SAVE THE QUEENS
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Message Sujet: tough [r]   tough [r] Empty Sam 21 Juil - 12:29


'Cause you've been running circles 'round
My mind, turning me inside out---- / A & T

Peconic Bay.
A l’évocation de cette destination, il s'était fendu d’un commentaire complètement amer, qu’il avait agrémenté d’un « le bourgeois-bohème a encore frappé ! » en tirant comme un dératé sur sa cigarette, le regard porté droit devant, sur l’alignement désorganisé d’immeubles, les fenêtres éclairées, les silhouettes qui se découpaient, anonymes dans ces scénettes de la vie quotidienne.
- Avec ses goûts particuliers et son amour de l’emphase, ça ne m’étonne même pas d’elle – avait-il entendu Stan cracher – Agnès De Harcourt (descendante directe d’une famille d’aristo français) avait très brièvement copiné avec le bras droit de Taj et  était donc en cette occasion le receptacle de toutes ses frustrations de queutard incapable de se poser malgré l’approche de la trentaine.
- Cela tombe bien que tu ne figures pas sur la liste des invités - Taj avait marqué une pause et  jeté un regard en biais aux boucles blondes qui trônaient au sommet du crâne de son pote, il avait tellement la gueule d’un éphèbe auquel pas mal de meufs n’auraient pas hésité à jeter leur string. N’espère même pas que je me la joue « insolent » et t’embarque dans mon sillage.

C’était très clairement un « move » qu’il aurait pu faire, décidant d’agiter un majeur métaphorique à toutes ces gamines pourries gâtées qui s’amusaient encore à rêver du prince charmant, sachant qu’à New York – comme n’importe où ailleurs – les seuls princes qu’elles étaient susceptibles de croiser avaient les crocs et n’attendaient probablement pas le troisième rencard pour  coucher.

C’était peut-être la maladie de ceux qui vivaient à un siècle où tout tombait dans le bec avec une facilité déconcertante, il suffisait que le portefeuille soit suffisamment rempli, que l’éloquence soit au rendez-vous ( ou la Philippe Patek, ou la lambhorgini, ou – insérez n’importe quel article de luxe ici- ).

- Comme si j’allais m’encombrer d’une feinte de gonzesse, frérot ! Je n’ai pas ton âge et aucunement envie de me retrouver dans ce repère à harpies aux personnalités histrioniques. Putain, j’ai déjà donné pendant deux mois, j’suis immunisé à vie – avait sifflé Stan, d’une seule traite, avec tant de passion que Taj – qui avait appris à analyser et déchiffrer les comportements humains à force de côtoyer ce qu’il y avait de pire dans la haute société new yorkaise -  n’avait pas été dupe, des sentiments irrésolus flirtaient dangereusement avec des restes de jalousie mal placée.
- Je ne t’enmène pas, ma décision est sans appel- avait fini par conclure Taj, refermant sa valisette, poussant un soupire bruyant, la clope coincée entre ses lèvres, les mains trop occupées à mener son entreprise périlleuse à terme.

(…)


- Tiens toi bien, Agnès va vouloir m’castrer en te voyant arriver comme étant mon +1 – constata Taj, ne pouvant pas se départir du sourire qui n’avait pas quitté ses lèvres depuis qu’il avait donné son accord à son acolyte ; il y avait quelque chose de très bandant dans le fait de chier sur les règles tacites, c’était revigorant – la vérité, c’est qu’il détestait le charlot qu’avait choisi Agnès et il n’avait pas l’intention de laisser au connard l’occasion d’apprécier sa soirée de fiançailles sans lui mettre quelques bâtons dans les roues.
Taj n’était pas homme machiavélique.
Mais, s’il tenait une personne à haute estime (et dans son coeur), il était prêt à se vautrer sur quelques principes.
Agnès était amie avec celle dont il préférait éviter de prononcer le nom; c'était celle dont il préférait ne pas prononcer le nom qui les avait présenté.
Et, là où tout aurait pu se finir dans la rubrique d'un torchon, les deux accointances s'étaient découverts des points communs, avaient sympathisé de telle sorte qu'il se retrouvaient, deux années et une rupture désastreuse plus tard, toujours amis.
Toujours invité aux fiestas de l'autre.
Toujours quelque part, squattant une page d'un carnet d'adresse.
Favoris d'un répertoire téléphonique.

- J'espère que tu t'es préparé à la certitude qu'elle sera là - lança Stan, claquant la portière du coupé cabriolet appartenant à son ami, l'anse de son sac de voyage noir fermement emprisonnée dans sa pogne.
- Ta gueule.

Il s'était préparé.

Lorsqu'il la vit, coincée entre deux mecs à rire aux éclats, coupe de champagne à la main, radieuse et inaccessible, il perdit presque tout contact avec la réalité.
- C'est de la merde ce vignoble, je vais avoir de la terre sur mes Louis Vuitton.

Pourtant, il ne s'esbigna pas, il se dirigea droit devant.
Avec pour seule cible, @Athenais Weiss.
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Message Sujet: Re: tough [r]   tough [r] Empty Jeu 26 Juil - 3:08

son amie préparait cette soirée depuis des semaines, elle lui en parlait depuis pas beaucoup moins de temps. dire qu'elle avait suivi de loin quelques réglages serait un doux euphémisme. en réalité, elle avait été consulté sur la quasi-totalité des décisions à prendre en vue de l'évènement. par chance, elle affectionnait beaucoup cette jeune femme, ce qui expliquait qu'elle n'avait pu lui refuser quoique ce soit. et pour preuve qu'elle la connaissait si bien, elle aurait juré dès le premier jour que son choix final de destination se porterait sur peconic bay. elle n'irait jamais jusqu'à dire ouvertement que la future mariée était prévisible, mais elle n'en pensait pas moins. en guise de paiement pour services rendus, elle s'était abreuvé des fous rires et du rayonnement qui avait émané de son amie chaque jour durant. ça lui suffisait amplement. pour autant, ce qui l'avait chagriné, c'était le simple fait d'imaginer qu'elle aurait pu se trouver à sa place si tout n'avait pas foutu le camp. du jour au lendemain, elle avait vu s'effondrer devant ses yeux ébahis, un futur qu'elle voyait pourtant sans fausse note. comme quoi la vie n'en finit jamais de vous étonner, et emporte avec elle son lot de surprises pas toujours très appréciées. dure réalité.
la soirée de fiançailles, quant à elle, suivait son cours. les discussions s'intensifiaient alors que les rencontres se faisaient et se défaisaient. les futurs mariés naviguaient à travers les convives, trouvant toujours quelques mots à adresser à chacun. lorsqu'elle jetait des regards vers son amie, elle se surprenait à sourire athenais. parce que son bonheur faisait plaisir à voir et qu'il aidait à répandre la bonne humeur autour d'elle. la jeune weiss avait retrouvé quelques potes dans l'assemblée. elle en connaissait sûrement beaucoup d'autres qu'elle n'avait même pas encore eu le temps de croiser, mais elle avait toute la nuit pour ça. la main fraichement décorée qu'une coupe de champagne fortement souhaitée, elle dialogue et rit aux discours des deux hommes qui l'entourent. ils allaient définitivement l'aider à profiter pleinement de cette fête. elle n'aurait pas pu être plus ravie d'être tombé sur eux quelques heures plus tôt. elle avale une gorgée du sérum doré, avant la chute. avant le retour trop brusque à une réalité qu'elle avait plutôt bien réussi à occulter jusqu'à maintenant. elle grince des dents, elle n'avait pas besoin de ça juste à ce moment-là. elle pensait passer une nuit sympa à célébrer le futur mariage de agnès. et elle allait finalement se retrouver à ressasser des images qu'elle aurait préférer s'épargner. pourtant, elle n'a pas le temps de préparer une alternative, de chercher une porte de sortie pour fuir le théâtre du désastre qui s'annonçait. parce que lui aussi l'a remarqué. taj. et il s'avance droit sur elle. touché, coulé. t'as pas pu t'en empêcher hein ? il a fallu que tu viennes. elle avait bien vu son nom sur la liste potentielle des invités. mais elle avait eu la faiblesse de croire qu'il aurait le tact de faire profil bas et de se ranger. qu'il n'oserait pas venir fanfaronner à la vue de tous, et encore moins à la sienne après le résultat fâcheux de ses pulsions primaires. qu'il soit là était encore une chose, mais il aurait pu se contenter de l'ignorer, ça lui aurait aisément suffit. elle avait simplement envie de continuer de rire athe, de s'amuser de ses anciennes amitiés retrouvées. tu m'excuses taj, mais j'suis pas d'humeur. trop pressée de retourner à ses activités. trop pressée de le zapper à nouveau parce qu'il ne méritait pas mieux. elle se retournait déjà pour s'éloigner, pour de bon cette fois. fin de l'histoire.
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Message Sujet: Re: tough [r]   tough [r] Empty Lun 30 Juil - 11:50

