the hangover + free for all

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{ strive for greatness }
w/@"free"

t'es pas du genre superstitieuse et pourtant t'es là, t'y comprends pas grand chose et pourtant t'es futée. t'as besoin de faire le vide ou le plein justement parce que tu es trop vide. ça cogite, toujours trop vite. t'as toujours eu la tête trop pleine. il est tard, comme d'habitude. ta vie va trop vite pour que tu trouves le temps de venir plus tôt. et tu avances le long des quais, la tête rentrée dans les épaules. tu aimes voir l'eau de la baie, ça a un côté réconfortant pour l'italienne loin de sa patrie. tu te perds un peu trop longtemps dans la contemplation de l'étendue marine si bien que tu es à la bourre, comme toujours. ça n'aurait pas été drôle si tu avais été à l'heure de toute façon et puis ça n'aurait pas été vraiment toi non plus. t'as l'habitude qu'on t'attende, peu importe qui est à l'arrivée. t'es exaspérante avec ton manque de ponctualité mais t'arrives toujours à te justifier, t'es même devenue plutôt douée au fil du temps. tu marches, le regard perdu sur le bitume parce que t'as plus le temps de te perdre dans les astres. pourtant, t'as aucune obligation mais t'as promis d'être là et tu sais pas manquer à une promesse alors même si ça te coûte, tu y vas. tu devais être sacrément bourrée pour accepter ou désespérée. c'est plutôt ça, t'étais vidée alors tu as acquiescé sans penser au fait que tu devrais vraiment te rendre à cette soirée improvisée. tu connais personne et tu sais immanquablement que tu vas faire parler. t'es pas du même milieu que les gosses qui fréquentent ton univers mais visiblement, t'as encore besoin de te faire aimer alors tu fonces vers un dessein déjà bien amorcé. faudra que t'en parles avec ton thérapeute parce que tu te mets dans des situations de merde pour éviter la solitude d'une nuit sans sommeil. tu erres, tu te traines en laissant le temps s'évader. tu hésites aussi mais c'est trop tard puisque le tumulte qui brise le mutisme nocturne s'élève déjà devant toi. l'objet du délit : un bateau démesuré encombré par une centaine de corps enchevêtrés. qu'est-ce que tu peux bien foutre là. une main te saisit par la nuque pour te forcer à avancer sur le ponton et tes vieux réflexes de championne ont l'air de s'être évaporés puisque t'es déjà à bord lorsque tu réagis. la petite soirée évoquée s'est transformée en une orgie débridée. tu te sens encore moins à ta place au milieu de ces héritiers blindés mais on ne te laisse pas descendre puisqu'un mouvement de foule te pousse au centre du bateau, en direction du bar qui semble être l'attraction de la soirée. l'ambiance est encore pire à l'intérieur. les gens collent et se collent dans une chaleur tropicale mais tu réussis à te faufiler jusqu'au bar improvisé où trônent fièrement des bouteilles hors de prix. tu prends un shot qu'on te tend sans aucune conviction et puis un deuxième, un troisième. ça s'enchaîne. coup d'oeil circulaire pour essayer de trouver une issue de secours avant de finir par tituber. exercice d'évacuation rapidement avorté par une voix qui s'élève du tumulte ambiant. et puis tout se bouscule, des cris, des mouvements de panique.
et tu te retrouves à l'arrière d'une bagnole que t'as déjà fréquenté plus qu'à ton tour. une vieille grille te sépare du chauffeur alors que tu tentes de te justifier dans une complainte loin d'émouvoir le flic planqué à l'avant. j'étais en train de partir et je venais d'arriver, j'ai même pas bu. vous allez pas m'embarquer pour ça bordel. un autre flic débarque avec un autre invité qui semble aussi ravi que toi d'avoir été embarqué. quelle bonne soirée de merde. tu grognes déjà alors que la voiture bondit sur le macadam. t'avais pas envie de venir et t'as encore moins envie d'être là.

