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 what if it's us (gabin)

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Message Sujet: what if it's us (gabin)   what if it's us (gabin) Empty Sam 10 Nov - 10:59


Ça a été facile de retrouver Gabin. Nate avait utilisé la même technique que des années plus tôt : la pêche sur les réseaux sociaux. A l’aéroport de Berlin, pendant qu’il attendait son avion dans le lounge business – les gênes Harrington qui se manifestent – il a d’abord tapé le nom de Gabin sur Facebook. Ça l’a retourné, les photos. Les récentes. Celles sans lui. Mais ça a valu la peine car ça lui a permis de vérifier deux choses : toujours le Queens comme lieu d’habitation et le nom précis de l’école où il enseigne à présent. Adresse rapidement enregistrée dans le gps de son téléphone. Le reste du temps passé à épier, sur les photos, lesquels de ces garçons souriants il avait bien pu ramener dans son lit. Et la question inévitable, qui fuse dans son esprit, en traitre : quel lit ? Le leur ? Est-ce que Gabin avait gardé le leur ? Celui de leur appartement ? Il n’oserait pas ramener d’autres hommes dans celui-là, si ? Grimace, haut le cœur, hôtesse de l’air qui s’inquiète, sourire rassurant. Il avait passé les heures suivantes, coincé dans la carlingue d’acier, à tout faire pour se distraire : film après film, coupe de champagne après coupe de champagne.

Ce n’est que deux jours plus tard, le corps pourtant toujours en jetlag, qu’il trouve le temps et le courage de se rendre à l’école. Il ne sait pas encore ce qu’il va lui dire. Il sait ce qu’il ne va pas lui dire. Il ne va pas lui dire que c’était une erreur de partir. Il ne va pas lui dire qu’il est revenu pour lui. Trop de risque d’avoir l’air pathétique. Il sait, il se rappelle, qu’il a toujours dit toute la vérité à Gabin et que, quatre ans plus tôt, il aurait donc avoué la vraie raison de sa présence. Tu me manques. Mais, quatre ans plus tôt, ça aurait été romantique. Aujourd’hui, il a majoritairement l’impression d’être un gros stalkeur. D’ailleurs, non, ce ne serait pas la première fois qu’il ne serait pas honnête : après tout, il a menti quand il est parti, en affirmant que l’opportunité de stage lui était tombée dessus alors que c’était lui qui l’avait cherchée, lui qui avait tout fait pour avoir la place.

Quand il arrive devant l’école, il est pris d’un putain de déjà-vu. Gabin est là, deux jeunes mecs le flanquent, l’air menaçant. Mais t’es sérieux putain ?, il souffle comme s’il s’adressait à Gabin, trop bas pour qu’on puisse l’entendre à cette distance. Les jeunes, il aurait pu leur ressembler, de nombreuses années plus tôt, eux qui ont l’air d’avoir grandi sur les marches d’un HLM. Ils demandent à Gabin si c’est vrai, ce qu’ils ont entendu, s’il est vraiment gay. Parce qu’un gay qui enseigne à leurs petits frères, ça leur plait pas. Il risquerait de les contaminer. Même si Gabin n’a pas l’air effrayé, Nate ne réfléchit pas et franchit rapidement les quelques mètres qui le séparaient encore de la scène. « Hey, les gamins, vous avez pas autre chose à branler putain ? » Il a oublié toute forme de diplomatie. Il attrape l’un des jeunes par le t-shirt pour l’éloigner de Gabin. Le mec est d’abord surpris, presque effrayé. C’est pas tous les jours qu’un homme d’1m92 te saute dessus. « T’as rien ? Ils t’ont rien fait ? », il demande à son ex, l’inquiétude rendant sa voix autoritaire et rapide. Peut-être qu’ils ont eu le temps de le bousculer avant qu’il ne débarque. Comme la dernière fois, où il a failli arriver trop tard. Le jeune en face de lui retrouve sa composition, semble reconnaitre quelque chose dans le regard de Nate, un reflet de rue, et s’adresse à lui comme à l’un des siens : « Mec, mec, calme-toi, lâche moi. C’est pas ce que tu crois. Ecoute, l’type que tu défends là, c’est une pédale. On voulait juste s’assurer qu’il reste loin de nos petits frères. » Il dit ça sans douter une seule seconde de sa légitimité. Ça s’voit dans ses yeux qu’il s’attend à ce que Nate le lâche et, dans le même mouvement, retourne une droite dans la gueule de la pédale en question. Et Nate envoie bel bien son poing dans une gueule, celle du jeune. C’est parti tout seul. L’autre jeune, au lieu d’essayer de les séparer, se jette sur Gabin, comme s’il profitait d’une ouverture pour faire ravaler au professeur son homosexualité, à coup de poings.
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Message Sujet: Re: what if it's us (gabin)   what if it's us (gabin) Empty Sam 10 Nov - 11:12


