En tes sentiments. Mais je... » Tu finis par te retourner vers lui, perdu, apeuré. « Et si à un moment j'te suffis plus ? Si c'était vrai que ça finisse par te manquer une paire de seins ? Je ne doute pas de toi, de tes sentiments, de ta fidélité, pas du tout. J'ai juste... Je suis moi, rien de plus. J'suis pas musclé, j'suis pas le plus beau, parfois j'suis un papy et un grand maniaque. Qu'est-ce que je vaux à côté des autres toi qui a eu tellement mieux, toi qui pourrais avoir bien plus ? Je sais que tu veux pas m'lâcher, que tu m'aimes, mais j'ai peur qu'à force, je ne te suffise plus... J'ai peur qu'à force, je ne sois qu'un poids pour toi. » T'as les yeux mouillés, si ton frère te voyait il lui en foutrait une alors qu'il est responsable de rien ton blond préféré. C'est toi et tes peurs ridicules. « Je sais que je suis calme, que j'ai l'air sûr de moi, mature. Mais au fond, j'suis un vrai trouillard, un gars avec son manque de confiance et ses complexes. J'en ai marre qu'on te dise pas assez bien pour moi quand dans la réalité, c'est moi qui ne suis pas assez bien pour toi. »

La lumière du jour commence tout doucement à s'estomper, Zeus se demande dans combien de temps les parents viendront les chercher. Le gâteau doit être à point maintenant. Chaud et moelleux, un de ces goûters particulièrement appétissants les attendaient. Avec cette part délicieuse, un café italien ou de la machine Georges Clooney conviendrait parfaitement. En tant que premier fan de la caféine et ses effets, Zeus en aimait tout aussi le goût en bouche et la manière dont il pouvait réunir les gens, au même titre que la cigarette. De ces deux substances, il préférait largement la deuxième bien qu'il fumait aussi beaucoup auparavant. Fumer comme un pompier, quelle belle citation qui lui collait à la peau, presque autant que celle de bourreau des coeurs, ou plutôt des corps. Il ne les a jamais comptés, il se demande même si il ne devrait pas tout écrire sur un carnet. Ses aventures, ses exploits qui ne se résument pourtant aujourd'hui qu'en un lointain souvenir de gloire, de fortune. Un homme doit toujours rechercher sa fortune, quelque chose dont il serait fier et qu'il aimerait exposer au monde entier. Toutes ces années, le blondinet pensait que ce trophée serait le nombre de conquêtes qu'il aurait pu encaisser. Qu'importe qu'elles soient esseulées ou déconvenues, il les enchaînait dans un rythme décadent et infernal, rendait le tout indigeste. Il avait pu faire le paon à cette époque mais rien n'était plus le graal que sa situation actuelle. Il chérissait Nell comme s'il était le trésor d'Erebor. Lui qui courrait après la célébrité, la convoitise et le sexe, il avait trouvé en ce seul individu toute la gratitude et l'amour qui lui manquait. Il trouvait l'admiration, le courage, la reconnaissance. Il ne pouvait suffisamment le remercier pour tout ce qu'il avait apporté à sa vie.

Ils avaient passé par tellement d'épreuves en si peu de temps qu'une de plus ne semblait pas être si insurmontable mais Zeus doutait. Il savait que même si les vents étaient contraires, que les embûches se multipliaient, leur amour ne faiblissait quand à lui, jamais. Il le savait, il sentait qu'ils étaient faits pour être ensemble et si Zeus avait été par le passé cet homme aux diverses parties de jambes en l'air, il avait compris la leçon. Il avait été dans le noir tout ce temps, profitant de ces escapades nocturnes sans lendemains car il ne cherchait pas la complication. Il ne voulait pas y prêter plus d'attention que cela car il avait peur au fond, de s'attacher. Pour un homme si libre et si insouciant, il avait constamment cette crainte que quelqu'un lui vole son coeur, le tord dans tous les sens pour le briser. Cette pensée effroyable l'avait habité dès la mort de Johnny. Il s'était alors demandé si il était possible de vraiment aimer quelqu'un, de le voir mourir et de le voir en si piteux état. Il s'était interrogé de savoir si ça en valait la peine de souffrir par amour, de se promettre l'infini pour qu'il n'y ait finalement qu'un simple aller retour. Enfin, il s'était tout simplement juré de ne pas chercher à aimer plus que de raison, car son instinct le guidait et ne pourrait le maintenir au-dessus du vide si il faisait le mauvais choix. Pourtant, Nell avait effacé tout ça. Il avait dérobé son âme, son ressenti et son engin pour le plonger dans l'ivresse de l'amour, dans le respect de l'engagement alors que Zeus ne connaissait pas ce mot du dictionnaire. Il s'était senti en confiance, même si il avait dû reconnaître et abandonné ses propres peurs par rapport à Johnny, à Shady, à son patron aussi. Il avait été en mesure de le faire depuis qu'il avait obtenu toute cette confiance reçue de cette relation. Elle avait sonné un nouveau départ pour lui.