Un coup de coude balancé dans les côtes de son meilleur pote et le regard fixe sur la silhouette longiligne qui se déhanchait à quelques mètres de là, illuminant le dancefloor de sa présence, soumettant tous les mâles à une aura que même Taj – réfractaire à toute forme de croyance – fut happé, à quelques phalanges d'idolâtrer celle qui avait tous les airs d’une déesse à laquelle il aurait pu déclamer quelques vers, pour laquelle il aurait ruiné tout un salaire en consommations dans le seul et unique but de l’impressionner.
- J’en sais rien, poto. Arrête de croire qu’étant queutard, j’connais le prénom de toutes les minettes qui viennent miauler ici le samedi soir – il lui sembla y prêter un peu plus attention, paupières plissées, sourcils froncés, affectant une posture réflexive puis secouant la tête, rendu à l’évidence qu’il venait de déclarer là un état des faits : il ne connaissait pas toutes les donzelles qui foulaient la piste de ce club là. Par contre, Stanley avait bien l’intention de remédier à cela, au plus vite, il avait – tout de même – une réputation à conserver, surtout dans ce domaine là, celui des cœurs qu’il prenait un si grand plaisir à malmener. Taj ne comprenait rien, lui, il tombait facilement amoureux, d’un battement de cils ostentatoire, d’un regard fiévreux, de lèvres pleines, il tombait comme les poètes, ces artistes qu’il abhorrait pourtant. T’as qu’à aller la flanquer et faire fuir la horde de loups qui n’arrête pas de tenter sa chance – en se faisant clairement envoyer sur les roses, cette meuf n’a pas l’air facile.

C’est cette idée là, celle d’un défi à longues guibolles, à risette malicieuse, à carnation embrassée par le soleil, c'est cette idée, oui, qui l’attira à elle comme un aimant ; il se surprit à s’imaginer marin sur une embarcation, sur le point de faire la terrible rencontre de rochers,  il n’eut guère peur de connaître une funeste fin, les battements de son coeur – quel véritable traître ! - recouvrirent les paroles lancées par une conscience couarde, il remplaça les « ne fais surtout pas cela, Taj, pense un peu à toi, rien qu’à toi » par « il faut que je l’ai ».

(…)

Et c’est , d’ailleurs, dans cet état d’esprit qu’il avala les mètres, avec cette nonchalance emprunte de détermination qui suintait de tous ses pores et soumettait quiconque portait sur lui le regard à une forme obscène (et étrange) d’émerveillement.

Peut-être que les deux maudits avaient cela en commun, une propension à se démarquer, à soulever les interrogations, sans paraître y accorder une seule once d’importance, appréciant le seul fait de pouvoir aligner un pas devant l’autre, afin d’atteindre l’objet de toute leur attention.
La cible invisible était pourtant tracée en pleine poitrine, là où se portait le coeur du problème – et littéralement le coeur de la demoiselle qui n’avait pas hésité à lui briser le sien, par son départ, malgré les promesses qu’il avait formulé, malgré le fait qu’il ait reconnu sa part de torts.
Dans une relation, dans ses prémices comme dans ses derniers instants, deux personnes étaient impliquées.
Stein avait refusé de croire, pas même une minute durant, qu’il avait été le seul fautif.

Il détestait, encore plus que les hypocrites et les teneurs de discours, les gens de mauvaise foi. Aussi, sur la fin, il avait commencé à la détester, de toutes ses tripes, avec panache et peut-être , lui aussi, un brin de mauvaise foi.

Lorsqu’il se planta face à elle, s’imposant clairement dans son champ de vision, dévorant quelques pans de cet espace sécurisant qu’elle aimait imposer à quiconque ne jouissait  pas de sa confiance ( et autant avouer qu’il n’était vraiment pas en position de faire preuve d’autant de présomption), elle n’hésita pas à attaquer, rétive, tigresse habituée à sortir les crocs au moindre signe de danger d’un quelconque genre.
Il se surprit à sourire, lippes engageantes, attitude salement patriarcale, rejouant les plus mauvais travers d’un mâle alpha désirant asseoir une suprématie spécifique.
Putain, qu’elle était belle.
- Tu me connais assez bien pour savoir que les faux-semblants me répugnent ...attends, Weiss !
Déjà s’éloignait-elle, chevelure virevoltant, allure de guerrière abandonnant un champ de bataille après avoir laissé le rival exsangue ; non, pensa-t-il, refusant catégoriquement de lui offrir – une fois encore – le plaisir du dernier mot, il avait emmagasiné suffisamment de reproches depuis leur rupture , suffisamment de rancœur, suffisamment de déception pour espérer la lui dégueuler en pleine figure, à la sainte occasion présentée !
Il lui emboîta le pas, la mine devenue grave, interceptant un regard inquiet de son acolyte qu’il ignora ostensiblement, accélérant davantage le pas.
Il croisa le futur marié, la future mariée, la sœur de cette dernière – qu’il lui était arrivé de draguer.
Il attrapa à la volée une coupe de champagne, sans s’embêter à remercier le serveur supposé demeurer anonyme parmi les convives mais qui trimait plus que de mesure, vas te faire foutre, toi.
Lorsqu’il l’atteignit enfin, elle se tenait sur la terrasse surplombant les festivités, peut-être se pensait-elle libérée de sa détestable présence.
- En arrivant, j’avais la ferme intention d’accéder à ta requête, Athe. Sauf que je me suis très vite souvenu de toi claquant la porte en me traitant de tous les noms pour ne plus revenir. Tu penses bien que ça a hautement contribué à ce que je veuille jouer des décibels – siffla-t-il, quasi perfide.
Une partie de lui voulait qu’elle l’exècre, qu’elle s’en prenne à lui, qu’ils ne repartent pas de cette soirée indemnes.
- Et pour répondre à ta question de tantôt, Agnès et moi sommes amis ; je sais que le concept même est assez difficile à intellectualiser...désolé, je me montre mesquin – reconnu-t-il, buvant une gorgée de champagne. Je te rappelle que tu m’as laissé un message vocal où – en plus de me réclamer ton vinyle de merde, tu demandais s’il était possible qu’on parle. Allons-y, parlons. C'est une occasion en or, non ? @Athenais Weiss.
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Message Sujet: Re: tough [r]   tough [r] Empty Ven 3 Aoû - 21:02

