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 Renagades _ Luna

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Message Sujet: Renagades _ Luna   Renagades _ Luna Empty Mar 6 Nov - 20:13

RENEGADES
be like me

Luna
  &
  Alec
Il est tard.
Le cliquetis dans la serrure sonne macabrement.
« B’soir… »
C’est à peine marmonné. Un grognement qui sort tout juste articulé, parce que j’sais pertinemment que j’use ma salive dans l’vide. A cette heure-ci y a pas d’chance de croiser quelqu’un en dehors de Molly, la gouvernante sans âge qui glisse toujours silencieusement sur les parquets massifs.
Monsieur est d’sortie, en vadrouille dans les beaux-lieux des pécheurs. Madame doit sûrement être à une énième réunion « au sommet » avec le conseil embourgeoisé de l’hôpital. Ou alors allongée entre des draps en lin trente-six fils après s’être enfilée deux comprimés arrosés d’un whisky.
C’est précisément c’qui m’intéresse.

Le long du couloir y a un miroir qui reflète une tronche de macchabée. J’ai le teint crayeux. Même mes lèvres n’offrent aucun relief ; elles sont parfaitement blêmes, figées sur les dents. Y a que les yeux qui paraissent vivants : deux billes troubles qui m’dévisagent avec ostentation.
T’as vraiment une sale gueule mon vieux.
J’suis en descente et ça va mal. J’ai l’impression que mes neurones s’entre-dévorent sous mon crâne. Pas moyen d’mettre la main sur un pauvre gramme ce soir. Tous les dealeurs sont en rade ou foutus en taule.
Ce qui explique les mâchoires qui serrent et s’desserrent  lamentablement sous la lumière des lustres.
C’qui explique pourquoi je fouille laborieusement l’armoire à pharmacie de Madame Morgenstern.
Y a de quoi faire : lorazépam, xanax, valium, tout est bon à prendre. Maman n’verra même pas la disparition de quelques pilules.
J’en chope une au hasard, en la faisant tourner entre deux doigts. La minuscule rainure me chuchote d’être raisonnable. J’suis pas encore en manque. Un demi-cacheton suffirait.
J’hausse les épaules et le laisse rouler dans l’œsophage.
D’ici trente minutes j’devrais déjà m’sentir mieux.

J’échoue dans la cuisine sur l'retour. Molly y trône, prête à s’en aller, manteau enfilé.
« Bonsoir Monsieur. »
Je lui réponds d’un simple hochement de tête, les dents qui claquent trop pour lui décerner un de ses vrais sourires que j’lui réserve habituellement. Elle se contente d’une moue désapprobatrice mais discrète, habituée depuis trop longtemps déjà à m’observer dans un tel état d’nerfs.
L’employée me tourne le dos avant de se raviser brièvement.
« Il y a une lettre pour vous… Elle est arrivée la semaine dernière. Madame a du oublier de vous le mentionner. » Elle a une voix douce. C’est mauvais signe.
Mes pupilles se vrillent sur l’enveloppe. Déjà ouverte, marquée d’une écriture dactylographiée froidement.
Le fin bandeau noir qui marque un coin.
Elle termine sa course dans ma poche, froissée entre un paquet de blondes et mon portable.

J’quitte le flamboyant Manhattan pour rejoindre le refuge des rues du Queens. Un immeuble en particulier, un appartement familier. Une personne.
Quelle importance qu’il soit près de deux heures du mat’ ? Ou même qu’elle soit en train de dormir. Toutes ces banalités j’les balaye du dos de la main. Parce qu’il faut que j’trouve un truc à faire. N’importe quoi qui puisse m’éviter de trop cogiter.
J’sais qu’elle sera là.

Arrivé sous le porche, j’écrase immédiatement la sonnette de l’appartement pris pour cible. Longtemps. Jusqu’à c'qu’elle daigne me répondre en fait.
« C’est moi. »
L’évidence.
J’efface la porte d’un revers quand le grésillement résonne. L’ascenseur avale les étages jusqu’à ce que je parvienne devant l’battant déjà entrouvert. Avant d’le franchir un frisson m’hérisse la colonne, persuadé une seconde que l’acier s’apprête à me percer la nuque.
« Luna ? »
Y a pas d’réponse dans la pénombre. Un sourire – le premier qui m’tord les lèvres en rictus depuis des heures - se fige contre mon visage. Le loft est assez immense pour dissimuler n’importe qui.
J’pars à la chasse.
 