Nell le rassurait quelque part, alors que Zeus se tournait enfin. La lumière diminuait mais elle continuait à les éclairer, ces deux ombres chinoises qui ne se comprenaient pas toujours mais s'attiraient indéniablement. En lui disant tout le bien de ce qu'il pensait de lui, de sa liberté et de ce côté si vivifiant, Zeus sourit. Il ne se sent toujours un peu jugé par les autres mais il sent bien que son meilleur ami de toujours ne se serait pas permis. Il le sait. « Tu sais, quand je profitais j'étais content sur le moment... mais après... après j'étais toujours seul dans mon lit alors... alors je jouais à Mario Kart pour avoir de la compagnie! » Il sait bien qu'il aurait pu prolonger avec son plan du soir mais il n'en avait jamais ressenti le besoin. Il ne sait pas si c'était par peur, peut être plus car il ne s'attachait pas, se le refusait catégoriquement et préférait passer pour le connard. Plus facile au bout du compte. Il soupire, regarde ses mains pour éviter de le regarder. Il s'avoue lui-même des choses, en clair. « J'en avais juste pas envie car je ne voulais que personne ne me connaisse, personne d'autre que mes amis... Je voulais seulement un coup et partir comme un voleur... c'était moins de cris et de larmes à supporter...  » Il sait qu'il s'est évité des prises de têtes par sms, des engueulades mais aussi sûrement de bons moments. Alors qu'il allait parler, il entend Nell lui avouer son amour. Celui qu'il avait en faite depuis longtemps, ce premier amour qu'il avait tut, qu'il avait omis de préciser. Bouche bée, Zeus se rapproche de lui, cherche son regard qu'il ne veut pas lui donner. Il répond, abasourdi. « Si seulement j'avais su... j'avais senti ces sentiments... Tu sais moi aussi je te jalousais... Tu étais le mec parfait, je me disais que Shady avait de la chance que tu serais marié un jour, que, que tu me verrais comme Hugh Grant ou Leonardo Dicaprio, le mec qui ne se case jamais véritablement... » Enfin, il avoue que ce côté serial seducteur avait ses inconvénients, dont le fait de ne rien bâtir, ne pas construire puisque de toute façon, le permis ne viendrait jamais. Avec quelqu'un de pas sérieux, inutile de tirer des plans sur la comète, tout tombait à l'eau en moins de deux secondes. Ils étaient des personnes sur lesquelles on ne pouvait compter. Zeus avait peur de finir seul et écoeuré par la vie, par ces galipettes. Nell l'avait sorti de cette solitude qu'il cotoyait depuis trop longtemps maintenant.Il devait lui faire confiance, continuer ce bout de chemin avec lui, prouver qu'il avait changé. Il pourrait repasser l'examen dix fois d'ailleurs, si c'était pour montrer qu'il était là et profondément éperdu de lui. Toute preuve serait la bienvenue.

Quand il l'entend dire qu'il se fiche de son frère, de sa famille, Zeus veut tout de même le calmer un peu. Sa famille est importante et il ne doit pas les contrarier non plus. « Je te remercie pour ta confiance, Nell. Ta famille... Ils auront peut être besoin de temps si ils apprennent tout ça... » Il veut lui poser une main sur le dos mais il le voit se retourner, apeuré comme un enfant qui a peur. Il se sent pris aux tripes, comme si on lui avait planté un couteau dans le coeur. Voir une souffrance de son amoureux ne présageait rien de bon. Il l'entend, tremblant comme une feuille et les yeux déjà flous. Il sait son amour pour les femmes, il le remet sur le tapis. Zeus soupire, il ne se sent pas de voir Nell si faible d'un coup, se comparer aux courbes féminines. Si il les avait adoré et idolâtré assez souvent, aujourd'hui il n'y avait que le jouet de Nell qui l'intriguait et l'excitait. «Mais Nell, qu'est-ce que tu me fais là?? Tu n'as pas confiance en moi?  » Il reste un instant stoïque, ne sachant comment formuler ses dires mais il décide de continuer, tout simplement. - Oui j'ai adoré coucher avec des femmes mais l'important c'était avant toi, avant notre couple, avant de voir que j'étais dingue de toi... Je sais que j'ai été un mec à coucher tout le temps avec beaucoup de monde mais... oui on ne peut pas savoir l'avenir mais, mais je te veux toi moi! . Sa dernière phrase est la plus belle, la plus touchante car la plus craintive, la plus indécise. Nell craque comme un étudiant en examens, comme un prince qui reprend une couronne. Il flippe alors que Zeus lui apporterait un plateau de sushis ou l'emmènerait sur une île déserte si seulement il lui demandait. Il pose ses deux mains sur ses épaules, l'obligeant ç le regarder et l'écouter attentivement. « Tu es Nell, mon meilleur ami, mon super coup au lit... Tu es un gars génial, même si tu en doutes. Tu es un geek du tonnerre, tu chantes divinement bien, tu soutiens ceux que tu aimes et tu travailles comme un chef... C'est moi qui ait la chance de t'avoir...». Il l'embrasse, couvrant ses larmes qui tombaient et les essuyant délicatement. Ses mains chaudes restent sur les joues de son petit ami qui semble avoir froid. Il lui dit. « J'irais nulle part, je suis là, avec toi. » Il se retire et lui dit, sur un ton assez de défi. «Qui me dit que ce ne serait pas à toi que je ne suffirai plus? Il y a beaucoup de beaux gays dans les parages... »
Il roule des yeux, synonyme qu'il veut qu'on lui passe de la crème, qu'on le rassure aussi. Il sait bien qu'ils vont continuer leur conversation mais il aimerait qu'il le lui dise aussi qu'il est le seul et l'unique.