la soirée de fiançailles s'annonçait sous les meilleurs hospices. le buffet faisait vibrer les papilles, le champagne coulait à flot, des retrouvailles avaient lieu à chaque coin de la salle et les invités riaient déjà à gorge déployée. vraiment, dans le meilleur des mondes, le tableau aurait pu être jugé parfait par l'homme ayant le plus de mauvaise foi de la terre. sauf qu'à son grand désarroi, rien ne s'était passé comme prévu. une demie-heure avait suffit à faire valser les espoirs. et si quelques secondes plus tôt, on entendait encore la mélodie de son rire culbuter les murs de la pièce, ce n'était plus qu'un visage fermé et sans sourire qu'elle afficha à taj. pourquoi ses souvenirs si noirs venaient sans cesse se rappeler à elle pour la tourmenter ? elle ne l'avait pas vu venir, elle ne s'était pas parée au combat athenais. elle allait devoir y foncer à mains nues. elle ne s'enquiquine pas de politesse pour lui, il ne s'en était même pas donné la peine pour elle. elle se contente de souligner que sa présence ici était fortement déplacée. cela dit, devait-elle s'en étonner sachant qu'il ne faisait vraiment plus cas des convenances ces derniers temps ? ça la démange d'exploser la blonde, parce que le voir faire le beau à dix centimètres de sa silhouette pourrait faire ressortir le pire d'elle-même. seulement, elle a trop de respect pour agnès. bien trop pour lui imposer un carnage qui n'avait même pas lieu d'être le soir où elle célébrait l'un des premiers jours du reste de sa vie. pour leur propre bien, elle opte pour la tangente, en tentant d'échapper à son ex. tu me connais assez bien pour savoir que les faux-semblants me répugnent... attends, weiss ! dans sa course, elle lève tout de même les yeux au ciel. dans sa tête, elle ne vise que l'extérieur parce qu'elle a presque l'impression de suffoquer. comme si cet endroit n'était même plus assez grand pour eux. pour supporter les non-dits et les reproches qui planaient irrémédiablement entre eux. aucun endroit ne serait jamais assez étendu pour supporter leurs deux têtes brûlées. alors dans un esprit rebelle, elle refuse d'accéder à sa demande. elle refuse de faire demi-tour et par la même occasion, de lui offrir le loisir de lui faire des reproches totalement infondés. parce que c'était bien de ça qu'il était question. s'il semblait si sûr de lui, c'est qu'il ne voyait pas le problème. ou du moins qu'il n'estimait pas être la cause de la conséquence. la terrasse entre enfin dans son champ de vision et avec elle, l'illusion d'un répit qu'elle n'attendait que trop. comme si elle venait finalement d'échapper au drame qui aurait pu se tenir dans la pièce juste derrière. son verre de champagne toujours à la main, elle pose l'autre sur la balustrade et hume l'air environnant qui la revigore et lui redonne ses couleurs. la vie reprend son cours. en arrivant, j’avais la ferme intention d’accéder à ta requête, athe. sauf que je me suis très vite souvenu de toi claquant la porte en me traitant de tous les noms pour ne plus revenir. tu penses bien que ça a hautement contribué à ce que je veuille jouer des décibels. et ça recommence, qu'elle se dit en laissant tomber sa tête en arrière. elle se retourne, simplement pour lui faire face. et ça t'étonne... elle souffle dans un rire ironique. si on ne l'avait pas élevée avec autant de bonnes manières et si elle ne risquait pas de se donner en spectacle alors qu'elle gagnerait à se faire oublier, elle aurait sûrement déjà balancé sa coupe en plein dans le visage de taj. pour lui faire ravaler ses grandes paroles déjà, mais aussi pour se soulager un bon coup. et pour répondre à ta question de tantôt, agnès et moi sommes amis ; je sais que le concept même est assez difficile à intellectualiser... désolé, je me montre mesquin. elle hausse la tête, même si elle n'avait presque pas envie d'écouter ses explications qui ne lui faisait ni chaud, ni froid. qu'il soit ami avec agnès, grand bien lui en fasse, ce n'était pas ce qu'elle lui reprochait. elle a de la chance. elle a droit à plus de considération et de respect que moi de la part du grand monsieur stein. pense à le lui faire remarquer, qu'elle profite de l'aubaine. il t'irrite. chaque mot sortant de sa bouche te hérisse. parce qu'il en rajoute constamment, comme s'il était le maître de la situation. comme s'il était blanc comme neige dans cette sale histoire. tu manques vraiment pas de culot. elle siffle en secouant la tête, sans jamais le quitter du regard. plutôt que de ramasser les pots cassés et d'essayer de redorer quelque peu son image, il préférait rajouter de l'huile sur le feu. comme d'habitude, il jouait à l'envers. je te rappelle que tu m’as laissé un message vocal où – en plus de me réclamer ton vinyle de merde, tu demandais s’il était possible qu’on parle. allons-y, parlons. c'est une occasion en or, non ? en plus de son culot qui n'était plus à prouver, on pouvait y ajouter un tact légendaire. je t'emmerde taj, sincèrement. il avait toujours un mot à dire sur tout, un avis sur tout et ce soir, elle n'était pas en mesure de le supporter. en fait, elle n'était plus en mesure de supporter quoique ce soit venant de lui. il avait brûlé sa carte chance dans les bras d'une autre. j'suis pas sûre que ce que tu pourras dire changera grand chose au problème. mais vas-y parle, puisque j'suis coincée ici de toute façon. elle commence, ouvertement agacée de perdre cette si belle soirée à s'expliquer avec celui qu'elle aurait préféré pouvoir zapper définitivement. mais j'te préviens, fais très attention à ce que tu vas dire, j'me sens pas d'humeur patiente. elle avale une gorgée de liquide, comme s'il pouvait avoir des vertus apaisantes, qui l'aideraient à appréhender la suite avec un peu plus de détachement.
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Message Sujet: Re: tough [r]   tough [r] Empty Sam 4 Aoû - 13:54

Apathique et pratiquement aboulique, il était resté planté là ; à tantôt fixer les planches de bois qui formaient un parquet usé par le temps (et les innombrables existences qu’il avait observé depuis sa pose) tantôt fixer les mouvements désordonnés, imprégnés de hâte et de colère, un imbroglio puant d’émotions diverses, dégorgeant à chaque inspiration, une insulte bien sentie spécifiquement dédiée à l’irrémédiable connard qu’il représentait.
C’était lui, l’unique fautif, lorsqu’elle dressait l'exhaustive liste des dérapages, ceux qu’elle lui prêtait et contre lesquels il n’avait même pas jugé bon de se défendre – bien qu’il n’ait ressenti aucune culpabilité face à toutes ces accusations (pourquoi l’aurait-il fait ? Tout ce dont il semblait tenir compte, c’était qu’à n’importe quel instant t, la seule qui possédait des droits sur lui et sur son maudit palpitant, c’était elle et elle seule).
Des minutes s’étaient écoulées, peut-être seulement des secondes ; lorsqu’il avait enfin réinvesti son enveloppe corporelle, c’était pour constater, non sans un pincement au coeur, qu’un silence de mort régnait.
Pour décortiquer la figure de style : leur relation n’était plus à l’agonie mais belle et bien canée et, il n’avait pas vraiment vu ça venir puisqu’il faisait des longueurs dans une piscine de déni.
Athe avait fini par représenter le départ,
le silence de mort,
une profonde ataraxie qu’il s’était juré de ne plus ressentir.


(…)

