Drunk asses and roberry - tehani

Ce fichu iphone vibre sans cesse sur la planche de chêne brut du bar. Il n'arrête pas depuis des heures, des jours en fait. Ash désespère de me joindre surtout depuis l'histoire dans le parc, surtout depuis les sms enflammés lorsqu'il était complètement bourré l'autre soir. Je fais ce que je peux pour éviter de l'affronter parce que les détails qu'il a décrit je m'en souviens encore comme si c'était hier. Pire encore, j'en ressens encore les effets dans mes veines, sur ma peau, dans le rythme de mon cœur. Ashton est ma kryptonite et ma drogue à la fois. Mes parents s'acharnent à me faire comprendre qu'il n'a besoin que d'un épaule depuis la mort de sa femme mais c'est trop me demander. Du coup j'ai fini ici, dans un bar que je savais hors de sa zone, quoiqu'il serait capable de se ramener ici.Je suis affublée d'une robe vaporeuse jaune moutarde et d'une paire de bottine en cuir marron. J'ai laissé choir mon manteau sur le dossier de mon tabouret de bar et ait laissé une de mes nombreuses cartes de crédit sur le comptoir. J'ai déjà bu plus que nécessaire mais ce soir je ne suis pas d'humeur à m'arrêter. Mon iphone continue de vibrer inlassablement et je lui jette un regard noir avant de finir mon énième verre de scotch.

- Je pense qu'il faudrait que tu réponde ma jolie, ça a l'air important.

Le barman me parle sur un ton monotone et je lui jette un regard fusillant. Je ne suis pas d'humeur à lui répondre non plus et lui tend mon verre pour une nouvelle rasade de scotch,

- J'avais compris que tu étais là pour te saouler mais je pense que tu as ton compte. Je suis responsable de mes client...
- J'aurais mon compte quand je l'aurais décidé … j'ai pas besoin d'un babysitter aussi mignon sois toi.

Il s'apprête à dire quelque chose quand tout à coup plus rien, le noir complet. Je réagit à peine mais je vois bien que les gens sont interloqués. Mais joie pour nous le groupe électrogène se met en route
et je peux donc reprendre ma beuverie tranquille. Mon téléphone se remet à vibrer comme un cinglé et la rage en moi monte si intensément que je décide de décrocher.

-Quoi encore ? Qu'est ce que tu veux putain ? T'en a pas assez de me harceler et...
- Ferme là ! T'as bu ? T'es où ? Je viens te chercher …
- Laisse moi me saoulé tranquille putain !!
- Plutôt crever May ! Le monde pète un cable dehors, y a je sais pas quoi … Tu es où ?!

Je me suis arrêtée à « le monde pète un câble » car des gens viennent de briser la vitre à l'avant du bar. Bizarrement l'alcool a disparu de mes veines et la panique des gens atteint enfin mon cerveau. Je sais pas pourquoi mais mon premier réflexe après m'être habillé et de chercher la sortie de secours que je remarque très rapidement, Et je ne suis pas la seule, Le groupe de jeune commence à saccager le bar et je me décide alors de partir en toute hâte au milieu de la cohue. Ma carte de crédit elle reste sagement sur le comptoir... Tant pis. Je joue des coudes à la porte et m'extrait comme un ressort dehors. Je suis bousculée mais qu'importe , je décide de fuir la rue principale mais là encore le troupeau effrayé fait de même. C'est alors que je vois une personne se faire littéralement marché dessus. Mon cerveau n'est plus là et pourtant je me dirige vers elle et l'empoigne pour l’entraîner dans mon sillon loin de la cohue ,

- Lève toi et bouge !!!

T’y penses de plus en plus, tu y penses tellement. Beaucoup trop. D. Puis cet enfant, sa mort. Puis merde. La petite Andreani que tu es ne parvient pas à calme le désordre qui règne en toi. Tu te veux forte et compagnie, mais le voilà dans ta vie que tu chavires au moindre coup de vent. T’es faible, beaucoup trop. Punaise, Denzel ne mérite pas tout ça, il ne mérite pas d’une princesse détruite dans sa vie et toi tu chantonnes à ton cœur la berceuse qui ne cesse de dire que tu n’as pas besoin de lui. Mais c’est le contraire, mais tu es une punaise pour lui, tu es la source de bien des problèmes, puis tu as goutté à la liberté, serais-tu réellement dire non à la liberté ? Tu en es moins sûre à vrai dire. Une soirée comme toujours épique, des hommes partout, les filles qui les draguent espérant finir marié à de pareil goujat. Autant dire que ce n’est pas avoir beaucoup d’estime pour soit, d’après toi, mais bon. Toi, tu n’irais pas te marier pour de l’argent, même si dans le fond tu vends du rêve, du fantasme de tes mots, de ta voix par téléphone. Mais hôtesse de téléphone rose n’oblige clairement à rien. Tu peux faire le ménage ou encore t’épiler en faisant tout cela. Ça rapporte de l’argent, ça fait pas de mal pour toi qui ne peux sortir comme tout le monde à la lueur du soleil. Tu le contemple de loin lui, évitant de brûler tes ailes et ta peau en même temps.
Ce soir tu es posée dans ce bar, tranquillement. Tu veux juste boire, oublier un peu tout ce qui se trame dans ta vie en ce moment, tu essayes, mais tu n’y parviens pas. Pas vraiment, tu ne parviens pas à faire le vide comme tu sais si bien le faire. Non, tu ressasses, laissant le mal t’envahir complétement, te rendant complétement ouf par la même occasion. Un verre, puis deux, puis les autres qui suivront. Plus de courant, puis à nouveau la lumière fut, le silence total et des regards interloqué au barman. Tu l’entends encore râler la poupée blonde, tu l’entends râler, au début tu penses qu’elle est encore en train d’échanger avec le barman, barman que tu as l’habitude de croiser avec Lexis, le futur copain de ton meilleur ami, il n’est juste pas au courant le Alexis. Mais, tu comprends plutôt vite que la blonde est au téléphone avec quelqu’un, mais quand tu commences à la fixer, laissant la curiosité t’emmener, tu finis par sursauter en entendant un bruit sourd, tu tournes ton regard vers le bruit, mais des cris font encore ravages dans le coin, les morceaux de verre, tu commences à réagir, piqué au vif, tu tentes de bouger, de te frôler un chemin, mais tu ne t’attendais pas à ne pas réussir parfaitement à tenir sur tes pieds.
T’es plutôt petite, alors on te voit pas dans la bataille, poussé de gauche à droite, tu commences à reprendre tes esprits, mais c’est la blonde qui vient te chercher, te prendre par la main et te dit de la suivre. Tu fais. Tu suis le mouvement, toi qui aime plutôt gérer et être le guide pour une fois ça ne sera pas ainsi. La cohue est dingue, mais vous parvenez à sortir en dehors du bar, tu ne penses même pas à Brad pour le coup, le barman. Enfin, tu te retrouves devant un monde ressemblant à un monde complétement dévasté, la panique total pour tous et comme toujours les autres qui aiment faire un peu plus peur. C’est le noir total, seul la lumière du bar finissant par se rompre elle aussi dans la nuit, était là pour éclairer. « Merci ! » Que tu balances alors que tu attires la séduisante blonde à toi, autant dire que tu venais de t’éclipser avec elle dans un petit escalier menant à une cave pour éviter les casseurs.
@May Tolsen