la routine. toujours la même depuis quelque temps déjà. plusieurs mois, plusieurs années que tu travailles ici, que tu habites pas trop loin avec ta frangine. et tu l'aimes bien, cette routine, même si une autre te manque parfois. toutes ses pensées effleurent parfois ton esprit. d'une vie ou ce n'était pas avec elisa que tu partageais l'appartement. une vie ou tu ne dormais pas seul dans ton lit. tu comptes les jours sans même t'en rendre compte. quatre ans déjà, ça te semble si long. un léger soupir s'échappe de tes lèvres. tu ne sais pas pourquoi, mais aujourd'hui, les enfants ont été intenable. et tu n'as qu'une envie, rentrer tranquillement chez toi pour une douche chaude bien méritée. mais visiblement, pas ce soir. tu viens enrouler une écharpe autour de ton cou, par-dessus ta veste. tu récupères ton cartable et te diriges vers la sortie de la petite école de quartier. et tu aimerais, qu'en 2018, les mentalités évoluent un peu plus. tu sais pas quel âge ils ont ses jeunes, sans doute même pas la vingtaine. mais il ont déjà l'air bien atteint par la stupidité. y'a pas d'âge pour ça. tu viens croiser tes bras contre ton torse. qu'est-ce que ça peut bien vous faire ? tu te contentes de demander, presque las de ce genre de situation. pas la première fois que ça arrive, loin d'être la dernière et ça tu le sais bien. et ouai, t'es gay. ouvertement. sans doute un peu trop pour ta propre sécurité. un des gosses qui vient faire un pas en ta direction. tu restes neutre, t'es habitué à tout ça. une grande gueule, mais pas grand chose de plus. hey, les gamins, vous avez pas autre chose à branler putain ? tu fronces les sourcils. cette voix. tu tournes légèrement la tête. nate, putain. il fout quoi, ici, au juste ? tu te pinces les lèvres, l'observes de longues secondes sans réussir à dire quelques choses. tu te contentes de serrer tes bras contre ton torse. peut-être pour essayer d'y calmer ton myocarde, ce dernier s'affollant un peu trop rapidement à ton goût. tu baisses un peu la tête, l'enfonçant dans ton écharpe. t'as rien ? ils t'ont rien fait ? retour à la réalité. cette dure réalité. tu sais toujours pas ce qu'il fout ici, pourquoi il est en train de te défendre comme une dizaine d'années en arrière. pourquoi est-ce qu'il doit toujours être en train de te défendre ? t'es pas un mec trop faible pour assumer d'être gay. tu retiens un petit soupir, te contentes de hocher la tête.

tu sais pas quoi penser de tout ça, de ces gamins. de la voix d'un d'eux qui résonne une nouvelle fois. ouai, t'es sans doute qu'une pédale, tu l'sais bien ça, pour l'entendre à longueur de journée, suivant dans quel quartier tu te trouves. soupir au bord des lèvres, légèrement agacé. et petit rictus qui vient l'effacer en voyant nate balancer son poing contre sa mâchoire. craquement un peu trop sinistre à ton goût. mais c'est pas de ta faute, t'as jamais été un violent, comme gars. tu fronces un peu les sourcils quand l'autre gosse se jète sur toi, et t'as tout juste le temps de décroiser tes bras pour l'empêcher de tomber de tout ton poids sur toi. un grognement s'échappe de tes lippes, ton poing vient rencontrer son faciès. il s'y attendait sans doute pas, à ce que tu puisses avoir une certaine poigne. tu attrapes un de ses avant-bras et viens projeter ton genou dans son bas-ventre. sans doute un peu trop bas d'ailleurs, mais t'as pas franchement de respect pour ce genre d'individu. ou alors autant que lui peut en avoir pour toi. t'iras raconter à ton frère comme son aîné s'est fait battre par une pédale tien. et fait gaffe de pas l'devenir à ton tour. tu siffles en l'observant un instant. parce qu'ils doivent avoir de sacrer problèmes d'identités, ces gamins. mal dans leurs peaux. et pas bien courageux. mais en même temps, si t'étais à leur place, tu ferais pas l'fier devant nate. déjà qu'il fait une tête de plus que toi et que t'as dû apprendre à lui tenir tête quand même. tu te mords l'intérieur de la joue, ton regard toujours posé sur les deux gamins, qui ne tardent pas à faire volte face en marmonnant quelques jurons.

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Message Sujet: Re: what if it's us (gabin)   what if it's us (gabin) Empty Sam 10 Nov - 11:16


Gabin ne parle pas mais secoue la tête, pour signifier qu’il n’a rien. Nate est soulagé, même s’il aurait préféré l’entendre. Ce qu’il entend, à la place, c’est le jeune en face de lui qui fanfaronne, pense pouvoir lui faire retourner sa veste, traite son ex de pédale. Nate ne prend pas le temps de lui expliquer, à vrai dire cette option ne lui effleure même pas l’esprit alors qu’il envoie son poing s’écraser dans la mâchoire du jeune. Dans le coin de son champ de vision, il voit que l’autre en profite pour s’en prendre au professeur. Son sang ne fait qu’un tour, il a peur que Gabin encaisse des coups, mais non, il se défend. Et plutôt bien, même. Une dizaine d’années plus tard, il n’est plus cet adolescent effrayé, à mi-chemin vers la mort. Si Nate l’a oublié, pendant quelques secondes, c’est peut-être parce qu’il aimerait pouvoir tout recommencer et ne pas partir à la fin. « t'iras raconter à ton frère comme son aîné s'est fait battre par une pédale tien. et fait gaffe de pas l'devenir à ton tour » Les jeunes fulminent mais n’hésitent pas longtemps avant de se tailler, obligés de reconnaître qu’ils ne font plus le poids, maintenant que les adultes sont deux aussi.

Tout en se massant les phalanges de la main droite avec la main gauche, Nate se tourne vers Gabin qui semble s’obstiner à regarder les jeunes pour ne pas le regarder lui. Son cœur bat tellement fort qu’il le sent jusque dans son crâne, mélange de l’adrénaline déclenchée par les jeunes et d’autre chose aussi, de beaucoup plus compliqué. Gabin se mort l’intérieur de la joue. Geste discret que personne d’autre n’aurait sûrement remarqué mais qui secoue Nate de souvenirs. « Bah dis donc, on dirait que t’as plus besoin de moi. » Il regrette ses paroles aussitôt qu’elles ont franchi ses lèvres : elles sont trop vraies, trop douloureuses. Il n’a plus besoin de lui, que ce soit pour le défendre ou pour tout le reste. C’est un fait.