Elle était là, à le fusiller d’un regard dans lequel il avait ressenti, autrefois et peut-être même qu’une sale partie de lui le ressentait encore, plaisir à se perdre, à se chercher, à se donner l’illusion que tous ses défauts n’étaient pas perçus comme tels.
Via cette rétine particulière, il était Taj Stein, entièrement, il ne portait aucun déguisement, seules ses caractéristiques prédominaient, qu’en était-il des failles ? Qu’en était-il des petits riens qui , un jour, avaient réussi – et ce contre les statistiques, à faire la différence ?
- Tu radotes – commenta-t-il, entre deux phrases balancées avec la précision de tirs tactiques relevant du véritable art. Il n’était pas certain de comprendre, il n’avait jamais prétendu être en mesure de le faire et , à dire vrai, il préférait éviter les sentiers qui ne présageaient rien de bon : en règle générale. Mais, pas avec Athenais Weiss, pas avec cette apparition qu’il revoyait encore, dansant là, sur cette piste, en cette nuit qui avait scellé leurs destins, permettant à leurs trajectoires respectives une rencontre de celles qui marquaient au fer rouge.Tout ce qui saute aux yeux et...je te jure, ça commence même à devenir chiant à la longue, c’est que ton orgueil assez mal placé altère ton jugement et tes souvenirs. Tu m’emmerdes, Athe ? Moi, j’en ai rien à foutre. Je pense, qu’entre l’instant où je t’ai tout dit et celui où tu m’as balancé la télécommande dans la gueule, j’ai enfin compris que tu ne m’avais jamais vraiment saisi.
Non, elle l’avait fait, avec cette acuité qui le rendait dingue. Qui l’avait désarçonné et tellement travaillé qu’il avait mis des mois à accepter ce qu’elle était arrivé, elle, petite fifille à papa,  à provoquer chez lui.
Elle était arrivée au bon moment et, elle l’avait tiré du gouffre dans lequel il se voyait déjà plonger tête la première. Il prit une autre gorgée de son verre, il savait qu’elle devait caresser l’idée de lui envoyer le reste du contenu du sien sur le visage mais ses mots étaient aussi pesés que pensés ; il avait eu le temps de se préparer, psychologi-physiquement à la tempête qui allait s’abattre.
Il la voulait intense, implacable, dangereuse. A la hauteur d’Athenais, de ce à quoi elle l’avait habitué, ce qu’il avait toujours recherché dans toutes ces chicanes dont il se montrait – trop souvent, oui- être à l’origine. Cela avait toujours été leur dynamique et, les coups de canif qu’il avait si sadiquement donné à leur contrat n’étaient que des déclarations complètement cinglées d’amour, une de ses formes, du moins.
Est-ce qu’elle le comprenait ? La réponse était évidente, non.
- Tu veux savoir pourquoi je l’ai baisé, pourquoi je les ai toutes baisé ? Il fit la moue, arqua ses sourcils et décida, subitement, que la coupe de champagne finirait en bris de verre. Le brouhaha régnant étouffa efficacement le bruit et cela tira un rire à Taj qui jouait d’insolence et d’auto-dérision. Parce que tu ressemblais à ma mère, tu te comportais comme ma mère aussitôt lancé, il secoua la tête et reprit, avant qu'elle ne lui décoche une gifle, avant qu'elle abandonne définitivement. C'est parce que j'étais fou de toi- avoua-t-il, haussant les épaules.
Il s’en fichait, de comment cette simple phrase pouvait être interprétée, l’impact dont elle était garante, ce qu’elle éveillait en Athe, ou même en lui, ce qu’elle provoqua lorsqu’il l’eut prononcé à haute voix ( une bulle d’air dans son estomac qui le fit grimacer). Il se fichait même que cela puisse être niais, de toute, d’après son père, un véritable mec était capable de reconnaître ses sentiments, il pouvait parler de rose et de larmes, de porcelaine et de parfum – l’important, c’était qu’il reste ‘vrai’, ‘juste’ et putain de bordel de merde qu’il porte toujours ses couilles en toutes circonstances. Il voulait les porter à cet instant là. Ce n'est pas toi que j'ai trompé, je me suis trompé moi-même. Je me suis trompé, Athe. .Mais avait-il pour autant envie de démordre, de la laisser s'en tirer à bon compte ?
- Seulement, ça me gave de te voir toujours revêtir le costume de victime, désolé, je ne mords pas à l'hameçon. Dans cette histoire, tu n'es pas blanche comme neige, pas plus que je ne suis un infidèle.
@Athenais Weiss
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Message Sujet: Re: tough [r]   tough [r] Empty Ven 24 Aoû - 12:38

elle avait claqué la porte sur toutes ces histoires, leur histoire. claqué la porte sur tous ces mensonges, ses mensonges. claqué la porte sur un avenir qui n'existerait plus ou alors qui resterait éternellement terni de toute part. elle avait claqué la porte pour ne jamais revenir en arrière. parce qu'elle donnait toujours tout athenais. mais quand on la trahissait, elle repartait pour un aller sans retour. elle était bien trop entière pour ne faire les choses qu'à moitié. alors quand elle avait balancé ses quatre vérités à taj, accompagnées d'une partie du mobilier qui lui était tombé sous la main, elle pensait que c'était la dernière fois que le sujet serait ramené sur le tapis. sauf qu'il semblait la suivre comme un mauvais diable sur son épaule. il était l'ombre au tableau de sa vie qu'elle tentait maladroitement de remettre sur les rails. et pour se faire, elle était prête à employer à peu près tous les moyens. son discours étant bien loin d'être rôdé, elle se passe des filtres et lui balance ce qu'elle pense. elle n'avait jamais été habituée à s'embarrasser de tournure de phrases plus superficielles que véritablement utiles quand elle n'était pas en présence de ses parents. elle oublie simplement de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, et elle enchaine. tu radotes. comme si cet état de fait pouvait encore étonner qui que ce soit. elle n'avait toujours pas accepté l'idée d'avoir à endosser une partie des torts. elle était celle qui s'était fait enfler, pas l'inverse. elle se débarrasse de sa coupe qui lui semblait de trop depuis quelques minutes déjà tandis que taj reprend. tout ce qui saute aux yeux et... je te jure, ça commence même à devenir chiant à la longue, c’est que ton orgueil assez mal placé altère ton jugement et tes souvenirs. tu m’emmerdes, athe ? moi, j’en ai rien à foutre. je pense, qu’entre l’instant où je t’ai tout dit et celui où tu m’as balancé la télécommande dans la gueule, j’ai enfin compris que tu ne m’avais jamais vraiment saisi. évidemment, le coup classique. il n'avait peut-être pas foncièrement tout faux sur le début, mais il s'enfonçait sur la fin. tu t'évertues tellement à ne montrer que ce côté insaisissable, excuse-moi si j'en viens à perdre le fil parfois. c'est ironique, c'est accusateur mais c'est aussi véridique. parce qu'elle ne saisit pas toujours les nuances qui l'habitent. parce que parfois, les mots ne vont pas avec le reste. ce qui la frappe à l'heure actuelle, c'est que c'est tout sauf le lieu pour des explications qui termineraient en éclats de voix. pour sa part du moins, elle se connaissait suffisamment pour ne pas avoir à mentir là-dessus. pourtant, elle n'a pas le choix puisqu'il ne semble pas décidé à la laisser en paix. alors elle le laissera parler en espérant très fort que ce soit le plus court possible pour qu'elle puisse retourner à sa vie juste après. dans un dernier élan de pseudo-bonne volonté, elle s'écrase et elle attend la sentence. elle le fixe, guettant le moindre défaut de comportement, la moindre émotion perceptible. tu veux savoir pourquoi je l’ai baisé, pourquoi je les ai toutes baisé ? et il ne tarde pas à exposer son pouvoir taj, il en rajoute sans se faire prier. quitte à savoir de quoi on parle, autant le faire bien. ok vas-y, enfonce-toi. elle ne tique pas athenais, pas un seul sursaut même si elle n'en pense pas moins. elle refuse de rentrer dans son jeu une fois de plus. et lui, il se venge sur une pauvre coupe de champagne. tenir ses nerfs était toujours une bien rude épreuve. parce que tu ressemblais à ma mère, tu te comportais comme ma mère. elle grimace avant de hocher la tête. outch, touché. là, il t'avait piqué. et t'avais presque envie de lui répondre que ce n'était pas sa mère qu'il avait trompé en attendant mais tu te reprends. et il continue, sans même lui laisser le temps de reprendre ses esprits, ni même de contrer ses mots. c'est parce que j'étais fou de toi. étrange façon de le montrer mais elle ne pipe pas mot et ne le quitte pas du regard non plus. elle se perd un instant dans ce qu'elle devrait ressentir, dans ce qu'elle ressent, dans ce qu'elle doit ressentir. ce n'est pas toi que j'ai trompé, je me suis trompé moi-même. je me suis trompé, athe. pour une fois, il a réussi à la mettre ko parce qu'elle cherche encore ce qu'elle va répondre. plus très sûre du chemin qu'elle souhaitait emprunter. au fond, tout ce qu'elle sait, c'est que tant qu'elle le regardera comme ça, elle n'y verra pas plus clair. et elle a tout sauf envie de jeter ses convictions au tapis aussi rapidement ou même de lui céder une victoire qu'il ne méritait pas. seulement, ça me gave de te voir toujours revêtir le costume de victime, désolé, je ne mords pas à l'hameçon. dans cette histoire, tu n'es pas blanche comme neige, pas plus que je ne suis un infidèle. elle entend ce qu'il dit. pourtant, elle ne réagit pas, pas tout de suite. et sa raison s'efface l'espace d'un instant, comme si elle avait délibérément posé un mouchoir dessus avant de faire rejaillir la tempête intérieure. puis elle déraille, elle déconnecte les fils une seconde de trop. elle fond sur lui, emprisonne son visage de ses mains et elle capture ses lèvres des siennes, avec la ferveur de celle qui en avait déjà été trop longtemps privée. elle s'abreuve à la source pour pallier à ce manque évident. est-ce qu'elle n'aurait pas dû commencer par ça ? quand elle avait choisi de claquer cette foutue porte, est-ce que ce n'était pas ça qu'elle aurait dû faire avant tout ? comme si leur propre conclusion ne pouvait s'écrire que de cette façon. et quand elle se reprend, en même temps que son souffle, c'est la gifle qui tombe. parce qu'elle a déconné, parce qu'il a déconné, parce que tout a déconné et qu'elle avait désespérément besoin de se calmer. et ça, c'est pour le reste. elle se détache pour retrouver son oxygène vital et la distance de sécurité nécessaire à la bonne marche de ses neurones. j'suis pas un pantin taj. tu crois qu'après toutes tes sauteries, tu peux te repointer la bouche en coeur devant moi ? tu sais, parler, ça se fait chez les gens civilisés. la communication pouvait éviter bien des conflits et ça la faisait profondément chier qu'il ait délibérément choisi la solution de facilité en écumant les corps, plutôt qu'en la confrontant avant de faire la connerie de trop. elle se repose contre la balustrade, croisant les bras sur sa poitrine. pourquoi t'as pas commencé par me larguer tout simplement ? c'est ce qu'on fait généralement quand ça fonctionne plus dans un couple. elle hausse les épaules. pas sûr que ça lui aurait plu mais elle n'aurait au moins pas cette sensation d'avoir été trompée. il a beau dire qu'il l'aimait comme un fou, ça la rassure pas. elle n'avait pas envie de passer après toutes les autres, elle n'avait jamais eu l'âme partageuse athe et ça ne commencerait pas aujourd'hui.
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Message Sujet: Re: tough [r]   tough [r] Empty Mar 28 Aoû - 12:49