Besoin de prendre l'air. Besoin de sortir de cette routine. Tu n'en peux plus de cette vie. Tout est monotone. Il ne s'y passe rien et ça ne te plait pas. Chaque jours, tu vas en cours. Université, devoirs. Quelques sorties en ville avec les copines. De temps en temps, une sortie en boite de nuit. Niveau argent, tu n'as pas de soucis à te faire. Papa alimente toujours ton compte en banque malgré le fait est que tu lui ai demandé de cesser de le faire. Mais non. Il le fait toujours. Ça commence sérieusement à t'énerver. T'as l'impression qu'il ne t'écoutes pas. Bref. Ce soir, tu vas sortir de ta zone de confort. Dans la salle de bain, tu viens de terminer de prendre ta douche. Séchage de cheveux rapide. Petit coup de peigne et de lisseur au passage. Pas besoin de les attacher. Petit coup de mascara, blush et rouge à lèvres rouge. Ça fait toujours son petit effet. Et toi, t'aimes quand les gens te remarquent. Surtout les mecs. Ou les femmes d'ailleurs. Tu n'as rien contre la gente féminine. Passons à la tenue. Une robe noir qui t'arrives au-dessus des genoux. Petite veste en cuir histoire de ne pas tomber malade tout de même. Pour les chaussures tu choisis une paire de bottines plates. Les talons c'est jolis, certes, mais putain qu'est-ce que ça fait mal aux pieds ?! Prête ? Apparemment oui. Tu mets ton téléphone dans la poche de ta veste avec la clé de ton appartement. C'est parti. Que la fête commence !
Là-bas, il y a énormément de monde. La plupart sont dans un état lamentable. Ivres. Certains ne tiennent plus debout. Toi ? T'es bien. Quelques verres déjà pris. Tu te laisses emporter par la musique. T'es bien. Tu ne penses plus à ton quotidien ennuyant. Cette soirée sur un bateau à pic. T'es loin de te douter encore que ton quotidien va être grandement chamboulé. Tu ne t'y attends absolument pas. Alors que tu danses sensuellement avec un type pas trop ivre, tu entends des cris. Tête levée, tu cherches d'où cela vient. Tu ne sais pas. Ça t'intrigue. La panique. Tout le monde court dans tous les sens. Toi, tu restes là. Planté au milieu de ce qui sers de piste de danse. Soudainement les flics arrivent. C'est pas la première fois que tu les vois. En revanche, c'est la première fois qu'ils t'embarquent. Menottes au poignet, tu les suis sans broncher. Bordel si Mahe savait cela !! Il t'enfermerait à double tour chez lui certainement. Le flic te balance à moitié dans la voiture. À côté de toi, une femme est là. Comme toi, elle ne semble rien comprendre. Tu soupires et tapes ta tête contre la vitre froide. "ah ça tu l'as dit !!" Réponds-tu en soupirant. Toi qui voulait sortir de ta routine c'est réussi.

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w/@mara velázquez

T’as froid, t'as chaud. Tu te perds dans un tourbillon de sensations probablement dû à l'alcool qui s'écoule à vitesse éclair dans ta gorge. T’as plus l'habitude de t'assommer avec les boissons alcoolisées depuis un moment et ça se sent alors tu décides de lever le pied avant de voir le monde tourner. Tu t'éloignes du bar pour sortir prendre l'air sur le pont supérieur, t’as les pensées rendues confuses par l’alcool et le melting-pot de sentiments qui t’encombrent le crâne. Tu devrais être chez toi, t’abrutir de révisions ou à la salle pour répéter tes enchaînements encore et encore mais t’as décidé de te socialiser. Comme si t’avais besoin de ça, comme si c’était la bonne période pour ça. T’as les neurones qui tournent en boucle, qui te répètent sans discontinuer les dernières paroles du boxeur, qui ressassent ses dernières photos postées. Il appartient à personne, tu n’appartiens à personne d’autre qu’à toi. Et à force de te le répéter, tu vas sûrement finir par y croire vraiment. T’empruntes une cigarette à un groupe de bcbg derrière toi en leur promettant de leur rendre plus tard mais ils s’en tapent, ils ont les moyens de s’en acheter des centaines par jour si l’envie leur prend avec la subvention familiale. Mais qu’est-ce que tu fous là ? Tu te le répètes pour la dixième fois depuis que t’es montée à bord, tu dénotes au milieu de ces pantins de la haute. C’est pas ton monde tout ça, t’es plus à l’aise pour frapper que te distinguer. Un regard vers tes astres pour cracher la fumée plus loin et te voilà à nouveau partie très loin. Tu as bu, beaucoup mais pas assez pour ne pas trouver un peu de réconfort sous ta couverture céleste. Un mec passe, te bouscule sans s’excuser et tu lâches ton cancer dans l’eau sous le coup de la surprise. Quel connard, oh l’enfoiré. Tu me dois une clope. Il est déjà reparti alors que tu te remets à jurer. Ça fait chier, tant pis pour la soirée.mais tu préfères te barrer avant de te retrouver à t’exercer sur les invités. Tu te faufiles tant bien que mal avant de retrouver plaquée contre un mur avec un sale type qui te hurle dans les oreilles et le temps que tu réagisses, t’es déjà embarquée, enfermée dans une bagnole grillagée. Et tu sais d’avance que ça ne sent pas bon. T’as beau te débattre, jurer. Rien à faire, ils ne veulent pas t’écouter et tu te retrouves à l’arrière d’un taxi improvisé. Ton oncle va te détester, il va te maudire pour t’être embarquée dans une galère pareille. Il va sûrement jurer mais tant pis, ça te fera une expérience. La voiture bondit alors que tu commences à marmonner quelques insultes en italien, oubliant que tu n’es pas seule à l’arrière. Je vais me faire trucider, surtout que j’ai rien fait putain. T’as parlé plus fort sur les derniers mots pour faire connaître ton mécontentement aux officiers à l’avant mais ils n’ont pas vraiment l’air de s’en soucier.