Il voudrait le toucher. Prendre sa main. Caresser sa joue. Coller son corps contre le sien. Comme avant, à l’époque où tous ses gestes, plus leurs regards plongés l’un dans l’autre, créaient une bulle magique, un autre monde rien que pour eux, où tout allait bien. Coincé aujourd’hui dans son rôle d’ex, de presque inconnu, il sait bien que ce sont des choses auxquelles il n’a plus droit. « Je passais pas là par hasard. » A son tour d’avoir le regard fuyant, tout d’un coup passionné par l’architecture de la façade de l’école. « Je suis de retour en ville et je voulais... » te prendre « ... prendre de tes nouvelles. » A défaut de l’avoir fait pendant quatre ans. Il a conscience que ça fait pas de lui le meilleur des types, mais rester en contact avec Gabin, c’était trop difficile. Il n’aurait pas tenu plus d’un an. « Tu serais libre là tout de suite, pour que je t’invite au restau ? », il dit ça en le regardant à nouveau. « Ou simplement boire un verre ? » Ça commence à faire un peu désespéré alors il se tait, attend. Il aimerait tellement pouvoir effacer ces quatre dernières années.

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Message Sujet: Re: what if it's us (gabin)   what if it's us (gabin) Empty Sam 10 Nov - 11:22


sans doute que ta réaction n'était pas celle attendue par nate. mais tu ne vas pas non plus sauter de joie. tu aimerais, au fond. tu fermes les yeux un instant quand les deux gamins terminent par fuir, et tes doigts viennent glisser dans tes cheveux, les éloignant de ton front. tu fuis le regard du brun, préférant simplement fixer le sol durant de longues secondes. tout, mais pas cette situation. tu l'as imaginée, appréhandée. redoutée. tu te mords l'intérieur de la joue, sans doute trop fort, mais tant pis. tu retiens un petit soupir. bah dis donc, on dirait que t'as plus besoin de moi. tu fronces les sourcils, relèves la tête vers nate quand il baisse la sienne. visiblement non. tu te contentes de répondre. tu voulais être distant et assez froid et, finalement, tu es tout simplement las. parce que sa phrase éclate de vérités douloureuses. tu n'as plus besoin de lui, t'as appris à t'affirmer. bien plus que de raison à certains moments. tu retiens un soupir, glissant tes doigts contre ton visage de longues secondes. tes bras toujours croisés contre ton torse. ton cœur bat la chamade. bat trop vite et trop fort pour ce même homme depuis bien trop longtemps. mais c'est lui qui a mit fin à votre relation, a décidé de partir. et tu ne lui en veux pas. tu devrais sans doute, tu ne sais pas. tu l'aimes trop pour lui en vouloir. tout simplement. et tu pensais qu'après quatre ans, tes sentiments se soient quelque peu calmés, mais pas du tout.

tu te pinces les lèvres brièvement, retiens un soupir et termines par relever la tête. tu ne pourras pas fuir éternellement, même si tu aimerais, là, maintenant, t'enfuir le plus loin possible, simplement pour pouvoir mûrir ta réaction, trouver la bonne manière de te comporter face à nate. je passais pas là par hasard. tu fronces un peu les sourcils à ses mots, et t'es un peu plus encore perdu dans tes réflexions. non, définitivement, tu ne sais plus quoi penser. je suis de retour en ville et je voulais ... prendre de tes nouvelles. un rire nerveux s'échappe de tes lèvres. prendre de tes nouvelles, c'est un blague ? tu te pinces les lèvres de longues secondes. tout comme tu aurais pu le faire durant ces quatre années. tu ne peux t'empêcher de lâcher dans ta barbe, soupirant un peu, marmonnant comme un gamin boudeur qui rumine que c'est injuste. tu serais libre là tout de suite, pour que je t'invite au restau ? ou simplement boire un verre ? tu viens l'observer de longues secondes, ne sachant même pas comment réagir à ses mots. tu glisses tes doigts dans tes cheveux, soupires longuement. t'as quand même du culot. tu lâches finalement. tu aimerais lui répondre que oui, tu veux bien le suivre. que tu le suivrais à l'autre bout du monde s'il venait te le demander. ça fait quasiment quatre ans que j'ai aucunes nouvelles et tu débarques, la bouche en coeur, pour aller manger au restau ? tu demandes en enfonçant tes mains dans les poches de ta veste. qu'est-ce qui te fait croire que j'allais pas rentrer à la maison ? que personne m'attend ? que je n'ai pas refait ma vie depuis le temps ? tu demandes en penchant la tête sur le côté. jauger sa réaction. et tu en profites peut-être un peu aussi. tu n'as pas envie de craquer trop rapidement. parce que tu termineras sans doute pas le faire. bien trop prévisible. secondes qui s'écoulent lentement. t'as envie de le faire miroiter. t'aurais pu, j'sais pas, passer un coup de fil ? tu ajoutes finalement, presque trop sarcastique. mais tant pis. un léger soupir s'échappe de tes lèvres.

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Message Sujet: Re: what if it's us (gabin)   what if it's us (gabin) Empty Sam 10 Nov - 11:29


Nate ne peut s’empêcher d’observer Gabin. Mais ce qu’il voit ne le rend pas heureux. Son ex a l’air à la fois nerveux et saoulé. Exactement comme le serait un caissier à la vue d’un client retardataire, qui se pointerait à 19h59 alors que le magasin ferme à 20h. En gros, c’est comme si Gabin pensait déjà à ailleurs, à son temps libre, alors qu’il est coincé là avec un indésirable. L’idée le fait souffrir. D’autant plus quand il lui répond : « visiblement non. », confirmant qu’il n’a plus besoin de lui. Nate résiste de toute ses forces pour ne pas se faire happer par le désespoir, avec l’impression de combattre un vertige. Ce n’est pas parce qu’il n’a plus besoin de lui qu’il ne veut plus de lui dans sa vie, si ?