Voilà où il se retrouvait, un répondeur en pièces et un vinyle détruit plus tard ; immolé vivant au coeur d’un bucher passionnel, allumé par les iris mordorés de celle à qui il avait appris à dire ‘je t’aime’.
A bien des égards et bien qu’il aurait apprécié fuir la véracité de ce qu’il s’apprêtait à dire – les mots allaient lui racler la cavité buccale et lui faire mal à vouloir se pendre -, pouvait-il seulement se soustraire à la palpable influence que Weiss avait sur lui ?
- // Reviens-moi//(!!!!).
Ses yeux, à travers les fentes quasi reptiliennes qui la dévoraient depuis qu’ils s’étaient posés sur elle, ceux d’un Taj au sevrage pas tout à fait réussi, ces yeux-là, semblèrent en  spécifier l’importance : l’emphase incandescente, engendrant des milliers de paillettes au couleur du précieux métal, là, à tournoyer dans ses pupilles, à faire l’écho de mots qu’il n’avait pas prononcé ailleurs que dans sa tête.
Il préférait envisager la mort plutôt que de se trancher les burnes pour les lui offrir ; elle était là, à le considérer avec la perplexité de celle qui ne semblait pas l’avoir connu, aussi intimement, aussi entièrement, qui n’avait pas supporté ses phases fantasques et leurs contreparties plus condamnables.
- //Reviens-moi// (????)

Son premier amour avait été significatif et il avait appris à en comprendre l’importance non sans s’écrabouiller sur l’asphalte après avoir chuté de plusieurs mètres, ne laissant sur le trottoir qu’une silhouette tracée à la craie blanche et une quantité considérable d’hémoglobine, arrosant les plants qui avaient réussi à défier l’environnement hostile.
Taj n’était plus qu’un processus physiologique inconscient, un cycle respiratoire défaillant : des inspirations hésitantes, des expirations inexistantes, l’attention focalisée sur celle qui depuis tout ce temps et sans même le savoir, tenait les fils.
Il s’en était rendu compte, lorsqu’un mois après son départ, son absence était toujours ostensible.
Elle était visible.
Elle était audible.
Son absence, bordel de merde, était partout. Elle caractérisait tous les débuts et toutes les fins : ses limites qu’il se targuait de ne pas avoir (et qui étaient là, bien là, douloureuses elles se rappelaient constamment à lui ).
Athenais était devenue un membre fantôme, une douleur neuropathique, il atteindrait quatre vingt ballets et la ressentirait encore, comme un souvenir chaleureux de ce qui avait existé mais qui n’était plus, parce qu’il n’avait pas su tenir compte de son importance.
A un moment, le jour exact lui échappait, elle était devenue indispensable. Il parlait souvent de devenir une entité pour les autres, en tout cas : pour quelqu’un d’autre au point de ne jamais en quitter le fil des pensées.
Peut-être qu’il n’avait jamais réussi à en devenir une pour Athenais.
Mais, indéniablement, Athenais en était devenue une pour lui, le grand égotiste. Et à cet instant là, alors qu’elle demeurait interdite,représentation du compromis entre la guerre et la sagesse, Athéna d’un marbre poli par la fréquentation d’un milieu fait de retenue et de contentions autour d’une réalité parfois trop dégueulasse, il aurait très bien pu lui réciter la première leçon qu’elle lui avait apprise – faite de ‘je t’aime’ déclinés à toutes les intonations, à toutes les teintes de rose.
Putain, il aurait même pu lui chanter du Edith Piaf !
D’ailleurs, lorsque leurs lèvres se touchèrent et que sa poitrine vint cogner contre son torse, obligeant ses poumons à expulser l’air qui y était emmagasiné, il crut – le temps qu’un convoi d’anges assiste à la scène – que cette histoire-là, la leur, méritait peut-être qu’un con daigne y accorder une seconde chance.
Quel con ? Le contact rompu fut suivi d’une calotte qu’il n’avait pas vu venir, elle lui enflamma la peau et éveilla la bête que la belle, par ses vils charmes, avait réussi à endormir. Alors, c’était donc ça , les retombées de tous ses actes, toutes ses paroles ? Un baiser arraché – et ses vertiges – remplacé bien trop promptement par le revers de la médaille ; il se garda bien de porter une main à sa joue, lui refusant le plaisir de le voir masser le point d’impact, elle aurait pu en mouiller ses dessous PrimaDonna (et il préférait qu’elle les mouille pour une toute autre raison).
- Je ne l’ai pas volé – s’entendit-il répliquer, haussant une épaule avec toujours cette désinvolture qu’il avait, refusant de se soucier des regards qui auraient pu traîner et qui appartenaient à ceux qui allaient, surement, confabuler à leur sujet. Oh, parler, communiquer, il savait si bien le faire, Taj.
C’était son métier, c’était sa passion.
Il n’avait donc aucune excuse, rien à quoi se raccrocher ; il lui sembla percevoir une couche de mépris derrière toute cette attitude et il réussit, in extremis, à en puiser l’aplomb dont il avait besoin pour gagner leur dissension.
- Pourquoi je t’aurais largué, Athe ? - il fronça les sourcils, il n’avait jamais eu envie de le faire et même lorsqu’elle était en train de le faire – le larguer, le laissant dans la froideur de leur appartement, emmitouflé dans son déni, accompagné de son absence – il n’avait pas eu une seule fois envie de la larguer. Il l’aimait et on ne se défaisait pas de ce que l’on aimait, aux dernières nouvelles. Tu te comportais comme ma mère et bien que je n’ai aucune affinité avec elle, je n’allais pas me tirer, juste comme ça, juste pour pouvoir « « profiter » » et ...putain, je sens que cette discussion ne mènera à rien.
Ça n’allait mener à rien parce qu’il était incapable, alors qu’elle n’était qu’à une distance d’un bras de lui, de trouver les arguments, de les lui présenter, il pouvait y mettre toutes les formes, il n’y arriverait pas.
Athenais Weiss se trouvait là, après plusieurs mois d’évitement.
Tous les discours qu’il s’était imaginé tombaient à l’eau, poussés là par la chaleur encore présente des lèvres qui s’étaient posées sur les siennes.
S’il devait manger des baffes pour obtenir un baiser, tant pis.
Tant qu’elle lui en donnait un autre.
- Avec toi, je ne deviens qu’un réceptacle à paradoxes. Charpenté d’incohérences et vraiment bon à rien.
Peut-être que toutes ses coucheries résultaient du constat qu’il avait un jour formulé : Athenais éveillait en lui les mêmes sentiments confus que sa propre mère engendrait.
L’impression de pouvoir fournir au monde une meilleure version de lui-même, sans se sentir capable d’y parvenir : parce qu’il avait le sentiment profond de ne pas mériter son affection, celle d’Athénais, pas celle de sa mère, il s’en foutait de sa mère (peut-être...).
Il n’était plus bon à rien, pensées enchevêtrées, nervosité palpable.
- Plusieurs choses m’ont amené à me tromper – oui, parce qu’il lui avait expliqué qu’il s’était trompé lui bien avant de la tromper elle - , c’est souvent comme ça que ça commence : un événement anodin, une parole légère et c’est la boule de neige qui se transforme en avalanche. Avant même que tu ne puisses t’en rendre compte : t’es déjà enseveli sous plusieurs mètres de poudreuse.
En fait, ce qu’il faisait là, à déblatérer à tout va, c’était une tentative désespérée de gagner du temps, d’en passer avec elle, avant que le ressentiment ne revienne à la charge et les éloigne, peut-être pour de bon.
Et c'était bien la dernière chose qu'il espérait, inviter le "pour de bon" et le laisser remporter la victoire.
Parce qu'il était fou d'elle, au temps présent.
@Athenais Weiss
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Message Sujet: Re: tough [r]   tough [r] Empty Dim 9 Sep - 1:56