T'avoue tout à Zeus. Ta jalousie pour sa façon d'agir, tes sentiments de toujours. Tout. Mais tu te rends compte que même s'il se vantait devant vous de ses exploits sexuels, de ses coups improbables, finalement il en avait souffert de cette liberté, de cette solitude. Quelque part, tu découvres le mauvais côté de coucher à tout va, de changer de partenaires comme de chemises. Cela dit, tu peux dire pareil de ton côté. Le couple ça semble beau, mais ça a ses soucis aussi, ses problèmes, ses points noirs. Finalement Zeus avait préféré la facilité du sexe à l'engagement, il avait préféré ne pas se prendre la tête et c'est ça que t'enviais. Cette capacité là que toi tu possédais pas. Toi tu t'attachais, toi t'avais besoin de sentiments, toi t'étais un grand romantique. Tu te prends la tête pour rien, t'es nerveux pour pas mal de choses. Clairement, t'enviais le blond sur certain points, mais maintenant qu'il était à toi, tu pouvais profiter de tout ça, tu pouvais te laisser emporter par son innocence, son insouciance. T'es surpris de découvrir que lui aussi te jalousais, qu'il enviait ton couple parfait, ton futur tout tracé. On envie toujours ce qu'on a pas après tout, l'herbe paraît toujours plus verte ailleurs. T'évites de préciser qu'au moins il aurait été le beau gosse du film, l'acteur que toutes les filles rêvent de se taper, c'est pas vraiment le moment de plaisanter sur ça.

Non, au contraire, tu pars dans tes peurs, tes pleurs. T'apprécies qu'il te rassure, t'en avais besoin. T'avais besoin d'entendre qu'il te veut toi, que le reste ne lui importe plus. Tu le sais bien sûr, mais ça te fait du bien qu'il le dise avec sa bouche, pas seulement avec ses yeux. Tu souris, touché par ses mots, rassuré aussi quelque part. Malgré les larmes, il arrive à te faire sourire, il t'illumine, toujours. Tu sais pas comment il fait, il a ce don. C'est pas Zeus qu'il fallait l'appeler, c'est Apollon. Ses lèvres douces réchauffent tout ton corps tandis que tu passes tes bras autour de ses hanches. Il te promet de rester, d'être avec toi et t'es comblé, heureux. T'avais besoin de ça. Mais bien vite il se retire et tu comprends pas, t'es perdu. Tu te retiens de rire quand il échange les rôles, quand il roule les yeux et tu comprends que t'es pas le seul qu'à besoin d'être rassuré. Tu rigoles un peu, malgré toi et tu te rapproches à nouveau pour l'entourer de tes bras, pour le ramener tout contre toi.

« Tu veux dire plus beau que le Dieu des Dieux ? Nan, j'crois pas non. » Tu souris, amusé avant de lui voler un baiser, rapidement. « Et j'tiens de ma mère en plus. Ces yeux bleus, j'en raffole ! J'pourrais les regarder toute la journée. » Tu dis ça en le fixant droit dans les yeux, en admirant la couleur si pure, si belle. Cet éclat de malice, de joie qu'il a en lui, qui ne le lâche jamais. « T'étais mon premier Zeus, tu seras mon dernier, c'est que je veux. Je sais que c'est m'avancer beaucoup de dire ça, mais c'est ce que je ressens. Qui me fera rire ? Qui regardera Narcos en mangeant des sushis avec moi ? Qui me fera grimper au septième ciel ? » Tu colles ton front contre le sien et tu fermes les yeux, tu profites de ce moment, de vous deux l'un contre l'autre. « T'es le seul pour moi. T'es le Dieu qui dirige mon cœur, l'aventurier Drake qui l'a conquis. T'es mon Ennis, le seul et l'unique. » Tu l'embrasses amoureusement, tu lui montres avec tes lèvres tout ce qu'il représente pour toi et t'entends ta mère vous appeler parce que le gâteau est prêt. Tu lâches ses lèvres à regret avant de lui donner une tape sur les fesses en rigolant avant de retourner à l'intérieur avec lui.