Il préfère ne pas y penser, suit des yeux le mouvement de doigts de Gabin qui effleurent son visage, souhaite arrêter leur course pour entrelacer ses doigts dans les siens. Il réprime ce geste interdit et, à la place, lui avoue qu’il n’est pas là par hasard. Il veut de ses nouvelles. Bel euphémisme. Il veut bien plus que ça. Il veut sa peau, ses lèvres, sa chaleur mais aussi ses rires et ses regards, ceux qui n’étaient rien que pour lui, ceux qui le tueraient s’ils les voyaient adressés à d’autres. Le rire qui s’échappe des lèvres de son ex n’est pas encourageant du tout. Nate fronce légèrement les sourcils, à présent un peu sur la défensive. Le trouve-t-il déjà pathétique ? Non, ce n’est pas une moquerie qui suit mais un reproche : « tout comme tu aurais pu le faire durant ces quatre années. » Il a raison et Nate le sait. Il aurait dû prendre des nouvelles, de temps en temps. Mais, de temps en temps, ça aurait été impossible. Eux d’eux, c’était tout ou rien. Et tout, ça aurait voulu dire être en contact permanent : Facetime toute la journée et peut-être même toute la nuit, pour entendre sa respiration. Il ne pouvait pas se permettre ça. D’ailleurs, il en aurait trop souffert, de continuer à tomber amoureux de lui tous les jours sans pouvoir être avec lui. Alors, s’il voulait investir réellement sa nouvelle vie, le tout était impossible, il ne restait que le rien. Aujourd’hui, il sait que cette « nouvelle vie », c’était une erreur. Il n’aurait jamais pu trouver le bonheur en Europe, à partir du moment où Gabin n’y était pas. C’était mieux comme ça, il voudrait lui répondre. S’il ne dit rien c’est qu’il n’en est plus si sûr, finalement, que c’était mieux comme ça.

Il pourrait peut-être rattraper un peu de ce temps perdu en lui demandant de lui raconter tout ce qu’il lui est arrivé ces quatre dernières années. Après tout, c’est ce que feraient des amis qui se seraient perdus de vue aussi longtemps non ? Lui-même se rend compte de la mauvaise foi de ses pensées. Ils n’étaient pas que des amis, c’est complètement différent. Gabin semble choqué, reste silencieux un long moment en l’observant. Nate rassemble ses forces pour ne pas détourner le regard. « t'as quand même du culot », il finit par dire. Sa gorge se serre. Ça ressemble grandement à un non, comme réponse. « ça fait quasiment quatre ans que j'ai aucunes nouvelles et tu débarques, la bouche en cœur, pour aller manger au restau ?  » Il encaisse, ne répond rien. Malgré lui, il regarde ses lèvres et pense à l’embrasser. Son corps ne semble pas comprendre la situation et réagit à celui de Gabin comme si la flamme ne s’était jamais éteinte. Et, après tout, c’est sûrement vrai. « qu'est-ce qui te fait croire que j'allais pas rentrer à la maison ? que personne m'attend ? que je n'ai pas refait ma vie depuis le temps ?  » Nate grimace, c’est plus fort que lui. Il l’imagine rentrer chez lui, prendre un autre homme dans ses bras, l’embrasser... stop. Il ne veut pas voir ça. « t'aurais pu, j'sais pas, passer un coup de fil ? » Gabin insiste, continue de lui reprocher l’absence de signes de vie, jusqu’à maintenant, cette présence presque brutale. « Gabin... » son prénom, presque chuchoté, comme une prière. Gabin, s’il-te-plait, pardonne-moi.

Il sait globalement ce qu’il veut lui dire. Qu’il l’aime encore, qu’il n’a jamais arrêté. Qu’il est désolé. Mais il ne sait pas comment. Ça lui semble déplacé, grossier. Impossible. « C’était pas si facile. La distance. Le décalage horaire. T’étais plus dans le même monde. Ça faisait trop mal. » Ça n’excuse rien et il le sait. Il a été tellement égoïste. « Je veux pas... foutre le bordel dans ta nouvelle vie. » Si. Si, il le veut. D’ailleurs une chose est sûre : s’il croise le nouveau, celui que Gabin vient de sous-entendre en parlant d’avoir refait sa vie, il lui pètera la gueule sans réfléchir. « Je me suis seulement dit qu’on s’était quittés en bon termes et que... » il avorte la phrase, écœuré par sa propre mauvaise-foi.  « Écoute, je sais pas. Je voulais juste te voir. J’ai pas vraiment réfléchi. Tu me manques, c’est tout. » Il commence à penser qu’il n’aurait pas dû venir, que c’était une nouvelle preuve d’égoïsme. Il devrait partir, maintenant, mais il en est incapable. C’est Gabin et il compte bien se battre jusqu’au bout pour lui. Du moins jusqu’à ce qu’il lui ordonne de s’en aller. « Si tu savais comme j’ai envie de te prendre dans mes bras... » Il dépasse les bornes mais ça n’en est pas moins la vérité. « Mais t’as qu’un mot à dire et je me casse. » Il promettrait bien de disparaître pour de bon, de retourner en Europe définitivement, mais il n’est pas sûr qu’il le ferait. Après tout, il est aussi entrain de recoller les morceaux avec sa sœur. C’est pour elle qu’il resterait mais ce n’est pas pour elle qu’il est revenu. C’est pour lui.

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Message Sujet: Re: what if it's us (gabin)   what if it's us (gabin) Empty Sam 10 Nov - 11:34