elle ne sait plus réellement où elle est athenais. elle a oublié cette soirée de fiançailles qu'elle était censée célébrer avec son amie. plutôt que de régler ses problèmes, elle ferait mieux d'être à ses côtés pour partager son bonheur. si le sien avait été entaché, elle n'en devait pas pour autant ignorer celui des autres. pourtant, elle est là sur ce balcon, à écouter les discours de son ex depuis des minutes déjà bien trop longues. quand il s'était planté devant elle, en son for intérieur, elle voulait simplement faire demi-tour et l'éviter comme elle s'était efforcé de le faire ces deux derniers mois. mais la vie cherchait décidément à la malmener. alors elle a entendu ce qu'il avait à dire, elle s'est senti offensée, elle s'est rendu compte de certaines vérités mais elle ne s'est pas rabaissé. question de fierté. elle avait été blessée une fois, il était hors de question qu'elle tende l'autre joue. son coeur semblait encore osciller d'un côté et de l'autre, incapable de se stabiliser, incapable de se réfréner suffisamment longtemps pour lui faire comprendre qu'il avait été trop loin. et c'est dans un élan déraisonné qu'elle l'a embrassé. parce qu'elle en crevait d'envie déjà, parce que c'était la seule réponse qu'elle avait trouvé à ses paroles aussi. mais malgré ses pulsions, elle comprend bien vite qu'elle ne peut décemment pas accepter les évènements qui ont précédé sans renier ses principes. avec athe, c'est toujours tout ou rien. et elle peut détester aussi fort qu'elle a aimé avant, c'était bien là tout le malheur de taj. elle accepte difficilement les erreurs qui l'ont touché et pardonner reste une notion souvent abstraite dans son esprit tourmenté. elle vrille perpétuellement la jeune weiss, parce qu'elle ne sait jamais sur quel pied danser avec lui. un coup c'est oui, un coup c'est non. un coup c'est blanc, un coup c'est noir. elle navigue d'un bord à l'autre, incapable de se décider définitivement. il avait toujours su la rendre dingue, et ce, dans tous les sens du terme. alors c'est la claque qui succède au baiser comme pour argumenter les sentiments contraires qu'elle peut ressentir à son égard. elle reprend sa position initiale dans le même temps, elle enfile à nouveau son armure. elle se retranche dans cette trahison qu'elle avait ressenti, dans cette trahison qui avait résonné bien trop fort dans tout son être. je ne l’ai pas volé. pour une fois, il ne cherche pas à se dédouaner. elle lui en sait gré. en attendant, elle ne lâche jamais réellement son regard. elle le maintient, tente de ne pas flancher. elle fait en sorte que rien ne la trahisse. elle essaie de se montrer forte, imperturbable, sûre d'elle. ne tenant pas à lui laisser la moindre brèche dans laquelle il pourrait être tenté de s'engouffrer pour tout faire voler en éclat. ses convictions, comme ses réticences. il est bien trop doué à ce jeu-là taj, face à une athe et son coeur en berne. celle qui avait en horreur le fait de s'expliquer en public se retrouvait finalement à poursuivre leur échange. et cette discussion normalement privée reviendrait peut-être aux oreilles de n'importe qui. ça ne lui plait guère à la demoiselle qui ne rêverait que d'une seule chose. tout arrêter maintenant et rentrer chez elle pour respirer enfin et se féliciter d'avoir gardé le cap. un tour de force qu'elle n'était pas certaine de parvenir à faire perdurer sur la longueur. alors pour éviter de s'éparpiller, elle essaie de comprendre pourquoi il a déraillé. et surtout pourquoi il n'a pas eu la décence de mettre un terme à leur relation avant de voguer vers d'autres horizons. c'était pourtant si simple. pourquoi je t’aurais largué, athe ? elle hausse les épaules. parce que tu préférais aller t'éclater ailleurs. parce que je ne te suffisais visiblement pas. parce que quelque chose clochait dans notre couple. elle pourrait lui citer des tas de raisons alors qu'elle n'attend que d'entendre sa version à lui, pour répondre à ces questions qui la taraudent. c'était son erreur à lui, c'était donc à lui d'y apporter les causes. pour la même raison que moi, parce que quelque chose ne fonctionnait pas ou ne fonctionnait plus entre nous. elle n'avait jamais pensé à en arriver là athe. mais quand elle s'était vue ainsi remplacée, elle avait simplement refusé de se voir traité de la sorte. elle n'était pas femme à se laisser mener par le bout du nez. elle n'était pas une vulgaire chaussette, elle n'était pas une parmi tant d'autres, elle n'était pas qu'une option. du moins, ce n'était pas de cette façon qu'elle entendait être traitée par son mec. alors elle avait choisi la solution respectueuse pour sa personne, pas la solution qui épargnerait son palpitant. tu te comportais comme ma mère et bien que je n’ai aucune affinité avec elle, je n’allais pas me tirer, juste comme ça, juste pour pouvoir « « profiter » » et... putain, je sens que cette discussion ne mènera à rien. et voilà que ça recommençait... sa mère, toujours sa mère. elle hausse à nouveau les épaules. c'est dommage, ça aurait peut-être été le seul moyen de sauver ton cas. parce qu'elle aurait pu accepter, ça restait une supposition mais c'était déjà bien plus probable, qu'il se tape d'autres nanas s'ils étaient séparés. dans leur situation actuelle, ça devenait beaucoup plus compliqué, voire même insurmontable. et il avait raison dans ses paroles, ils tournaient clairement en rond. chacun campant plus ou moins sur ses positions. il assure ne pas avoir fauté, pendant qu'elle se targue d'être la victime non averti. ils se renvoient la balle inlassablement ne permettant pas à l'échange d'évoluer vers du positif. avec toi, je ne deviens qu’un réceptacle à paradoxes. charpenté d’incohérences et vraiment bon à rien. elle secoue la tête comme pour contester ses dires, c'est du n'importe quoi. il aura beau se passer tout ce qu'il pourra leur arriver, jamais elle ne le rabaissera à quoique ce soit. parce que c'est taj et que ça suffit bien comme ça. plusieurs choses m’ont amené à me tromper, c’est souvent comme ça que ça commence : un événement anodin, une parole légère et c’est la boule de neige qui se transforme en avalanche. avant même que tu ne puisses t’en rendre compte : t’es déjà enseveli sous plusieurs mètres de poudreuse. elle écoute d'une oreille distraite, vaguement. rien n'est clair dans son discours. elle a l'impression que c'est parler pour parler alors qu'elle voudrait tellement plus. alors pour la seconde fois, elle réduit la distance qui les sépare et de sa main, elle relève son menton. puis elle plante ses iris marronnés dans les siens, encore plus sombres. regarde-moi, c'est quoi le problème taj ? elle commence. qu'est-ce que tu cherches à faire ? qu'est-ce que tu cherches à prouver ? pourquoi tu veux tout faire foirer ? pourquoi tu cherches à m'éloigner ? pourquoi tu veux nous briser ? il y avait définitivement quelque chose qui clochait entre eux, mais elle ne savait plus exactement où le mécanisme dysfonctionnait. est-ce que c'était chez elle ? ou simplement chez lui finalement ?
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Message Sujet: Re: tough [r]   tough [r] Empty Mer 19 Sep - 16:56