Tu t'installes à table tandis que ton père coupe le gâteau. Ta mère vous regarde avec un sourire niais, tu comprends qu'elle vous a vu vous embrasser. Ton frère lui à l'air de bouder sur sa chaise, tu sens qu'il est resté sur la discussion de tout à l'heure. Ton père donne sa part à Zeus avant de le faire au reste de sa famille et tu lâches un soupir de plaisir quand le gâteau entre dans ta bouche. Un délice ! Tu t'en goinfres, comme quand t'étais petit, ce qui fait rire tes parents. « Et alors, est-ce que Nell a fait la connaissance de tes parents ou pas encore ? » Elle s'adresse à Zeus, mais tu lui fais un signe discret de la tête pour lui faire comprendre que c'est un sujet sensible. Cela dit, la question est posée, c'est trop tard. Tu te racles la gorge, tu veux vite changer de sujet. « On va partir en Grèce au fait ! Quelques jours, je vous ramènerais un souvenir. » Ta mère semble déçue. « Et tu ne l'amènes même pas à Berlin ? Nelliel Whittemore, tu fais honte à tes origines ! » Tu lèves les yeux au ciel devant le côté dramatique de ta mère tandis que ton père pouffe entre deux bouchées. « N'hésites pas à te resservir Zeus ! » Ton frère finit par ouvrir la bouche. « Oui hésites pas Zeus, on sait à quel point t'es gourmand. » Tu fronces les sourcils et tu lui lances un regard noir parce que tu comprends très bien le sous-entendu dans ses propos. T'aimerais vraiment qu'il le laisse tranquille, au moins pour le reste du repas, mais visiblement il a pas envie. Pas encore. « Au fait, comment va Madison ? » Tes parents s'adressent à Harold cette fois, mais il en a pas fini. « Oh, elle va bien, mais demande plutôt à Zeus. Il me semble qu'il la connait bien lui aussi, même très bien. » Tu tournes ta tête vers ton blond, là encore tu sais ce que veut dire ton frère. Son amie qu'il s'est tapé, c'est elle. T'as envie de te frapper le visage avec la main. Tu comprends la colère de ton frère maintenant, au-delà de son désir de te protéger. Madison, c'était la fille qu'il aimait, celle dont il était amoureux il y a quelques années. Tes parents, eux, ont pas compris et toutes les têtes se tournent vers Zeus, confuses. Là, tu sais pas comment le sauver. « Tu connais Madison, Zeus ? Vous n'êtes pas vraiment de la même génération pourtant. »

Rien n'était trop beau pour Nelliel. C'était un homme charmant et drôle, attentionné et piquant, sexy et loyal. Une réflexion que Zeus se faisait chaque matin, en se réveillant à ses côtés. Avoir le double de ses clés avait son avantage, que ce soit pour découvrir la lumière du jour tapante sur les fenêtre ou encore pour faire des surprises à Nell quand il rentrait de ses courses par exemple. Observer l'aube en même temps que le torse si musclé de son amoureux avait un effet de bien être sur Zeus, mieux que la Ricoré du matin. Il se sentait si chanceux d'avoir pu le faire succomber, d'avoir compris ses sentiments à lui aussi. Il avait mit tant de temps à comprendre mais ils étaient unis et c'était ce qui importait. La journée était si joyeuse que Zeus refusait que son amoureux se tracasse, se ronge les sangs face à un possible abandon de sa part.
Si le jeune homme avait toujours eu une sorte de hold up sur cette histoire, il ne pouvait que se féliciter d'en être arrivé là. Dans cette course effrénée pour le coeur de Nell, sa fidélité et tout son amour; il était clairement le outsider de la partie. Il y avait eu Johnny qu'il avait eu peur de trahir et Shady qui, mine de rien, était encore dans les parages. Il pouvait comprendre ces deux hommes, ayant craqué auparavant pour ce nounours au coeur d'ange, cet homme fabuleux et parfait. Il avait réussi à le faire craquer lui, ce queutard si habitué des courbes féminines et des voix aiguës. Comment aurait t-il pu prédire que son meilleur ami deviendrait un jour son petit ami? En dépit de ses propres craintes, Zeus essayait de plus en plus de les balayer, de les envoyer le plus loin possible pour ne plus les subir. Certes, il avait peur de redevenir ce gamin insouciant, imprévisible et impulsif qu'il avait souvent été. Il avait peur de le trahir, de le heurter et de lui faire du mal. Il savait pertinemment que Nell ne lui ferait plus confiance et serait au fond du gouffre si ce geek si adorable ne plongeait plus ses yeux dans les siens. Il le savait et c'est sûrement pour cette raison qu'il tentait chaque jour d'être un homme meilleur, un homme digne de lui.

Il l'entoure dans ses bras après que Zeus l'ait embrassé et tenter de le rassurer du mieux qu'il le pouvait. Il lui dit qu'il est beau, qu'il est génial et quelque part, Zeus est si heureux qu'il pourrait l'embrasser encore plus, le serrer plus fort. Il ne peut imaginer meilleure fin que celle d'être avec lui jusqu'à ce qu'il ne respire plus, qu'il ne vive plus. Qu'importe le temps qui passe si il pouvait rester avec lui car c'était ce qu'il chérissait le plus maintenant. Préserver cette relation des haters, de tous ceux qui se mettraient à travers de son chemin, en clair.