tu te mords l'intérieur de la joue, essayes toujours de trouver la réaction appropriée face au brun. mais tu n'y arrives pas, ton esprit refuse tout bonnement de lui en vouloir. et pourtant, tu lui en veux. un soupir s'échappe de tes lèvres et tu viens glisser tes doigts dans tes cheveux, las, tandis que nate t'invite au restaurant. tu fronces les sourcils, te demandes un instant si c'est une blague ou non. mais visiblement pas. il a du culot, nate. et t'as envie de lui dire tout ce que t'as sur le coeur, envie de lui souffler à quel point il t'a fais mal, à quel point il t'a manqué. à quel point tu l'as aimé. et tu n'as jamais arrêté de le faire, ça, l'aimer. tu fermes les yeux un instant et retiens un petit soupir en te mordant l'intérieur de la joue. encore une fois. mauvaise habitude, que de faire ça. un jour, tu finiras par avoir la bouche inondée d'hémoglobine, sans le vouloir. et pour en avoir déjà fais l'expérience une fois, tu n'as pas franchement envie de recommencer. un soupir s'échappe de tes lèvres. et sans doute que ta réaction, elle est dégueulasse. parce que ça l'est, que de faire croire à nate que t'as peut-être quelqu'un dans ta vie. il te connaît assez bien pour savoir que c'est complètement faux. t'es incapable d'aimer quelqu'un d'autre depuis votre histoire. gabin... et ce souffle, tu as envie de venir l'emprisonner contre tes lippes, pour le lui rendre tout doucement, fermant les yeux et le serrant longuement contre toi. tu viens glisser tes doigts contre ton visage, simplement pour te raccrocher à la réalité et t'empêcher de lui sauter dessus pour écraser ta bouche contre la sienne, le priant de te serrer un peu plus fort encore contre lui. c'est bien plus qu'une simple étreinte que tu aimerais lui demander. tu le veux, ne l'as jamais voulu aussi fort qu'après quatre ans de séparation. c'est long, quatre ans, quand on y pense.

c'était pas si facile. la distance. le décalage horaire. t'étais plus dans le même monde. ça faisait trop mal. tu te mords l'intérieur de la joue et l'observes durant de longues secondes. trop longues seconde. toi aussi t'as eu mal, trop mal. et pourtant ça t'as pas empêcher d'essayer de le joindre malgré tout. je veux pas... foutre le bordel dans ta nouvelle vie. et même à toi, ces mots font mal. parce qu'il n'y à qu'à lui que tu appartiens. il est le seul dans ta vie, et tu ne veux que l'y impliquer une nouvelle fois. je me suis seulement dit qu'on s'était quittés en bon termes et que... écoute, je sais pas. je voulais juste te voir. j'ai pas vraiment réfléchi. tu me manques, c'est tout. tu déglutis doucement et soupires un peu. toi aussi. ce n'est qu'un souffle, un simple murmure emporté par le vent, et tu n'es pas totalement certain qu'il l'ait entendu, mais tu t'en fiches bien. tu secoues légèrement la tête, tu ne sais pas à quoi tu ressembles, mais sans doute pas à grand chose. tu veux simplement te serrer contre lui. tu glisses tes doigts dans tes mèches, l'air de rien. si tu savais comme j'ai envie de te prendre dans mes bras... mais t'as qu'un mot à dire et je me casse. tu secoues la tête de gauche à droite, las. las de cette situation qui ne fait que commencer. las de te demander pourquoi il est parti, pourquoi il revient. tu aurais aimé qu'il ne prenne jamais ce fichu avion. tu relèves la tête vers nate, te rendant compte que tu l'avais baissé, perdu dans tes pensées depuis quelques longues secondes. j'ai personne, dans ma vie. tu souffles dans un soupir. mais c'est pas si simple pour autant, tu sais. tu te mords l'intérieur de la joue en faisant un pas vers le brun. rien n'explique le fait que t'ai coupé les ponts comme ça, nate. un message, un mail, je sais pas. "c'est trop dur, au revoir." mais quelque chose, putain ! tu secoues la tête de gauche à droite en venant serrer tes bras contre ton torse. tu ne sais pas comment réagir avec le brun, il t'a toujours mis dans tout tes états. j'aurais pu venir. je sais pas, pendant de quelconques vacances. y'avait toujours des moyens pour que cette distance soit gommée, nate. j'ai juste l'impression que t'as voulu m'effacer de ta vie, que p'être, finalement, nous deux, c'était pas si fort que ça. tu soupires longuement et hausses les épaules. tu vas pas réparer tout ça avec un restau. tu te mords l'intérieur de la joue. mais ... mais quoi ? pourquoi t'arrives pas à céder à sa demande, tout simplement ? t'as pas envie de paraître trop faible. pourquoi pas. je sais pas. tu termines par souffler doucement, fermant les yeux un instant en fixant le sol. t'es faible. surtout face au brun
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Message Sujet: Re: what if it's us (gabin)   what if it's us (gabin) Empty Sam 10 Nov - 13:06


Sous ses yeux, Gabin, nerveux, continue de se mordre la joue. Nate voudrait lui dire d’arrêter d’abîmer ce qui lui appartient mais il ne pense pas que ce soit encore vrai. C’est un peu la définition du mot ex, non ? Il serre la mâchoire, une seconde, puis il essaye de lui dire pourquoi il est là. Ce n’est pas facile, il a l’impression de marcher sur des œufs. Il ne voudrait pas avoir l’air égoïste, pas encore plus qu’il ne l’a déjà été, surtout maintenant que Gabin sous-entend qu’il est passé à autre chose. Il avoue quand même qu’il lui manque. Au présent, car même en cette seconde, même à quelques centimètres de lui, il lui manque encore. « toi aussi. », c’est un souffle et Nate n’est pas sûr de ne pas avoir rêvé. Ce serait trop beau, non ? Malgré lui, quelque chose se rallume dans son regard, une étincelle d’espoir. Il ne comprend pas toutes les émotions qui se jouent, ni les siennes, ni celles de son ex, mais son cœur bat.