Un autre contact,
plus tendu. Il aurait préféré qu’elle s’en prenne à nouveau à sa bouche ; pas à son menton, pas à son regard. Pourtant, un sourire vint ourler ses lèvres, découvrant une rangée de dents carnassières.
Il voulut se soustraire à la véritable discussion – il était venu réclamer un duel, des faux-semblants. Il était prêt à retrouver ses faveurs, reine qui faisait échec au roi.
- C’est la deuxième fois que tu recherches mon contact en moins de cinq minutes – remarqua-t-il, c’était tout ce qu’il lui fallait pour être déstabilisé.
Tout ce qu’il fallait à la jeune femme pour rappeler que depuis tout ce temps, il avait été en manque de son toucher.
- Je gagne du temps, avoua-t-il, fixant finalement ses yeux vagabonds sur les iris moirés de la belle, puis – sur les lippes licencieuses qui ne cessaient de le narguer (il aurait aimé les voir enflées par la fougue de ses baisers – et de la fougue, il en avait à revendre). C’était tout ce qu’il avait voulu et il s’en rendait compte, à cet instant là, coincé entre ses doigts et ses désirs.
Que cherchait-il à prouver ? Peut-être que sa démarche n’était pas la plus appropriée – il se démenait à montrer qu’il n’était pas entièrement en tort alors qu’elle, de son côté, espérait qu’il reconnaisse que des deux, c’était lui le fourbe qui avait tringlé une autre.
- T’essayerais pas de me psychanalyser, quand même ? Il arqua un sourcil, mordit l’intérieur de sa joue, offensé par l’éventualité d’avoir à déballer la banalité de ses peurs, de son quotidien depuis qu’elle était partie, depuis qu’elle avait décidé de ne plus supporter son petit caractère : depuis qu’elle s’était rendue compte – après plusieurs années – qu’il n’en valait pas du tout la peine.
C’était Taj Stein qui était le plus gros perdant de l’histoire – le cœur aux bords des lèvres et les larmes ruisselant à l’intérieur de la conjonctive de l’œil parce qu’il était trop fier pour les montrer.
Maître des parades, elle l’avait désossé d’un seul contact et s’apprêtait à terminer son travail, se rapprochant de lui, annihilant ce qui lui restait de volonté.
Il leva la main ,glissa une mèche rebelle derrière son oreille  et la laisser reposer là, sur la joue de Weiss; un geste plein de tendresse qu’il effectuait certain de ne plus être en mesure de le faire si cette confrontation était mal menée.
-  Le problème, c’est moi.
C’était bien la réponse qu’elle attendait ? N’était-ce pas lui le problème  après tout ? Celui qui avait choisi – sciemment – de pisser sur deux années de relation intenses, de bonheurs et de déveines – qu’importe puisqu’ils les avaient vécu à deux et à deux ils avaient réussi à triompher de tout.
De l’animosité voilée offerte par certains Weiss, certains Stein, certains sombres inconnus qui – bien entendu – avaient des avis sur tout.
Il lui avait fallu un baiser, un regard – tout comme au commencement, pour réduire le déni ; condamné à l’ilotisme.
- Athenais – murmura-t-il, baissant le regard sur l’espace réduit entre eux, gêné de reconnaître finalement que tout ce qu’il voulait, tout ce qu’il espérait c’était que tout rentre dans l’ordre.
Son prénom résonna comme une supplique, il eut le goût des regrets  et invoqua une sensation d’abandon, comme si les atomes en suspension dans l’air avaient décidé de ne plus le retenir.
Son autre main suivit sa semblable et, le visage de la jeune femme en coupe entre ses mains, il sut que plus rien ne serait exactement comme avant, qu’il avait brisé un lien.
- Qu’est-ce que vous foutez?!
Il ne sursauta pas mais, calmement orienta ses yeux sur la nouvelle arrivée, Agnès De Harcourt  furibonde, cheveux électrifiés par l’humidité ambiante, dardant sur eux un regard férin.
- Taj, t’as amené Stan – s’agissait-il d’un reproche, d’un constat ? Il ne parut pas plus penaud qu’il aurait dû l’être, puisqu’il assumait entièrement son acte, la déclaration criarde qui l’accompagnait : je n’apprécie pas ton fiancé, arriviste de première.
- Tu.as.amené.Stanley. - fit-elle à nouveau, décortiquant mot par mot sa colère. Il avait amené Stan parce qu’il avait, au fond, besoin d’un allié de taille au cas où les choses tourneraient au vinaigre. Agnès et lui étaient amis mais, Agnès et Athenais l’étaient tout autant – et, malgré les bons sentiments, une espèce odieuse de solidarité féminine empêchait les hommes de réussir leurs projets – qu’ils aient été pavés de bonnes intentions ou non.
- Oui. Parce que tu as dit que je pouvais être accompagné et parce que tu sais bien que Stan est mon gars sûr. Il quitta sa position et se rapprocha d’Agnès. Est-ce que tu pourrais, juste le temps de tes somptueuses fiançailles, oublier que tu le détestes et te concentrer sur ton bonheur apparent avec...j’arrive pas à retenir son prénom ?
Cherchait-il vraiment à contrarier toutes les nanas qui étaient invitées ce soir-là ? C’était ce que laissait suggérer son bagou. Athenais et moi on était en train d’avoir une conversation d’adulte à adulte.
Non, ils s’envoyaient la baballe – elle, elle se montrait froide, lui, se démenait pour réchauffer un peu l’atmosphère.
- Ne l’écoute pas, Athenais. Il va à nouveau te briser le coeur et, je serais la première à te dire : je te l’avais bien dit – sur ces paroles, elle les laissa, satisfaction aux lèvres, ricanant face au majeur agité par Taj fortement mécontent.
- Ne l’écoute pas, Athenais. Elle est jalouse parce que ce qu’il y a entre toi et moi est plus vrai que toutes ces putains de fleurs et de photophores disséminées un peu partout – on n’est pas qu’une illusion.
@Athenais Weiss
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Message Sujet: Re: tough [r]   tough [r] Empty Mer 10 Oct - 2:13