« Nell... Nell tu me dis tout ça... Comment veux tu que je ne craque pas ?  » Il sourit, ému. Nell a vraiment les plus belles tirades, est si bon avec lui qu'il pourrait l'écouter lui lire des poèmes à n'en plus finir. Il l'évoque dans ses bons moments devant Netflix, dans cette parade si belle qui les unit. « Tu sais que si tu continues à me dire tout ça je ne pourrais plus tenir sans te sauter dessus... Et on est pas encore partis d'ici alors hein... » Il lui donne un coup de coude comme pour le taquiner, lui montrer que cela le touche, infiniment. Nell l'embrasses amoureusement après lui avoir dit toutes ces références. Zeus en est si admiratif qu'il n'a pas le temps de lui répondre, il décide alors de prolonger ce baiser, de traduire encore tout cet amour et toute cette admiration qu'il a pour lui. Il pose ses mains sur ses hanches, il hésite à se coller à lui alors il déplace seulement ses mains sur ses joues une nouvelle fois. Etre dans le démonstratif sans l'exciter, être chevaleresque sans être dans le sulfureux. Du moins pas tout de suite. La mère les appelles pour le gâteau, il soupire. Ce baiser était vraiment savoureux. Il lui dit, lui caressant furtivement le nez, les yeux grands ouverts. « Toi, tu es mon Peter Parker, mon Jack, mon amour. Tu comptes énormément pour moi. » Il lui donne une tape sur ses fesses, Zeus attrape sa main pour la serrer dans les siennes avant qu'ils ne rentrent et aillent chacun s'assoir. La lumière est basse, le soleil se couche, clôturant ce moment tendre entre tous les deux.

Zeus essaie de regarder la famille en entier, ne léser personne pour exprimer une nouvelle fois toute la gratitude qu'il ressent pour ceux qui l'accueillent, l'acceptent avec joie. Il remercie pour la part de gâteau. Celui-ci est exquis comme d'habitude. Pourtant, la remarque de la mère le manque de lui faire avaler de travers. Il se sent soudainement pris à parti, reconnaît en baissant les yeux qu'il n'a pas encore fait les présentations. Il tente de se justifier, comme si il avait fait quelque chose de mal. Il veut leur redonner confiance, rattraper le coup. « Euuh, non, je n'ai pas encore fait le rapprochement mais ça ne saurait tarder... Mes parents seront très heureux de les recevoir et... J'espère que ça sera aussi bon chez moi que chez vous. Le gâteau est délicieux.  » La mère lui sourit et lui montre qu'elle a compris . Ils sont au courant pour Johnny mais peut être pas dans les détails. Zeus ne veut pas l'évoquer, il sait que c'est douloureux et il ne veut pas se montrer si vulnérable. Heureusement, Nell vient à son secours en parlant de la Grèce. En voyant la mère déçue, Zeus décide de rester sur le sujet de conversation sur la Grèce. Il dit. « La Grèce a l'air vraiment magnifique... Puis en cette saison ça sera superbe! » Quand le patriarche invite Zeus à se resservir, celui-ci s'exécute avec joie. Il se sent tout petit encore, dans cette famille si belle et si unie. Il sent que tout va bien jusqu'à ce que le frère se mette à parler.  Au début, il évoque son côté gourmand. Zeus sourit, lui fait un clin d'oeil. Toutefois, il ne pouvait pas s'attendre à la suite. « Au fait, comment va Madison ? » Zeus manque une nouvelle fois d'avaler de travers, il se sent con. Putain, ce prénom lui dit quelque chose. Il fouille dans sa tête, se demande si il se l'est faite ou pas mais il n'y croit pas. Serait-ce une de ces jeunes nanas qu'il a emballé à une soirée comme ça, l'air de rien? Tout est confus. « Oh, elle va bien, mais demande plutôt à Zeus. Il me semble qu'il la connait bien lui aussi, même très bien. » Le coup de massue. La balle envoyée du fond du court et qui donne le point à Harold. Le coup de maître il faut bien l'avouer. Zeus finit sa bouchée, ultra mal à l'aise. Il fait bonne figure mais intérieurement, il n'est plus dans son assiette. Il refouille dans ses souvenirs et cela lui apparaît clairement. C'était une soirée étudiante, où il s'était invité par le biais d'une connaissance. Il avait bu et il faut l'admettre, il était allé la voir. Elle avait répondu à ses avances en cherchant aussi carrément à l'allumer. C'était rapide, concis et expédié. Un coup comme ça et puis elle n'avait pas non plus chercher plus, elle était contente de s'être tapée un mec plus vieux, elle l'avait remercié avant d'aller rejoindre ses copines. La situation était redevenue claire. Zeus lance un regard noir à Harold. C'est pas cool de le traîner dans la boue comme ça. Il se sent con mais bientôt, les parents interrogent le blond. « Tu connais Madison, Zeus ? Vous n'êtes pas vraiment de la même génération pourtant. »