Il épie chaque geste de Gabin et les vit comme de petites tortures. Parce que lui aussi, il voudrait bien passer ses mains dans ses cheveux et sur son visage. Il se rappelle des heures qu’il a pu passer à caresser tout son corps, comme pour le lire en braille, le connaître par cœur. Alors il lui dit qu’il voudrait le prendre dans ses bras, version tous publics de ce qui se joue dans son crâne. Ce serait pourtant déjà merveilleux. Parce qu’il a presque l’impression d’être un connard qui vient le draguer en pleine rue, il lui dit aussi qu’il partira à la seconde où il lui demandera. Gabin secoue la tête. Nate reste. « j'ai personne, dans ma vie. » Le cœur de Nate cogne un peu plus fort. Il ne lui en veut pas de lui avoir fait croire autrement, trop soulagé d’entendre cette révélation. « mais c'est pas si simple pour autant, tu sais. » Il fronce légèrement les sourcils. Dis pas ça. Gabin fais un pas vers lui et tout son corps s’électrise. La tension lui couperait presque la respiration. « rien n'explique le fait que t'ai coupé les ponts comme ça, nate. un message, un mail, je sais pas. "c'est trop dur, au revoir." mais quelque chose, putain ! » Sa gorge lui fait mal. Il ne sait pas quoi répondre à ça. Parce que c’est vrai qu’il aurait pu faire l’effort d’envoyer un message. Mais ça lui aurait pris au moins toute une nuit de souffrance, à chercher les mots et le courage de les envoyer. Et puis, la réponse de Gabin, comment aurait-il pu la lire sans sauter dans le premier avion pour aller l’embrasser à pleine bouche ? « j'aurais pu venir. je sais pas, pendant de quelconques vacances. y'avait toujours des moyens pour que cette distance soit gommée, nate. j'ai juste l'impression que t'as voulu m'effacer de ta vie, que p'être, finalement, nous deux, c'était pas si fort que ça. » Quoi ?! Son cœur se brise, sa gorge se serre violemment. Il n’en revient pas d’avoir entendu ça. Nous deux, c’était pas si fort que ça. Bien sûr que si. Putain, c’est le truc le plus fort qu’il ait jamais ressenti. Même maintenant, il n’aurait pas pensé être capable d’émotions aussi fortes. « Je t’aurais pas laissé repartir, Gabin. », il parvient à articuler, trop dévasté pour répondre à la fin de la phrase. Il lui faut le temps d’encaisser ça.

La sentence tombe, « tu vas pas réparer tout ça avec un restau. », et Nate pince les lèvres. Il ne sait pas s’il a le droit d’espérer que la situation soit réparable. Pas avec un restau mais, avec quoi alors ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui pourrait réparer ? Il serait prêt à n’importe quoi. Gabin continue : « mais... pourquoi pas. je sais pas. » De quoi perturber encore plus Nate qui ne comprend pas pourquoi il semble finir par accepter. Il décide d’arrêter de se retenir, glisse enfin la main sur la joue de Gabin, et relève son visage vers le sien pour plonger son regard dans le sien. Ce simple éclat d’intimité lui coupe la respiration et il n’est pas capable de parler tout de suite. Son cœur s’emballe. « Je pourrais jamais t’effacer de ma vie. » Il fallait que ça, au moins, ça soit clair. Jamais, jamais, il ne pourrait l’oublier ou passer complètement à autre chose. Pourrait-il seulement aimer réellement quelqu’un d’autre ? « T’as pas le droit de dire que c’était pas fort. Tu sens pas comme ça l’est encore ? » Il veut savoir s’il est le seul à ressentir ça. Ça le détruirait mais, au moins, il saurait qu’il n’y a pas d’espoir.

Ensuite, il le lâche, détourne un peu le regard. « C’était pas une bonne idée, ce restau. Je pourrais pas rester calmement en face de toi, comme si de rien était. » Non, il ne pourrait pas manger tranquillement, séparé de lui par une table. Il ne pourrait pas faire la conversation. Le regarder sans le dévorer. Comme de simples amis. Ça ferait trop mal. « Mais je peux peut-être au moins te raccompagner à la maison ? » Histoire de passer quand même encore quelques minutes en sa présence. « T’habites encore chez n... à l’ancien appart ? » Chez nous, c’était trop douloureux. Une partie de lui espère qu’il habite encore là parce que l’appartement lui manque. Mais, d’un autre côté, il n’est pas certain du tout d’avoir envie de repasser devant cet appartement sans que ça soit le sien, sans qu’il n’y monte avec Gabin. Il sait, à présent, qu’il n’a plus besoin de lui pour le protéger sur le chemin mais il ne peut s’empêcher de le vouloir. Ce sera déjà une crainte en moins, quand il le verra s’engouffrer chez lui sain et sauf.

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Message Sujet: Re: what if it's us (gabin)   what if it's us (gabin) Empty Sam 10 Nov - 13:33

tu aimerais savoir ce qu'il se passe exactement, aimerais pouvoir décrypter cette tension que tu peux ressentir dans la moindre parcelle de ton corps. et, au fond, tu sais très bien de quoi il s'agit. tu te pinces brièvement les lèvres, décides de laisser ta joue tranquille, au moins le temps de quelques minutes. un léger soupir manque de s'échapper de tes lèvres. tu ne demandes que ça, à te jeter dans le bras du brun, le laisser te serrer contre lui et t'embrasser jusqu'à perdre ton souffle. peut-être même bien plus que tout ça, s'il te le demande. tu veux juste être à ses côtés, de nouveau, ne jamais le laisser repartir, parce que ça a été trop compliqué de le faire, de vivre sans nate. tu te souviens encore de ce jour ou tu l'as accompagné à l'aéroport, de ces promesses murmurées et jamais vraiment tenues. tu fermes les yeux et t'as l'impression de sentir encore ses lèvres contre les tiennes, pour un dernier baiser que tu aurais aimé ne jamais arrêter. un léger soupir s'échappe de tes lèvres, tu secoues un peu la tête. tu aimerais effacer ces quatre dernières années et retenir le brun, l'empêcher de prendre cet avion. n'importe quoi pour le convaincre de rester avec toi. n'importe quoi. tu imaginais tellement de chose pour la suite. celle de votre histoire, de votre vie à deux. l'histoire d'un couple que tu aurais crier au monde entier tant il te montrait heureux. tu soupires un peu. tu aurais pu accepter n'importe quelle demande de sa part, à l'époque.