elle s'est perdue quelque part entre ses convictions et ses battements de coeur athenais. sans oublier de passer par les lèvres de taj. et ça, il ne se gêne pas pour le lui faire remarquer. il appuie toujours là où il faut, il sait toujours quoi dire pour garder l'avantage. il en devient rapidement agaçant quand on ne va pas dans le même sens que lui et que la discussion se semble pas tirer sur sa fin. c'est la deuxième fois que tu recherches mon contact en moins de cinq minutes. elle roule des yeux face à un tel constat. est-ce que c'était vraiment le noeud du problème actuellement ? pour l'heure, elle cherchait surtout des réponses à ses questions et lui s'expliquait. pourtant, rien ne semblait s'éclaircir davantage dans son esprit. il disait un truc et son contraire, tandis que athe, fatiguée de trop réfléchir, ne faisait plus les liens. je gagne du temps. ses neurones fonctionnaient à plein régime malgré tout, parce qu'elle avait besoin de savoir, sans jamais y parvenir réellement. il l'avait trompé parce qu'il l'aimait trop. et il ne l'avait pas quitté parce qu'encore une fois, il l'aimait trop. non, décidément, elle ne saisissait pas comment on pouvait en arriver là. l'énigme restait bien présente, ce qui ne l'aidait pas à se positionner. ses yeux, ses traits, elle détaille tout, pourvu qu'elle puisse y déceler un semblant de réponse mais rien n'y fait. elle ne peut pas admettre qu'on trompe quelqu'un qu'on aime. elle brûle de lui demander comment il aurait réagi si elle avait agit comme lui, si elle aussi s'était offerte à un autre, à des autres. mais elle n'en fait rien. t’essayerais pas de me psychanalyser, quand même ? elle hausse les épaules, elle n'était pas certaine de ce qu'elle était en train de faire à vrai dire. elle lançait des bouteilles à la mer, dans l'espoir que ça lui rapporte ce qu'elle espérait tant. dans l'espoir qu'il en rattrape une et efface tout d'un coup de baguette magique. elle espérait pour du vent athenais. elle tentait de se nicher dans une réalité qui n'existait pas, qui n'existerait plus. parce qu'on ne pouvait pas remonter le temps, même avec la meilleure volonté du monde. pourquoi ? j'ai mes chances ? si seulement elle avait ce talent, tout lui apparaitrait peut-être plus clairement. elle saurait vraiment ce que taj recherchait, ce qu'il pensait, ce qu'il voulait. là, elle n'avait que ses mots. elle devait s'accrocher à des paroles qui ne correspondaient vraisemblablement pas aux actes dont elle avait été témoin. pourquoi la vie et les relations étaient-elles toujours aussi compliquées ? alors qu'elle ne souhaitait qu'instaurer un cessez le feu qui lui permettrait enfin de souffler. parce qu'elle ne sait plus où elle va. depuis le début de cet échange, elle joue contre elle-même athe. elle reçoit les coups qu'elle initie, pur produit de sa foutue fierté qui la pousse à ne pas retirer le masque d'impassibilité qu'elle affiche et qui lui sied si bien. j'suis paumée taj, j'te comprends plus. alors elle exprime ce qui fait vriller son âme, ses pensées, son être tout entier. elle le supplie silencieusement de ne pas la laisser sombrer, de lui dire quelque chose qui pourra tout changer. et du plus profond d'elle-même, elle a envie de lui hurler dessus, de le frapper de toutes ses forces pour le faire payer d'avoir tout foutu en l'air. parce qu'elle ne voulait pas ça athe mais elle se retrouve coincée malgré elle. à cause de lui et de ses conneries, à cause de lui et de ses folies. au rythme de leurs confidences, elle a presque oublié la distance de sécurité. celle-là même qui devient presque inexistante, laissant tout le loisir à taj de s'amouracher d'une mèche entourant encore son visage. elle me bronche pas, pensant certainement à raison que c'était le dernier droit sur elle qu'elle lui accordait. après, il ne lui resterait plus qu'à avancer en le laissant derrière elle, une bonne fois pour toute. le problème, c’est moi. et c'est sûrement ce qu'elle lui reproche le plus. elle a l'impression d'avoir bousillé deux années de sa vie pour en arriver à une fin pareille. quelle perte de temps. pourtant, elle s'en veut presque aussitôt de penser ça parce qu'elle est loin de ressentir ça. elle s'efforce juste de s'en persuader, histoire de faire passer la pilule plus facilement. athenais. ça lui crève le coeur alors qu'elle comprend trop tard qu'elle aurait dû rompre le contact quand elle le pouvait encore. avant que les deux mains de taj n'emprisonne son visage. arrête taj. elle aurait pu lui hurler ou lui pleurer à la face, l'implorer de l'emmener loin de tout et de tout le monde aussi, parfait exemple des sentiments qui se chevauchaient en son for intérieur mais qui pourtant ne se ressemblaient tellement pas. et pourtant, elle reste maîtresse d'elle-même, comme en toute circonstance. qu’est-ce que vous foutez ?! elle n'était pas loin du sursaut de surprise la jeune weiss. mais elle est à deux doigts de remercier le ciel, ou bien agnès, de lui avoir offert cette échappatoire dont elle avait cruellement besoin.  taj, t’as amené stan. elle retient un rire athenais, c'était le contraire qui se serait avéré étonnant. ça la surprenait même que agnès puisse encore être stupéfaite devant cette situation qui n'était qu'habituelle finalement. tu.as.amené.stanley. elle refuse de s'en mêler parce que ça ne la concerne pas. c'était le mariage d'agnès, pas le sien. oui. parce que tu as dit que je pouvais être accompagné et parce que tu sais bien que stan est mon gars sûr. elle aurait même pu sortir le pocorn et observer la scène qui se jouait devant elle, c'était plutôt amusant en vérité et ça aidait à faire passer les discours qui avaient précédé. taj s'éloigne, lui permettant enfin de respirer calmement et de reprendre pied dans une réalité qui ne lui convenait pas franchement en fait. est-ce que tu pourrais, juste le temps de tes somptueuses fiançailles, oublier que tu le détestes et te concentrer sur ton bonheur apparent avec... j’arrive pas à retenir son prénom ? à l'écart de tout ça, un sourire s'immisce sur ses lèvres. ces deux-là étaient vraiment grandioses quand ils discutaient et se percutaient. athenais et moi on était en train d’avoir une conversation d’adulte à adulte. ouais, ou plutôt ils essayaient sans y parvenir. si elle était tout à fait honnête, ils n'avaient pas avancé d'un pouce dans leur situation. et sans doute que ça resterait éternellement comme ça puisqu'elle n'était pas prête à pardonner athe. ne l’écoute pas, athenais. il va à nouveau te briser le coeur et, je serais la première à te dire : je te l’avais bien dit. elle se retourne quand elle comprend que agnès s'adresse maintenant à elle. et ses propos la heurtent parce qu'elle ne lui à rien demandé dans l'état actuel des choses. t'en mêle pas s'te plait agnès. elle n'avait aucune envie qu'une tierce personne vienne apporter un grain de sel qui n'aiderait en rien. deux dans l'histoire, c'était déjà compliqué alors autant éviter d'en rajouter. fière de son effet, la mariée s'efface les forçant à retrouver l'ambiance lourde qui avait précédé son apparition. ne te méprends pas, j'ai juste horreur qu'on se mêle de ma vie. elle avait jugé utile de le préciser, pour ne pas qu'il s'emballe à tort. elle n'avait simplement pas apprécié l'intervention qu'elle n'avait jamais demandé. ne l’écoute pas, athenais. elle est jalouse parce que ce qu’il y a entre toi et moi est plus vrai que toutes ces putains de fleurs et de photophores disséminées un peu partout – on n’est pas qu’une illusion. c'était aussi ce que j'croyais y'a encore pas si longtemps. un temps qui était révolu en somme. fatalement, la jeune femme avait jeté un froid en s'invitant dans leur décor. de toute façon, j'crois qu'on n'a plus rien à se dire. donc on va retourner chacun à nos vies, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. elle en a fini avec cette discussion, elle en a fini avec lui, elle en a fini avec eux. parfois, il faut savoir amputer un membre avant l'infection. alors elle devait en passer par là. et ce, même si elle y laissait des plumes.


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