 
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Message Sujet: Re: Renagades _ Luna   Renagades _ Luna Empty Dim 11 Nov - 20:41


RENEGADES
☆ Alec & Luna ☆

J’me réveille en sursaut encore une fois. J’me demande avant tout l’heure qu’il est. J’ignore s’il fait toujours nuit ou si l’début du jour se fait. Alors j’tente d’ouvrir les yeux doucement et j’pose mon regard sur ce foutu réveil que j’ai fait voler à plusieurs reprises. C’est qu’il est très résistant, ‘faut croire. Deux heures du matin. Deux heures seulement, putain. Et je n’ai pas sommeil. Du moins, pas pour l’instant. Vu l’cauchemar que j’ai fait, j’suis pas prête d’me rendormir tranquillement.

Au contraire, j’ai du mal à l’oublier, mettre ce mauvais rêve de côté. Alors j’décide finalement d’sortir du lit. J’me lève délicatement avant d’allumer la lumière. Puis j’prends place sur ma chaise de bureau, le stylo à la main, j’me prépare à rédiger ce qui s’produisait dans ce qui m’a tant perturbé.

« Imagine-toi dans cette sombre forêt. Seule, tu es. Seule, tu imagines rester. Tu penses te situer dans un lieu plutôt certain jusqu’à ce que quelqu’un essaie d’se rapprocher d’toi. Tu ne le vois évidemment pas. Mais tu ressens en toi que quelque chose ne va pas. T’as l’impression que le malheur va s’effondrer sur toi. T’as l’impression qu’tu n’t’en sortiras pas. Le poids est bien trop insupportable. Soudain, la haine semble s’emparer de toi. Ça en devient incontrôlable. À cause de tes craintes, tu restes bloquée. Tu n’as pas moyen d’te protéger ni d’te barrer. Tu tentes tant bien que mal de t’échapper mais tu demeures telle paralysée. Tu n’arrives même plus à bouger. Peu à peu, tu ne vois plus. Tu ne peux plus ouvrir les yeux. »

Maman manque. Maman n’aurait jamais dû m’délaisser. Si j’en suis là aujourd’hui, ce n’est pas parce que j’ai un problème mais bel et bien parce qu’elle est partie. Et ça, jamais on ne pourra y faire quoi que ce soit. J’commence finalement à fatiguer.

Enfin six heures du matin. « Putain. » J’me suis encore endormie sur cette chaise plutôt que d’avoir songé à m’recoucher dans mon lit. Mal de dos présent, j’prends un bon moment avant d’me lever et d’aller m’préparer. Huit heures et j’dois virer d’mon loft, partir en direction de l’université. J’ouvre la portière, monte dans ma voiture.

Sur le chemin, alors que j’y suis dans une dizaine d’minutes, quelqu’un m’stoppe. Enfin non, pas quelqu’un, un flic plus précisément. Comme si j’avais l’temps pour c’genre de conneries. J’ouvre la fenêtre puisque je n’ai pas le choix avant d’élancer un faux sourire et d’le fixer droit dans les yeux. « J’ai pas l’temps, Monsieur. », j’dis ça avant d’refermer et d’reprendre la route.

Journée pas si fatigante que ça. Après tout, j’m’étais déjà bien avancée sur ce qu’il y avait à faire. Sûrement pour ça que j’ai plus passé d’temps à observer les uns, les autres et réfléchir à propos d’certains. C’est fou à quel point il y en a qui n’ont aucune gêne. Ils débarquent en cours habillés tels des grands sportifs alors qu’ils n’ont qu’un corps d’faible. Pitoyable, j’me dis.

Durant la soirée, j’n’ai fait que m’balader, aller d’droite à gauche. Bercée par la solitude aujourd’hui, j’ignore s’il y aura une personne sympathique qui s’préoccupera d’moi. J’reste une dernière heure dans c’bar assez bien fréquenté avant d’prendre l’trajet allant jusqu’à chez moi. « Direction le Queens Contemporain. Et t’as intérêt d’fonctionner cette fois, saleté d’bagnole. »

Et me voilà rentrée chez moi. J’pose mes affaires au sol, sans m’soucier d’où j’les mets exactement. Et j’me cale dans l’salon, un verre de vodka à la main. Bah ouais, boire seule, ça s’fait aussi. Il est où l’soucis. Je l’entame en m’disant qu’personne n’viendra de toute façon.

Et j’suis loin d’avoir raison. Il s’fait tard. Dehors la nuit a pris totalement l’contrôle du ciel et il n’y a rien d’plus beau. J’observe par la fenêtre de ma chambre amenant une vue immense avant d’entendre sonner. J’me décide d’me lever, l’alcool faisant déjà légèrement effet, ça s’capte lorsque j’effectue les pas jusqu’à l’entrée. Quand j’appuie sur l’bouton afin qu’la porte puisse s’ouvrir, j’ai un large sourire.  « Alec ! »  dis-je en me précitant presque.
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Renagades _ Luna
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