Fille à papa. Fille fragile. Ce sont principalement les mots que les gens que tu croises disent de toi. Mais ce n'est absolument pas le cas. On dit toujours qu'on ne choisit pas sa famille. C'est vrai. Tu ne te plains pas d'être née dans une famille avec suffisament d'argent pour ne pas avoir craindre pour le lendemain. Mais, comme partout, ça a des inconvénients. Des critiques encore et toujours. Tu crois que tu les as vraiment toutes entendue. Aujourd'hui, ça ne te fais plus rien. Et puis, de toute façon, tu n'y fais même plus attention. Les gens peuvent bien dire ce qu'ils veulent de toi. Ça te fait ni chaud, ni froid. Bref. La soirée s'annonce bien. T'es là. Parmi toutes ces personnes qui ne te connaissent pas. Tant mieux. Pour une fois, t'es une inconnue. Une personne comme les autres. Un verre d'alcool. Puis un autre. Et encore un autre. Tu les enchaines. Tu ne comptes plus à combien que tu en es. Tu te laisses porter par la musique. Un mec s'approche de toi. Il commence à se coller à toi. Tu le laisses faire. Au bout d'un petit moment, il se met à t'embrasser. Encore une fois, tu le laisses faire. Tout se passe bien. Tout le monde semble s'amuser. Mais, bien évidemment, il y a toujours un moment où la soirée dérape. Ce n'est qu'une question de temps.
Ce soir, t'as besoin de changer d'air. De bouger. De sortir de chez toi. Mais, surtout, de sortir de ton quotidien. Quand tu as mis les pieds dans cette soirée, tu ne t'attendais à ce qui allait se produire. Les flics. Super ! Tu vas être obligé d'appeler ton frère pour qu'il te sorte de là. Il a pas finis de te crier dessus. Ça, c'est certain. Assise dans la voiture, tu te trouves à côté d'une jeune femme. Tu ne la connais pas. Du moins, pas encore. Mahe va te détester. Il est même capable de te consigner dans ta chambre. T'as vraiment l'impression d'avoir un deuxième papa parfois. La jeune femme qui se trouve avec toi dans cette voiture te parle. "on est dans le même bateau alors. Mon frère va m'faire la morale jusqu'à la fin de mes jours !" Dis-tu en imaginant la scène. Peut-être pas jusqu'à ta mort mais pendant un moment, c'est certain. T'es même certaine qu'il va surveiller tes allers et venus à l'appartement à partir de maintenant. Un second papa je vous dis. "j'ai rien fait non plus .." Dis-tu pour te persuader de ton innocence. En espérant que les flics aient entendus. "jte serre pas la main hein  ?! mais jm'appelle Mara. Et toi ?" poursuis-tu. Faisons connaissance tout de même. Vous avez le temps de le faire apparemment.