Bordel, il faut se sortir du pétrin maintenant. Il réfléchit à toute allure, une excuse plausible enfin du moins, une raison valable qui ne semblait pas être un gros mensonge, après tout. Il se racle la gorge, sourit et répond. " Euh ouais, je l'ai aidé pour des cours d'histoire... Vu que j'étais pas trop mauvais je me suis dis autant la faire réviser... Johnny connaissait une de ses copines et il m'en a parlé...". Ouais bon, il allait bien voir si les parents goberaient cette histoire. Il n'avait pas trouvé mieux, lui qui était un cancre dans les autres matières, il n'était cependant pas si mauvais dans cette discipline. Il décida aussi de montrer à Harold qu'il ne se démontrait pas et il lui adresse un message. " Mais à part ça, je ne l'ai pas vu depuis un moment... Elle va bien , Harold? " Après tout c'est sa pote à lui alors autant qu'il dise où il veut en venir. Il ne sait pas si il fait bien de lui demander mais il se dit que cela lui laisse le temps de trouver un autre mensonge à inventer ou que Nell le sorte de cette mauvaise conjoncture. Et puis, il devait être bien aux yeux des parents de son compagnon. C'était la phase test et il devait contrer tous les coups possibles et inimaginables.

Même chez tes parents, même en cette belle après-midi, c'est toujours la même chose. Toujours des incompréhensions, des colères, des excuses, un retour à la normale, un amour plus fort que tout. Cela dit cette fois ce n'est ni de ta faute, ni de la sienne, mais le karma avec vous est une chienne. A moins qu'elle ne vous emmerder pour que vous vous retrouviez encore plus. T'es amusé quand il évoque son désir pour toi, tu penses à ta chambre d'ado, tu penses à combien se serait jouissif de faire l'amour avec lui là, là où t'as fantasmé sur lui pour la première fois, là où t'as eu les hormones en folie pendant toute ton adolescence. Ouais, tu gardes l'idée en tête parce qu'elle te plait. Il te fait les meilleurs compliments, te compare à ton héros préféré, à l'histoire d'amour la plus belle du cinéma et c'est sa façon à lui t'atteindre ton corps, c'est sa façon d'être aussi. Vous retournez à l’intérieur après des baisers échangés, vous dégustez le gâteau et t'es gêné pour Zeus quand il se sent mal à l'aise, quand il sait pas comment s'expliquer, comment s'en sortir. Vos familles sont différentes, vous avez pas la même histoire non plus. Ta mère, elle le comprend pas vraiment alors elle voit pas de mal. Cela dit le beau blond s'en sort à merveille, même si tu viens à son secours. Il s'en sort encore mieux par rapport à la Grèce, il fait face à ta mère avec douceur et t'attrapes sa main sous la table, tellement fier d'être avec lui, tellement heureux qu'il t'ait choisi.

Ton frère revient en force et le sujet Madison arrive sur la table. Tu comprends tout maintenant, tu sais pourquoi ton frère emmerde autant Zeus, pourquoi il ne peut pas le voir avec toi, imaginer qu'il veut ton bien. Tu regardes ton petit-ami, comme tout le monde et t'attends sa réponse, tu te demandes comment il va s'en sortir. La réponse, c'est mal. Tu sens qu'il raconte de la merde, mais tes parents eux vont pas chercher plus loin. Intérieurement, tu soupires de soulagement et tu l'entends ouvrir la bouche une nouvelle fois et là, tu te retiens de te taper le visage avec la main. Là, il cherche et tu sens que ça va mal finir tout ça. Très mal. Ton frère fronce les sourcils, il est blessé, touché par les mots de Zeus et tu sais que la suite va être horrible. Il se lève d'un coup de sa chaise, énervé et pointe le beau blond du doigt. « Tu te l'es tapé, Zeus. Elle et des tas d'autres. Tu mérites pas Nell, jamais. » Il s'en va et sort de la maison tandis que tes parents restent silencieux un moment, ne sachant que dire. Tu soupires pour ta part. « Zeus et Madison se sont connus intimement, Harold était fou amoureux d'elle à l'époque, il lui en veut encore aujourd'hui visiblement... » Comme ça, tout le monde sait, tout le monde peut comprendre.