je t’aurais pas laissé repartir, gabin. tu hausses les épaules à ses mots. alors je serais resté. tu te contentes d'ajouter. et, au fond, c'est bien trop idéaliste comme manière de penser, d'aimer. parce qu'il y a nate. nate que tu aurais été capable de suivre au bout du monde s'il te l'avait demandé. mais est-ce qu tu aurais été capable de laisser elisa ? tu secoues légèrement la tête, chassant ses pensées de ton esprit. c'est trop tard de toute manière. tu enfonces tes mains dans les poches de ta veste, venant jouer du bout des doigts avec les clés y traînant. tu te pinces brièvement les lèvres, relèves la tête quand le brun s'approche un peu plus, que sa main vient rencontrer ton visage. tu fermes les yeux un instant, laisses un petit soupir s'échapper de tes lèvres. et tu luttes contre cette envie d'appuyer ta joue dans sa paume. le sang bat contre tes tempes, ton cœur bat trop vite. je pourrais jamais t’effacer de ma vie. t’as pas le droit de dire que c’était pas fort. tu sens pas comme ça l’est encore ? tu hoches faiblement la tête, reprenant ton souffle que tu n'as pas conscience d'avoir retenu pendant ces quelques secondes. bien sûr que si, tu le sens. tu secoues faiblement la tête quand le brun éloigne finalement sa main. et tu as envie de venir te coller à lui, laisser ton corps rencontrer le sien. juste ça. tu viens glisser une main dans ta nuque que tu masses entre tes doigts, retenant un soupir. c'était pas une bonne idée, ce restau. je pourrais pas rester calmement en face de toi, comme si de rien était. tu restes silencieux quelques instants. tu respires doucement, essayer de calmer tout ce qui se passe dans ton esprit. tu as rarement été aussi nerveux ces derniers mois. et toi non plus, tu n'es pas certain de pouvoir rester de marbre face au brun. bien trop réactif au moindre de ses mots. mais je peux peut-être au moins te raccompagner à la maison ? t'habites encore chez n... à l'ancien appart ? tu l'observes un instant, repenses à cet appartement qui a été le vôtre pendant plusieurs années. non, tu ne pouvais pas y rester, ça faisait trop mal de s'y retrouver seul, dans le silence. tu viens te gratter la joue, restes silencieux quelques secondes. j'habite avec elisa. tu te contentes de répondre. vous avez reprit un appartement ensembles. parce que ta jumelle, c'est une des personnes les plus importantes de ta vie, tu ne peux pas grand chose sans elle. une partie de ton âme. pas pour rien que vous partagez tout, du ventre de votre mère il y a vingt-huit ans à, parfois, un de vos deux lits. simplement pour être ensemble. rien de plus. j'ai ... déménagé assez rapidement. tu avoues finalement en haussant un peu les épaules, tandis que tu viens croiser le regard du brun. tu te pinces les lèvres un instant. on habite pas très loin, d'ailleurs. tu ajoutes en désignant une rue, non loin. tu laisses nate te rejoindre, avant de commencer à marcher doucement. et il te semble que ta frangine n'est pas encore rentrée. et tu ne sais pas pourquoi tu penses à ça. ton corps qui pense à ta place. tu te pinces les lèvres un instant, te rapproches un peu du brun quand vous croisez une mère et sa fille. ton épaule vient rencontrer celle du brun et ce simple contact t'électrise. tu ne sais pas si vous enfermer dans le même appartement est une bonne idée pour ta santé mentale.
tu en as bien trop envie.
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Message Sujet: Re: what if it's us (gabin)   what if it's us (gabin) Empty Sam 10 Nov - 15:26


« alors je serais resté. » Il dit ça sans hésiter, après un haussement d’épaule qui semble signifier que c’est si évident. Nate n’aurait pas pensé qu’il aurait accepté. A vrai dire, à l’époque, il n’a même pas pensé à lui demander de venir avec lui. A ses yeux, ça aurait été encore plus égoïste. Il ne pouvait pas lui demander de tout abandonner pour lui. Peut-être qu’il avait sous-estimé leur amour. Peut-être qu’à force de l’avoir, il avait oublié comme il était exceptionnel. Il n’était pas près de refaire cette erreur. Il cède à son envie de le toucher, glissant sa main sur sa joue pour lui dire qu’il ne pourra jamais l’effacer et lui demander s’il la sent aussi, la force des émotions qui le remuent. Gabin ne répond pas mais hoche doucement la tête. Il a presque l’air effrayé, ou intimidé, par cette vérité. Nate soupire de soulagement. Il n’est pas fou. Il n’est pas le seul dans ces sentiments. Il ne sait pas ce qui le retient de l’embrasser à cet instant. Aller au restaurant, dans cet état, ça ne lui semble plus possible. Ce qui se passe entre eux est trop fort, trop complexe, pour être discuté autour d’un steak-frites. Et puis, comment pourrait-il se retenir de le toucher si proche de lui, forcé à le dévorer du regard uniquement ? A la place, il propose de le raccompagner. Il ne s’imagine pas être invité chez lui mais, étrangement, il ne s’imagine pas non le laisser dans quelques minutes. Tout ce qui l’obsède en ce moment c’est de rester avec lui. Chaque chose en son temps.

Est-ce qu’il habite encore dans leur ancien appartement ? Ce véritable musée de leur vie à deux, il n’est pas sûr d’être capable de l’affronter. Comment les choses y auraient-elles évoluées en quatre ans ? « j'habite avec elisa. » Nate sourit un peu. Ça ne l’étonne pas et ça le rassure, même. A la fois parce qu’il n’est pas seul et parce que c’est sa sœur, et que ça supprime définitivement sa peur qu’il se tape son coloc. Après tout, une soirée de solitude, un peu d’alcool et c’est la dérive. « j'ai... déménagé assez rapidement. » C’est aussi ce qu’il aurait fait. Les murs de l’appartement renfermaient trop de souvenirs. T’as revendu notre lit ?, il voudrait lui demander. Il l’aurait sûrement gardé, lui. Même si ça pose la question des nouveaux amants. « on habite pas très loin, d'ailleurs. » Il revient à la réalité et le rejoins alors qu’il prend le chemin de son appartement. Alors qu’ils marchent côte à côte, il ne peut s’empêcher de jeter des regards dans sa direction.

