L’été qui clairement, t’as semblé bien trop court. Le brusque retour à la réalité. Les cours qui ont repris depuis quelques semaines déjà, qui n’ont pas vraiment tardé à prendre tout ton temps, une bonne partie de ton énergie aussi. Énième roman que tu venais de commencer d’ailleurs. Princesse de moins en moins certain de son parcourt, au fils que les semaines avançaient. Parce que oui, tu étais là physiquement. Mais ta tête, ton cœur même qui était complètement ailleurs. Gamine, qui avait toujours été si sûre d’elle, qui commençait à être de plus en plus perdue.
Et voilà que tu avais perdue le fil de ta lecture. Les mots qui avaient défilé sous tes yeux, sans pour autant que tu n’en captes le sens. Mince soupire qui se glisse de tes lèvres, alors que tu allais reprendre à partir de l’endroit où tu avais cessé de suivre. Pourtant y’a ton regard qui se relève un peu. Qui fini par se poser sur une silhouette dont tu n’as aucun mal à reconnaitre. Et y’a tes lèvres qui se pincent à cet instant. Un soupçon de remord qui t’offre ce goût à l’aspect métallique dans le fond de ta gorge. Et oui, clairement, à cet instant tu aurais bel et bien voulu disparaitre. Parce que tu avais cette mauvaise tendance à chercher à l’éviter ces derniers temps.
Mais va savoir pourquoi, pas vrai Laure ? Et tu aurais souhaité reposer tes yeux sur ton livre, peut-être même chercher à te dissimuler derrière. Mais à l’instant même où ce plan à deux balles à exécution, voilà que ton regard croise le sien. Et cette fois princesse, tu n’as aucune issue.
La jeune femme qui s’approche de toi à cet instant. Sourire qui se greffe à tes lèvres rapidement. Princesse qui a toujours été une bonne comédienne, qui n’a jamais eu aucun mal à faire croire un peu tout et n’importe quoi. Et pourtant, derrière ton sourire il y a un brin de sincérité. Parce qu’elle manque dans ta vie Verity. Seulement, tu sais bel et bien que tu as fauté. Tu te doutes quand t’en voudras quand elle saura, et probablement pas qu’un peu. Et c’est ça que tu appréhendes, pour cela que tu l’évites (presque comme la peste).
« Verity ! Ça fait longtemps dis-donc. » Enfin disons longtemps que tu n’avais pas échangé plus que des banalités avant de trouver un quelconque excuse pour t’esquiver.
« Je suis contente de te voir. » Mais y’a ta gorge qui se noue à ce mensonge. Seulement toi, tu agis comme si tout était normal. Comme si tu n’avais rien à te reprocher. Mais tu es loin d’être blanche comme neige princesse.
« Comme tu vas ? » Que tu lui demandes, alors que tu lui fais signe de s’asseoir à côté de toi. Parce que trop longtemps tu l’as évité. Maintenant plus question de se défiler. Même si tu finiras peut-être par le regretter.
@verity skadden