Ta mère tourne le regard vers son gendre et lui sourit comme pour le rassurer. « Harold peut être très impulsif parfois, mais ne t'en fais pas il se calmera et il viendra s'excuser. » Ton père se râcle la gorge et fixe Zeus lui aussi. « Écoute mon garçon, tu n'as pas à te sentir coupable pour cette histoire. Harold finir par le comprendre, excuse son comportement. » Tu te lèves, t'incites Zeus à faire de même. « Bon, merci pour le repas, mais j'aimerais montrer ma chambre à Zeus et peut-être m'écrouler, j'ai l'impression que mon ventre va exploser ! » Ils vous font signe de vous en aller et tu le tires par la main pour l'amener à l'étage jusqu'à ta chambre. Rien n'a changé, c'est comme tu l'as laissé en partant. Ton ancien lit, tes étagères remplies de comics, tes posters de super héros et de jeux vidéos. Il ne manque que la télé et les consoles que t'avais. Tu t'assois sur ton lit, tu tapotes la place à côté de toi. « Tu te rappelles quand on venait ici ? Quand on a commencé à se connaître ? J'me rappelle même de la fois où t'as dormi ici, à côté de moi. P'tain ce que j'étais gêné ! C'était l'époque où... Où j'étais amoureux de toi et j'avais peur que ça finisse par se voir, surtout le matin, surtout à l'âge que j'avais. » Tu souris, à la fois amusé et nostalgique. Tu fixes le mur face à toi, t'y revois le petit trou. « Je m'étais cogné là-dessus quand j'étais petit. Je faisais Superman en m'aidant de ma chaise, elle a échappé à mon contrôle et je me suis pris le mur si fort que ça l'a abîmé. » Tu te laisses tomber sur ton lit, tu t'allonges en te remémorant tous ces souvenirs. « Et j'ai honte de te raconter ça, mais j'admets m'être fait plaisir en pensant quelques fois à toi dans ce lit. Et pas seulement à l'époque où j'étais amoureux, même plus tard parfois, tu hantais mes pensées à ces moments... » Tu rougis un peu, tu te caches le visage avec les mains, honteux de lui avouer ça. « C'est aussi là que j'ai passé de nombreuses soirées pyjamas avec Maxine, on se gavait de bonbons et de chips. » Cette époque ne te manque pas non, mais forcément ça te fait quelque chose d'y penser, surtout avec l'homme de ta vie à tes côtés.

Au début, Zeus pensait s'en tirer à bon compte. Lui qui pensait qu'il existait sa bonne étoile et qu'il pouvait compter dessus là, maintenant. Il faut dire qu'il en avait foutrement besoin. Il était dans la panade, alors qu'il avait commencé la journée gaiement. Les yeux silencieux, il rompait même un temps le contact avec Nell. Bien qu'il lui avait pris la main et l'avait soutenu dans son gros mensonge, il n'en était pas fier. Non, la vérité était plus moche que celle là et il aurait aimé que les parents de son petit ami ne la connaissent jamais. Il soupire, espérant que l'orage soit passé. C'est la tornade, pourtant, qui le percute de plein fouet.

Le désignant avec le doigt comme un traître, un intrus, le frère ne faiblit pas. Il se lève et dans le même temps l'accuse. Zeus redoute, même si il sait que c'est peine perdue de cacher ce qu'il voulait tant préserver.  « Tu te l'es tapé, Zeus. Elle et des tas d'autres. Tu mérites pas Nell, jamais. » . Zeus devient livide, il se liquéfie totalement face à son homme, ses beaux parents. Il a honte de lui, honte de ce qu'il. fait. Ce n'est pas quelque chose de mal au fond, surtout si on enlève l'âge. Immobile, il se demande sérieusement pourquoi Harold s'en est pris à lui. Il a beau chercher, il ne se souvient absolument pas de l'avoir froissé, l'avoir blessé d'une quelque manière que ce soit. Lui qui avait tant oeuvré pour défendre sa position tout à l'heure, pour lui prouver qu'il était digne de confiance... Tout était perdu.Harold se leva, la colère et l'amertume se lisant sur son visage et furibond, il quitta la salle à manger. « Zeus et Madison se sont connus intimement, Harold était fou amoureux d'elle à l'époque, il lui en veut encore aujourd'hui visiblement... » Zeus se retourne vers Nell et lui adresse un regard de remerciements. Il saisit un peu plus la raison de son geste. L'amour peut faire dire des folies et rendre dingue, il était bien placé pour le savoir. Zeus aurait aimé soulager la peine d'Harold mais, rempli de tourments, ce dernier devait ruminer dans son coin. Il tenterait l'apaisement plus tard.

Il apprécie que sa belle mère le regarde et lui sourit. Elle veut le rassurer, il faut dire qu'il a toujours un teint d'aspirine. «  Merci Mme Whittemore, merci beaucoup... » . Le père dit quelque chose de similaire, Zeus le remercie d'un hochement de tête. Son regard demeure timide, il préférerait être dans un trous de souris pour sûr. Il sait bien que ses beaux parents auront une autre image désormais. Il s'en veut de les décevoir même si il n'est plus comme ça. Il est amoureux de leur fils et ça, ça change tout.  « Bon, merci pour le repas, mais j'aimerais montrer ma chambre à Zeus et peut-être m'écrouler, j'ai l'impression que mon ventre va exploser ! » . La diversion idéale, Zeus quitte ses pensées négatives et morbides un moment pour suivre Nell qui se lève de table. Après s'être platement excusé pour la situation et le fait qu'Harold se soit enfui, il les remercie pour le repas. Les regards entre les parents sont explicites, ils sentent bien qu'ils ont besoin d'un moment tous les deux.