Pour éviter une mère et sa fille, qui arrivent d’en face, Gabin se rapproche de Nate. Leurs épaules se touchent. Nate ne se rend même pas compte de ce qu’il fait quand il laisse ses doigts s’entrelacer dans ceux de son ex. Geste tellement répété par le passé qu’il est devenu automatique, même aujourd’hui, même quatre ans après. Quand il se rend compte de ce qu’il vient de faire, il est perdu. Est-ce qu’il doit rompre le contact ? Non, Gabin n’aura qu’à le faire, lui, s’il le souhaite. « Ça arrive souvent, des jeunes qui te font chier comme ça ? » Nate, il a jamais vraiment connu ça. Y a pas grand monde qui penserait à le faire chier, avec sa carrure. Puis il est bi’ et les gens sont tellement cons qu’ils pensent que ça veut dire qu’il pourrait faire le choix de ne sortir qu’avec des femmes. Étrangement, ça les rassure.  Après quelques secondes de marche, il pose une autre question, beaucoup moins innocente. « Tu penses que ta sœur est à la maison ? » Il se mord la lèvre, bien trop conscient de ce qu’il sous-entend. Il n’a pas assez de mauvaise-foi pour se laisser penser qu’il a dit ça avec l’espoir de pouvoir la saluer. Non, même s’il garde de très bons souvenirs d’elle, il voudrait qu’elle ne soit pas à la maison.

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Message Sujet: Re: what if it's us (gabin)   what if it's us (gabin) Empty Sam 10 Nov - 16:13

c'est trop d'informations pour ton esprit. informations inutiles, d'ailleurs. tous ces flash-back, toutes ces sensations qui reviennent t'envahir. ça fait longtemps que tu ne t'es pas sentis grisé. c'est de sa faute, à nate. il a toujours eu cet effet sur toi. depuis le début. peut-être même depuis le jour où il t'a vu par terre, à moitié en train de crever. tu fermes les yeux un instant, essayes de contrôler tout ce qui se passe dans ton esprit. tu soupires un peu et hausses les épaules à ses mots. tu ne sais pas quoi penser de cette situation, du retour de nate. le voir ici. tu viens glisser tes doigts dans tes cheveux. tu as envie de le ramener à la maison, t'as envie de retourner dans cet appartement que vous avez partagés durant tant de temps. envie de le pousser contre n'importe quel mur à portée pour le laisser faire ce qu'il veut de toi. tu fermes les yeux un instant e secoues la tête de gauche à droite. ce ne serait pas raisonnable, après tout. tu ne peux pas, tu es censé lui en vouloir. t'es censé lui dire que tu peux rentrer seul, que t'es pas un enfant, que tu peu te défendre sans lui. que t'as appris à vivre sans lui. mais tu en es incapable. tu lui en veux, bien évidemment, mais tu n'arrives pas à rester en colère contre nate. tu te pinces les lèvres, vous commencez à marcher doucement en direction de l'appartement que tu partages avec ta jumelle. ton point d'ancrage dans ce monde, plus que tout. vous partagez un bout de la même âme. tu fermes les yeux quelques instants, retenant un léger soupir. tu évites une jeune femme et ce que tu penses être sa fille. ton épaule vient rencontrer celle du brun et tu te pinces brièvement les lèvres quand nate vient prendre tes doigts entre les siens. tu te mords l'intérieur de la joue un instant, le laisses faire. ce contact qui n'est pas de trop. qui est même le bienvenu. et, s'il n'était jamais parti, tu te serais laissé aller à poser ta tête contre son épaule, marchant au même rythme que ton ex. tu secoues faiblement la tête pour t'en empêcher.

ça arrive souvent, des jeunes qui te font chier comme ça ? tu hausses les épaules, l'air de rien, et viens glisser ta main libre dans tes cheveux, les dégageant de ton front. les gens sont idiots nate, c'est pas nouveau. tu réponds simplement en continuant à marcher. ça arrive les réflexions haineuses, et ça j'en ai clairement rien à battre. et puis c'est pas deux gosses qui vont me faire peur, ils avaient rien dans les couilles et ça se voyait à des kilomètres. ils font les fiers, mais en valent pas une. tu souffles calmement. et les gens sont toujours perturbés de te voir aussi calme, même dans ce genre de discours. puis ça se voit clairement qu'il y en avait un des deux pas totalement d'accord avec ce que son pote racontait. ce que tu veux qu'il sait pas lui-même s'il est totalement hétéro. tu secoues un peu la tête et continues tranquillement ta marche. t'en a croisés, des gars qui doutaient sur leurs orientations sexuelles. un jour un mec qui a eu peur d'aller au bout parce que en fait, non, j'suis pas sûr que j'en ai envie. tu soupires doucement. tu penses que ta sœur est à la maison ? tu tournes la tête vers nate et l'observes quelques instants, avant de lâcher sa main pour enfoncer les tiennes au fond de tes poches. elle est partie ce matin en me disant qu'elle rentrerait tard. tu te contentes de répondre en haussant un peu les épaules, l'air de rien. et tu n'as que trop bien compris ce qu'il sous-entendait. tu n'es pas totalement certain que ce soit une bonne idée, mais tu en as terriblement envie. tu ne peux pas lutter contre ça, envie la plus primaire. tu ralentis devant un immeuble et sors tes clés de ta poche, pour ouvrir la porte de sécurité. tu laisses nate te suivre, et vous regagnez rapidement l'appartement que tu partages avec ta jumelle. vide, comme prévu. entre. tu souffles en laissant le brun entrer. tu refermes la porte derrière vous et tu viens retirer ta veste et ton écharpe pour les accrocher dans l'entrée. t'as l'impression d'être un gosse pendant ses premières années. tu sais pas quoi lui dire, à nate. tu retiens un petit soupir. tu veux.. boire quelque chose ? tu demandes finalement, un peu démuni.
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