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w/@mara velázquez

T'aurais pas dû être là, t'as toujours eu l'intuition foireuse mais au moins cette fois, tu as senti par avance que ça allait déconner. C'est pas ta place d'être parmi ces gosses blindés, déjantés à la recherche d'un peu de frisson pour faire grisonner les cheveux de papa. Toi, tu devrais être dans ta salle ou le nez dans tes cours mais t'as voulu jouer la sociable et tu te retrouves dans la merde. Comme toujours. T'es pas prête de renouveler l'expérience, t'imagines déjà la tronche de ton oncle quand il va venir te chercher et même si t'es pas du genre à faire des vagues, tu connais déjà le sermon auquel tu ne vas pas échapper. Et tu sais parfaitement qu'il va remuer le couteau dans la plaie. Je suis pas ton père Bianca putain, c'est pas à moi d'assumer tes conneries alors au prochain écart, tu comptes pas sur moi. Tu m'emmerdes. Ou une variante assez proche, il aime à te rappeler que ton paternel t'as lâchement abandonné avant même qu'il ait vraiment mis les pieds en prison. Et puis, il viendra s'excuser demain en te proposant un entraînement pour évacuer ta frustration parce que c'est comme ça que tu communiques le mieux. On t'as jamais parlé d'amour ou de sentiments. C'est par l'intensité des coups que tu t'exprimes et de la frustration, t'en as à revendre alors que tu te retrouves coincée à l'arrière d'une bagnole avec une inconnue et deux sales types qui jouent les gros durs alors que tu les mettrais ko sans le moindre mal si ils arboraient pas un uniforme, t'as encore au moins le respect des institutions même si ton poing te démange à mesure qu'ils t'ignorent. Et dans un énième grognement de frustration, tu les insultes dans ta langue natale. À la vue de leur carnation fantomatique, tu sais parfaitement qu'ils n'ont rien de méditerranéen. Et puis à la fin de ton flot brûlant, tu laisses tomber lourdement ta tête contre ton dossier. Quel bordel. J'aimerais bien avoir un frère à appeler et qui me fasse la morale. T'es piquante Bianca et t'as compris le fond du message mais tu fais chier sur la forme. T'es rendue aigrie par les imprévus mais le fait est là, t'aimerais avoir un père à appeler ou un frère pour te protéger mais toi, t'es seule et dans ton répertoire, t'as personne en qui tu puisses avoir assez confiance pour te sortir de ce merdier à part ton oncle ou Betsi peut-être mais si tu l'appelles, tu sais déjà que tu vas entendre parler de ce bordel pendant la prochaine décennie. Travis ne ferait même pas le déplacement si il daignait décrocher alors t'es condamnée à te tourner vers ton unique famille, quitte à en subir les foudres. Et puis sa remarque a au moins le mérite de te dérider un peu, te fait lâcher un sourire alors que c'est l'apocalypse dans ton crâne. Moi, c'est Bianca. Tu t'apprêtes visiblement à partager une nuit de ta vie avec ta compagne de cellule alors autant au moins être polie, elle t'as rien fait après tout.

Habituellement, tu passes tes soirées chez toi. Seule dans ta chambre ou bien dans le salon à faire des parties de jeux vidéos avec ton frère. Mais ce soir, c'est une toute autre activité que tu as choisis de faire. Une soirée sur un bateau. Lieu insolite pour une soirée n'est-ce pas ? Mais toi t'aimes bien. L'ambiane était excellente. Quelques verres enchainés. L'alcool qui coule dans tes veines. Un charmant jeune homme avec qui tu aurais pu passer la nuit. Chez lui, bien évidemment. T'as pas envie de te faire réprimander par ton frère ainé. Enfin, tu le seras quand même. Quand les flics l'appelleront pour lui dire que t'es en garde à vue, il va sûrement te faire la morale pendant un long, très long, moment. Néanmoins, peut-être sera-t-il plus clément quand tu lui diras que t'es innocente. Ça, seul l'avenir te le dira.
Assise dans la voiture à côté de la jeune femme, tu te plains de ton frère et de la morale que tu vas te prendre de longues semaines voire même de longues années. Mais la remarque de la jeune femme te refroidit aussitôt. Tu ne la connais pas. Tu ne connais pas sa vie. Tu ne sais pas quoi lui répondre. T'excuser ? L'ignorer ? "oh .. euh .. je suis désolée .." Réponds-tu simplement. Coup d'oeil à travers la vitre de la voiture. Dehors, quelques flics attrapent encore des individus présents lors de la soirée. Donc cet homme qui a commencé à te draguer et avec qui t'aurais bien finis la nuit. Bordel ! Qu'il est canon quand même. Tant pis. Ta soirée va être beaucoup moins fun maintenant. Mais c'est la vie. Parfois, tu as envie de rire au visage du destin. Et ce soir en fait partie. Tu viens finalement te présenter à elle. La jeune femme en fait de même. "enchanté !" réponds-tu poliment. C'est l'un des traits de ta personnalité. Beaucoup trop polie. Même avec ceux qui ne le méritent pas parfois. Souvent même, trop souvent. Tu soupires quand la voiture démarre enfin. Pas un mot échangé durant le trajet. Vous arrivez au commissariat. On vous laisse dans la cellule avec les ivrognes nocturnes. Tu t'assois dans un coin près de la jeune femme avec qui t'as partagés une voiture de police. "Tu sais ce qu'il s'est passé toi ?" Au final, tu ne sais pas ce qu'il s'est passé. T'étais trop occupé à rouler des pelles à ton beau gosse.