En arrivant dans la chambre, Zeus sourit. C'était quasiment dans le même état que lorsqu'il avait connu Nell. Il y avait des jeux videos, des posters et des comics qui jonchaient les étagères et étaient entassés. Cela rendait l'univers encore plus réel, celui des supers héros. Nell se laissa tomber sur son lit, tapote près de lui pour que Zeus l'y rejoigne. Il s'exécute, bien trop content de se retrouver seul à ses côtés.  «  Bien sûr que je me souviens... J'ai passé des moments géniaux avec toi, ici... ». Il adore l'écouter, il semble avoir des étoiles plein les yeux et lui confie comme il aimait penser à lui, comment il avait pu l'accompagner, sans le savoir dans ses hormones et ses premiers émois adolescents. Il rougit d'une telle confession, lui qui ne songeait pas à lui de cette manière pour l'époque mais qui s'était nettement rattrapé depuis. Il se sent séduit, il sent que Nell pourrait le conquérir encore une fois. Bien sûr, il lui appartient déjà mais Zeus pourrait tomber une nouvelle fois, simplement par la séduction si subtile et parfaite de Nell. Il était foutrement bon. « J'suis honoré d'avoir pu contribuer à te réchauffer pendant l'hiver et combler tes nuits d'été...». Il se sent poète tout à coup. Peut être parce qu'il se sent bien, parce qu'il l'aime et se sent admiré. Son geek rien qu'à lui. Il a beau parler de Maxine et de ses soirées chips, Zeus se sent déjà partir. Foutue libido qui revient au galop.

Au début, il ne dit rien, essaie de faire partir cet émoi soudain. Il respire doucement, contient cette ferveur si intense qui le parcoure dans les bras, dans les jambes et reveillerait presque son entrejambe. Il soupire, ferme les yeux. Nell semble percevoir son malaise mais alors qu'il pose une main sur son épaule, Zeus se jette sur lui et l'embrasse langoureusement. Il le laisse s'allonger, le toucher et le caresser même si le blondinet va plus vite et ne s'arrête pas de l'embrasser. Cela dure quelques secondes, le coeur de Zeus semble crier de plaisir et de satisfaction et le jeune homme descend sa main plus bas...avant de se rétracter. Il n'est pas chez lui, pqs chez Nell. Il se demande si ce n'est pas une connerie.

Il se retire un moment, reprenant une place assise. « Excuse moi Nell.. Je, je sais pas ce qui m'a pris... On est chez tes parents et je voulais te faire plaisir dans ton lit... mais...». Il se sent gêné, ne sait pas si Nell comprendra son malaise. Il s'est laissé guider par son instinct sans savoir si il pourrait être silencieux pendant l'amour.

T'apprécies ce moment nostalgique, ce passage plus doux après le cinéma qu'a fait ton frère. Tu l'aimes, mais pour le coup, il a été trop loin et vraiment trop con. Ici, tu te souviens de plein de choses et Zeus aussi. Ça te fait plaisir quelque part, que l'homme que t'aimes ait partagé tant de choses avec toi avant tout ça, qu'il partage des souvenirs avec toi. Tu souris à sa remarque, toujours un peu gêné par ta confession, par ces aveux que tu regrettes pas vraiment. C'est vrai qu'il t'a accompagné pendant un temps, sans s'en rendre compte. T'essaies de changer de sujet, de vous changer les idées, mais ton beau blond s'empare de tes lèvres, laisse ses mains parcourir ton corps et tu sens ton désir d'adolescend et celui de maintenant monter. Tu sens ta libido monter en flèche, tes hormones faire n'importe quoi. Comme si c'était la chambre et pas l'âge. Sa main descend dangereusement, délicieusement et d'un coup tu le vois se relever, s'éloigner et te frustrer. Tu soupires, d'un plaisir raté, d'une sensation agréable malgré tout et tu te relèves à ton tour. Tu comprends pas ce qu'il se passe, pourquoi soudainement il veut plus de toi ici. Dans cet endroit où tu l'as tant fantasmé. Dans ce lit où tu pourrais enfin mettre tes pensées salaces en réalité.

Il s'excuse, se reprend et tu le trouves adorable, délicieux. T'es attendri par son interdit, par son désir de bien faire, mais ça ne fait que renforcer un peu plus ta libido encore. Si lui peut s'arrêter, toi t'en es plus capable. Tu te lèves du lit et tu fermes ta porte à clé. Tu lances ta radio et tu reviens vers lui, le superposant avec un sourire coquin. « Comme ça, on entendra rien. » Tu l'embrasses à pleine bouche, tu lui roules la pelle de sa vie, tu te frottes contre lui pour qu'il sente à quel point t'as envie de lui, qu'il se rende compte comme ton anatomie le réclame. Tu glisses tes mains sous son haut, tu caresses sa peau, le moindre de ses muscles avant de le pousser pour l'obliger à s'allonger. A quatre pattes au-dessus de lui, tu lui mords la lèvre avant d'aller déposer des baisers dans son coup. Tu te sens sauvage, adolescent. « Il est temps que ce lit découvre sa première fois, avec toi qui plus est. »